The Cure

Seventeen Seconds

Seventeen Seconds

 Label :     Fiction 
 Sortie :    mardi 22 avril 1980 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Ce second LP de The Cure est marqué par un climat bien plus sombre que leur premier album (Three Imaginary Boys) et marque le début d'une série funèbre de trois albums (suivront Faith et Pornography respectivement en 1981 et 1982). A noter que Michael Dempsey est remplacé à la basse par Simon Gallup. Egalement, les années 80, qui débutent, voient l'avènement des synthétiseurs, et c'est tout naturellement que Mathieu Hartley intégre le groupe avec pour mission d'en assurer la partie claviers.
Seventeen Seconds est étrange, inquiètant. Et pourtant on se laisse entrainer dans le monde de Robert Smith, comme victime (consentante...) d'une emprise hypnotique : sa guitare emmène l'auditeur dans un univers mystérieux, dans une sorte de brouillard. Il l'y emmène et l'y perd. Le chant, discret mais néanmoins marquant, est appuyé par des claviers évanescents. De ce paradoxe naissent plusieurs chansons qui marqueront à jamais les esprits : "Play For Today", "In Your House", ou bien encore le somptueux "A Forest". Album magnifique et romantique, Seventeen Seconds est empreint d'une grande maturité, troublante, qui laisse présager, pour les futurs disques du groupe, un processus (auto) destructeur. Eros et Thanatos...


Très bon   16/20
par Agravede


 Moyenne 18.89/20 

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Posté le 23 mars 2005 à 14 h 40

Il s'agit d'un album plus grave que les précédents, mais pas encore aussi sombre et torturé que le seront "Pornography" et "Faith" (le terme 'romantique' de la chronique précédente me plait assez).
Robert Smith voulait en faire un album plus acoustique, inspiré par Nick Drake : une batterie, une guitare, et une basse. Il en a fait un album 'atmosphérique et morose'.

L'instrumental du début ("A Reflexion") donne le ton. Sur certaines chansons, la voix de Robert est très en retrait ("Secret") laissant toute la place à la musique. On se laisse subjuguer par les mélodies envoûtantes.
"The Final Sound" est une curiosité instrumentale : prémice de ce que seront les chansons des futurs albums

Cet album recèle des bijoux comme "In Your House", "M", "Play For Today".
Mais il y a surtout "A Forest" (un des meilleurs morceaux de tous les temps à mon avis !). Ce morceau lancinant est exceptionnel, il crée une magie, une atmosphère angoissante et après en avoir entendue en live des dizaines de versions différentes (il est systématiquement sur les playslits des différentes tournées) je suis à chaque fois bluffée et sous le charme. (surtout avec Simon Gallup à la basse).

Pour tout cela, "17 Seconds" reste est un de mes albums préférés du groupe.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 13 avril 2005 à 10 h 30

17 Seconds, troisième album des Cure, est un album qui reconcilie public et critiques. En effet, sur les playlists et dans les classements des magazines les plus divers il est toujours plébiscité et cité comme étant le meilleur de la discograhie du groupe emmené depuis la fin des seventies par Robert Smith.
Sorti en mars 80 alors que The Cure est dans une logique de production de singles (et quels singles quand on pense "Boys Don't Cry" ou Killing An Arab") cet album peut être 25 ans plus tard qualifié d'historique tant il synthétise avec talent tout le mouvement new-wave/cold-wave de son époque.
Premier volet d'une trilogie (17 seconds - Faith - Pornography) touchée par la grâce et réalisé en a peine 2 ans, c'est un album qui fera date dans l'histoire de la musique moderne.
Robert Smith va inventer un univers, une ambiance, un climat assorti d'un look reconnaissable instantanément et
des milliers de jeunes a travers le monde vont s'identifier a cet album qui tournera sur les platines de toute une jeunesse désenchantée et qui trouvera en Smith son mentor, son alter-ego.
Sous la pochette nébuleuse (on est loin du frigo de 3 Imaginary Boys ou du dessin naif de Boys Don' t Cry), une économie de titres (10) et un single phénoménal (le monumental "A Forest") qui font de Seventeen Seconds un album indispensable pour toutes les discothèques dignes de ce nom.
25 ans après la sortie de ce disque essentiel la voix hantée et les murmures de Robert Smith distillent encore de la magie a l'écoute de ce disque somptueux et épuré jusqu'à l'abstraction.
Excellent !   18/20



Posté le 14 avril 2005 à 12 h 06

Bon ceci est ma troisième chronique alors je suis désolé si mes mots ne sont pas assez forts ou habiles pour exprimer ce que cette cathédrale de la cold-wave représente pour moi.
Seventeen Seconds est tout simplement parfait, un disque envoûtant et paradoxalement vide.
Je m'explique, sur quasiment tous les morceaux le tempo est lent et challoupé et les notes et arpèges de Smith se détachent très nettement les uns des autres le tout doucement porté par les subtiles nappe de synthétiseur de Hartley. Cela rend l'album ouaté et vide, un vide fascinant et hypnotique. Les arpèges de Smith se déroulent alors avec une logique et une métrique implaquable, ils semblent tellement évidents et sont cependant si complexes... Cet album a été maintes et maintes fois copié mais jamais égalé et la dernière copie en date est Block Party qui singe leur son sans jamais éfleurer la perfection de leurs compositions.
Cet album est la clef de l'immortalité musicale offerte à The Cure sur un plateau d'argent.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 20 novembre 2006 à 18 h 42

Attention, attention, ceci est un grand disque. En tout cas un des plus brillants joyaux de mon panthéon musical. Je ne saurais trouver tous les mots justes pour exprimer l'amour que j'ai pour ce disque mais je veux bien essayer de livrer deux trois trucs à propos de mon ressenti face à un album si puissant. Rarement un disque a si justement mis en perspective la frontière entre son 'avant' et son 'après', ce qui ne se dément pas même après des centaines d'écoutes.

'When I began listening and loving this record, I'd understood I had to stop being the selfish wanker I've been so far. It happened while celebrating my 17th birthday. Then, where he went away so far, I'd started to slow down everything, turning any personnal thought into a tropical island sunk so deep into Indian Summer while waiting for a New Fall. Ready, steady, go' -> ça c'est la fin de "Seventeen Seconds", le morceau se délite et le disque s'achève sur un bruit de caisse.

'Quand j'écoute l'intro de ce morceau, je repense à toi et tes histoires de Tortue Ninja' -> ça c'est l'intro du disque qui présente les protagonistes un à un (claviers, basse, guitare, batterie, souffle et âme, sextet donné dans le désordre, ou peut-être pas, je ne suis pas Madame Soleil), avant que Robert Smith n'entonne les premières paroles de "Play For Today". 'I wait for something to happen', c'est tout ce que je peux dire à ce moment du disque. Une centaine d'écoutes plus tard, j'ai encore un peu de mal à réaliser tout ce qui s'est produit lors des écoutes de ce disque.

'A quoi bon s'acheter une intégrale réinterprétée 250 ans après dans des conditions de simulacre poussées à l'extrême alors que Robert Smith nous a offert les éditions Deluxe de Seventeen Seconds et Faith ? Et que "Happily Ever After" a soufflé ses 25 bougies récemment ?' -> Ça, c'est Takichan perdu dans ses pensées lors de l'achat du disque remasterisé ces derniers temps.

'Laisse-moi quatre minutes pour t'expliquer pourquoi je suis aussi critique envers les joutes guitaristiques de feu de camp. Il faut que tu comprennes que je tacle par amour du jeu, pas pour casser des genoux.' -> Ça c'est moi en train d'écouter "M", le morceau qui m'a réconcilié avec les pans de mon adolescence dont j'estime avoir été dépossédé par S.... R.., les P....., B.. H....., P... F...., L.. R..., le V....., D.... B...., I.. et autres monstres sacrés de l'univers musical de cet âge doré, certes, mais criblé par les balles en mousse de marchands de sable et autres charlatans en tout genre que je ne citerai pas, car ma liste ne sera jamais assez exhaustive et que j'ai mieux à faire.

'J'ai compris pourquoi mes parents m'ont appelé Pierre grâce à un musicien qui s'appelle Simon' -> ça c'est l'expression de l'admiration que j'ai pour Simon Gallup qui, tout au long de l'album, donne la possibilité au chant ainsi qu'aux claviers et à la guitare de battre leur pleine mesure et de nous transporter dans un univers blanc, flouté mais pas trop avec une once de rouge automnal. Phénoménal, un vrai bass concerto qui m'évoque les prémices de la période électrique de Miles et les musiciens exceptionnels qui l'ont accompagné au début de ce chemin aussi riche (Ron Carter, Joe Zawinul, Dave Holland, Tony Williams pour la période visée, de 1965 à 1968) que personne n'a voulu emprunter en premier. Aujourd'hui, on se rend compte que tous exploitent les photos qui ont été prises et développées par Miles et ses petits copains. Les victoires de la musique, c'est ça. Le reste, c'est du romantisme ou de la politique. Soit de vulgaires clichés incapables de tirer vers autre chose que du négatif. En tout cas, Simon, Robert, Laurence et Mathieu ont réalisé le même tour de force que les plus grandes heures de Miles. Regardez, vingt-cinq ans après la sortie de ce disque, Cure continue de créer et l'on ne peut que s'incliner devant la discographie du groupe, quoiqu'on pense de certaines orientations prises par le groupe à une période donnée, moi le premier.

'Dans un hors-série des Inrocks, un homme parle du lien entre son histoire personnelle et "In Your House" que j'en ai chialé moi aussi, comme il le décrivait dans sa chronique si juste. Ce récit était si beau... Si on aime, on aime pour ce qu'est-ce que représente l'objet de notre passion. C'est pour ça qu'il faut protéger le journalisme et arrêter de tirer à boulets rouges sur les médias. La consommation culturelle, c'est ce qu'on en fait et pas autre chose.' -> Ça c'est ce que je ressens quand Robert Smith chante 'I live another life' dans le morceau "In Your House".

'Ca je peux pas en parler, c'est encore trop haut pour que je puisse restituer tout ce que je ressens de beau à leur écoute.' -> Ça c'est "Secrets", "At Night" et "Three".

'Ce disque, c'est l'arbre qui cache la forêt. Mais pas besoin d'aller plus loin, on se perdrait. On ressent pleinement la profondeur de l'iceberg en observant cette face émergée. Cela dit, Faith en explorera les carottes glaciaires pour une des plus belles doubles expéditions polaires jamais accomplies et Pornography tentera en vain, de mettre à feu et à sang cet iceberg.' -> Ça c'est ce que j'ai ressenti cet été en regardant le clip de "A Forest". A mon avis, le témoignage le plus représentatif de cette période si particulière de l'histoire de Cure, qui trouve résonance, de manière neuve à chaque fois, chez de nombreux mélomanes anonymes. Malgré la spirale dans laquelle s'est retrouvé le groupe à un moment donné, je ne peux qu'être subjugué par la pureté, la fragilité et la sincérité du Cure millésime 80-81. La Lune n'a jamais brillé aussi fort, si terne et pâle que soit son éclat car c'est une sphère cycloïdale. Ca, c'est pas de moi, c'est Galilée et ses petits copains...

'From "A Reflection" to "Charlotte Sometimes", here is the measure of life.'

Love,


Takichan
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 06 janvier 2007 à 11 h 42

Deuxième disque de The Cure, premier chef-d'oeuvre. Et premier volet de la trilogie 'glacée'. 35 minutes et quelques de musique froide (c'est rien de le dire), aérienne, épurée (proche de Joy Division), et éminemment calculée.
Un pur chef-d'oeuvre, bien qu'il ne s'agisse pas du meilleur de la trilogie.
Titre par titre :
- "A Reflection", instrumental court, qui ouvre idéalement le disque.
- "Play For Today", morceau à la fois vif et froid. Du pur Cure.
- "Secrets", un morceau hypnotisant.
- "In Your House", un des meilleurs du disque.
- "Three", again un instrumental, qui termine la face A.
- "The Final Sound", assez anecdotique, puisque le morceau ne fait que 53 secondes. Instrumental qui prcède le chef-d'oeuvre du disque.
- "A Forest" : le chef-d'oeuvre du disque, à l'intro légendaire pompée par Indochine ('J'ai demandé à la lune', écoutez, vous verrez). Culte.
- "M" : une chanson d'amour, le 'M' signifiant 'Mary', fiancée de Robert Smith (enfin, à l'époque, est-ce qu'ils sont toujours ensemble ? Je ne sais...). Très réussi.
- "At Night", remarquable.
- "Seventeen Seconds", morceau-titre, termine le disque d'une manière tout à fait idéale : en beauté. Si, si.

En gros, un disque excellent. Heureusement qu'il ne fasse pas 17 secondes... !!!
(humour volontairement idiot, de la part d'un homme volontairement intelligent, mais qui a du mal à le montrer...)
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 07 août 2007 à 22 h 16

Trois bout de ficelle et deux morceaux de carton.
Seventeen Seconds semble avoir été bricolé avec trois fois rien par trois petits gars boudeurs. Et pourtant il s'en dégage une impression de volonté farouche de créer quelque chose d'unique. Robert Smith furieux de s'être fait mené par le bout du nez par Chris Parry sur Three Immaginary Boys, prends ici les rênes et crée une pièce musicale habitée, qui ne possède pas encore la torpeur de Faith ni la rage de Pornography.
Seventeen Seconds est l'antichambre de ses deux successeurs.
Seventeen Seconds est morose, tendre, subtil.

La simplicité de ses compositions, la tendresse de ses mélodies, la rondeur de sa basse, l'investissement de ses textes lui valent ce statut particulier. J'ai été et je suis toujours très troublé par l'antinomie entre la candeur de la voix de Smith, la naïveté des arpèges et la grande maturité, la gravité des textes. Robert Smith, alors âgé de 20 ans, semble déjà se perdre dans un flot de question sur son existence. 'It's not a case of doing what's right, It's just the way I feel that matters, Tell me I'm wrong. I don't really care' dira-il sur "Play For Today".

Le disque est marqué par ces morceaux mythiques qui ont fondé l'assise de The Cure, mais il est aussi important par ces pièces musicales tordues et énigmatiques qui sillonnent l'album ("A Reflection", "Secret", "The Final Sound" et surtout "Three"), marquant de petits cailloux blancs le chemin de l'absurde.

Mais Seventeen Seconds va au-delà de ses qualités musicales et lyriques, il préfigure des années qui vont suivre, il va m'aider à sortir de ma bulle, il va prévaloir sur cette période de transition douloureuse. Seventeen Seconds restera, ancré en mon fort intérieur, mes tendres années finiront par s'évaporer.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 28 août 2008 à 21 h 48

Il m'est impossible de juger Seventeen Seconds sans une logique rétroactive. En effet, je l'analyse essentiellement comme étant séminal, ou plus exactement comme étant l'antichambre de Pornography. Et Faith me direz-vous? Certes Faith se situe chronologiquement entre ces deux albums, mais ce second volet reste résolument à part, et je me permettrai même de le cantonner au simple rôle de lien entre l‘introduction et la conclusion de la trilogie. Cela n'enlevant rien à la qualité de l'album, soit dit en passant, mais fermons la parenthèse...

Seventeen Seconds est donc le début de la dépression, la base du tourbillon claustrophobe que sera la trilogie. Batteries martelées et répétitives, lignes de basses hypnotiques, poésie et rage de Smith encore contenue, voila donc de quoi est fait ce premier volet. A l'image de la pochette, Seventeen Seconds est grisâtre, ou plus précisément brumeux. L'auditeur se perdra donc dans cette ambiance vaporeuse, de l'accueil lugubre "A Reflection", aux inquiétants "Play For Today", "Secrets", "In Your House" et "At Night", du classique qu'est "A Forest", en passant par les étranges instrumentaux "Three" et "The Final Sound", avant de terminer par le style épuré, mais paradoxalement grandiose, de "M" et "Seventeen Seconds".

Ceci dit Seventeen Seconds ne représente pas uniquement les germes, les prémices de Pornography... c'est aussi et avant tout l'un des meilleurs albums de The Cure, et accessoirement l'une des pierres angulaires de la coldwave.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 24 septembre 2008 à 13 h 53

Des formes indiscernables, des fantômes qui s'enfuient dans des bois sombres. Romantique et sombre, comme à son habitude, Robert Smith emmène sa bande dans des limbes de poésie, des brumes de mélodie où l'émotion naît lentement, mais où elle peut grandir à son aise. Jamais prétentieux malgré la qualité des compositions, à aucun moment sûr de lui malgré sa franchise, ce Seventeen Seconds se découvre au fil des écoutes. Timides mais rigoureuses, ses 10 chansons font toujours rêver et terrifie en même temps. N'est pas annonciateur de Pornography qui veut. Et même plus que cela, 17 Seconds se suffit à lui-même, se définit seul comme un des albums indispensables des Cure.
Exceptionnel ! !   19/20







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