The Cure

The Cure

The Cure

 Label :     I AM Recordings 
 Sortie :    mardi 29 juin 2004 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Nouvel album studio des Cure (treizième de leur longue carrière), et pas mal de changements ...
Tout d'abord, et non des moindres, une nouvelle maison de disques, I Am Recording/Geffen. Fini donc la collaboration avec Fiction.
Ensuite, une nouvelle manière d'appréhender l'enregistrement en studio : live (inédit depuis Seventeen Seconds, 1980). Résultat : une fraîcheur et une spontanéité imparables.
De même, Robert Smith s'est vu contraint de troquer son costume de "dictateur-décideur-grand manitou" contre celui de simple chanteur/compositeur. Car derrière la console, c'est Ross Robinson que l'on retrouve, producteur entre autres de Korn, Slipknot, At the Drive In. Robinson dirige toutes les manoeuvres en studio.

Soulagé de ce rôle parfois ingrat qu'il n'a plus à tenir, Robert Smith peut se concentrer sur son chant et son écriture. Il est également tenu, chose exceptionnelle, d'expliquer aux autres membres du groupe le sens de ses paroles. Par ses méthodes, Ross Robinson parvient ainsi à créer une atmosphère de proximité, inconnue des Cure, habitués à faire et jouer ce que disait le général Smith.

Le premier morceau de chaque album de Cure est annonciateur de ce que va être le reste. Celui-ci s'ouvre sur "Lost", complainte brute et dissonante. Le ton est donné ... Et cela se confirme par la suite. Si vous aimez les chansons pop et légères, passez votre chemin car The Cure est rock, intense et pesant. Les claviers sont discrets et le trio guitares/basse/batterie est mis en avant.
Alors bien sûr, quelques chansons échappent un peu à cela ("Alt.End", "Taking Off"), mais elles n'en demeurent pas moins torturées.
"The End of The World", premier single extrait de l'album est par contre assez faible et non représentatif du reste. D'autres titres sont par contre très violents ("Us or Them" sur le fanatisme qu'engendre parfois les religions, "The Promise). A noter l'incroyable beauté de "Going Nowhere", qui clôt l'album, où l'on retrouve le son Cure de Disintegration (1989) et de Bloodflowers (2000).
Robert Smith n'a jamais chanté (crié ?) aussi bien. Sa voix, autre volonté de Ross Robinson, est brute de décoffrage, sans effets (à l'exception de "Labyrinth"). Il faut également souligner la métamorphose de Jason Cooper, actuel batteur du groupe. Jadis timide et inexpressif, il devient un véritable marteleur de fûts (cf le DVD de l'édition limitée, où on le voit finir un break avec les mains parce qu'il a perdu ses baguettes).

En conclusion, The Cure nous livre un album surprenant, lourd et martial qui suscite l'intérêt, écoute après écoute. Du grand Cure, assurément.


Parfait   17/20
par Agravede


 Moyenne 15.82/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 14 juillet 2004 à 19 h 36

(Sorry it's in English.....)

I remember when I was 17 years old, arriving in my bedroom and playing the brand new LP of the new record I just bought, Disintegration. So much pleasure to discover these new songs, these new words.
I really wanted to find again this feeling, so I decided not to hear any song of the Coachella festival. The temptation was really big but I've been able to resist.

This morning I run into my favorite music shop and bought both CD (Europeen version 12 songs, and DVD included wich was a surprise) and LP.
And let's go for the trip into the cure (I'm so happy to play a new LP on my old dusty LP player). I'm really looking forward to discover this new record, without any idea of what's inside.

It seems like "the cure" is not having unanimous support !
And I understand that.
As someone said before this new album seems to contain the best and the worst music the Cure is capable to produce.

In my point of view there is, hopfully more good work than bad :

1/ lost - love it powerfull, what a voice. the intro could have been longer but... 9/10

2/ labyrinth – love the guitar piece and rob's voice. I feel really attracted by the lyrics. Say it's the same you.... 8.5/10 (whow... it's becomming bigger as I listen to it 9.5/10)

3/ before three – a little bit too obvious for me and I'm not really found of the melody 7/10

4/ truth beauty and goodness – a little something is missing for this song to be good 6.5/10

5/ the end of the world – the only one I had listened before. Was not my favorite but I changed my mind after seeing the video that I love (It seems to have a lot little clap in this new record !!!!) 7.5/10

6/ anniversary - aghhhh the face of the cure that I love. Oppresive, dense. Is the sky becoming dark or is it me ? (better and better as I listen to it) 12/10

7/ us or them – still not sure if I like it or not. In my opinion us or them is the kind of song you need to listen carefuly to have an opinion. I have a good feeling but need to adopt it. between 6 and 8/10

8/ fake – ok don't buy the LP just for this song. It would be a waste of money. No emotion, just nothing spetial, a song you will forget 5/10

9/ alt.end – really like it since the first note, simple and effective. The pop song as it should be 8/10

10/ i don't know what's going on – sorry but it doesn't work for me. The pop song as I don't like it . and the lyrics....weak 5/10

11/taking off – don't know what to think about it, music works except the keybords at the begining that I hate, so much dated, but......6/10

12/never – TY what is this fucking song doing on this album. (but are we talking about a song) 3/10

13/ the promise – uh huh (her) it makes me mouth water 9/10

14/ going nowhere – I'm back in my dark room in front of my LP player 15 years ago. I'm sad and confused and I love that. 10/10

15/ this morning – what a shame not to have this song in the CD. Perfect. Love when robert speak with a really muffled voice. 9.5/10

"the cure" could have been an amazing album if the track listing were different (as craig said)
I thing i'm going to make my own version of this record
One question stay in my mind : what would have been Ross's choises ???
(this guy is fucking cute)
I was quite surprised by the sound wich is quite "dry clean" (not sure we can use this word in that occasion but...) much lighter than it as been, and I like it.
Robert's voice is really good but sometimes a little bit surexposed.
As Tim Pope said one day "the cure is the most stupid band I know". And that's true. They are fucking good, but they make huge mistakes.
But I'm not going to stop loving their music for that reason. Let's say it makes them human....
And as Jason Rogers said perfectly well, I've changed since the first time I felt in love with this music, but I'm still very pride of The Cure.
Excellent !   18/20



Posté le 19 juillet 2004 à 15 h 05

Pour ma centième chronique, je me paye le luxe (et le plaisir) de chroniquer The Cure. Il est difficile pour moi d'évoquer un tel groupe sans sombrer dans la propagande, mais je vais m'attacher à être le plus objectif possible. The Cure a toujours été pour moi autre chose que ce monolithe cold wave auquel on fait toujours allusion quand on parle de "la chose" de Robert Smith. Cela a toujours été un groupe particulièrement ambigu, capable de sortir une trilogie cold wave terrifiante, et d'enchaîner avec un album de pure pop.

Depuis la deuxième partie des années 80, le rythme de sortie des albums s'est considérablement ralenti, au profit d'albums différents, et tous réussis : le superbe et dépressif Disintegration succédant au coloré Kiss Me Kiss Me Kiss Me. L'apogée du succès a suivi en 1992 la sortie de Wish, grand album de cold pop. Puis se sont enchaînés deux albums très différents : le controversé Wild Mood Swings, incroyablement varié et qui amorçait un virage acoustique ; un virage confirmé avec le fameux Bloodflowers, acclamé de tous : un nouveau bloc de mélancolie dont seul Smith a le secret. Cure nous revient donc cet été avec The Cure.

Alors que Smith nous semblait a présent non pas heureux mais au moins apaisé, il nous prend ici à contre-pied en nous sortant ses titres les plus violents depuis Pornography, ni plus ni moins. Mais quand la violence prenait la voix du synthé et du froid il y a 20 ans (putain, 20 ans), elle prend aujourd'hui celle de la saturation et de l'électricité. À ce titre "Lost", "Us Or Them", et "The Promise" sont de véritables chefs d'œuvre. Jamais la section rythmique ne s'est montrée aussi révoltée (la basse est parfois ultra saturée), et Jason Cooper, que je trouvais déjà convaincant, se fond véritablement dans la musique si particulière du groupe mythique. On notera également l'atypique "Labyrinth", à la ligne de basse hypnotisante, le Curien et cold "Anniversary" qui rappelle un passé lointain, et le superbe "Going Nowhere" qui clôt l'album dans un calme religieux après le final dantesque de "The Promise". L'autre moitié est plus légère, parfois tendue ("Before Three", "alt. end") ou carrément pop ("The End Of The World", "On" et "Taking Off").

The Cure est sans conteste l'album le plus électrique et le plus rock de l'histoire d'un groupe qui a su s'adapter à tous les changements et à toutes les époques. Vraiment, le génie n'est pas loin...
Excellent !   18/20



Posté le 27 juillet 2004 à 12 h 21

J'ai beaucoup aimé Bloodflowers, qui contient des chansons parmi les meilleures des Cure, comme "Out Of This World". Mais avec des chansons comme "Watching Me Fall" et cette fausse trilogie (Pornography / Disintegration / Bloodflowers) que nous a vendue Robert Smith en DVD, le groupe annonçait son désir de recoller à sa musique la plus sombre et de rameuter les fans des noires années dorées.

Sauf que le nouvel album du groupe n'arrive pas à la cheville de Disintegration, ni au genou de Bloodflowers. Le groupe se perd dans des méandres de mélancolie, de vieilles rengaines, des redites. "Going Nowhere" est bonne, mais n'est qu'une pale copie de "Homesick", déjà entendue dans x faces B. La plupart des autres chansons n'en finissent pas de baver de l'électricité, et Smith n'en finit pas de pleurer.

"Lost", "Labyrinth", j'aime les Cure mais ne crois plus en telles paroles, alors que Robert a la quarantaine bien consommée. Alors que faire à cet âge ? Ne chanter que des titres comme "The End Of The World", qui est à mon goût une excellente pop-song pour cet été ? Pourquoi pas. Tant qu'à se plonger indéfiniment dans l'adolescence, pourquoi ne pas explorer autre chose que ses plus troubles tourments... Ils l'ont peut-être déjà fait avec Wild Mood Swings, mais c'était une réussite, surtout si on le compare à ce dernier album.

Je n'ai peut-être pas assez écouté cet album, mais le problème c'est que je n'arrive pas à l'écouter. Bloodflowers commençait par la humble, délicate, profonde et magnifique "Out Of This World". Disintegration commençait par la planante "Plainsong"... On avait envie d'aller plus loin. Le dernier album de Cure commence par Smith qui se plaint : "I can't find myself". J'en ai marre des fans de Pornography qui poussent Smith à continuer à se maquiller, qui poussent Smith à se répéter indéfiniment. J'aurais aimé plus de courage de la part de ce groupe. Qu'ils disent merde à leur propre image.

The Cure a été le meilleur groupe. Il pourrait de nouveau atteindre l'apogée, si seulement Robert Smith se décidait, enfin, à laisser ses vieilles obsessions au placard. A mon sens, il a épuisé le filon.

Mais qui suis-je pour demander au Cure de changer ? Un fan qui est déçu par le dernier album, et aurait préféré que toute la bande achève sa carrière sur Bloodflowers.
Moyen   10/20



Posté le 11 août 2004 à 10 h 20

Avec ce dernier (définitivement ?) opus, The Cure pousse les paradoxes à l'extrême : rien de vraiment nouveau mais c'est furieusement original, sombre et joussif, très lourd et aérien un peu comme un orage d'été ...
L'alchimie est parfaite, on reconnaît des influences des précèdents albums particulièrement denses ("The Top", "Pornography", "Bloodflowers") le tout parsemé de 2 ou 3 morceaux purement pop (pour respirer); mais le matériau est incontestablement nouveau. The Cure, le groupe qui s'auto-inspire !
Je donnerai une mention particulière à Ross Robinson qui a su distiller le fameux "son Korn" dans la musique de Cure et le résultat est spectaculaire, surtout sur "Lost" !
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 19 novembre 2004 à 19 h 50

Il y a une chose qui est sûre, il serait vain de vouloir écouter ce nouvel album en se disant "tiens, je vais retrouver The Cure, groupe culte des années 80...". La première écoute serait alors forcément mitigée, voire quelque peu décevante...

Tout d'abord, dans cet opus, le groupe prend un nouveau virage musical, mais ce n'est pas la première fois. En effet, un son beaucoup plus brut et agressif, fait de basses saturées et de percussions volontaires, semble rejoindre les textes toujours autant torturés de Robert Smith. Le producteur Ross Robinson, habitué des groupes Metal (Korn, Slipknot, Limp Bizkit, At The Drive In... ) y est sûrement un peu pour quelque chose. En ce sens, l'album The Cure s'éloigne du mitigé Bloodflowers qui était hanté par une volonté d'élégance superficielle bridant toutes ces sensations dérangeantes auxquelles le groupe nous avait habitué par le passé.
Ensuite, le groupe a changé ses méthodes de travail. En effet l'album a été produit d'une manière aujourd'hui atypique puisque les morceaux ont été enregistrés en une seule prise. Une journée débutait par l'ébauche des sons et de la structure de la chanson. "Nous faisions face à la console, nous pouvions voir Ross et nous mettions au point tous les éléments techniques." À la fin de la journée, venait le moment d'enregistrer la version finale, "Nous nous retournions alors, nous allumions des bougies et éteignions les lumières, et tout devenait alors vraiment réel, je me levais et nous enregistrions..." C'était également le moment où Robert Smith faisait quelque chose qu'il n'avait jamais fait auparavant, il discutait de ses paroles avec le groupe. Finalement, la chanson était enregistrée en direct, avec le groupe en cercle, chacun se faisant face. "Ross nous a mis dans un espace vraiment confiné, les uns sur les autres, chacun pouvant voir les autres. Il a été très clair quant à son désir que je chante en direct pendant que le groupe jouait, parce que l'interaction entre mon chant et la musique du groupe est très différente que si nous avions enregistré les séquences séparément. Au moment où je me mettais vraiment à chanter, tout se mettait en place. Je n'avais jamais remarqué cela auparavant, et c'est principalement la raison pour laquelle les enregistrements de cet album sont aussi différents."
Au final, nous trouvons donc un album relativement uniforme, très inspiré et soutenu, mais sans les prises de risques qui faisaient le charme mais aussi l'inégalité des albums précédents du groupe.

"Lost" sert d'introduction à cette oeuvre. C'est aussi et certainement un des titres les plus troubles du disque, une des chansons qui met le plus en avant le malaise et la dissonance des pensées du chanteur. Robert Smith est perdu. Il hurle "I can't find myself" tout le long d'un crescendo de guitares inexorable. "Labyrinth" continue sur la même lancée et constitue le premier moment fort de l'album: composition affûtée, voix travaillée, basse ronde et structurelle, le voyage est beau ! Viennent ensuite "Before Three" et "The End Of The World" (1er single de l'album), dans la plus pure tradition des Cure, où l'on retrouve Robert Smith de nouveau utiliser toute l'étendue de ses possibilités vocales. Après un harmonique et langoureux "Anniversary", nous atterrissons sur "Us Or Them", à l'intro abrasive. La construction semble chaotique mais toutefois matrisée et le ton emballé et quelque peu crié de cette chanson me fait irrémédiablement penser au style de PJ Harvey, ce qui n'est pas pour déplaire ! "ALt.End" et "I Don't Know What's Going" sont deux de ces pop songs comme seul Cure sait les faire, à priori presque classiques mais qui finissent toujours par partir en vrille. Elles n'en sont que plus indispensables. La vraie chanson Pop made in Cure est juste derrière, "Taking Off", dans la pure lignée de "Just Like Heaven", morceau avec lequel les apparentés instrumentales sont flagrantes. "Never" rejoint un peu "Us Or Them" dans son style emporté et l'album clôt magistralement avec "The Promise" sorte d'apogée où l'on retrouve tous les ingrédients qui construisent l'album et qui ont bâti l'identité du groupe: le canevas de guitares à la fois caressantes et complexes, empli d'échos et de reverb, la basse qui utilise tout l'espace et créé cette tension unique, la batterie hypnotique et touffue et puis surtout cette lente montée en puissance qui se termine dans une apothéose sonique où le chant de Robert Smith semble totalement halluciné.

The Cure nous a donc concocté un album homogène, peut-être même plus facile d'accès que ne l'a jamais été aucun des albums du groupe. The Cure se sera brillamment bien relevé de ses dernières années plutôt chaotiques où l'on s'enthousiasmait plus de la sortie de lives ou de compilations que de leurs nouvelles productions.
Sympa   14/20



Posté le 07 juin 2005 à 18 h 43

Bon, je pars du principe que je connaissais The Cure avant de l'écouter (cet album), mais si cela ne datait que quelques mois, et que, en conclusion, je pense pouvoir faire une chronique objective, même si plus que positive.
Et voila en quelques clics, on lance le premier morceau "Lost", et j'assure à tout le monde que c'est étonant venant d'un Cure que je connaissais beaucoup moins rock. C'est simplement génial, répétif, mais on sent le feeling emportant à un rythme effréné qui nous envoit trop vite vers le second morceau tout aussi parfait, et qui ressemble plus à une spirale envoûtante. Et le pire, c'est que ça continue à être très bon en passant par "The End Of The World" , et jusqu'à "Taking Off". Cest incroyablement bien réalisé et prenant mais ce "Taking Off" n'arrive vraiment pas à passer chez moi (j'assure avoir fait beaucoup d'efforts), et voila pour moi, un morceau qui coupe une ambiance superbe à deux morceaux de la fin. Une chose (j'oserais dire inutile) qui le fait passer de exceptionnel à excellent. Les deux derniers morceaux terminent heureusement bien cet album, mais je ne pense pas que ce soit eux que l'on retiendra en particulier. A absolument écouter tout de même, voici du très bon The Cure.
Excellent !   18/20



Posté le 05 août 2005 à 15 h 04

Fan de la permière heure, pour moi The Cure n'est ni usé ni dépassé ; ses habituelles mélodies nébuleuses sont ici plus débordantes d'énergie et de guitares incisives que jamais !

J'avais pas vraiment compris l'appréhension autour de la présence annoncée de Ross Robinson à la production ; c'est vrai qu'il officie plus volontiers côté métal lourd ou punk rock, mais ça ne gâche en rien le travail qu'il a aidé à faire sur cet album. Qui je l'espère sincèrement ne sera pas le dernier du groupe, malgré de persistantes rumeurs de split annoncé ...
En tout cas ici, la voix de Robert Smith a gagné en vigueur, son plaisir évident à chanter en devient contagieux, comme l'invitation à pousser le volume dans le rouge.
Bref, pour ceux qui craindraient de ne plus trouver leurs marques, pas de panique ! La mélancolie est toujours présente en filigrane dans les textes. Smith et sa bande sembl(ai)ent avoir trouvé ce second souffle leur permettant d'évoluer sans pour autant se renier.
Un très bel album vraiment.
Très bon   16/20



Posté le 18 septembre 2005 à 10 h 54

Etant fan d'Indochine et Placebo, J'ai décidé d'acheter un album de Cure, dont parait-il ces 2 groupes se sont inspirés. Je ne connaissais pas du tout le groupe et aucune de leurs chansons. Je les découvre donc avec "The Cure".
Dès la première écoute, l'album m'a plu. La lente progression de "Lost" ouvre le bal. La voix de Robert Smith est agréable, et même quand il hurle, ça reste très sympa. Il chante avec beaucoup d'entrain.
"Labyrinth" s'ouvre sur un faux air oriental, et installe une ambiance assez sombre finalement. "Before Three" vient après, là on perd toute l'atmosphère crée par les 2 premiers morceaux, même si celui-ci est assez sympa. "The End Of The World" est dans la même veine.
Vient l'assez glauque "Anniversary", superbe chanson, véritable bijou, Robert Smith chante avec beaucoup d'émotion. Juste après, "Us Of Them". <<No I don't want you anywhere near me, Get your fucking world out of my head>> est chanté avec beaucoup d'entrain. Ce morceau très énergique est tout aussi excellent que "Anniversary". Les guitares et la basse sont bien présentes.
"Alt.End" est déconcertant. Je le trouve un peu gentillet mais finalement on se laisse emporter par le chant. Les 3 chansons suivantes ("On", "Taking Off" et "Never") se ressemblent assez. Elle ne sont pas mauvaises mais aucune n'a spécialement retenu mon attention.
Et enfin, pour clôre cet album, 2 magnifiques morceaux. "The Promise" débute sur un hurlement puis s'écoule sur 10 minutes avant de se terminer en tourbillon de guitares. Excellente chanson, suivit du sublime "Going Nowhere", intro d'une minute 30, très planante, on se laisse guider par une guitare qui semble irréelle. Les petites notes de piano émergent et la magie opère. Une vraie perle.

En conclusion, c'est un excellent album, malgré quelques titres passe-partout, la majeure partie est composée de très belles chansons. Chapeau pour la voix et la façon de chanter de Robert Smith que j'adore. Si vous voulez découvrir The Cure, n'hésitez pas !
Excellent !   18/20



Posté le 29 octobre 2005 à 17 h 55

The Cure - The Cure ... La grosse blague pour érudis ? Le gros concept pour abrutis ? En tout cas, jamais un album de Cure ne m'aura semblé aussi désincarné.

A première écoute, que faut-il donc en penser : Simon découvrirait le grunge en 2004, oh ? Robert remixe les ponts de ses anciens morceaux ? Roger est resté ... tu vois, en face, au bistrot ? Perry aime beaucoup trop le dernier Placebo ? Quoi ? Jason assure en short à carreaux !!! Mystère et housse de com ...

"Lost" aurait pu être la meilleure surprise de l'album, comprenez un titre de mecs ! Car un titre répétitif aux guitares vraiment sales & dissonantes, on y croyait plus trop mon pote de chez pote. Pourtant, ma culture des titres répétitifs me fait dire qu'ils ne l'ont pas cette 'culture' justement ("Fur Immer" de NEU ! en 1973, "Incubation" de Joy Division en 1980, ou encore "The Moon Is Made Of Cheese" de Jessamine en 1995). En effet, un module musical, pour qu'il tienne la route sans lasser l'auditeur et permette de crédibiliser plus de 20 ans de carrière pro, doit non pas suivre une règle mais conduire une évidence : celle de l'évolution. Sur "Lost", les musiciens conservent à jamais un état rythmique d'attente. Ainsi, pendant 4 minutes on attend en vain un coup d'éclat, une ouverture qui légitimerait ce choix drastique ... or le titre s'arrêtte à l'identique de son lançement en orbite. Un mauvais goût d'inachevé, et un !

"Labyrinth" me donne une impression de déjà vu (guitare arabisante à la "The Snakepit") et pire, une incompréhension quant à son existence sur un album de Cure.

"Before Three" me plait beaucoup, et pourtant malgré un groupe plein d'entrain (comme tout au long de l'album d'ailleurs) et une putain de ligne de basse, l'âme curiste est perdue, troquée. Ce morceau pop rock n'est qu'un beau, très beau 'placebo-like' avec ce son de guitare doublé & frénétique typique de la bande à Molko 'chéri'.

"The End OF The World"
en rajoute une couche comme si on avait pas compris la première fois.
"Anniversary" est selon moi, le seul titre à la hauteur du groupe et de mes espérances. Mélodie envoutante et mélancolique où le chant de Robert Smith se pose tout naturellement avec crédit. Sans que cela plagie le passé du groupe (loin de là), je ressens quelque chose. Instant rare sur l'album.

"Us Or Them" appartient aux titres lourdement 'heavy', ostensiblement rageurs, indéniablement posés; en conséquence de trop. Si le son rock est bien plus agressif & véridique que sur "Coming Up" il y a 4 ans (je serais de mauvaise foi si je prétendais le contraire), il n'empêche que
"Alt.End", "Never" et "The Promise" enfoncent le clou rouillé du papy rock intrus !

"(I Don't Know What's Going) On" est donc le troisième titre qui explique mon achat du CD. Titre pop mais non sucré. C'est entrainant mélodiquement et émotionnelement parlant. Le seul (nouveau) titre où vous me verrez danser en live ..

"Taking Off" à l'inverse, est pop et me gonfle. Le 'clap' est inutile (n'est pas lol qui veut !), voire kitsch (n'est pas Mike Hedges qui veut !) et la basse aigüe rappelle hélàs celle d'un certain Peter Hook (n'est pas barbu qui veut !). C'est pas la grande forme !
"Going Nowhere" termine l'album avec un étonnement qui n'en est pas un : c'est un titre curiste !!! Mid-tempo, guitare acoustique, zoli solo à la "Untitled" avec son zenty chorus, chant lancinant 'ouais !', plus un texte touchant à la clef. Cependant, il manque à ce morceau une trouvaille qui le rende plus que 'sympa' à mes méchantes oreilles.

Passée la première écoute, l'album sonne vraiment bizarre. C'est comme s'il y avait un orchestre dark rock clinquant d'un côté (Et oui, Jason assure enfin !), et de l'autre un chanteur à la voix éternellement juvénile. L'ensemble ne colle pas, excepté pour les 3 titres cités plus haut. Car malgré ses efforts pulmonaires, Robert n'aura jamais l'attitude du rocker mal coiffé (... et heureusement d'ailleurs !). Alors, pour achever la mise à mal et me faire dans le même temps un paquet d'ennemis incompréhensifs, je vous donnerai mon sentiment, l'émotionel étant de rigueur en ces années de rigueur critique ... Mon sentiment est que, en dehors des histoires de sons, je n'ai pas reçu la magie escomptée, si ce n'est sur 3 titres. 3 titres sur 12 ne fait pas un album par chez moi. Suis-je donc oui ou non encore fan de The Cure
? J'en laisse la réception réductrice aux réducteurs de débats habituels.

Désolé de te contredire Robert : moi j'aime pas The Cure car j'aime The Cure !
Passable   11/20



Posté le 15 septembre 2008 à 23 h 12

Qu'un album de The Cure vous saisisse à l'écoute est bien la dernière chose à laquelle pouvait penser un non adepte du groupe. Encore moins quand il s'agit de se faire plaisir. Peut-être pas sur l'album en entier, avec le recul. Les quatre premiers morceaux susciteraient déjà à eux seuls l'intérêt de remettre The Cure dans le lecteur de la chaîne hi-fi. "Lost", d'abord, est assimilable comme qui dirait à un très bon morceau inédit de Pavement au début. Puis le grondement cradingue monte le ton en portant la montée de colère de Robert Smith vers un ciel chargé d'électricité, avec ces nappes de synthés qui marquent de l'empreinte si caractéristique au groupe. L'hypnotique "Labyrinth", ensuite, poursuit l'échauffement atmosphérique avec sa sonorité orientale bien que l'ambiance ne transcrit pas une chaleur quelconque du côté textuel. Pour "Before Three" et un plus pop "The End Of the World" sont agréables à entendre au niveau du chant qui prend ici un joyeux élan et qui semble mettre les angoisses du père Smith au second degré. Et ainsi de suite, succèdent d'autres morceaux assez énergiques ("Never"), un sombre "Anniversary" voire encore un coléreux ("Us Or Them"), une bonne bouffée d'air de temps en temps - "(I Don't Know What's Going) On" - et d'antan ("Taking Off"), etc...!
Un album électrique doté de bonnes virulences qu'on ne semblait pas connaître de The Cure, avec quelques bonnes surprises et qui à la fois se manifeste banal mais frais.
Bon   15/20







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