The Cure
Charlotte Sometimes |
Label :
Fiction |
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Sur ce single paru fin 1981, se trouve certainement le plus beau morceau jamais écrit par Cure (avec "The Holy Hour" et "Forever" qui met aussi mal à l'aise que les plus flippants morceaux de Sonic Youth mais ça c'est une autre histoire...).
Pornography n'est plus très loin à présent (d'ailleurs la guitare et les claviers de R. Smith sonnent un peu comme ceux de "One Hundred Years", vous savez, le parpaing qu'on se prend dans la tronche lorsque que commence l'écoute de Pornography...). Le son est fort, très fort, on sent vraiment que Cure a besoin de crier, de déballer l'indéballable sans aucune retenue. Et c'est pourtant la retenue qui fait la beauté de "Charlotte Sometimes".
Le texte tout d'abord et l'image que l'on peut avoir de Charlotte recluse chez elle, dans son lit tentant de s'extirper de ce quotidien de merde par le rêve, pour nous amener petit à petit vers l'image de belle au bois dormant, morte sans que sans son visage ne porte un trait de souffrance, dans un mur de verre. Et le pire, c'est qu'on l'a tous senti venir et qu'on n'a rien pu faire pour retenir Charlotte ("Come to me / Scared Princess", s'époumonne R.Smith plein de désespoir). Sur ce point, c'est assez proche du morceau "Faith" ("Please say the right words / Or cry like the stone white clown / And stay / Lost forever in a happy crowd"). Les pensées de R. Smith sont aussi claires et vénéneuses que les arpèges injectés tout au long du morceau, telle une dose régulière augmentant la netteté de la vision de celui qui la prend ("All the faces / All the voices blur / Change to one face / Change to one voice"). Pendant ce temps, le poison fait son oeuvre, la basse de S. Gallup s'imprime littéralement en nous au moindre silence de R. Smith et nous scotche, la rythmique de L. Tolhurst se permet quelques variations et accélérations de pouls et nous maintient à moitié conscient dans ce trip. Juste assez pour se souvenir qu'il est bien réel. Et se dire qu'il est encore temps de briser la glace qui se forme autour de ma princesse, partie seule sur le même chemin, pleine de foi... L'espoir est bel et bien là.
On retrouve également sur ce disque "Splintered In Her Head", morceau déjanté où la rythmique désordonnée (prémices des rythmes primitifs et glauques de Pornography) et la voix distordue de R. Smith prennent une grande mélancolie ainsi qu'une version live du morceau "Faith" plus lente que la version studio. Les personnes ayant eu le privilège d'assister à ce concert ont dû être plongés dans la magie du morceau et de sa ligne de basse mythique...
Bref, l'ambiance de "Faith" subsiste mais on sent que le groupe bascule dans une autre dimension pour aller vers ce que R. Smith recherchait lors de cette période. Transition parfaite avant "Pornography" qui me laisse toutefois amer car l'espoir quittera la musique du groupe juste après... Chapeau pour avoir su exprimer cet espoir, ces doutes, cette profonde tristesse avec autant d'intensité et de personnalité sur "Seventeen Seconds"; "Faith" et donc "Charlotte Sometimes".
Pornography n'est plus très loin à présent (d'ailleurs la guitare et les claviers de R. Smith sonnent un peu comme ceux de "One Hundred Years", vous savez, le parpaing qu'on se prend dans la tronche lorsque que commence l'écoute de Pornography...). Le son est fort, très fort, on sent vraiment que Cure a besoin de crier, de déballer l'indéballable sans aucune retenue. Et c'est pourtant la retenue qui fait la beauté de "Charlotte Sometimes".
Le texte tout d'abord et l'image que l'on peut avoir de Charlotte recluse chez elle, dans son lit tentant de s'extirper de ce quotidien de merde par le rêve, pour nous amener petit à petit vers l'image de belle au bois dormant, morte sans que sans son visage ne porte un trait de souffrance, dans un mur de verre. Et le pire, c'est qu'on l'a tous senti venir et qu'on n'a rien pu faire pour retenir Charlotte ("Come to me / Scared Princess", s'époumonne R.Smith plein de désespoir). Sur ce point, c'est assez proche du morceau "Faith" ("Please say the right words / Or cry like the stone white clown / And stay / Lost forever in a happy crowd"). Les pensées de R. Smith sont aussi claires et vénéneuses que les arpèges injectés tout au long du morceau, telle une dose régulière augmentant la netteté de la vision de celui qui la prend ("All the faces / All the voices blur / Change to one face / Change to one voice"). Pendant ce temps, le poison fait son oeuvre, la basse de S. Gallup s'imprime littéralement en nous au moindre silence de R. Smith et nous scotche, la rythmique de L. Tolhurst se permet quelques variations et accélérations de pouls et nous maintient à moitié conscient dans ce trip. Juste assez pour se souvenir qu'il est bien réel. Et se dire qu'il est encore temps de briser la glace qui se forme autour de ma princesse, partie seule sur le même chemin, pleine de foi... L'espoir est bel et bien là.
On retrouve également sur ce disque "Splintered In Her Head", morceau déjanté où la rythmique désordonnée (prémices des rythmes primitifs et glauques de Pornography) et la voix distordue de R. Smith prennent une grande mélancolie ainsi qu'une version live du morceau "Faith" plus lente que la version studio. Les personnes ayant eu le privilège d'assister à ce concert ont dû être plongés dans la magie du morceau et de sa ligne de basse mythique...
Bref, l'ambiance de "Faith" subsiste mais on sent que le groupe bascule dans une autre dimension pour aller vers ce que R. Smith recherchait lors de cette période. Transition parfaite avant "Pornography" qui me laisse toutefois amer car l'espoir quittera la musique du groupe juste après... Chapeau pour avoir su exprimer cet espoir, ces doutes, cette profonde tristesse avec autant d'intensité et de personnalité sur "Seventeen Seconds"; "Faith" et donc "Charlotte Sometimes".
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Takichan |
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