The Cure
Wish |
Label :
Fiction |
||||
Wish est un album qui subit les influences de la scène noisy de l'époque. Les guitares saturent, les mélodies sont torturées ("Cut"), la batterie de Boris Williams plus que jamais puissante ("From The Edge Of The Deep Green Sea"). Mais comme toujours, on retrouve des chansons d'une grande mélancolie parlant d'amour ("Trust", "To Wish Impossible Things", "A Letter To Elise") certaines presque malsaines ("Open", "End") mais également d'autres beaucoup plus légères ("High", "Friday I'm In Love"). Pour Wish, Robert Smith se détache de lui-même et nous offre un album impersonnel, à l'opposé de ce qu'était Disintegration (recueil de peurs, nourri par le passage de la barre des trente ans). Très bien produit, correspondant au son du début des années 90, Cure se classe n°1 aux USA et n°2 en Angleterre.
Bien que manquant (un peu) d'âme, Wish est un excellent LP qui marque l'apogée, plus commerciale qu'artistique, d'un groupe qui connaîtra par la suite huit années de doutes avant d'accoucher d'un album salvateur, Bloodflowers (2000).
Bien que manquant (un peu) d'âme, Wish est un excellent LP qui marque l'apogée, plus commerciale qu'artistique, d'un groupe qui connaîtra par la suite huit années de doutes avant d'accoucher d'un album salvateur, Bloodflowers (2000).
Parfait 17/20 | par Agravede |
Posté le 28 décembre 2005 à 18 h 34 |
Wish sort en 1992, trois ans après le sublime Desintegration dont il est le prolongement logique. En effet l'époque est à la noisy pop et The Cure sort les guitares.
L'album est un peu plus diversifié que le précédent mais garde quand même une cohérence dans le son et dans l'enchaînement des morceaux. L'ouverture et la fermeture par deux titres forts et emblématiques du son Cure (le sublime "Open" et l'énorme "End") viennent renforcer cet effet. En parlant du son, on retrouve en partie celui développé sur Desintegration : longs morceaux mélancoliques, mélodies sublimes, basse omniprésente, son caractéristique de guitare, emploi de la basse à 6 cordes... C'est très évident sur certains titres ("Apart", "Trust" et "To Wish Impossible Things"). Sur d'autres ces ambiances sont accentuées par l'utilisation de guitares plus incisives et plus présentes ("Open", "From The Edge Of The Deep Green Sea" et "End") voire même carrément plus agressives sur le cinglant et noisy "Cut". Enfin le tout est parsemé des inévitables titres ‘pop' ("High", "Friday I'm In Love", l'électrique "Wendy Time" et l'étrange "Doing The Unstuck") plutôt bien réussis dans l'ensemble et bien insérés dans l'album. Sur les 12 morceaux de l'album, il y a très peu de déchets et on plonge très rapidement dans les différentes ambiances qu'il décrit, par petites touches sans perdre le fil conducteur.
J'éprouve encore beaucoup de plaisir à écouter Wish. Même s'il est souvent sous estimé dans la discographie de Cure, il s'agit d'un disque magnifique, imprégné par l'esprit de Desintegration mais bien plus optimiste, plus varié et finalement plus facile d'accès. En même temps je ne suis pas sûr d'être tout à fait objectif puisque c'est en partie grâce la sortie de ce disque que j'ai rencontré la femme de ma vie, mais l'objectivité ça n'existe pas quand on parle d'émotions ...
L'album est un peu plus diversifié que le précédent mais garde quand même une cohérence dans le son et dans l'enchaînement des morceaux. L'ouverture et la fermeture par deux titres forts et emblématiques du son Cure (le sublime "Open" et l'énorme "End") viennent renforcer cet effet. En parlant du son, on retrouve en partie celui développé sur Desintegration : longs morceaux mélancoliques, mélodies sublimes, basse omniprésente, son caractéristique de guitare, emploi de la basse à 6 cordes... C'est très évident sur certains titres ("Apart", "Trust" et "To Wish Impossible Things"). Sur d'autres ces ambiances sont accentuées par l'utilisation de guitares plus incisives et plus présentes ("Open", "From The Edge Of The Deep Green Sea" et "End") voire même carrément plus agressives sur le cinglant et noisy "Cut". Enfin le tout est parsemé des inévitables titres ‘pop' ("High", "Friday I'm In Love", l'électrique "Wendy Time" et l'étrange "Doing The Unstuck") plutôt bien réussis dans l'ensemble et bien insérés dans l'album. Sur les 12 morceaux de l'album, il y a très peu de déchets et on plonge très rapidement dans les différentes ambiances qu'il décrit, par petites touches sans perdre le fil conducteur.
J'éprouve encore beaucoup de plaisir à écouter Wish. Même s'il est souvent sous estimé dans la discographie de Cure, il s'agit d'un disque magnifique, imprégné par l'esprit de Desintegration mais bien plus optimiste, plus varié et finalement plus facile d'accès. En même temps je ne suis pas sûr d'être tout à fait objectif puisque c'est en partie grâce la sortie de ce disque que j'ai rencontré la femme de ma vie, mais l'objectivité ça n'existe pas quand on parle d'émotions ...
Excellent ! 18/20
Posté le 21 janvier 2006 à 20 h 53 |
Wish est un peu difficile à juger. Il n'est ni mauvais ni vraiment excellent.
Au moment de sa sortie il n'était pas exceptionnel (à mes yeux) mais rétrospectivement il faut avouer qu'il s'agit de la meilleure réalisation du groupe du grand Robert depuis Desintegration.
C'est le seul album qui ne s'est pas bonifié avec le temps mais a bénéficié de la misère des suivants pour ne pas paraître trop mauvais par rapport à ses prédécesseurs. Le problème finalement c'est qu'il contient quelques perles magnifiques qui ont été laissées pour compte ("Apart", "Trust", "A Letter To Elise", "To Wish Impossible Things") à cause de certaines parties trop pop pour être The Cure.
Il est important de l'avoir écouté au moins une fois pour comprendre que c'est le signe de la fin d'un groupe qui s'accroche pourtant.
Au moment de sa sortie il n'était pas exceptionnel (à mes yeux) mais rétrospectivement il faut avouer qu'il s'agit de la meilleure réalisation du groupe du grand Robert depuis Desintegration.
C'est le seul album qui ne s'est pas bonifié avec le temps mais a bénéficié de la misère des suivants pour ne pas paraître trop mauvais par rapport à ses prédécesseurs. Le problème finalement c'est qu'il contient quelques perles magnifiques qui ont été laissées pour compte ("Apart", "Trust", "A Letter To Elise", "To Wish Impossible Things") à cause de certaines parties trop pop pour être The Cure.
Il est important de l'avoir écouté au moins une fois pour comprendre que c'est le signe de la fin d'un groupe qui s'accroche pourtant.
Pas mal 13/20
Posté le 09 avril 2015 à 13 h 56 |
En quoi Wish est-il l'un des albums les plus intéressants de The Cure sans pour autant en avoir l'air? Ne figurant jamais vraiment dans le classement des meilleurs albums du groupe, ni vraiment renié par les puristes, Wish mérite pourtant autant sinon plus les éloges que son prédécesseur.
Certes, il y a quelques morceaux faibles qui empêchent bel et bien l'album de demeurer un sommet (le très quelconque bien qu'agréable "High", une composition de Simon Gallup, ou encore le dispensable "Wendy Time") mais si l'on "efface" ces petits ratés relatifs, on a tout de même un album cohérent et des chansons très solides, dont certaines cultes, géniales, indispensables, indépassables, fortes, puissantes, aériennes, tristes à en mourir, joyeuses à en croire en la vie et puis merde, c'est l'album le plus "rock" de The Cure et ça c'est vachement bien.
Comme pour beaucoup d'albums de The Cure, c'est le line up unique en présence qui en fait sa singularité: ici donc, le quatuor culte des eighties Smith / Gallup / Thompson / Williams augmenté de Perry Bamonte. Bamonte, soyons clair, n'a peut-être pas été le membre le plus indispensable ni le plus talentueux techniquement de The Cure (moins bon que Smith et Thompson à la guitare, moins prodige que Roger O'Donnell aux claviers - mais meilleur que Lol Tolhurst! ), il apporte cependant quelque chose au groupe à ce moment-là (il compose aussi pour l'occasion "Trust" rappelant la progression mélodique de "Black Celebration", écrit par ses compères de Basildon). En effet, remplaçant au départ Roger O'Donnell aux claviers, il jouera de la guitare et de la basse 6 cordes sur les anciens titres du groupe n'en nécessitant pas et offrira une nouvelle configuration autant en studio que sur scène.
Son intégration permet aussi au groupe d'être plus détendu : après des années de tensions concentrées sur les personnes de Lol Tolhurst, puis de Roger O'Donnell, Smith et les autres recrutent avant tout un compagnon de longue date (il était leur roadie depuis 1984) avec qui tout le monde s'entend (chose rare chez The Cure).
Après la période Disintegration où Smith prenait encore plus de place que d'habitude (en gros, on était passé de 90 à 99% de main mise sur le groupe), The Cure redevient une entité plus équilibrée (on voit même en 1992 des interviews où les autres répondent eux-aussi aux questions !), chacun y allant d'un peu plus de contribution sur Wish.
L'autre point important concernant Wish est le contexte de sa sortie: la première moitié des années 90 voit les grandes figures du rock des années 80 se ramasser la gueule avec plus ou moins de dégâts (New Order, Siouxsie And The Banshees...) ou connaître les excès destructeurs (Depeche Mode). Le grunge est la nouvelle lubie des ados et le Shoegaze est la musique qu'il faut écouter dans les milieux autorisés. The Cure, étant ce qu'il est, reste au dessus de tout ça, tout en étant sincère et opportuniste: le côté rock se faisait déjà sentir sur le single "Never Enough" sorti deux ans plus tôt et l'explosion planétaire de Nirvana l'année suivante a forcé tous les groupes qui voulaient rester à la page à s'aligner sur un son plus brut.
Attention, Wish n'est pas un album grunge ou noisy, mais The Cure s'invente alors un son correspondant aux contingences et aux envies de l'époque, tout en restant The Cure. Oui, c'est fort quand même.
Le dernier point qui fait de Wish un album particulier est qu'il constitue le dernier grand succès commercial du groupe, que c'est la dernière fois où Boris Williams joue de la batterie, que Porl Thompson (qui reviendra en 2005 pour repartir en 2010, mais ce n'était plus le même) joue de la guitare et que Dave Allen produit un album pour The Cure. Une sacrée équipe quand même, celle de la puissance et de la gloire. Bref, c'est la fin. The Cure se plantera comme les autres, avec des échecs artistiques et commerciaux, ainsi que des procès fratricides.
Pourquoi alors, avec tous ces arguments, Wish n'est-il pas plus considéré ? Pour beaucoup de fans qui avaient été touchés de manière définitive par Disintegration, la messe était déjà dite, et le groupe se résumerait donc à la période 1980-1990. D'autres affirmèrent que Wish était du réchauffé de l'album sus mentionné. Sauf que parfois certains plats sont meilleurs réchauffés, et toc!
Wish est bien plus original que son fameux prédécesseur car il ne s'inspire pas du modèle dépressif en bloc de la trilogie glacée Seventeen Seconds / Faith / Pornography, et n'est pas non plus un décalque des albums qui suivirent: il n'a pas la chaleur de Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me et son côté foutraque, et il n'est pas un album à singles comme The Head On The Door. Tout en contenant ses éléments. Et en étant plus rock. Donc c'est très bien. La froideur de Wish est rocheuse et brute comme sur "Open". La pop parfaite renouant avec les meilleures compositions des Beatles et des Beach Boys dans les années 60 est là avec "Friday I'm In Love", et est explosive d'adolescence et d'espoir sur "Doing The Unstuck". "End" est bouillant et transpirant. "From The Edge Of The Deep Green Sea" est foutrement épique. "A Letter To Elise" est poignant. "Cut" est déchirant, évidemment, dantesque et diabolique. "To Wish Impossible Things" est splendeur et mélancolie.
Débarrassé d'un modus operandi précis, The Cure donne le meilleur de lui-même et est en pleine possession de ses moyens pour les raisons évoquées plus haut. Porl Thompson reprend une place prépondérante après avoir été un peu mis de côté sur Disintegration: il peut enfin se permettre des solos dantesques ("Doing The Unstuck", "From The Edge Of The Deep Green Sea", "Cut", "End"), Boris Willliams sort enfin des schémas trop répétitifs et imposés et s'autorise de faire s'épanouir son talent : du groove froid et percutant sur "Open", de la lourdeur sur "End", de la violence sur "Cut" et autant de percussions diverses et variées sur les autres morceaux. La basse de Gallup est toujours présente en noyau central mais est moins noyée d'effets et sonne donc plus naturelle (la ligne de basse d'"Open" insuffle toujours ce disco-rock froid). Les textes de Robert Smith sur les deux pôles que constituent "Open" et "End" semblent plus terre à terre avec leur manière de décrire les conflits liés au succès et à la reconnaissance ("Please Stop Loving Me" crie -t'-il dans "End", beaucoup l'ont pris au mot) mais témoignent d'un véritable malaise. La longue complainte pleine de larmes d'"A Letter To Elise" est magnifique de justesse et de poésie, les images évoquées ("Tear All The Pages With All The Bad News" dans "Doing The Unstuck" par exemple) sont parmi les plus fortes écrites par le Smith. Ben ouais.
La mélancolie d'"Apart" est elle aussi toujours juste, ne paraissant jamais préfabriquée comme dans Disintegration où ce dernier en faisait des tonnes.
Pour finir, Wish a également cette force d'être taillé pour le live: la tournée qui suivit fut d'ailleurs un grand succès pour cette raison (aussi avec ces versions d'"A Forest", incroyablement épiques, d'un quart d'heure!) et encore aujourd'hui bon nombre des morceaux de Wish sont joués en live, "Open" dans les trois quart des prestations ouvrant les shows.
La fin d'une grande période pour The Cure. Et aussi, mais de manière plus discrète, l'une des plus créatives. De la période 1991/ 1992, il reste à exhumer un album instrumental ("Music For Dreams") et à rééditer les Lost Wishes. Sans compter les superbes B-Sides ("A foolish Arrangement", "This Twilight Garden", "Play"...) qui auraient pu remplacer quelques morceaux faiblards de l'album (ceux cités en introduction par exemple), et qui laissent présager que d'autres grands morceaux de cette époque dorment toujours quelque part... Bref, la question est: à quand une putain d'édition Deluxe ultime de Wish comprenant les éléments sus-cités?!
Certes, il y a quelques morceaux faibles qui empêchent bel et bien l'album de demeurer un sommet (le très quelconque bien qu'agréable "High", une composition de Simon Gallup, ou encore le dispensable "Wendy Time") mais si l'on "efface" ces petits ratés relatifs, on a tout de même un album cohérent et des chansons très solides, dont certaines cultes, géniales, indispensables, indépassables, fortes, puissantes, aériennes, tristes à en mourir, joyeuses à en croire en la vie et puis merde, c'est l'album le plus "rock" de The Cure et ça c'est vachement bien.
Comme pour beaucoup d'albums de The Cure, c'est le line up unique en présence qui en fait sa singularité: ici donc, le quatuor culte des eighties Smith / Gallup / Thompson / Williams augmenté de Perry Bamonte. Bamonte, soyons clair, n'a peut-être pas été le membre le plus indispensable ni le plus talentueux techniquement de The Cure (moins bon que Smith et Thompson à la guitare, moins prodige que Roger O'Donnell aux claviers - mais meilleur que Lol Tolhurst! ), il apporte cependant quelque chose au groupe à ce moment-là (il compose aussi pour l'occasion "Trust" rappelant la progression mélodique de "Black Celebration", écrit par ses compères de Basildon). En effet, remplaçant au départ Roger O'Donnell aux claviers, il jouera de la guitare et de la basse 6 cordes sur les anciens titres du groupe n'en nécessitant pas et offrira une nouvelle configuration autant en studio que sur scène.
Son intégration permet aussi au groupe d'être plus détendu : après des années de tensions concentrées sur les personnes de Lol Tolhurst, puis de Roger O'Donnell, Smith et les autres recrutent avant tout un compagnon de longue date (il était leur roadie depuis 1984) avec qui tout le monde s'entend (chose rare chez The Cure).
Après la période Disintegration où Smith prenait encore plus de place que d'habitude (en gros, on était passé de 90 à 99% de main mise sur le groupe), The Cure redevient une entité plus équilibrée (on voit même en 1992 des interviews où les autres répondent eux-aussi aux questions !), chacun y allant d'un peu plus de contribution sur Wish.
L'autre point important concernant Wish est le contexte de sa sortie: la première moitié des années 90 voit les grandes figures du rock des années 80 se ramasser la gueule avec plus ou moins de dégâts (New Order, Siouxsie And The Banshees...) ou connaître les excès destructeurs (Depeche Mode). Le grunge est la nouvelle lubie des ados et le Shoegaze est la musique qu'il faut écouter dans les milieux autorisés. The Cure, étant ce qu'il est, reste au dessus de tout ça, tout en étant sincère et opportuniste: le côté rock se faisait déjà sentir sur le single "Never Enough" sorti deux ans plus tôt et l'explosion planétaire de Nirvana l'année suivante a forcé tous les groupes qui voulaient rester à la page à s'aligner sur un son plus brut.
Attention, Wish n'est pas un album grunge ou noisy, mais The Cure s'invente alors un son correspondant aux contingences et aux envies de l'époque, tout en restant The Cure. Oui, c'est fort quand même.
Le dernier point qui fait de Wish un album particulier est qu'il constitue le dernier grand succès commercial du groupe, que c'est la dernière fois où Boris Williams joue de la batterie, que Porl Thompson (qui reviendra en 2005 pour repartir en 2010, mais ce n'était plus le même) joue de la guitare et que Dave Allen produit un album pour The Cure. Une sacrée équipe quand même, celle de la puissance et de la gloire. Bref, c'est la fin. The Cure se plantera comme les autres, avec des échecs artistiques et commerciaux, ainsi que des procès fratricides.
Pourquoi alors, avec tous ces arguments, Wish n'est-il pas plus considéré ? Pour beaucoup de fans qui avaient été touchés de manière définitive par Disintegration, la messe était déjà dite, et le groupe se résumerait donc à la période 1980-1990. D'autres affirmèrent que Wish était du réchauffé de l'album sus mentionné. Sauf que parfois certains plats sont meilleurs réchauffés, et toc!
Wish est bien plus original que son fameux prédécesseur car il ne s'inspire pas du modèle dépressif en bloc de la trilogie glacée Seventeen Seconds / Faith / Pornography, et n'est pas non plus un décalque des albums qui suivirent: il n'a pas la chaleur de Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me et son côté foutraque, et il n'est pas un album à singles comme The Head On The Door. Tout en contenant ses éléments. Et en étant plus rock. Donc c'est très bien. La froideur de Wish est rocheuse et brute comme sur "Open". La pop parfaite renouant avec les meilleures compositions des Beatles et des Beach Boys dans les années 60 est là avec "Friday I'm In Love", et est explosive d'adolescence et d'espoir sur "Doing The Unstuck". "End" est bouillant et transpirant. "From The Edge Of The Deep Green Sea" est foutrement épique. "A Letter To Elise" est poignant. "Cut" est déchirant, évidemment, dantesque et diabolique. "To Wish Impossible Things" est splendeur et mélancolie.
Débarrassé d'un modus operandi précis, The Cure donne le meilleur de lui-même et est en pleine possession de ses moyens pour les raisons évoquées plus haut. Porl Thompson reprend une place prépondérante après avoir été un peu mis de côté sur Disintegration: il peut enfin se permettre des solos dantesques ("Doing The Unstuck", "From The Edge Of The Deep Green Sea", "Cut", "End"), Boris Willliams sort enfin des schémas trop répétitifs et imposés et s'autorise de faire s'épanouir son talent : du groove froid et percutant sur "Open", de la lourdeur sur "End", de la violence sur "Cut" et autant de percussions diverses et variées sur les autres morceaux. La basse de Gallup est toujours présente en noyau central mais est moins noyée d'effets et sonne donc plus naturelle (la ligne de basse d'"Open" insuffle toujours ce disco-rock froid). Les textes de Robert Smith sur les deux pôles que constituent "Open" et "End" semblent plus terre à terre avec leur manière de décrire les conflits liés au succès et à la reconnaissance ("Please Stop Loving Me" crie -t'-il dans "End", beaucoup l'ont pris au mot) mais témoignent d'un véritable malaise. La longue complainte pleine de larmes d'"A Letter To Elise" est magnifique de justesse et de poésie, les images évoquées ("Tear All The Pages With All The Bad News" dans "Doing The Unstuck" par exemple) sont parmi les plus fortes écrites par le Smith. Ben ouais.
La mélancolie d'"Apart" est elle aussi toujours juste, ne paraissant jamais préfabriquée comme dans Disintegration où ce dernier en faisait des tonnes.
Pour finir, Wish a également cette force d'être taillé pour le live: la tournée qui suivit fut d'ailleurs un grand succès pour cette raison (aussi avec ces versions d'"A Forest", incroyablement épiques, d'un quart d'heure!) et encore aujourd'hui bon nombre des morceaux de Wish sont joués en live, "Open" dans les trois quart des prestations ouvrant les shows.
La fin d'une grande période pour The Cure. Et aussi, mais de manière plus discrète, l'une des plus créatives. De la période 1991/ 1992, il reste à exhumer un album instrumental ("Music For Dreams") et à rééditer les Lost Wishes. Sans compter les superbes B-Sides ("A foolish Arrangement", "This Twilight Garden", "Play"...) qui auraient pu remplacer quelques morceaux faiblards de l'album (ceux cités en introduction par exemple), et qui laissent présager que d'autres grands morceaux de cette époque dorment toujours quelque part... Bref, la question est: à quand une putain d'édition Deluxe ultime de Wish comprenant les éléments sus-cités?!
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