The Cure
Liévin [Stade Couvert Régional] - dimanche 15 novembre 1992 |
En milieu d'après midi grouille déjà une impressionnante faune de curistes aux abords du stade couvert. Les Cure descendent de leur bus à quelques mètres de la file d'attente, et rejoignent rapidement la salle en saluant furtivement le public. A l'ouverture des portes, la foule se presse dans les gradins et une incroyable moiteur nous enveloppe rapidement. Le décor de la scène tout en enluminures dorées et baroques fait penser au château d'Edward Aux Mains D'argent. La musique d'attente colle à l'esprit de l'époque, noisy et grunge. "Smell Like Teen Spirit" provoque un énorme pogo où on devine de loin la souffrance endurés par les premiers rangs.
Noir complet. Hurlements. Début des surprises.
Les Cranes surgissent au milieu des fumigènes. Une rumeur se propage rapidement : Robert Smith et Porl Thompson sont sur scène !!!. Souffrante, Alison ne pouvait pas chanter ce soir là et laissa sa place à deux membres des Cure. Pour l'anecdote, Smith proposa ses services à la seule condition de jouer "Fuse". Le super-groupe donne un set instrumental enflammé renforcé par la présence d'un Porl très enthousiaste. Robert préfère l'ombre et reste concentré prés des amplis. Son jeu de guitare donne aux morceaux une couleur inhabituelle et singulière. Le dernier morceau "Adrift" clôture cette première partie surprenante dans une puissante cacophonie, laissant le public pantois alors que les dernières notes résonnent.
Lumière. Tout le monde est conscient d'avoir vécu un moment unique. Tandis que le public parle encore de ce qui vient de se passer l'intro "Tape" fait monter la tension progressivement.
Les cris se multiplient lorsque Cure apparaît sur scène au début du tourbillonnant "Open". Le concert est bien rôdé, il alterne anciens et nouveaux titres sans temps morts. Smith parle parfois avec un français hésitant ("Une chanson que nous ne jouons pas d'habitude ... nous n'avons joué jamais" dit-il avant "Catch") et se lance dans un flash-back émouvant avec "Fire in Cairo" repris en choeur par un public déchaîné. Pour que le show soit total il ne manquait que le double de Smith, Simon. Souffrant d'une pleurésie il fut remplacé par Roberto Soave pour quelques dates. Ce dernier n'égala pas le jeu si caractéristique de Gallup, mais permis tout de même au groupe de donner un set imparable qui culmine avec l'enchaînement métallique de "Never Enough","Cut" et "End".
Larsens infinis. "Thank you". Fin du concert?
Applaudissements. Le groupe revient pour le premier rappel qui commence par une blague* (!?) de Robert. Amusée au début la foule n'en reste pas moins perplexe. Heureusement le trio pop "Lovesong", "Close to me" et "Why can't I be you" font oublier cette tentative d'humour décalé. Le chanteur profite de ces titres légers pour s'approcher de la fosse et provoquer une douce hystérie. "Merci, thank you".
Second rappel. "Merci, c'est le dernier concert ce soir ... nous sommes un peu ...", la phrase s'arrête nette. Cette fois la gaieté s'efface pour des titres plus profonds. "The figurehead" ouvre le bal suivi de "One hundred years", "Foxy Lady" et "Primary". Le tonitruant "Boys don't cry" achève le public et se termine sur un timide "Thank you" de Smith.
Fin ?
Quelques nappes sombres se font entendre et c'est "A forest" qui démarre pour un final de plus de 20 minutes. Le groupe improvise sur ce titre mythique, l'étirant jusqu'à le rendre étouffant, plongeant le stade dans une intense mélancolie. Progressivement il ne reste plus que la basse répétitive, puis les guitares de "Forever". La voix de Smith est triturée par un écho aigu, "I'm so scared", "I'm so scared", lance t-il au public décontenancé par ce titre presque expérimental. Les gémissements de Smith s'accélèrent, tout comme le rythme. Le final explose, Robert se met à nu, s'en est presque dérangeant. Les sons de guitares virevoltent, se noient d'effets, saturent. Puis plus rien ... "Merci, au revoir ...adieu". Un mot dur à entendre.
Cure est-il fini ? Est-ce un adieu définitif ? La foule quitte religieusement les lieux, plein de sons, d'images et de questions en tête.
ps: je recherche la vidéo de ce concert (je sais qu'elle existe), si une bonne âme veut bien m'en faire une copie qu'il me contacte par mail, merci.
*Blague de Robert Smith:
"Un homme entre dans un magasin d'animaux familiers. Le vendeur lui demande: Voulez vous un chat? Il répond: non, je n'aime pas les chats
Voulez vous un chien? Non je n'aime pas les chiens
Voulez vous un oiseau? Non je n'aime pas les oiseaux
Alors, que voulez vous? Une guêpe
Mais on ne fait pas les guêpes ici!
Ah bon, pourtant il y en avait une dans la vitrine la semaine dernière "
Noir complet. Hurlements. Début des surprises.
Les Cranes surgissent au milieu des fumigènes. Une rumeur se propage rapidement : Robert Smith et Porl Thompson sont sur scène !!!. Souffrante, Alison ne pouvait pas chanter ce soir là et laissa sa place à deux membres des Cure. Pour l'anecdote, Smith proposa ses services à la seule condition de jouer "Fuse". Le super-groupe donne un set instrumental enflammé renforcé par la présence d'un Porl très enthousiaste. Robert préfère l'ombre et reste concentré prés des amplis. Son jeu de guitare donne aux morceaux une couleur inhabituelle et singulière. Le dernier morceau "Adrift" clôture cette première partie surprenante dans une puissante cacophonie, laissant le public pantois alors que les dernières notes résonnent.
Lumière. Tout le monde est conscient d'avoir vécu un moment unique. Tandis que le public parle encore de ce qui vient de se passer l'intro "Tape" fait monter la tension progressivement.
Les cris se multiplient lorsque Cure apparaît sur scène au début du tourbillonnant "Open". Le concert est bien rôdé, il alterne anciens et nouveaux titres sans temps morts. Smith parle parfois avec un français hésitant ("Une chanson que nous ne jouons pas d'habitude ... nous n'avons joué jamais" dit-il avant "Catch") et se lance dans un flash-back émouvant avec "Fire in Cairo" repris en choeur par un public déchaîné. Pour que le show soit total il ne manquait que le double de Smith, Simon. Souffrant d'une pleurésie il fut remplacé par Roberto Soave pour quelques dates. Ce dernier n'égala pas le jeu si caractéristique de Gallup, mais permis tout de même au groupe de donner un set imparable qui culmine avec l'enchaînement métallique de "Never Enough","Cut" et "End".
Larsens infinis. "Thank you". Fin du concert?
Applaudissements. Le groupe revient pour le premier rappel qui commence par une blague* (!?) de Robert. Amusée au début la foule n'en reste pas moins perplexe. Heureusement le trio pop "Lovesong", "Close to me" et "Why can't I be you" font oublier cette tentative d'humour décalé. Le chanteur profite de ces titres légers pour s'approcher de la fosse et provoquer une douce hystérie. "Merci, thank you".
Second rappel. "Merci, c'est le dernier concert ce soir ... nous sommes un peu ...", la phrase s'arrête nette. Cette fois la gaieté s'efface pour des titres plus profonds. "The figurehead" ouvre le bal suivi de "One hundred years", "Foxy Lady" et "Primary". Le tonitruant "Boys don't cry" achève le public et se termine sur un timide "Thank you" de Smith.
Fin ?
Quelques nappes sombres se font entendre et c'est "A forest" qui démarre pour un final de plus de 20 minutes. Le groupe improvise sur ce titre mythique, l'étirant jusqu'à le rendre étouffant, plongeant le stade dans une intense mélancolie. Progressivement il ne reste plus que la basse répétitive, puis les guitares de "Forever". La voix de Smith est triturée par un écho aigu, "I'm so scared", "I'm so scared", lance t-il au public décontenancé par ce titre presque expérimental. Les gémissements de Smith s'accélèrent, tout comme le rythme. Le final explose, Robert se met à nu, s'en est presque dérangeant. Les sons de guitares virevoltent, se noient d'effets, saturent. Puis plus rien ... "Merci, au revoir ...adieu". Un mot dur à entendre.
Cure est-il fini ? Est-ce un adieu définitif ? La foule quitte religieusement les lieux, plein de sons, d'images et de questions en tête.
ps: je recherche la vidéo de ce concert (je sais qu'elle existe), si une bonne âme veut bien m'en faire une copie qu'il me contacte par mail, merci.
*Blague de Robert Smith:
"Un homme entre dans un magasin d'animaux familiers. Le vendeur lui demande: Voulez vous un chat? Il répond: non, je n'aime pas les chats
Voulez vous un chien? Non je n'aime pas les chiens
Voulez vous un oiseau? Non je n'aime pas les oiseaux
Alors, que voulez vous? Une guêpe
Mais on ne fait pas les guêpes ici!
Ah bon, pourtant il y en avait une dans la vitrine la semaine dernière "
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Cold forest |
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