The Cure

Faith

Faith

 Label :     Fiction 
 Sortie :    mardi 14 avril 1981 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

En 1981, sort Faith, second volet de la 'trilogie noire'. Dans la droite lignée de Seventeen Seconds, les morceaux de l'album sont froids, la basse de Simon Gallup est plus que jamais présente. A cette époque, Robert Smith écoute beaucoup de chants grégoriens et s'intéresse à la religion. Dans un tel contexte, rien d'étonnant à ce que l'album revêt un caractère profondément spirituel et religieux ("The Holy Hour"). On retrouve également quelques morceaux sombres et rythmés, tel "Primary" qui donnera lieu à un single. Mais la palme revient à la dernière piste, qui porte le même titre que l'album : servie par une ligne de basse envoûtante et pénétrante, "Faith" est un hymne mélancolique et triste. La voix de Robert Smith est empreinte d'une grande émotion. Et alors qu'elle se perd dans le lointain, l'auditeur ne peut rien faire d'autre que de sombrer avec elle... 'Nothing left but faith...'


Parfait   17/20
par Agravede


 Moyenne 17.50/20 

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Posté le 14 janvier 2005 à 17 h 23

Faith reprends le travail là où le groupe l'avait laissé après 17 Seconds. Et pousse le jusqueboutisme un peu plus loin.
L'album est monolithique enregistré très rapidement dans un petit studio londonien. Ces sessions sont empreintes de religiosité et de morbide, Robert écrit la nuit les textes à même le sol, puis les pose sur la musique. 'Lorsque quelqu'un de votre entourage meurt (la grand-mère de Smith et la mère de Tolhurst), on réalise à quel point un tel évènement peut affecter la perception des choses. Au fur et à mesure que l'album avançait ça devenait de plus en plus désespéré' dira Smith.

Le disque s'ouvre sur la basse lourde et lente de "The Holy Hour" et Smith de dire : 'Les corps vides et silencieux embrassent le sol avant la prière
embrassent le sol et s'éclipsent'.
Seuls deux titres plus énergiques (le très puissant "Primary" et le dispensable "Doubt") vienent tirer l'auteur de cette léthargie. Celle-ci atteint son apogée sur "All Cats Are Grey" et "Funeral Party", titres enveloppés de clavier vaporeux: 'Dans la cellule mortuaire
une note retentit encore et encore'.
Les deux titres finaux sont les plus beaux : "The Drowning Man" et "Faith" dominé par la basse de Gallup entêtante et par ce morceau de guitare d'anthologie de Smith aussi feutré que tranchant. 'Retiens moi si je chute, je perds prise je ne peux juste plus continuer comme ça' ; 'Je suis parti seul avec plus rien d'autre que la foi' murmure Smith sur les dernières phrases de ce disque.

Ce Faith sera l'occasion pour Smith, lors des prestation live, de rallonger le morceau et d'y parler de ses doutes et peurs du moment. En 1989 lors du Prayer Tour, il livrera une version de 18mn le soir même ou les évènements de la place 'Tian'anmén' eurent lieu, finissant par hurler tout en pleurant 'Falling down in front of you, I'll never fucking love you. This mean nothing'.
Smith finira par dire qu'il avait l'impression, à l'époque de n'être jamais allé au bout de ses frustrations, de son malaise. Cet objectif sera finalement atteint sur Pornography, un an plus tard...
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 24 mars 2005 à 20 h 50

Lors de l'écriture et de l'enregistrement de cet album, plusieurs membres du groupe traversaient des moments douloureux (maladies, deuils de proches). Robert Smith fréquentait alors énormément les églises, ce qui donne à cet album une atmosphère quasi mystique.

"Faith" est plus intense que "17 Seconds", plus atmosphérique. Les morceaux sont plus sombres et brumeux (à l'image de la pochette du disque d'ailleurs).
Des titres comme "All Cats Are Grey", "The Funurel Party" et "Faith" n'en finissent pas, tels des processions funèbres, de célébrer la douleur, la souffrance et la mort.
D'autres sont plus inquiétants comme "The Holy Hour" et sa basse envoûtante.
Certains sont un peu moins morbides et plus rythmés comme l'excellent "Primay" (sorti en single) et "Doubt".
Mention spéciale pour "The Drowning Man", magnifique chanson envoûtante tant par sa musique que par la façon dont Robert Smith la chante : des voix qui se répondent en échos, nous sommes alors envahis par mille tourments résonants dans nos têtes.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 30 mars 2005 à 08 h 18

Difficile d'écrire une chronique de plus sur cet album , vu que je partage en tout point les chroniques précédentes.

Deuxième album de la trilogie noire des Cure, "Faith" se veut plus sombre que "Seventeen Seconds", mais pas aussi agressif que le sera "Pornographie".
J'ai une préférence pour les longues mélodies tristes telles "The Funeral Party", et le titre éponyme "Faith".
L'ensemble met en évidence les interrogations et les inquiétudes de Robert Smith face à ses tourments du moments : la mort, la maladie, le deuil ...
Je suis d'accord concernant "The Drawning Man", l'un des morceaux les plus intéressants de cet album.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 28 décembre 2006 à 01 h 45

Eh bien moi je vais trancher avec les chroniques précédentes: Faith est un des albums de Cure que j'aime le moins, et ceci pour plusieurs raisons.
Je trouve que l'intérêt de Cure, dont je suis par ailleurs fan depuis de longues années, est qu'ils ont souvent réussi à échapper à la facilité et au kitsch musical, c'est à dire au commercial. Et je trouve qu'avec Faith ils ont en cela échoué.
Tout d'abord je trouve l'album très mal produit; on dirait une démo inachevé et le son de la batterie est flottant, sans assise.
Ensuite, je dirais qu'il y a en tout et pour tout 3 chansons potables sur 8, et ces chansons les voici: "The Holy Hour", "Other Voices" et "All Cats Are Grey".
Le reste est complètement raté. Primary est d'une facilité et d'un cliché mélodique consternant, "The Funeral Party" est franchement bâclée et pauvre, "Doubt" est inécoutable et n'aurait jamais du figurer sur l'album, "The Drowning Man", une chanson que curieusement beaucoup de gens apprécient, est un sommet de kitsch et de mauvais goût, une espèce de soupe informe faite de vagues effets hypnotiques sortis de derrière les fagots, et qui laisse transparaître une certaine malhonnêteté de la part de Cure, comme un vague écart commercial. Quand à Faith, c'est carrément une des chansons les plus faibles de tout le répertoire Cure, une longue ligne de basse répétitive où encore une fois le cliché se confond au mauvais goût, d'une noirceur très artificielle, j'en baille rien qu'en y pensant.
Vous l'aurez compris, je reproche à cet album une certaine artificialité, une mélancolie pas très féconde, un certain manque d'inspiration. Que le groupe veuille donner dans le mysticisme, la métaphysique et l'existentialisme, c'est tout à son honneur ; encore faut-il qu'il produise quelque chose de beau et d'un peu plus riche que des petites recettes mélodiques à la papa-maman plaquée les unes après les autres sans cohérence, avec cette auto-indulgence de faire de la musique 'profonde' pour masquer le fait qu'elle est totalement bâclée.
Pas terrible   9/20



Posté le 06 janvier 2007 à 11 h 40

Second volet de la trilogie 'glacée', un disque de transition entre le froid Seventeen Seconds et le tétanisant Pornography, à la pochette faussement chaude.
Faith, 8 titres pour 36 minutes, est le moins bien considéré des trois volets -il en faut bien un !- mais il reste immanquable. Totalement. Et ce, rien que pour 3 titres cultes : "The Funeral Party", "All Cats Are Grey", "Faith".
Un disque encore plus froid et sombre que le premier... mais le groupe (et surtout Robert Smith, chant/guitare/claviers) ne se drogue pas encore... les cauchemars lysergiques de Pornography n'ont pas encore fait leur apparition... cela reste donc encore un peu sous contrôle... Un peu seulement.
Excellent !   18/20



Posté le 16 novembre 2007 à 18 h 14

Faith (1981), second volet de la fameuse trilogie torturée des Cure, se place entre ses deux frangins Seventeen Seconds (1980) et Pornography (1982).
L'enfant du milieu, la position detestée, le mal aimé, le sous-estimé... Pourtant indispensable dans la montée en puissance (ou la descente irréversible) pour Pornography.
Faith occupe la position centrale, à la fois froid et impersonnel mais également violent et provocateur.Une étape nécessaire au développement du groupe pour arriver à ses propres limites sur Pornography.
Sans évoquer les paroles, l'ambiance y est froide, très froide et mystique ("All Cats Are Grey", "The Funeral Party"), voir glaciale et tranchante ("The Holy Hour", "Other Voices"). Quoique certains titres me font mentir ("Primary", "Doubt") plus chaleureux et rapides. "The Drowning Man" introduit parfaitement le dernier morceaux. "Faith", met tout le monde d'accord, hymne empli de tristesse, nous envoûte par son chant flottant et sa mélodie vaporeuse. Un disque indispensable dans la déchéance, dans la quête auto-destructrice du groupe. Indispensable pour sa place au sein de cette trilogie mais également pour sa musique tout simplement, sa beauté, sa tension, sa détresse.
Excellent !   18/20



Posté le 11 décembre 2008 à 19 h 32

Bien qu'on l'ait souvent qualifié d'album mal-aimé, renié voire rejeté, c'est très certainement l'album de The Cure que je préfère. Il a en effet, contrairement à ce que certains peuvent croire su garder et imposer sa couleur. Si Seventeen Seconds entrait peu à peu à l'âge adulte, il restait encore bien naïf à côté de ce qu'allait être Pornography plus tard. Ce second album de Cure est encore blanc, un blanc s'orientant vers le gris pour Faith et enfin vers un noir aigre et bilieux pour Pornography (album beaucoup plus reconnu que Faith). Quelqu'un d'inexpérimenté et inhabitué à ce genre de son jugerait Faith comme mortellement ennuyeux et insipide. Il est vrai que ce n'est pas un album très facile d'écoute et qu'il peut sembler répétitif mais lorsqu'on prête une oreille attentive aux textes et à la mélodie parfois vaporeuse ("The Funeral Party"), parfois mystique ("The Holy Hour") à l'occasion entraînante ("Primary"), on ne peut qu'être séduit par le râle enfantin de Robert Smith, de ce son désespéré et de ses textes élégiaques. Cet album a d'ailleurs reçue une influence directe d'un genre de littérature appelé "fantasy gothique" dans la chanson "The Drowning Man" titre en effet inspiré du deuxième tome de la trilogie de Gormenghast par Mervin Peake.
Si le texte peut avoir, comme ici, de l'importance, sur d'autres titres, il en a beaucoup moins comme dans "All Cats Are Grey" où il n'y a que fort peu de texte qui se fonde dans la masse de son.
Cet album a également subi une très grande influence religieuse, pour l'histoire, Lol Tolhurst venait de perdre sa mère et Robert Smith sa grand-mère, ce qui leur a valu une sérieuse remise en question qui s'est traduite par une véritable plainte funèbre ; un titre comme "The Funeral Party" nappé de synthés, prend alors toute sa signification.
Mais l'album tout entier véritable remise en question de la foi, ne saurait se trouver mieux résumé que dans son dernier titre, éponyme, et plus précisément dans sa dernière phrase : "I went away alone with nothing left but faith..." C'est, je trouve, une très belle conclusion à ce que j'appellerais le passage de la douleur calme et plaintive à la détresse désespérée et d'une rare violence régnant dans Pornography.
Intemporel ! ! !   20/20







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