The Cure
4:13 Dream |
Label :
Geffen |
||||
L'Arlésienne est enfin arrivée ! Mais après tout, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter outre mesure : les dinosaures des années 80 nous ont appris à patienter quelques années entre chacune de leurs productions depuis une quinzaine d'années. Alors on a patienté ! Mais qu'est ce qu'on pouvait bien attendre au juste ?
Le conceptuel et applaudi Bloodflowers a déjà presque 10 ans, et Smith clamait alors que c'était sa quarantaine naissante qui avait fait renaître ses angoisses... Et sous entendue sa verve créatrice, que certains avaient décriée après le honni Wild Mood Swings. Mouais. Après tout pourquoi pas : finalement les comptoirs en parlent partout de cette crise là, alors qu'on soit riche, artiste reconnu, et en couple depuis 25 ans pourrait ne rien y changer... Mmmh. Bref, à court d'argument peut être, mais quatre ans plus tard on ne l'entendait pas trop le Robert : il faut dire qu'entre la parution d'un nouveau Best Of opportuniste (rigolotes les reprises en acoustique m'enfin bon...), de l'intégrale des Faces B du groupe, l'heure était plutôt à la promo sauvage. Pourtant The Cure eut le culot de durcir le ton, nous faisant revivre par instants la violence de la (vraie) trilogie magique, et parfois même la magie pop d'il y a 15-20 ans resurgissait... Une excellente surprise !
Second déclic : l'éviction soudaine du duo paresseux O'Donnell/Bamonte pour mieux accueillir un vrai revenant, le regretté et fougueux Porl Thompson à la guitare. Alors bien sûr, certains voient ces éternels remaniements comme des caprices de diva, mais on peut aussi le percevoir comme une quête permanente d'une fusion, si ce n'est créatrice, au moins humaine. En tout cas le résultat a été une tournée à 4 franchement enthousiasmante, en forme de cure de jouvence, et immortalisée en DVD. Tout ça pour te dire, Robert, que c'était ça qu'on attendait : du rock, des soli, de la wah, et de la fougue, malgré ton âge avancé et ton bide. Et jusqu'ici tu avais presque toujours contenté nos attentes, parfois avec des choix surprenants, c'est vrai, mais toujours ambitieux (on passe sur les querelles de corbeaux versus popeux). Mais là, soyons honnêtes, ça sent le renfermé. Franchement.
D'abord, tu nous caresses dans le sens du poil avec en ouverture le meilleur titre de 4:13 Dream : "Underneath The Stars" est majestueux, d'une lenteur impériale. Et triste. Ah, petit malin. Tu n'es pas dupe, tu connais ton public certainement comme ta poche et tu sais que c'est le meilleur moyen de lui faire passer le goût de ce qui va suivre... Et dont tu n'es peut être pas tout à fait fier.
A ta décharge pourtant, ce nouveau disque a quelque chose de courageux : visiblement tu en as assez de jouer au gars dépressif (que tu n'es plus depuis longtemps sans doute) et ta musique s'en ressent. 4:13 Dream est donc certainement une oeuvre sincère, presque enjouée... Mais qui souffre d'un cruel manque de spontanéité. Car de l'efficacité démoniaque d'un Wish, de l'exotisme d'un Wild Mood Swings ou de la radicalité rock d'un The Cure, il ne reste plus grand chose. Juste quelques moments magiques, dispersés ça et là. Comme ces deux premières minutes de bonheur mélodique sur "The Only One", qui souffre d'un pont interminable. Comme cette légère folie qui règne sur le déjà banni "Freakshow", sur l'arabisant "Scream" ou ce "It's Over" délirant (dont on ne sait s'il faut le prendre au sérieux ou pas !) qui clôture l'album.
Il serait aussi injuste de ne pas évoquer la beauté certaine d'un "Hungry Ghost" aux accords très vivants, et sur lequel Thompson sort quelques notes cosmiques, ou l'évidence pop d'un "This. Here And Now. With You" sur lequel le grand Gallup nous fait revivre quelques grandes heures du combo.
Mais que c'est peu, comparé à l'agaçant "Sirensong" (ressorti d'un mauvais carton de Wild Mood Swings ?), au raté "Real Snow White", aux intentions "rock jusqu'au bout des ongles" mais au final tellement poussif, sans parler de "Switch" en forme de "Cut" du pauvre... Et ce "Perfect Boy", pop song étique, sans la moindre mélodie à fredonner ? On t'a rarement connu aussi peu inspiré du point de vue mélodique !
Peut on dire pour autant que 4:13 Dream tient du cauchemar ? Non. Parce qu'il y a cette voix, toujours incroyablement fraîche, et parce qu'il y a ces quelques morceaux qui surnagent, nous faisant espérer l'écoute d'une autre arlésienne, ce Dark Album évoqué par Smith. Alors, bien sûr, ce dernier peut jouer avec notre patience, ça fait même partie de son personnage depuis longtemps. Mais après ce disque qu'on peut qualifier comme étant le plus mauvais de la discographie de The Cure, il a intérêt à sortir le grand jeu. Ce dont il est encore capable, n'en doutons pas.
Alors, un petit licenciement Robert, ou ton album solo ? Gniac, gniac.
Le conceptuel et applaudi Bloodflowers a déjà presque 10 ans, et Smith clamait alors que c'était sa quarantaine naissante qui avait fait renaître ses angoisses... Et sous entendue sa verve créatrice, que certains avaient décriée après le honni Wild Mood Swings. Mouais. Après tout pourquoi pas : finalement les comptoirs en parlent partout de cette crise là, alors qu'on soit riche, artiste reconnu, et en couple depuis 25 ans pourrait ne rien y changer... Mmmh. Bref, à court d'argument peut être, mais quatre ans plus tard on ne l'entendait pas trop le Robert : il faut dire qu'entre la parution d'un nouveau Best Of opportuniste (rigolotes les reprises en acoustique m'enfin bon...), de l'intégrale des Faces B du groupe, l'heure était plutôt à la promo sauvage. Pourtant The Cure eut le culot de durcir le ton, nous faisant revivre par instants la violence de la (vraie) trilogie magique, et parfois même la magie pop d'il y a 15-20 ans resurgissait... Une excellente surprise !
Second déclic : l'éviction soudaine du duo paresseux O'Donnell/Bamonte pour mieux accueillir un vrai revenant, le regretté et fougueux Porl Thompson à la guitare. Alors bien sûr, certains voient ces éternels remaniements comme des caprices de diva, mais on peut aussi le percevoir comme une quête permanente d'une fusion, si ce n'est créatrice, au moins humaine. En tout cas le résultat a été une tournée à 4 franchement enthousiasmante, en forme de cure de jouvence, et immortalisée en DVD. Tout ça pour te dire, Robert, que c'était ça qu'on attendait : du rock, des soli, de la wah, et de la fougue, malgré ton âge avancé et ton bide. Et jusqu'ici tu avais presque toujours contenté nos attentes, parfois avec des choix surprenants, c'est vrai, mais toujours ambitieux (on passe sur les querelles de corbeaux versus popeux). Mais là, soyons honnêtes, ça sent le renfermé. Franchement.
D'abord, tu nous caresses dans le sens du poil avec en ouverture le meilleur titre de 4:13 Dream : "Underneath The Stars" est majestueux, d'une lenteur impériale. Et triste. Ah, petit malin. Tu n'es pas dupe, tu connais ton public certainement comme ta poche et tu sais que c'est le meilleur moyen de lui faire passer le goût de ce qui va suivre... Et dont tu n'es peut être pas tout à fait fier.
A ta décharge pourtant, ce nouveau disque a quelque chose de courageux : visiblement tu en as assez de jouer au gars dépressif (que tu n'es plus depuis longtemps sans doute) et ta musique s'en ressent. 4:13 Dream est donc certainement une oeuvre sincère, presque enjouée... Mais qui souffre d'un cruel manque de spontanéité. Car de l'efficacité démoniaque d'un Wish, de l'exotisme d'un Wild Mood Swings ou de la radicalité rock d'un The Cure, il ne reste plus grand chose. Juste quelques moments magiques, dispersés ça et là. Comme ces deux premières minutes de bonheur mélodique sur "The Only One", qui souffre d'un pont interminable. Comme cette légère folie qui règne sur le déjà banni "Freakshow", sur l'arabisant "Scream" ou ce "It's Over" délirant (dont on ne sait s'il faut le prendre au sérieux ou pas !) qui clôture l'album.
Il serait aussi injuste de ne pas évoquer la beauté certaine d'un "Hungry Ghost" aux accords très vivants, et sur lequel Thompson sort quelques notes cosmiques, ou l'évidence pop d'un "This. Here And Now. With You" sur lequel le grand Gallup nous fait revivre quelques grandes heures du combo.
Mais que c'est peu, comparé à l'agaçant "Sirensong" (ressorti d'un mauvais carton de Wild Mood Swings ?), au raté "Real Snow White", aux intentions "rock jusqu'au bout des ongles" mais au final tellement poussif, sans parler de "Switch" en forme de "Cut" du pauvre... Et ce "Perfect Boy", pop song étique, sans la moindre mélodie à fredonner ? On t'a rarement connu aussi peu inspiré du point de vue mélodique !
Peut on dire pour autant que 4:13 Dream tient du cauchemar ? Non. Parce qu'il y a cette voix, toujours incroyablement fraîche, et parce qu'il y a ces quelques morceaux qui surnagent, nous faisant espérer l'écoute d'une autre arlésienne, ce Dark Album évoqué par Smith. Alors, bien sûr, ce dernier peut jouer avec notre patience, ça fait même partie de son personnage depuis longtemps. Mais après ce disque qu'on peut qualifier comme étant le plus mauvais de la discographie de The Cure, il a intérêt à sortir le grand jeu. Ce dont il est encore capable, n'en doutons pas.
Alors, un petit licenciement Robert, ou ton album solo ? Gniac, gniac.
Pas terrible 9/20 | par Jekyll |
Posté le 28 octobre 2008 à 14 h 43 |
Quelle joie si rare que d'aller acheter le tout dernier album de The Cure ! Surtout lorsque comme moi, on n'a pas regardé le concert de Rome et encore moins téléchargé l'album.
La pochette comme vous pouvez le constater est particulièrement hideuse. Mise à part cette faute de goût, que penser de l'album ? Depuis Wish, les avis divergent systématiquement à chaque sortie d'album, depuis que Smith a irrité tout le monde à force de fausses déclarations de séparation du groupe. On a ainsi tendance à penser que Cure fait un come back à chaque album alors qu'il n'est jamais parti. Certains se réjouissent d'autres s'énervent de les voir encore en vie et, par moment, dans tout cela, l'objectivité se noie...
The Cure est une des rares formations à avoir réussi à faire évoluer son son aussi largement. Mais c'est aussi cela qui divise tant les critiques. Une division qui est plutôt preuve d'une bonne santé. Quoi de pire que d'être aimé ou détesté de tous ? Alors évidemment The Cure aujourd'hui n'a pas la même saveur que par le passé. Lorsqu'on a produit des chefs d'œuvre unanimement reconnus, peut-on seulement rééditer l'exploit ? Ah oui Disintegration, bon alors une troisième fois ? Alors si on ne peut pas pourquoi s'efforcer à continuer ? La question est là.
Et bien parce que finalement The Cure a bien du mal à produire de mauvais disques. Aussi étonnant que cela soit, même si la qualité n'est parfois pas irréprochable (Wild Mood Swings), les autres disques depuis Disintegration, sans être exceptionnels, sont tout de même de bons produits. Saurions-nous plus satisfait si Cure s'était arrêté de tourner après Disintegration ? Ne serait-il pas dommage d'être passé à coté d'un "Labyrinth", d'un "The Promise", "Bloodflower", "Watching Me Fall", d'un "Want", "This Is A Lie", "Bare", "From The Edge..." Effectivement tout n'est pas parfait, il y a bien des "The 13th", "The End Of The World"... Mais tout n'a pas toujours été parfait chez Cure.
Pour 4:13 Dream, effectivement, ce n'est pas le meilleur album des Cure, mais ce n'est certainement pas le plus mauvais, malgré les appréhensions que l'on a pu avoir. Mais il faut savoir tourner la page de la Trilogie, même si pour moi aussi c'est difficile à faire... Après une première écoute qui laisse un peu dans le flou, dès la deuxième on est déjà bien imprégné mine de rien de ces nouvelles mélodies ! La voix de Smith est très présente, et à vrai dire c'est pas une mauvaise idée tant elle est aujourd'hui maîtrisée à la perfection. Il y a des chansons magnifiques dans cet opus. Tous s'accordent à dire que "Underneath The Stars" fait partie des plus beaux actes de Cure. "The Scream" est une montée en puissance assez impressionnante qui doit prendre une sacrée ampleur en concert et qui fait un peu froid dans le dos. "It's Over" qui clôture l'album en force ne démérite pas.
Chose plus étonnante, les singles qui à leur sortie n'ont pas forcément convaincu, en tout cas pour moi, trouvent dans l'album une nouvelle vigueur, et finalement "The Only One" est plutôt une bonne chanson, tout comme "Sleep When I'm Dead". A vrai dire, seule "Freakshow" qui prend plus de risque, finit par laisser perplexe, surtout qu'elle a bien du mal à s'intégrer dans l'ensemble de l'album. "Sirensong" nouvelle petite ballade, n'est pas désagréable sans être extraordinaire... Autre réussite, du côté pop cette fois, "The Hungry Ghost" qui est franchement pas mal du tout, une des meilleures d'ailleurs et "The Reason Why" bénéficient toutes deux de mélodies accrocheuses qui ne laissent pas indifférent.
Restent alors trois chansons. "The Real Snow White" est, elle, un peu plate finalement, elle n'arrive pas vraiment à convaincre, sans être désagréable non plus grâce à une refrain pas trop mal. "Switch", chanson plus abrupte, à du mal à nous emporter dans son sillon, Thompson s'en donne à cœur joie, peut-être trop même si les guitares sont mises plus en arrière. Enfin "This. Here And Now. With You" débute pourtant bien, la mélodie est est douce et c'est la voix qui mène la danse, c'est vrai que le refrain est pas trop mal, mais il manque un petit je ne sais quoi. Peut-être plus de rythme.
En résumé et après avoir tout décortiqué... L'album s'en sort plutôt bien sans qu'il n'y ait de véritables mauvaises chansons comme sur The Cure. Malgré une appréhension suite à tous les décalages de sa mise en vente, on sort plutôt content de l'écoute de cet album. Les bougons qui n'arrivent plus à se satisfaire de Cure, en manque de Pornography, seront sans doute déçus comme depuis bien longtemps, mais on parle d'un temps révolu dont il faut désormais réussir à se défaire car ce retour aux sources ne viendra pas. Smith et la musique même ont évolué, changé, place aux spectateurs de faire de même. À moins que le Dark Album à venir...
4:13 Dream est un album franchement pas mal, et quand on sait qu'il y a un Dark Album qui vient normalement après on s'en lèche les babines !
La pochette comme vous pouvez le constater est particulièrement hideuse. Mise à part cette faute de goût, que penser de l'album ? Depuis Wish, les avis divergent systématiquement à chaque sortie d'album, depuis que Smith a irrité tout le monde à force de fausses déclarations de séparation du groupe. On a ainsi tendance à penser que Cure fait un come back à chaque album alors qu'il n'est jamais parti. Certains se réjouissent d'autres s'énervent de les voir encore en vie et, par moment, dans tout cela, l'objectivité se noie...
The Cure est une des rares formations à avoir réussi à faire évoluer son son aussi largement. Mais c'est aussi cela qui divise tant les critiques. Une division qui est plutôt preuve d'une bonne santé. Quoi de pire que d'être aimé ou détesté de tous ? Alors évidemment The Cure aujourd'hui n'a pas la même saveur que par le passé. Lorsqu'on a produit des chefs d'œuvre unanimement reconnus, peut-on seulement rééditer l'exploit ? Ah oui Disintegration, bon alors une troisième fois ? Alors si on ne peut pas pourquoi s'efforcer à continuer ? La question est là.
Et bien parce que finalement The Cure a bien du mal à produire de mauvais disques. Aussi étonnant que cela soit, même si la qualité n'est parfois pas irréprochable (Wild Mood Swings), les autres disques depuis Disintegration, sans être exceptionnels, sont tout de même de bons produits. Saurions-nous plus satisfait si Cure s'était arrêté de tourner après Disintegration ? Ne serait-il pas dommage d'être passé à coté d'un "Labyrinth", d'un "The Promise", "Bloodflower", "Watching Me Fall", d'un "Want", "This Is A Lie", "Bare", "From The Edge..." Effectivement tout n'est pas parfait, il y a bien des "The 13th", "The End Of The World"... Mais tout n'a pas toujours été parfait chez Cure.
Pour 4:13 Dream, effectivement, ce n'est pas le meilleur album des Cure, mais ce n'est certainement pas le plus mauvais, malgré les appréhensions que l'on a pu avoir. Mais il faut savoir tourner la page de la Trilogie, même si pour moi aussi c'est difficile à faire... Après une première écoute qui laisse un peu dans le flou, dès la deuxième on est déjà bien imprégné mine de rien de ces nouvelles mélodies ! La voix de Smith est très présente, et à vrai dire c'est pas une mauvaise idée tant elle est aujourd'hui maîtrisée à la perfection. Il y a des chansons magnifiques dans cet opus. Tous s'accordent à dire que "Underneath The Stars" fait partie des plus beaux actes de Cure. "The Scream" est une montée en puissance assez impressionnante qui doit prendre une sacrée ampleur en concert et qui fait un peu froid dans le dos. "It's Over" qui clôture l'album en force ne démérite pas.
Chose plus étonnante, les singles qui à leur sortie n'ont pas forcément convaincu, en tout cas pour moi, trouvent dans l'album une nouvelle vigueur, et finalement "The Only One" est plutôt une bonne chanson, tout comme "Sleep When I'm Dead". A vrai dire, seule "Freakshow" qui prend plus de risque, finit par laisser perplexe, surtout qu'elle a bien du mal à s'intégrer dans l'ensemble de l'album. "Sirensong" nouvelle petite ballade, n'est pas désagréable sans être extraordinaire... Autre réussite, du côté pop cette fois, "The Hungry Ghost" qui est franchement pas mal du tout, une des meilleures d'ailleurs et "The Reason Why" bénéficient toutes deux de mélodies accrocheuses qui ne laissent pas indifférent.
Restent alors trois chansons. "The Real Snow White" est, elle, un peu plate finalement, elle n'arrive pas vraiment à convaincre, sans être désagréable non plus grâce à une refrain pas trop mal. "Switch", chanson plus abrupte, à du mal à nous emporter dans son sillon, Thompson s'en donne à cœur joie, peut-être trop même si les guitares sont mises plus en arrière. Enfin "This. Here And Now. With You" débute pourtant bien, la mélodie est est douce et c'est la voix qui mène la danse, c'est vrai que le refrain est pas trop mal, mais il manque un petit je ne sais quoi. Peut-être plus de rythme.
En résumé et après avoir tout décortiqué... L'album s'en sort plutôt bien sans qu'il n'y ait de véritables mauvaises chansons comme sur The Cure. Malgré une appréhension suite à tous les décalages de sa mise en vente, on sort plutôt content de l'écoute de cet album. Les bougons qui n'arrivent plus à se satisfaire de Cure, en manque de Pornography, seront sans doute déçus comme depuis bien longtemps, mais on parle d'un temps révolu dont il faut désormais réussir à se défaire car ce retour aux sources ne viendra pas. Smith et la musique même ont évolué, changé, place aux spectateurs de faire de même. À moins que le Dark Album à venir...
4:13 Dream est un album franchement pas mal, et quand on sait qu'il y a un Dark Album qui vient normalement après on s'en lèche les babines !
Bon 15/20
Posté le 28 octobre 2008 à 17 h 45 |
A chaque venue d'un nouvel album de The Cure le même rituel me possède toujours et encore : Acheter le précieux sésame, rentrer chez moi en courant, ouvrir les fenêtres pour laisser rentrer la nuit, ouvrir une bonne bouteille de vin, rouge de préférence. Allumer quelques lumières, sortir mes clopes, mettre le son fort, bien fort et partir, seul surtout !
Voici donc ces nouveaux titres qui défilent, déflorent mes oreilles. Neuf nouveaux morceaux et les 4 singles sortis les 13 de chaque mois depuis juin. La première écoute est remplie d'excitation et de déceptions : quelques merveilles qui frappent fort et d'autres qui me déçoivent.
Une évidence apparaît assez vite : l'album est homogène dans sa sonorité, dans son aspect pop-rock qui hésite souvent entre le léger, l'absurde et le mélancolique.
Laisser reposer, profiter de ces moments délicieux où les bribes de mélodies, de chants, des riffs de guitare, des lignes de basse remontent à ma mémoire dans le désordre, furieusement, sans que je n'aie rien demandé. Réécouter, décortiquer, analyser mais aussi simplement se laisser embarquer.
Et beaucoup de choses changent. En attendant cet album (et dieux sait si cela a été long), je m'en était fait une image, j'en avais imaginé la couleur. Le nom de certains morceaux m'avait évoqué des atmosphères. "The Hungry Ghost" serait un croisement entre "Fear Of Ghost" et "Lullaby", "The Real Snow White" serait baigné de synthés vaporeux... Faux, en plein dans le mur, et je me suis sentit floué. 4 singles étaient venus donner un aperçu, sachant que les singles sont rarement les meilleurs morceaux d'un album de The Cure. Il m'a donc fallu du temps pour jeter cette impression aux oubliettes et me faire une nouvelle image.
4:13 Dream s'avère être un disque coloré (tirant plutôt vers les rouges-orangés que vers le bleu), mais qui évite les trop grands écarts. La production est assez travaillée contrairement à son prédécesseur au son cru et "live". Le retour de Porl Thomson à la guitare apporte une touche fluide et joue beaucoup dans l'unité du disque. Le chant de Smith est moins en avant que sur "The Cure", plus noyés dans les couches comme on en avait l'habitude, le flot est souvent rapide. Les titres sont courts (excepté le premier titre) et malgré 13 titres, ça file à toute vitesse...
L'album démarre merveilleusement par "Underneath The Stars". Le parallèle avec "Plainsong" est évident. Le style est connu mais la magie est là. Entrée en matière tout en douceur, en retenue. "The Reasons Why" et sa ligne de basse très New Order est le morceau le plus immédiat, celui qui m'a plu d'entrée. "Freakshow" montre une facette déjantée du groupe, pleine d'humour. Ca va vite, c'est court et efficace : Rupture avec "Sirensong", mais malgré les écoutes ça ne passe pas vraiment. "The Hungry Ghost" m'avait vraiment déçu à la première écoute et avec du recul ce morceau me séduit de plus en plus. Le riff de guitare et le rythme de l'intro sont jouissifs et pleins d'énergie, la voix est incisive (juste un petit problème encore avec le refrain..). "Switch", mais quel bordel m'étais-je dit ! Et une fois de plus le titre a fait son effet au fil des écoutes. "The Perfect Boy" est parfait dans son rôle de single oscillant entre la lumière et l'ombre.
Et débarque LE titre de l'album. Intro glaciale venue de nulle part, rythme lent, voix grave, la guitare se glisse avec sa mélodie flamenquesque diablement accrocheuse. Le titre évolue par paliers et à chaque avancée une couche se superpose, la voix monte, retenue. Monte encore jusqu'au cri alors que la musique elle, s'éteint pour insuffler de l'air. Final emballé, emballant. Fabuleux "It's Over" reste dans cette veine mais dans une version un peu plus brouillon.
Au lieu de se réinventer un énième fois, de surfer sur la vague du retour aux sons 80's, The Cure nous livre un disque honnête, direct et enjoué. Certes, nous ne sommes pas en présence de leur meilleur album (ceux qui attendent un Disintegration II peuvent toujours patienter) mais ce 4:13 Dream est un disque diablement efficace ! Certains n'y verront que quelques pâles copies de leurs grands morceaux, pleurant sur le fait que The Cure n'a plus rien fait de bon après Pornography.
Alors que faire ? Ne pardonner aucun faux pas ? N'attendre que des albums entiers, monolithiques. Imaginer que The Cure sera parfait ou ne sera pas ? Jeter le bébé avec l'eau du bain s'il n'est pas fidèle à ses propres attentes ?
J'apprécie ce groupe pour ce qu'il a de bon et de mauvais. J'aime The Cure pour ses albums de 1979 à 1982. J'aime The Cure pour le parcours un peu chaotique qu'il a tracé. J'aime The Cure pour les émotions que m'apporte leur musique.
Et 4:13 Dream provoque chez moi encore beaucoup d'émotions !
Voici donc ces nouveaux titres qui défilent, déflorent mes oreilles. Neuf nouveaux morceaux et les 4 singles sortis les 13 de chaque mois depuis juin. La première écoute est remplie d'excitation et de déceptions : quelques merveilles qui frappent fort et d'autres qui me déçoivent.
Une évidence apparaît assez vite : l'album est homogène dans sa sonorité, dans son aspect pop-rock qui hésite souvent entre le léger, l'absurde et le mélancolique.
Laisser reposer, profiter de ces moments délicieux où les bribes de mélodies, de chants, des riffs de guitare, des lignes de basse remontent à ma mémoire dans le désordre, furieusement, sans que je n'aie rien demandé. Réécouter, décortiquer, analyser mais aussi simplement se laisser embarquer.
Et beaucoup de choses changent. En attendant cet album (et dieux sait si cela a été long), je m'en était fait une image, j'en avais imaginé la couleur. Le nom de certains morceaux m'avait évoqué des atmosphères. "The Hungry Ghost" serait un croisement entre "Fear Of Ghost" et "Lullaby", "The Real Snow White" serait baigné de synthés vaporeux... Faux, en plein dans le mur, et je me suis sentit floué. 4 singles étaient venus donner un aperçu, sachant que les singles sont rarement les meilleurs morceaux d'un album de The Cure. Il m'a donc fallu du temps pour jeter cette impression aux oubliettes et me faire une nouvelle image.
4:13 Dream s'avère être un disque coloré (tirant plutôt vers les rouges-orangés que vers le bleu), mais qui évite les trop grands écarts. La production est assez travaillée contrairement à son prédécesseur au son cru et "live". Le retour de Porl Thomson à la guitare apporte une touche fluide et joue beaucoup dans l'unité du disque. Le chant de Smith est moins en avant que sur "The Cure", plus noyés dans les couches comme on en avait l'habitude, le flot est souvent rapide. Les titres sont courts (excepté le premier titre) et malgré 13 titres, ça file à toute vitesse...
L'album démarre merveilleusement par "Underneath The Stars". Le parallèle avec "Plainsong" est évident. Le style est connu mais la magie est là. Entrée en matière tout en douceur, en retenue. "The Reasons Why" et sa ligne de basse très New Order est le morceau le plus immédiat, celui qui m'a plu d'entrée. "Freakshow" montre une facette déjantée du groupe, pleine d'humour. Ca va vite, c'est court et efficace : Rupture avec "Sirensong", mais malgré les écoutes ça ne passe pas vraiment. "The Hungry Ghost" m'avait vraiment déçu à la première écoute et avec du recul ce morceau me séduit de plus en plus. Le riff de guitare et le rythme de l'intro sont jouissifs et pleins d'énergie, la voix est incisive (juste un petit problème encore avec le refrain..). "Switch", mais quel bordel m'étais-je dit ! Et une fois de plus le titre a fait son effet au fil des écoutes. "The Perfect Boy" est parfait dans son rôle de single oscillant entre la lumière et l'ombre.
Et débarque LE titre de l'album. Intro glaciale venue de nulle part, rythme lent, voix grave, la guitare se glisse avec sa mélodie flamenquesque diablement accrocheuse. Le titre évolue par paliers et à chaque avancée une couche se superpose, la voix monte, retenue. Monte encore jusqu'au cri alors que la musique elle, s'éteint pour insuffler de l'air. Final emballé, emballant. Fabuleux "It's Over" reste dans cette veine mais dans une version un peu plus brouillon.
Au lieu de se réinventer un énième fois, de surfer sur la vague du retour aux sons 80's, The Cure nous livre un disque honnête, direct et enjoué. Certes, nous ne sommes pas en présence de leur meilleur album (ceux qui attendent un Disintegration II peuvent toujours patienter) mais ce 4:13 Dream est un disque diablement efficace ! Certains n'y verront que quelques pâles copies de leurs grands morceaux, pleurant sur le fait que The Cure n'a plus rien fait de bon après Pornography.
Alors que faire ? Ne pardonner aucun faux pas ? N'attendre que des albums entiers, monolithiques. Imaginer que The Cure sera parfait ou ne sera pas ? Jeter le bébé avec l'eau du bain s'il n'est pas fidèle à ses propres attentes ?
J'apprécie ce groupe pour ce qu'il a de bon et de mauvais. J'aime The Cure pour ses albums de 1979 à 1982. J'aime The Cure pour le parcours un peu chaotique qu'il a tracé. J'aime The Cure pour les émotions que m'apporte leur musique.
Et 4:13 Dream provoque chez moi encore beaucoup d'émotions !
Très bon 16/20
Posté le 28 octobre 2008 à 21 h 25 |
Presque 20 ans ce sont écoulés depuis Disintegration. J'étais là, tendu, devant la fnac des halles, forteresse inviolable qui détenait quelques heures avant tout le monde le nouvel album de The Cure prêt à être livré aux fébriles curistes. Il est environ 10h du matin, l'ouverture tarde, nous sommes un jour de mai 1989. Les portes s'ouvrent et les vinyles ont encore une bonne place dans les bacs. Disintegration fut la fin d'une histoire, la première de Cure, sublime.
Lundi 27 octobre, The Cure sort son nouvel album et je reste fidèle au rendez-vous, la tension en moins mais avec l'espoir idiot que ce sera un opus transcendant effaçant du coups les 20 dernières improbables années - comme si Cure allait nous pondre un Faith ou un Seventeen Seconds cuvée 2008 ! comme ça, tranquillement ! comme si j'allais retrouver moi aussi mes 15 balais ! comme ça ! Dieu m'a donné la foi . Faut croire parce qu'il est fort possible que je soit encore présent à la sortie d'une nouvelle galette !
Et pourtant... Y'a pas de quoi déterrer les morts, malheureusement Vraiment pas de surprise. 4:13 Dream est un bon album de Cure comme tous ceux qui ont suivi Disintegration (même Wild Mood Swings). Des sonorités intéressantes (ah! la basse de Simon est de retour a t-on lu), des morceaux réussis mais prévisibles et un ensemble peu homogène. 4:13 Dream est un espèce de patchwork de ce que Cure fait depuis Wish : Nous avons de la pop bien ficelée mais pas mon genre ("Only one", "Perfect boy", "Freakshow"), une pointe de psychédélisme, des titres plus ténébreux ("Underneath The stars" ouvrant parfaitement l'album), d'autres trés rock ("Switch"," It's Over"), vraiment bien produit tout ça où chacun pourra y trouver son petit morceau de cure ! "Sream" est le titre le plus intéressant, mon moceau à moi, de loin mon préféré de l'album, il s'en distingue presque ...
Enfin il faut être réaliste, tout comme les Cramps aujourd'hui : On y croit qu'a moitié, le groupe n'est plus du tout inquiétant ni excitant, ni innovant. Il est vrai que mon écoute est encore fraîche, une évolution aura sans doute lieu ; l'album glissera doucement vers le placard. Aujourd'hui c'est la mort dans l'âme que je respecterai le chiffre clé de cet album : 13
Lundi 27 octobre, The Cure sort son nouvel album et je reste fidèle au rendez-vous, la tension en moins mais avec l'espoir idiot que ce sera un opus transcendant effaçant du coups les 20 dernières improbables années - comme si Cure allait nous pondre un Faith ou un Seventeen Seconds cuvée 2008 ! comme ça, tranquillement ! comme si j'allais retrouver moi aussi mes 15 balais ! comme ça ! Dieu m'a donné la foi . Faut croire parce qu'il est fort possible que je soit encore présent à la sortie d'une nouvelle galette !
Et pourtant... Y'a pas de quoi déterrer les morts, malheureusement Vraiment pas de surprise. 4:13 Dream est un bon album de Cure comme tous ceux qui ont suivi Disintegration (même Wild Mood Swings). Des sonorités intéressantes (ah! la basse de Simon est de retour a t-on lu), des morceaux réussis mais prévisibles et un ensemble peu homogène. 4:13 Dream est un espèce de patchwork de ce que Cure fait depuis Wish : Nous avons de la pop bien ficelée mais pas mon genre ("Only one", "Perfect boy", "Freakshow"), une pointe de psychédélisme, des titres plus ténébreux ("Underneath The stars" ouvrant parfaitement l'album), d'autres trés rock ("Switch"," It's Over"), vraiment bien produit tout ça où chacun pourra y trouver son petit morceau de cure ! "Sream" est le titre le plus intéressant, mon moceau à moi, de loin mon préféré de l'album, il s'en distingue presque ...
Enfin il faut être réaliste, tout comme les Cramps aujourd'hui : On y croit qu'a moitié, le groupe n'est plus du tout inquiétant ni excitant, ni innovant. Il est vrai que mon écoute est encore fraîche, une évolution aura sans doute lieu ; l'album glissera doucement vers le placard. Aujourd'hui c'est la mort dans l'âme que je respecterai le chiffre clé de cet album : 13
Pas mal 13/20
Posté le 01 novembre 2008 à 17 h 49 |
Si ce nouvel opus du groupe de Crawley a un mérite certain, c'est celui de s'être fait attendre, après maints reports de date de sortie, et ceci depuis environ un an. Fallait-il y voir un gage de qualité ? Les singles sortis les quatre mois précédents n'étaient pas d'excellent augure, le groupe semblait prendre un virage pop préfabriqué et peu inspiré. Mais il s'agissait de singles, et si l'on prend des chansons comme "Catch" sur l'album Kiss Me, ou "A Letter To Elise" pour l'album Wish, on se dit que la médiocrité d'un single peut cacher un excellent album au final.
Qu'en est-il pour celui-ci, (enfin) sorti le 28 octobre 2008 ? Eh bien curieusement, la situation s'est inversée, puisque les singles, loin d'être brillants, sont néanmoins, hormis le titre "Freakshow", les meilleurs morceaux du disque.
Mais regardons les choses de plus près. L'ouverture de l'album, le titre "Underneath The Stars", donne la tonalité générale: un certain dépouillement de la mélodie, allié à un rythme lent et à une expressivité un peu artificielle, un sentiment de déjà entendu, bref une mélancolie pas très crédible qui ne fleure pas vraiment le jaillissement créatif. Il en est de même pour le morceau suivant, "The Only One", qui s'il n'est pas mélodiquement plus inspiré, s'intègre bien à ce début d'album. La production, le son est dans le même temps meilleur que sur la version single "mix 13". C'est aussi le moment le plus heureux du disque, l'enchainement "Underneath The Stars"-"The Only One".
Ensuite s'enchainent des titres plutôt insipides, comme "The Reason Why", l'inqualifiable "Freakshow", "Sirensong" qui semble sorti de l'album Wild Mood Swing, l'étrange "Real Snow White" qui ressemble à une imitation ratée de David Bowie, "The Hungry Ghost" à la tonalité plus sombre mais pas plus inspirée mélodiquement (un décalque de chansons comme "Wendy Time" sur Wish), "Switch" et "The Perfect Boy" pas tellement meilleurs... Au final seul le titre "Sleep When I'm Dead" arrive à remettre un peu de panache à cette fin d'album laborieuse, que même un morceau sombre comme "Scream" (référence au tableau de Munch ?) ne parvient pas à sauver.
Ce qui frappe dans l'écoute de cet album, c'est d'abord l'ennui. La seule homogénéité qui pourrait ressortir est due à quelques effets de production, mais les mélodies sont au point mort. On ne sait pas vraiment ce qui a poussé Robert Smith à sortir ce disque... Un album décrié comme Wild Mood Swing avait au moins le mérite de l'indépendance d'esprit, un virage pop à 180° où Smith se faisait plaisir.
Ici, on peine à croire que ça puisse être le cas. Tout sonne comme du déjà entendu, comme du Cure miniaturisé en titres commerciaux, destinés à un public de non-mélomane en herbe.
Au final il n'en ressort rien, sauf un pénible arrière-gout de régression musicale. C'est un peu gênant à leur âge, et après une carrière telle que la leur. Si l'album The Cure de 2004 a pu donner à certains le sentiment d'une renaissance, celui-ci donnera surtout aux oreilles les plus lucides le sentiment pénible que le groupe flirte désormais avec le cynisme.
Qu'en est-il pour celui-ci, (enfin) sorti le 28 octobre 2008 ? Eh bien curieusement, la situation s'est inversée, puisque les singles, loin d'être brillants, sont néanmoins, hormis le titre "Freakshow", les meilleurs morceaux du disque.
Mais regardons les choses de plus près. L'ouverture de l'album, le titre "Underneath The Stars", donne la tonalité générale: un certain dépouillement de la mélodie, allié à un rythme lent et à une expressivité un peu artificielle, un sentiment de déjà entendu, bref une mélancolie pas très crédible qui ne fleure pas vraiment le jaillissement créatif. Il en est de même pour le morceau suivant, "The Only One", qui s'il n'est pas mélodiquement plus inspiré, s'intègre bien à ce début d'album. La production, le son est dans le même temps meilleur que sur la version single "mix 13". C'est aussi le moment le plus heureux du disque, l'enchainement "Underneath The Stars"-"The Only One".
Ensuite s'enchainent des titres plutôt insipides, comme "The Reason Why", l'inqualifiable "Freakshow", "Sirensong" qui semble sorti de l'album Wild Mood Swing, l'étrange "Real Snow White" qui ressemble à une imitation ratée de David Bowie, "The Hungry Ghost" à la tonalité plus sombre mais pas plus inspirée mélodiquement (un décalque de chansons comme "Wendy Time" sur Wish), "Switch" et "The Perfect Boy" pas tellement meilleurs... Au final seul le titre "Sleep When I'm Dead" arrive à remettre un peu de panache à cette fin d'album laborieuse, que même un morceau sombre comme "Scream" (référence au tableau de Munch ?) ne parvient pas à sauver.
Ce qui frappe dans l'écoute de cet album, c'est d'abord l'ennui. La seule homogénéité qui pourrait ressortir est due à quelques effets de production, mais les mélodies sont au point mort. On ne sait pas vraiment ce qui a poussé Robert Smith à sortir ce disque... Un album décrié comme Wild Mood Swing avait au moins le mérite de l'indépendance d'esprit, un virage pop à 180° où Smith se faisait plaisir.
Ici, on peine à croire que ça puisse être le cas. Tout sonne comme du déjà entendu, comme du Cure miniaturisé en titres commerciaux, destinés à un public de non-mélomane en herbe.
Au final il n'en ressort rien, sauf un pénible arrière-gout de régression musicale. C'est un peu gênant à leur âge, et après une carrière telle que la leur. Si l'album The Cure de 2004 a pu donner à certains le sentiment d'une renaissance, celui-ci donnera surtout aux oreilles les plus lucides le sentiment pénible que le groupe flirte désormais avec le cynisme.
Très mauvais 4/20
Posté le 07 novembre 2008 à 12 h 39 |
La peur renaît là où l'espoir commence... Et grand dieu que j'ai eu peur à l'écoute des quatre singles précédents la sortie de 4:13 Dream. Non pas que leur qualité intrinsèque en faisait d'affreux rejetons à même de forcer les Cure droit sur le chemin de la rédemption finale, mais le manque de cohérence de "l'ensemble" ainsi défini, la redondance des thèmes abordés et le strabisme notable de Smith envers les aspects les plus contestables de la vague émo n'auguraient qu'un album sans âme ni foi autre que celle du retour éternel.
Belle surprise et grand soulagement donc à l'écoute de ce 4:13, tant il m'apparaît aujourd'hui comme la synthèse parfaite de l'ensemble de la production des Cure depuis Wish, mêlant avec habileté les relents noisy de The Cure, l'éclectisme de Wild Mood Swing et la cohérence de Bloodflowers. Car oui, c'est bien dans l'étroit carcan de ce paradoxe que réside la qualité de 4 :13 Dream, cet album qui parvient à conjuguer l'ambition avouée du groupe de nous tendre un miroir dans lequel se reflètent, déformées, leurs multiples visions et l'avènement d'un son noisy qui tend à conférer à l'ensemble cette unité de ton qui faisait tant défaut à The Cure et Wild Mood Swing. Ainsi, il se dégage de ce disque une véritable atmosphère qui permet à 4:13 Dream de s'affirmer comme un monde "en soi", là où The Cure" n'avait de sens que dans la lecture rétroactive des diverses ambitions passées du groupe.
Au travers des brumes émanant des distorsions "Thompsonniennes" ("Real Snow White", "Switch") se découpent ça et là de folles ombres chancelantes ("Sirensong"), d'improbables éclats incandescents ("The Hungry Ghost") ou encore d'imposantes cathédrales de sons ("This Here And Now With You", "Underneath The Stars") avant qu'un cri final et strident n'en vienne à déchirer le voile âpre et mystérieux qui avait jusqu'alors accompagné l'auditeur dans son voyage ("The Scream"). Enfin, l'effort notable quant à la qualité des textes se distingue ici nettement dans l'abord, tout en nuance, de thèmes autrefois plutôt délaissés ("The Hungry Ghost") et la redécouverte d'une imagerie rêveuse ("This Here And Now With You") tandis que Smith, fidèle à lui-même, continue de piocher avidement dans la richesse de sa culture littéraire (l'Almanach du Pauvre Richard de Benjamin Franklin sur "Sleep When I'm Dead").
Laissons désormais à ce cher Benjamin Franklin le soin de conclure : "The eye of the master will do more work than both his hands."
Belle surprise et grand soulagement donc à l'écoute de ce 4:13, tant il m'apparaît aujourd'hui comme la synthèse parfaite de l'ensemble de la production des Cure depuis Wish, mêlant avec habileté les relents noisy de The Cure, l'éclectisme de Wild Mood Swing et la cohérence de Bloodflowers. Car oui, c'est bien dans l'étroit carcan de ce paradoxe que réside la qualité de 4 :13 Dream, cet album qui parvient à conjuguer l'ambition avouée du groupe de nous tendre un miroir dans lequel se reflètent, déformées, leurs multiples visions et l'avènement d'un son noisy qui tend à conférer à l'ensemble cette unité de ton qui faisait tant défaut à The Cure et Wild Mood Swing. Ainsi, il se dégage de ce disque une véritable atmosphère qui permet à 4:13 Dream de s'affirmer comme un monde "en soi", là où The Cure" n'avait de sens que dans la lecture rétroactive des diverses ambitions passées du groupe.
Au travers des brumes émanant des distorsions "Thompsonniennes" ("Real Snow White", "Switch") se découpent ça et là de folles ombres chancelantes ("Sirensong"), d'improbables éclats incandescents ("The Hungry Ghost") ou encore d'imposantes cathédrales de sons ("This Here And Now With You", "Underneath The Stars") avant qu'un cri final et strident n'en vienne à déchirer le voile âpre et mystérieux qui avait jusqu'alors accompagné l'auditeur dans son voyage ("The Scream"). Enfin, l'effort notable quant à la qualité des textes se distingue ici nettement dans l'abord, tout en nuance, de thèmes autrefois plutôt délaissés ("The Hungry Ghost") et la redécouverte d'une imagerie rêveuse ("This Here And Now With You") tandis que Smith, fidèle à lui-même, continue de piocher avidement dans la richesse de sa culture littéraire (l'Almanach du Pauvre Richard de Benjamin Franklin sur "Sleep When I'm Dead").
Laissons désormais à ce cher Benjamin Franklin le soin de conclure : "The eye of the master will do more work than both his hands."
Très bon 16/20
Posté le 22 décembre 2008 à 07 h 48 |
Une fois la tempête médiatique et l'effervescence du public passées, il est temps de se pencher sereinement sur ce fameux nouvel album de The Cure.
4: 13, qui bénéficie d'une longue expérience, est tout à fait abouti, avec de bonnes mélodies, des morceaux distincts les uns des autres, individualisés, très bien chantés. Tout est bien maîtrisé, compositions et interprétation. Trop peut-être. Cependant, les guitares et la voix sonnent assez live, et les claviers (il n'y a plus, pour la première fois depuis 1979, de membre affecté à cette tâche) sont parcimonieux, presque absents à vrai dire. Le toute fonctionne bien, les morceaux s'enchaînent avec fluidité, le plaisir agit vite, évolue à mesure qu'on avance dans l'album, sans temps mort, et des écoutes répétées permettent de se rendre compte de sa relative richesse – mais les limites apparaissent très vite.
Les noms des morceaux s'inscrivent bien dans la continuité de l'univers de The Cure, sans être caricaturaux.
Cet album est comme une synthèse de tout ce que le groupe sait faire – disons depuis 1984 ou 1985, et non depuis le début. Il est peut être trop lisse, trop propre, manquant de prises de risques, de désir de se renouveler, d'expérimentations, de sauvagerie – ce qui ne veut pas dire faire n'importe quoi. L'œuvre d'honnêtes et habiles artisans, sensibles et expérimentés, plus que d'artistes au bord du gouffre crachant à la face du monde leurs créations dans un élan de survie.
Le problème de l'album est qu'il manque d'unité et, surtout, de ligne directrice, de fil conducteur, d'identité bien marquée. Il tourne même un peu parfois à l'auto-parodie. La cohérence est toutefois assurée par le chant et le son des guitares.
L'album a été élaboré sur le long terme. Tout le contraire du dernier Bauhaus, enregistré en deux semaines. Ce qui ne veut pas dire que le résultat de la seconde méthode est la meilleure, d'ailleurs : le dernier Bauhaus est assez moyen. Il y a, malgré cette longue phase de gestation, et l'âge avancé du groupe et de ses membres, une certaine fraîcheur dans 4: 13 Dream, si ce n'est une apparence de spontanéité.
Le fait d'avoir sorti quatre singles coup sur coup avant l'album semble, avec le recul, une mauvaise idée – ou une fausse bonne idée. Notamment parce que ça diminue l'effet de surprise de l'album : on connaissait déjà une partie de 4: 13 Dream avant sa sortie. Et pourtant, sur la longueur de l'album, la magie opère, et on a affaire à un véritable album et non une compilation de morceaux disparates.
Parmi les singles "The Only One", aurait fait une bonne face B de "High", premier single de l'album Wish ; "Freakshow", sautillant – un peu maladroitement, comme un gros nounours essayant de faire le chat – et enjoué, avec des touches jazzy et funk, évoque la période des singles après Pornography, compilés sur Japanese Whispers ; "The Perfect Boy", est une honnête pop song aux accents rock ; "Sleep When I'm Dead" est sans doute le meilleur single des quatre, à la fois mélodique et énergique.
Parmi les autres morceaux, retenons "Underneath The Stars", qui ouvre l'album, atmosphérique et relativement mélancolique, morceau lent exploitant l'une des principales marques de fabrique du groupe, rappelant Disintegration, et sonnant un peu comme un attrape-corbeau ; "The Reasons Why", une des meilleures chansons de l'album, avec, une fois n'est pas coutume, une ravissante basse à la New Order, mélodique, dans les aigus et ronde, des guitares acérées mais légèrement filandreuses, et un Robert Smith qui n'avait pas aussi bien chanté depuis longtemps ; "Siren Song", qui ressemble beaucoup aux morceaux lents de Wild Moon Swings, en particulier "Jupiter Crash" et "Bare", malgré une guitare légèrement slide ; "The Real Snow White", bougrement efficace ; "The Scream", un des meilleurs morceaux de l'album, qui, avec sa touche orientalisante et hispanisante, sa manière particulière de chanter, sa mélancolie teintée de rage, rappelle The Top, tout en restant une composition originale ; "It's Over", cavalcade un peu noisy, un peu psychédélique, avec guitare wah wah, semble presque sortie de Wish.
4: 13, si on devait le comparer à un ou plusieurs albums de Cure, serait un mélange de The Head On The Door et de Wish. Deux albums-clé dans la carrière du groupe d'ailleurs, qui tous deux ont agi comme des accélérateurs pour le succès du groupe, entérinant les avancées de chacun des albums précédents (respectivement The Top et Disintegration). Deux albums qui ont en général déçu les fans de longue date et les puristes. On retrouve sur 4: 13 l'éclectisme et le caractère décousu de ces deux albums, ainsi qu'une grande maîtrise alliée à une certaine fraîcheur. C'est un album également ancré non seulement dans la longue durée de l'histoire du groupe, mais aussi dans le contexte contemporain de la musique populaire anglo-saxonne. The Head On The Door s'engouffrait dans la brèche de la new-wave ayant cours au milieu des années 80, et qu'ils avaient d'ailleurs eux-mêmes contribué à susciter, et Wish (au moins sur certains morceaux) dans celle du mouvement shoegaze en vogue au début des années 90, s'imprégnant de groupes comme Ride ou les Pale Saints, eux-mêmes fortement influencés par Cure. Quant à 4: 13, on ne peut le relier à aucune étiquette particulière, peut-être qu'il est trop tôt pour ça. C'est l'album d'un groupe soudé autour de son leader, un groupe uni et sûr de lui, un peu routinier aussi. 4: 13 pourrait apparaître plus proche de Wish que de The Head On The Door dans la mesure où Porl Thompson y joue un grand rôle, que les guitares sont très présentes, le son rock sans être rugueux.
4: 13, comme tous les albums de Cure depuis au moins The Head On The Door , satisfera les attentes des amateurs conquis d'avance, décevra certains fans "puristes", attirera toute une flopée de nouveaux adeptes jeunes, qui peu à peu se pencheront ensuite sur l'ensemble de la discographie du groupe. Et, dans quelques années, quelques décennies, tout ce beau monde retiendra certainement davantage Pornography que 4:13 Dream, et avec raison. Il n'empêche que toute personne aimant le groupe pour un motif ou un autre trouvera son compte dans cet album, au moins sur certains passages, si ce n'est globalement ; tandis que les réfractaires à The Cure n'y trouveront pas de raison supplémentaire d'apprécier le groupe.
4: 13, qui bénéficie d'une longue expérience, est tout à fait abouti, avec de bonnes mélodies, des morceaux distincts les uns des autres, individualisés, très bien chantés. Tout est bien maîtrisé, compositions et interprétation. Trop peut-être. Cependant, les guitares et la voix sonnent assez live, et les claviers (il n'y a plus, pour la première fois depuis 1979, de membre affecté à cette tâche) sont parcimonieux, presque absents à vrai dire. Le toute fonctionne bien, les morceaux s'enchaînent avec fluidité, le plaisir agit vite, évolue à mesure qu'on avance dans l'album, sans temps mort, et des écoutes répétées permettent de se rendre compte de sa relative richesse – mais les limites apparaissent très vite.
Les noms des morceaux s'inscrivent bien dans la continuité de l'univers de The Cure, sans être caricaturaux.
Cet album est comme une synthèse de tout ce que le groupe sait faire – disons depuis 1984 ou 1985, et non depuis le début. Il est peut être trop lisse, trop propre, manquant de prises de risques, de désir de se renouveler, d'expérimentations, de sauvagerie – ce qui ne veut pas dire faire n'importe quoi. L'œuvre d'honnêtes et habiles artisans, sensibles et expérimentés, plus que d'artistes au bord du gouffre crachant à la face du monde leurs créations dans un élan de survie.
Le problème de l'album est qu'il manque d'unité et, surtout, de ligne directrice, de fil conducteur, d'identité bien marquée. Il tourne même un peu parfois à l'auto-parodie. La cohérence est toutefois assurée par le chant et le son des guitares.
L'album a été élaboré sur le long terme. Tout le contraire du dernier Bauhaus, enregistré en deux semaines. Ce qui ne veut pas dire que le résultat de la seconde méthode est la meilleure, d'ailleurs : le dernier Bauhaus est assez moyen. Il y a, malgré cette longue phase de gestation, et l'âge avancé du groupe et de ses membres, une certaine fraîcheur dans 4: 13 Dream, si ce n'est une apparence de spontanéité.
Le fait d'avoir sorti quatre singles coup sur coup avant l'album semble, avec le recul, une mauvaise idée – ou une fausse bonne idée. Notamment parce que ça diminue l'effet de surprise de l'album : on connaissait déjà une partie de 4: 13 Dream avant sa sortie. Et pourtant, sur la longueur de l'album, la magie opère, et on a affaire à un véritable album et non une compilation de morceaux disparates.
Parmi les singles "The Only One", aurait fait une bonne face B de "High", premier single de l'album Wish ; "Freakshow", sautillant – un peu maladroitement, comme un gros nounours essayant de faire le chat – et enjoué, avec des touches jazzy et funk, évoque la période des singles après Pornography, compilés sur Japanese Whispers ; "The Perfect Boy", est une honnête pop song aux accents rock ; "Sleep When I'm Dead" est sans doute le meilleur single des quatre, à la fois mélodique et énergique.
Parmi les autres morceaux, retenons "Underneath The Stars", qui ouvre l'album, atmosphérique et relativement mélancolique, morceau lent exploitant l'une des principales marques de fabrique du groupe, rappelant Disintegration, et sonnant un peu comme un attrape-corbeau ; "The Reasons Why", une des meilleures chansons de l'album, avec, une fois n'est pas coutume, une ravissante basse à la New Order, mélodique, dans les aigus et ronde, des guitares acérées mais légèrement filandreuses, et un Robert Smith qui n'avait pas aussi bien chanté depuis longtemps ; "Siren Song", qui ressemble beaucoup aux morceaux lents de Wild Moon Swings, en particulier "Jupiter Crash" et "Bare", malgré une guitare légèrement slide ; "The Real Snow White", bougrement efficace ; "The Scream", un des meilleurs morceaux de l'album, qui, avec sa touche orientalisante et hispanisante, sa manière particulière de chanter, sa mélancolie teintée de rage, rappelle The Top, tout en restant une composition originale ; "It's Over", cavalcade un peu noisy, un peu psychédélique, avec guitare wah wah, semble presque sortie de Wish.
4: 13, si on devait le comparer à un ou plusieurs albums de Cure, serait un mélange de The Head On The Door et de Wish. Deux albums-clé dans la carrière du groupe d'ailleurs, qui tous deux ont agi comme des accélérateurs pour le succès du groupe, entérinant les avancées de chacun des albums précédents (respectivement The Top et Disintegration). Deux albums qui ont en général déçu les fans de longue date et les puristes. On retrouve sur 4: 13 l'éclectisme et le caractère décousu de ces deux albums, ainsi qu'une grande maîtrise alliée à une certaine fraîcheur. C'est un album également ancré non seulement dans la longue durée de l'histoire du groupe, mais aussi dans le contexte contemporain de la musique populaire anglo-saxonne. The Head On The Door s'engouffrait dans la brèche de la new-wave ayant cours au milieu des années 80, et qu'ils avaient d'ailleurs eux-mêmes contribué à susciter, et Wish (au moins sur certains morceaux) dans celle du mouvement shoegaze en vogue au début des années 90, s'imprégnant de groupes comme Ride ou les Pale Saints, eux-mêmes fortement influencés par Cure. Quant à 4: 13, on ne peut le relier à aucune étiquette particulière, peut-être qu'il est trop tôt pour ça. C'est l'album d'un groupe soudé autour de son leader, un groupe uni et sûr de lui, un peu routinier aussi. 4: 13 pourrait apparaître plus proche de Wish que de The Head On The Door dans la mesure où Porl Thompson y joue un grand rôle, que les guitares sont très présentes, le son rock sans être rugueux.
4: 13, comme tous les albums de Cure depuis au moins The Head On The Door , satisfera les attentes des amateurs conquis d'avance, décevra certains fans "puristes", attirera toute une flopée de nouveaux adeptes jeunes, qui peu à peu se pencheront ensuite sur l'ensemble de la discographie du groupe. Et, dans quelques années, quelques décennies, tout ce beau monde retiendra certainement davantage Pornography que 4:13 Dream, et avec raison. Il n'empêche que toute personne aimant le groupe pour un motif ou un autre trouvera son compte dans cet album, au moins sur certains passages, si ce n'est globalement ; tandis que les réfractaires à The Cure n'y trouveront pas de raison supplémentaire d'apprécier le groupe.
Bon 15/20
Posté le 23 décembre 2008 à 22 h 50 |
Depuis 1987 je vis chaque sortie d'un album de The Cure avec un frémissement au cœur. Mon groupe préféré. Celui qui m'accompagne depuis la fin de l'enfance. Qui ne m'a jamais (vraiment) déçue. Dont chaque disque correspond à une humeur, à un état d'esprit, à une période de ma vie. Tous ces disques font partie de mon existence, au grand désespoir d'une (bonne) partie de mon entourage.
Voilà, j'ai vu deux fois le groupe en concert en 2008, comme beaucoup j'ai eu très peur à l'écoute des nouveaux titres sur scène. Certains m'ont plu. D'autres non. Je n'ai évidemment pas résisté à écouter le disque avant sa sortie officielle... et évidemment j'ai couru l'acheter...
Il y a de multiples raisons d'aimer cet album, pour lui-même et pas seulement en tant que "nouveau disque de The Cure", bien que l'attente soit plus forte dans le deuxième cas, bien sûr.
Je me réjouis de l'absence de clavier. Simon Gallup est toujours là. Porl Thompson est de retour, ce qui assure forcément une place de choix aux guitares. Et Jason Cooper EST le premier vrai batteur du groupe. Son apport à cet album n'est vraiment pas négligeable, c'est en grande partie lui qui mène les morceaux là où ils doivent aller, et leur insuffle l'énergie et les rebondissements nécessaires. La clef de voûte du disque étant la voix de Robert Smith, qui chante mieux que jamais. Elle est bien placée, les envolées maîtrisées, et sans effets ostentatoires. Enfin, la production est excellente – c'est-à-dire réduite au minimum, sèche, sans testostérone ni dégoulinages.
On pourra me rétorquer que ce disque, c'est un peu l'auberge espagnole (bien que j'attribue plus volontiers ce qualificatif à Wild Mood Swings) : "Underneath the stars" ou "The scream" ou "It's over" pour les puristes, "The perfect boy" ou "Freakshow" pour les amateurs de la face pop. Certes. Même moi ai des reproches à faire à ce disque – l'enchaînement vraiment bizarre de "The reasons why" sur "Freakshow", l'ignoble "Sirensong" que je passe systématiquement tellement elle est nulle et molle (il y avait vraiment de meilleurs choix à faire pour "faire le 13e" parmi les faces B des singles...).
Mais je trouve au contraire le disque plutôt cohérent, avec une belle progression de titres pop en morceaux plus hargneux et sombres. Et pour le coup le groupe ne sacrifie pas à la mode, comme il avait pu le faire pour The Cure, disque à grosses guitares et "produit par Ross Robinson", une étiquette finalement pesante (la testostérone dont je parlais plus haut et qui ne correspond pas vraiment à l'esprit du groupe), dont Cure a été bien inspiré de se débarrasser pour ce 13e album.
Mon tiercé gagnant : "The only one" (oui, je suis une groupie un peu midinette), "The hungry ghost" (la meilleure chanson de l'album à mon sens), "The scream" (parce que oui, moi aussi j'aime Pornography...). Rien qu'avec ces trois chansons, l'éventuelle concurrence emo (beurk) et affiliés est définitivement reléguée à mille lieues.
Voilà, j'ai vu deux fois le groupe en concert en 2008, comme beaucoup j'ai eu très peur à l'écoute des nouveaux titres sur scène. Certains m'ont plu. D'autres non. Je n'ai évidemment pas résisté à écouter le disque avant sa sortie officielle... et évidemment j'ai couru l'acheter...
Il y a de multiples raisons d'aimer cet album, pour lui-même et pas seulement en tant que "nouveau disque de The Cure", bien que l'attente soit plus forte dans le deuxième cas, bien sûr.
Je me réjouis de l'absence de clavier. Simon Gallup est toujours là. Porl Thompson est de retour, ce qui assure forcément une place de choix aux guitares. Et Jason Cooper EST le premier vrai batteur du groupe. Son apport à cet album n'est vraiment pas négligeable, c'est en grande partie lui qui mène les morceaux là où ils doivent aller, et leur insuffle l'énergie et les rebondissements nécessaires. La clef de voûte du disque étant la voix de Robert Smith, qui chante mieux que jamais. Elle est bien placée, les envolées maîtrisées, et sans effets ostentatoires. Enfin, la production est excellente – c'est-à-dire réduite au minimum, sèche, sans testostérone ni dégoulinages.
On pourra me rétorquer que ce disque, c'est un peu l'auberge espagnole (bien que j'attribue plus volontiers ce qualificatif à Wild Mood Swings) : "Underneath the stars" ou "The scream" ou "It's over" pour les puristes, "The perfect boy" ou "Freakshow" pour les amateurs de la face pop. Certes. Même moi ai des reproches à faire à ce disque – l'enchaînement vraiment bizarre de "The reasons why" sur "Freakshow", l'ignoble "Sirensong" que je passe systématiquement tellement elle est nulle et molle (il y avait vraiment de meilleurs choix à faire pour "faire le 13e" parmi les faces B des singles...).
Mais je trouve au contraire le disque plutôt cohérent, avec une belle progression de titres pop en morceaux plus hargneux et sombres. Et pour le coup le groupe ne sacrifie pas à la mode, comme il avait pu le faire pour The Cure, disque à grosses guitares et "produit par Ross Robinson", une étiquette finalement pesante (la testostérone dont je parlais plus haut et qui ne correspond pas vraiment à l'esprit du groupe), dont Cure a été bien inspiré de se débarrasser pour ce 13e album.
Mon tiercé gagnant : "The only one" (oui, je suis une groupie un peu midinette), "The hungry ghost" (la meilleure chanson de l'album à mon sens), "The scream" (parce que oui, moi aussi j'aime Pornography...). Rien qu'avec ces trois chansons, l'éventuelle concurrence emo (beurk) et affiliés est définitivement reléguée à mille lieues.
Très bon 16/20
Posté le 25 février 2009 à 11 h 29 |
Avec ce treizième album studio purulent, Robert Smith enfonce un clou qu'on espère bien final dans le cercueil de ce qui fut l'un des meilleurs groupes des années 80. Tout le monde le sait mais peu de gens le disent : Smith aurait dû raccrocher une bonne fois pour toutes en 2000, après Bloodflowers, disque assez pompeux mais qui aurait fait en fin de compte une épitaphe plutôt honnête à la carrière du groupe. Mais non. Smith continue à sortir des disques de The Cure, compulsivement, comme s'il était incapable de s'arrêter ou de faire autre chose. Après un déjà très médiocre The Cure en 2004, il nous inflige cette fois ce 4:13 Dream qui semble avoir été directement formaté pour les chiottes ou la poubelle.
A l'exception d'une belle ouverture avec "Underneath The Stars" (où l'on jurerait que Smith a retrouvé le Dave Allen des faces B de Wish), tout ou presque dans cet album donne envie de fuir : la pochette à gerber, la production cache-misère, la batterie épouvantable (ceux qui affirment que The Cure est mort le jour où Boris Williams a été remplacé par Jason Cooper, l'un des pires batteurs du rock actuel, ont bien raison.)...
Mais surtout, ce qui afflige, ce sont les chansons elles-mêmes : poussives, geignardes, sans enjeu, sans une once d'urgence ou d'inspiration mélodique. Bref, nulles. L'ensemble est globalement consternant, les bouses FMisées prêtes à diffuser sur RTL 2 ("The Reasons Why", "The Hungry Ghost", "The Real Snow White") alternant avec les repompages gâteux de (bonnes) chansons passées. Car, autre problème, Smith, à bout d'inspiration, n'en finit plus de recycler sans vergogne son fonds de commerce musical. Ainsi, "The Only One" est un calque du "High" de 1992, sauf qu'entendre Smith, aujourd'hui âgé de 49 ans, chanter des paroles comme "Oh I love what you do to my head" est horriblement embarrassant ; "Sirensong", exceptionnellement agaçant malgré sa courte durée, est un "Jupiter Crash" du pauvre ; "It's Over" pour sa part, a visiblement été cuisiné dans la même marmite que le brutal "Shiver And Shake" de 1987 sauf qu'ici le morceau, brouillon et anémique, ne fera peur à personne.
Comme si cela ne suffisait pas, Smith touche définitivement le fond avec l'affreux "The Perfect Boy" et surtout "This. Here And Now. With You", effroyable chant scout dopé aux rillettes; assurément deux des pires compositions de sa longue carrière, qui signent l'échec patent de tout l'album.
A l'arrivée, le constat est douloureux mais inévitable : de légende du rock, The Cure s'est mué en une mauvaise plaisanterie dont on attend la fin avec impatience. Que nombre de groupes qui révèrent Robert Smith (comme Mogwai, pour n'en citer qu'un) soient aujourd'hui beaucoup plus excitants et importants que The Cure est très révélateur : à 49 ans, riche et adulé, Smith est devenu une icône mais il n'est plus grand-chose d'autre. Et s'il persiste à sortir des albums aussi ratés et nuls que 4:13 Dream, il finira sans doute par perdre tout le prestige de sa gloire passée.
A l'exception d'une belle ouverture avec "Underneath The Stars" (où l'on jurerait que Smith a retrouvé le Dave Allen des faces B de Wish), tout ou presque dans cet album donne envie de fuir : la pochette à gerber, la production cache-misère, la batterie épouvantable (ceux qui affirment que The Cure est mort le jour où Boris Williams a été remplacé par Jason Cooper, l'un des pires batteurs du rock actuel, ont bien raison.)...
Mais surtout, ce qui afflige, ce sont les chansons elles-mêmes : poussives, geignardes, sans enjeu, sans une once d'urgence ou d'inspiration mélodique. Bref, nulles. L'ensemble est globalement consternant, les bouses FMisées prêtes à diffuser sur RTL 2 ("The Reasons Why", "The Hungry Ghost", "The Real Snow White") alternant avec les repompages gâteux de (bonnes) chansons passées. Car, autre problème, Smith, à bout d'inspiration, n'en finit plus de recycler sans vergogne son fonds de commerce musical. Ainsi, "The Only One" est un calque du "High" de 1992, sauf qu'entendre Smith, aujourd'hui âgé de 49 ans, chanter des paroles comme "Oh I love what you do to my head" est horriblement embarrassant ; "Sirensong", exceptionnellement agaçant malgré sa courte durée, est un "Jupiter Crash" du pauvre ; "It's Over" pour sa part, a visiblement été cuisiné dans la même marmite que le brutal "Shiver And Shake" de 1987 sauf qu'ici le morceau, brouillon et anémique, ne fera peur à personne.
Comme si cela ne suffisait pas, Smith touche définitivement le fond avec l'affreux "The Perfect Boy" et surtout "This. Here And Now. With You", effroyable chant scout dopé aux rillettes; assurément deux des pires compositions de sa longue carrière, qui signent l'échec patent de tout l'album.
A l'arrivée, le constat est douloureux mais inévitable : de légende du rock, The Cure s'est mué en une mauvaise plaisanterie dont on attend la fin avec impatience. Que nombre de groupes qui révèrent Robert Smith (comme Mogwai, pour n'en citer qu'un) soient aujourd'hui beaucoup plus excitants et importants que The Cure est très révélateur : à 49 ans, riche et adulé, Smith est devenu une icône mais il n'est plus grand-chose d'autre. Et s'il persiste à sortir des albums aussi ratés et nuls que 4:13 Dream, il finira sans doute par perdre tout le prestige de sa gloire passée.
Nul 3/20
Posté le 13 septembre 2010 à 21 h 40 |
The Cure, c'est mon amour d'adolescence... ceux qui seront là jusqu'au bout... que j'aime... tout simplement... mais un peu d'objectivité n'a jamais fait de mal à personne...
"Underneath The Stars" : formaté pour une intro curesque, mais ça le fait, et on se prend à rêver à un grand album (le rêve est de courte durée). "The Only One" : première (et pas dernière) déception, un single sans aspérités, une chanson relativement laide (qui tend à se rapprocher de la laideur de ''Sugar Girl'', c'est dire)... "The Reasons Why" : aaaahhh celle-là, c'est mon coup de coeur mélodique de l'album... alors, ça va être comme ça ? Un morceau bien, un pourri, un bien, un pourri ? Non. Allez, j'arrête l'énumération ici.
Si on virait de cet album ''The Hungry Ghost'', ''The Real White Snow'', ''The Scream'' et ''The Only One'' et qu'on remplaçait ces 4 horreurs par les 4 faces-b (comme d'hab, des pépites) ''NY Trip'', ''All That Stuff'', ''Without You'' et ''Down Under''... Alors là, à mes yeux, l'album ressemblerait à ce qu'il doit être : UN ALBUM !!!
See you... on the dark album ?
"Underneath The Stars" : formaté pour une intro curesque, mais ça le fait, et on se prend à rêver à un grand album (le rêve est de courte durée). "The Only One" : première (et pas dernière) déception, un single sans aspérités, une chanson relativement laide (qui tend à se rapprocher de la laideur de ''Sugar Girl'', c'est dire)... "The Reasons Why" : aaaahhh celle-là, c'est mon coup de coeur mélodique de l'album... alors, ça va être comme ça ? Un morceau bien, un pourri, un bien, un pourri ? Non. Allez, j'arrête l'énumération ici.
Si on virait de cet album ''The Hungry Ghost'', ''The Real White Snow'', ''The Scream'' et ''The Only One'' et qu'on remplaçait ces 4 horreurs par les 4 faces-b (comme d'hab, des pépites) ''NY Trip'', ''All That Stuff'', ''Without You'' et ''Down Under''... Alors là, à mes yeux, l'album ressemblerait à ce qu'il doit être : UN ALBUM !!!
See you... on the dark album ?
Moyen 10/20
Posté le 17 août 2013 à 13 h 07 |
Elle dormait dans les tiroirs depuis un moment celle-ci. En espérant que cette longue chronique ne soit pas soporifique et que les lecteurs qui s'y risqueront se perdent dans un mauvais rêve...
Douze ans après son départ est annoncé le retour de Porl Thompson, guitariste de The Cure durant les grandes années, de The Head On The Door à Wish. Son retour coïncide avec la préparation, dit-on, d'un double album, constitué apparemment d'un disque "classique" et d'un "dark" album. Quand tu es membre de The Cure, à part si tu es Robert Smith ou Simon Gallup, tu finis toujours par remplacer celui qui t'as remplacé. Voyez plutôt : Le guitariste Porl Thompson remplace donc en 2005 Perry Bamonte qui remplaçait Porl Thompson depuis 1993. Perry Bamonte avait remplacé Roger O'Donnel au synthé qui lui même remplaçait Lol Tolhurst que Porl Thompson remplaçait de temps à autre aux claviers lorsque les parties étaient trop difficiles ou lorsque ce dernier était trop alcoolisé. Roger O'Donnel était revenu en 1995 pour remplacer Perry Bamonte qui remplaçait donc Porl Thompson en tant que guitariste. Vous suivez ? Oui, c'est pas facile...
Difficile de rester concentré... Toujours est-il que lorsque Porl Thompson revient en 2005 (pour remplacer aussi l'absence de Roger O'Donnel), le fan de The Cure a de quoi se réjouir, car Thompson est quand même un putain de guitariste, plus dynamique et créatif que Bamonte. Ce dernier étant toutefois intéressant pour tisser des atmosphères : Wish lui doit beaucoup, et il est l'auteur du sublime "Anniversary" sur l'album précédent. Surtout que Smith souhaite proposer une formule à quatre sans synthés, ce qui s'annonçait plutôt intéressant. La tournée d'été des festivals organisée en 2005, pour roder Thompson (et remplir le tiroir caisse, dont 3/4 du budget de La Route Du Rock 2005), proposait une écoute inédite de The Cure, plus rock. D'accord, l'absence de synthés (sur les morceaux de 17 Seconds par exemple) manquait cruellement pour quelques titres, mais ça promettait quelque chose quand même... Tout en sachant que Smith et les autres ne sortiront plus de grands classiques, on pouvait espérer qu'ils restent dignes.
Trois ans plus tard sort ce 4:13 Dream. "4" pour les quatre qui jouent ici, "13" car c'est le treizième album studio du groupe, et "Dream" parce que le mot revient souvent dans les chansons, surtout parce que ça fait un minimum conceptuel... Et c'est quand même vachement décevant. L'album fut sans cesse repoussé, et le groupe sortit 4 (comme par hasard) singles tirés des 13 (comme par hasard) titres de l'album, avant le disque à proprement parler : "The Only One", un faux "High" qui est juste sympathique deux secondes, "Freakshow" où le groupe revient vers une pop excentrique abandonnée depuis trop longtemps. Un domaine où il excelle, mais qui est ici trop "light" dans sa production, tout comme le reste de l'album, malheureusement. "Sleep When I'm Dead" lui aussi entraînant, rappelle furieusement la tonalité de The Head On The Door, bénéficiant du chant entre désespoir et colère typiquement adolescents de Smith. Enfin, "The Perfect Boy" est peut-être la chanson la plus nulle et la plus vide de The Cure, aucune mélodie, rien, nada. Ces 4 singles ont permis de montrer que la production était brouillonne au possible. Mais en gros, on avait 2 singles sur 4 potables. Cette production, œuvre du groupe avec Keith Uddin (qui ça ?), handicapent l'album dès le départ. "Underneath The Stars" se veut une réminiscence des morceaux contemplatifs de The Cure. Mais c'est lourdaud. Tout comme "The Real Snow White", où le groupe essaye de se la jouer purement rock, mais quand on n'a pas de vraies chansons à proposer, ça fait mal. Le seul trésor du disque est en fait "The Hungry Ghost", avec une bonne rythmique (Jason Cooper n'est pas Boris Williams mais il faut bien l'accepter), où Simon Gallup imite encore Peter Hook (mais moins que sur "The Reasons Why"), où les jeux de guitares de Smith et de Thompson tissent à la fois un désespoir cosmique et de l'espoir universel, tout en fusions, domaine où The Cure est bien le meilleur. Les guitares, parlons-en : le retour de Thompson laissait présager du meilleur, mais le problème c'est qu'il ne joue que de la pédale wah-wah. Il en jouait déjà avant, ne nous méprenons pas, mais on appréciait le bonhomme autrefois pour son éclectisme. D'accord, ils sont plus tout jeunes, mais merde c'est The Cure !
"Switch" balance plus ou moins la sauce tout en spirales rock, mais il y a encore trop de wah-wah, tout comme sur "It's Over" énième titre de The Cure qui se veut définitif sans tenir ses promesses. Le morceau n'est pas mauvais, loin de là, mais la production sous évaluée leste le tout, alors que la chanson aurait pu avoir un potentiel démoniaque. Même souci sur "The Scream", on sent que Robert Smith veut créer un morceau emblématique, mais la chanson aurait mérité une instrumentation plus riche, à la hauteur du cri qu'il pousse. C'est plus moche que Munch quoi...
Ou alors The Cure n'a pas pu sortir l'album réellement voulu pour raison contractuelles et a été obliger de se limiter, ou ils ont eu grave la flemme de travailler la production. Mais même dans le cas où ils auraient pu se dire "jouons, tout simplement", des chansons comme "The Hungry Ghost", "Siren's Song" (pas dégueulasse malgré le côté Wild Mood Swings), "Switch", "Sleep When I'm Dead", "It's Over" et "Scream" auraient gagnées à être produites de la même manière que Ross Robinson l'avait fait sur The Cure. Robert Smith annonçait fin 2008 la sortie d'un dark album, qui devait se montrer homogène. A l'heure où sont écrites ces lignes, on l'attend toujours (gageons d'un titre : 5:14 Nightmare ?).
Depuis Porl Thompson est parti et s'est fait remplacer par l'un de ceux qu'il remplaçait. Certains ont regretté l'absence de synthés sur cette période. Quand on écoute le live du Bestival sorti en 2011, on regrette l'absence d'une seconde guitare, alors que Roger O'Donnel était revenu au synthé. On ne crachera pas sur son retour non plus. Est-ce qu'ils sortiront un album avec Reeves Gabrels (intégré aux lives depuis 2012, et collaborateur en tant que gratteux sur "Wrong Number") ? Wait and See...
Les changements de line-up dans le groupe contribuent à la richesse de son histoire et de sa musicalité, mais faute de stabilité ces dernières années, on est moins certains d'un avenir digne pour The Cure, pourtant créateur d'une musique irremplaçable dans les cœurs de celles et ceux qui en furent un jour bouleversés à jamais.
Difficile d'avoir été et d'être...
Douze ans après son départ est annoncé le retour de Porl Thompson, guitariste de The Cure durant les grandes années, de The Head On The Door à Wish. Son retour coïncide avec la préparation, dit-on, d'un double album, constitué apparemment d'un disque "classique" et d'un "dark" album. Quand tu es membre de The Cure, à part si tu es Robert Smith ou Simon Gallup, tu finis toujours par remplacer celui qui t'as remplacé. Voyez plutôt : Le guitariste Porl Thompson remplace donc en 2005 Perry Bamonte qui remplaçait Porl Thompson depuis 1993. Perry Bamonte avait remplacé Roger O'Donnel au synthé qui lui même remplaçait Lol Tolhurst que Porl Thompson remplaçait de temps à autre aux claviers lorsque les parties étaient trop difficiles ou lorsque ce dernier était trop alcoolisé. Roger O'Donnel était revenu en 1995 pour remplacer Perry Bamonte qui remplaçait donc Porl Thompson en tant que guitariste. Vous suivez ? Oui, c'est pas facile...
Difficile de rester concentré... Toujours est-il que lorsque Porl Thompson revient en 2005 (pour remplacer aussi l'absence de Roger O'Donnel), le fan de The Cure a de quoi se réjouir, car Thompson est quand même un putain de guitariste, plus dynamique et créatif que Bamonte. Ce dernier étant toutefois intéressant pour tisser des atmosphères : Wish lui doit beaucoup, et il est l'auteur du sublime "Anniversary" sur l'album précédent. Surtout que Smith souhaite proposer une formule à quatre sans synthés, ce qui s'annonçait plutôt intéressant. La tournée d'été des festivals organisée en 2005, pour roder Thompson (et remplir le tiroir caisse, dont 3/4 du budget de La Route Du Rock 2005), proposait une écoute inédite de The Cure, plus rock. D'accord, l'absence de synthés (sur les morceaux de 17 Seconds par exemple) manquait cruellement pour quelques titres, mais ça promettait quelque chose quand même... Tout en sachant que Smith et les autres ne sortiront plus de grands classiques, on pouvait espérer qu'ils restent dignes.
Trois ans plus tard sort ce 4:13 Dream. "4" pour les quatre qui jouent ici, "13" car c'est le treizième album studio du groupe, et "Dream" parce que le mot revient souvent dans les chansons, surtout parce que ça fait un minimum conceptuel... Et c'est quand même vachement décevant. L'album fut sans cesse repoussé, et le groupe sortit 4 (comme par hasard) singles tirés des 13 (comme par hasard) titres de l'album, avant le disque à proprement parler : "The Only One", un faux "High" qui est juste sympathique deux secondes, "Freakshow" où le groupe revient vers une pop excentrique abandonnée depuis trop longtemps. Un domaine où il excelle, mais qui est ici trop "light" dans sa production, tout comme le reste de l'album, malheureusement. "Sleep When I'm Dead" lui aussi entraînant, rappelle furieusement la tonalité de The Head On The Door, bénéficiant du chant entre désespoir et colère typiquement adolescents de Smith. Enfin, "The Perfect Boy" est peut-être la chanson la plus nulle et la plus vide de The Cure, aucune mélodie, rien, nada. Ces 4 singles ont permis de montrer que la production était brouillonne au possible. Mais en gros, on avait 2 singles sur 4 potables. Cette production, œuvre du groupe avec Keith Uddin (qui ça ?), handicapent l'album dès le départ. "Underneath The Stars" se veut une réminiscence des morceaux contemplatifs de The Cure. Mais c'est lourdaud. Tout comme "The Real Snow White", où le groupe essaye de se la jouer purement rock, mais quand on n'a pas de vraies chansons à proposer, ça fait mal. Le seul trésor du disque est en fait "The Hungry Ghost", avec une bonne rythmique (Jason Cooper n'est pas Boris Williams mais il faut bien l'accepter), où Simon Gallup imite encore Peter Hook (mais moins que sur "The Reasons Why"), où les jeux de guitares de Smith et de Thompson tissent à la fois un désespoir cosmique et de l'espoir universel, tout en fusions, domaine où The Cure est bien le meilleur. Les guitares, parlons-en : le retour de Thompson laissait présager du meilleur, mais le problème c'est qu'il ne joue que de la pédale wah-wah. Il en jouait déjà avant, ne nous méprenons pas, mais on appréciait le bonhomme autrefois pour son éclectisme. D'accord, ils sont plus tout jeunes, mais merde c'est The Cure !
"Switch" balance plus ou moins la sauce tout en spirales rock, mais il y a encore trop de wah-wah, tout comme sur "It's Over" énième titre de The Cure qui se veut définitif sans tenir ses promesses. Le morceau n'est pas mauvais, loin de là, mais la production sous évaluée leste le tout, alors que la chanson aurait pu avoir un potentiel démoniaque. Même souci sur "The Scream", on sent que Robert Smith veut créer un morceau emblématique, mais la chanson aurait mérité une instrumentation plus riche, à la hauteur du cri qu'il pousse. C'est plus moche que Munch quoi...
Ou alors The Cure n'a pas pu sortir l'album réellement voulu pour raison contractuelles et a été obliger de se limiter, ou ils ont eu grave la flemme de travailler la production. Mais même dans le cas où ils auraient pu se dire "jouons, tout simplement", des chansons comme "The Hungry Ghost", "Siren's Song" (pas dégueulasse malgré le côté Wild Mood Swings), "Switch", "Sleep When I'm Dead", "It's Over" et "Scream" auraient gagnées à être produites de la même manière que Ross Robinson l'avait fait sur The Cure. Robert Smith annonçait fin 2008 la sortie d'un dark album, qui devait se montrer homogène. A l'heure où sont écrites ces lignes, on l'attend toujours (gageons d'un titre : 5:14 Nightmare ?).
Depuis Porl Thompson est parti et s'est fait remplacer par l'un de ceux qu'il remplaçait. Certains ont regretté l'absence de synthés sur cette période. Quand on écoute le live du Bestival sorti en 2011, on regrette l'absence d'une seconde guitare, alors que Roger O'Donnel était revenu au synthé. On ne crachera pas sur son retour non plus. Est-ce qu'ils sortiront un album avec Reeves Gabrels (intégré aux lives depuis 2012, et collaborateur en tant que gratteux sur "Wrong Number") ? Wait and See...
Les changements de line-up dans le groupe contribuent à la richesse de son histoire et de sa musicalité, mais faute de stabilité ces dernières années, on est moins certains d'un avenir digne pour The Cure, pourtant créateur d'une musique irremplaçable dans les cœurs de celles et ceux qui en furent un jour bouleversés à jamais.
Difficile d'avoir été et d'être...
Sans intérêt 8/20
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