The Cure

Pornography [Deluxe Edition]

Pornography [Deluxe Edition]

 Label :     Fiction 
 Sortie :    mardi 26 avril 2005 
 Format :  Compilation d'inédits / CD   

Commencé il y a quelques mois par Three Imaginary Boys, la réedition des albums des Cure atteint le chef-d'oeuvre ultime: Pornography.

Outre le superbe album original remasterisé, offrant un son légèrement plus clair, le groupe nous offre une série de titres inédits terriblement interessants. Le premier "Break" est le plus difficile, le son étant assez médiocre. Les versions de "Demise" et "Temptation" sont quand à elles très bonnes. Nous sommes ici en présence de deux titres rèches, musicalement proches du reste de l'album. "Temptation" est présenté sous deux versions : la première instrumentale et la seconde datant d'un an plus tard montrant le chant de Smith très différent du reste de l'album, plus léger, plus pop.
Les autres démos offrent l'avantage d'être assez différentes des versions de l'album."The Figurehead" offre une version presque plus émouvante que sur l'album, "The Hanging Garden" est quasiment méconaissable en raison du texte en cours, et le chant sur "One Hundred Years" est tout aussi bon que la version que l'on connaît. On retrouve aussi une étrangeté "Airlock", morceau expérimental diffusé avant les set. Les titres Live sont très représentatifs de l'extrème tension qui a régnée pendant cette tournée, qui se terminera dans le chaos.

Très belle réedition offrant une véritable plu-value, présentée de manière somptueuse et accompagnée d'un livret comprenant un texte de Jonny Black situant l'abum dans son époque et présentant des photos inédites. A noter que la trilogie (Seventeen Seconds, Faith et Pornography) est réeditée d'un bloc.

Un must.


Intemporel ! ! !   20/20
par Shiboome


  Disc 1 - Orignal Album
1. One Hundred Years
2. A Short Term Effect
3. The Hanging Garden
4. Siames Twins
5. The Figurehead
6. A Strange Day
7. Cold
8. Pornography

Disc 2 - Rarities 1981-1982
1. Break (group home demo)
2. Demise (studio demo)
3. Temptation (studio demo)
4. The Figurehead (studio demo)
5. The Hanging Garden (studio demo)
6. One Hundred Years (studio demo)
7. Airlock: The Soundtrack
8. Cold (live)
9. A Strange Day (live)
10. Pornography (live)
11. All Mine (live)
12. A Short Term Effect (live)
13. Siamese Twins (live)
14. Temptation Two (aka lgtb) (RS studio demo)


 Moyenne 15.00/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 29 avril 2005 à 14 h 14

Poursuivant l'exploration de l'épopée musicale des Cure, Fiction (label qu'ils ont quitté l'année dernière) sort en version remastérisée les 3 albums de leur trilogie mythique : Seventeen Seconds / Faith/ Pornography...
En ce qui concerne le remastering des albums originaux, rien à dire, c'est du beau boulot, le mix est impeccable. Mention spéciale aux pochettes digipack qui sont de toute beauté. Les livrets quant à eux sont luxueux et contiennent, outre les paroles, quelques photos inédites (trop peu à mon goût...) et une biographie du groupe pour la période donnée (écrites comme à l'accoutumée par Johnny Black). Voyons maintenant les inédits...

Seventeen Seconds : comme pour le cd d'inédits de TIB Deluxe Edition, le son de certaines démos "home made" est catastrophique... Par contre il y a du progrès du côté des live : les versions de "Seventeen Seconds" (minimaliste et exaltée), "In Your House" (idem) et "Three" (plus stressante encore que la version studio) sont magnifiques même si ce n'est pas techniquement parfait. Au contraire, "I Dig You" et "I'm a Cult Hero" sont difficilement écoutables.

Faith : on retrouve enfin "Carnage Visors", en fin du cd 1, titre composé pour être la bande originale d'un film d'animation réalisé par le frère de Simon Gallup. The Cure fixe là les bases de ce qui allait devenir bien des années plus tard le post rock. D'une durée de 27 minutes, "Carnage Visors", c'est une ligne de basse entêtante et répétitive qui obsède et captive l'auditeur. Le son des "home demo" est étouffé, pas vraiment agréable à écouter, mais il est vrai qu'elles offrent parfois des versions très différentes de celles que l'on connaît ("Doubt" entre autres). "Primary" est étonnante : le début sonne comme le "Tainted Love" de Soft Cell, la ligne de basse évoque indéniablement une production New Order, le tempo est beaucoup plus lent. En ce qui concerne les morceaux inédits ("Going Home Time", "The Violin Song", "A Normal Story"), ce sont des plages instrumentales sur lesquelles Robert Smith place un chant évanescent, parfois à peine murmuré, à la fois pas si éloignés que ça de l'esprit de "Faith" mais aussi très différents. Les live sont excellents, le son est très bon, les versions sont tantôt fidèles aux versions albums ("The Funeral Party") tantôt revisitées ("All Cats are Grey" et sa batterie envoûtante). "Other voices", "The Drowning Man" et "Faith" sont des extraits de la cassette de live sorti en 1981,"Curiosity" (également disponibles sur un bootleg dénommé "Arabian Dreams") que tout le monde (ou presque) connaît. On retrouve également une bonne version de "Forever", même si le son est un peu étouffé. Le cd se termine sur la version single de "Charlotte Sometimes", un des meilleurs singles des Cure.

Pornography : Les inédits ("Break", "Demise" et sa batterie proche de "In Your House", "Temptation" qui monte lentement en puissance) sont bons mais l'on pouvait s'attendre à des titres plus marquants au regard du reste de l'album, brûlot de rage et de colère froide. Les versions studios sont excellentes, "The Hanging Garden" est surprenante : les paroles diffèrent, le tempo est presque pop, pas aussi martial que la version album. "Airlock : The Soundtrack" est un recueil de sons déformés, de cris. Résolument expérimental, ce titre illustre parfaitement la période Pornography des Cure : torturée, complexe, introspective. Le groupe (donc Robert Smith) se laisse aller et nous livre un morceau baroque mêlant piano et bruitages. Fermez les yeux et vous pouvez vous imaginer tournant sur le cheval de bois d'un carrousel fantômatique où les formes et les couleurs se mêlent, s'entremêlent, se superposent et se perdent. Une sorte de'Alice au Pays de Merveilles ayant tourné à l'absurde et au cauchemard. Déroutant ! Le son des lives est acceptable, les interprétations sont réellement captivantes. "Temptation Two", qui clôt le cd, annonce la couleur des productions futures : plus pop et colorée. A l'écoute de ce titre, on pense à des morceaux tel "Lament" sur "Japanese Whispers" (1983). Robert Smith s'est affranchi de ses peurs...
Alors à la question, déjà posée à la sortie de "Three Imaginary Boys Deluxe Edition", faut-il acheter ce cd ? La réponse est oui, toujours pour la même raison : accompagner les Cure dans leur cheminement musical et découvrir la face cachée du mirroir. C'est là une aventure passionnante qui nous est proposée...
Parfait   17/20



Posté le 23 juin 2007 à 11 h 40

"Cet album est le summum de la merde élevée au rang d'oeuvre d'Art. Comment peut-on aimer ce disque ? Comment peut-on croire que l'Art, c'est ça ? Une quête désespérée qui conduit à présenter au public un urinoir géant plein de pisse vieille de 2000 ans (plus communément appelée Eucharistie) ? Hein, comment peut-on élever l'Art au rang de Culte alors que c'est le Culte qui nous mène à la dérive, et non l'inverse ?"

L'iconoclaste qui a tenu ces propos, c'est moi, après ma première écoute de Pornography en marchant dans la rue en Février 2005, période ô combien dure pour moi qui m'a coûté 2 mois d'insomnie.

Et pourtant : j'ai lu des tonnes de critiques dithyrambiques de ce disque, je trouve que musicalement, c'est sûrement la pépite de Robert Smith. Mais...

Mais :

Lisez le booklet de l'édition Deluxe, regardez les masques de Simon, Robert et Lawrence dans les yeux, léchez les gouttes de sang qui maculent les pages de ce livret, regardez chacune des photos d'"identité" de Simon, Robert et Lawrence dans les yeux et soutenez les expressions de leurs visages en pensant très fort : "Les gars, vous étiez tellement bons (humainement et musicalement) sur Faith que vous n'aviez pas besoin de tomber si bas pour être au top sur Pornography. Car une fois le 'ultimate fuck-off record' dans les bacs, que restera-t-il ? Juste l'artefact créé par vos soins pour exprimer ce que vouliez exprimer : cet ultimate fuck-off. Vous n'en serez plus maître... Je ne veux pas me la raconter mais je croyais, moi aussi, être parvenu à mon 'ultimate fuck-off point' mais ça n'a duré qu'un instant..."

Cet instant-là a pris des proportions dantesques chez Cure et je pense qu'il faut en être conscient avant d'écouter Pornography : ils se droguaient jusqu'aux yeux (voire plus), se sont coupés de tout, étaient en butte à l'incompréhension fascinée de la part de leur entourage (je ne saurai exprimer la révolte que j'ai ressenti lorsque j'ai vu le clip de "A Forest" : comment a-t-on pu les laisser s'enfermer tous seuls sans aucune échappatoire que de souffrir les affres de la création désespérée, la quête effrénée de Goldmund qui échoue malgré la Foi qu'il a en sa Muse, oui, comment une maison de disques, a priori consciente du travail et des souffrances qu'impliquent la création musicale intègre, a pu vendre ce disque tout en sachant bien 'that they cannot carry on like this' et je cite le mec qui a signé Cure sur Fiction Records), se sont créés une île déserte dont ils étaient à la fois les Robinson et les Vendredi.

Et que serait-il arrivé dans la suite des aventures de Cure si Simon Gallup, conscient de la chape dans lequel le groupe s'est enfermé, n'avait pas pété un plomb en plein concert en frappant Robert Smith ?

Voilà pourquoi je dirai toujours haut et fort que ce disque est sans intérêt si l'on n'est pas prêt à souffrir ce qu'ils ont souffert pour faire de leur désespoir un des plus grands disques jamais créés.

Pour moi qui pense en avoir conscience, seuls "Temptation" et "Temptation Two" (la première version du morceau a un son de basse hallucinant de saleté qui résonne et en fout partout et des parties de guitare fantômatiques à faire se damner la plus sainte des nitouches tandis la deuxième version, dernière piste du CD2 de la réédition sonne très "retour de l'enfer" avec la voix de R.Smith qui s'apaise et s'éclaircit au fur et à mesure du morceau -> "He found the cure ! Youpi !" et c'est là une conclusion bien heureuse pour un disque et une période de création aussi "dark") sont intéressantes dans le sens où il y a résistance à la chape artificielle qui suinte tout le reste de l'album qui est pourtant d'une pureté et d'une beauté qui fascinent.

Et qui tuent.

"There's something in the air that makes you go insane. Alls I have to do is live along" - Premiers mots de "Beauty Lies In The Eye" de Sonic Youth
Sans intérêt   8/20







Recherche avancée
En ligne
364 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Les Pochettes de disques, elles vous font quel effet ?