The Cure
Wild Mood Swing |
Label :
Fiction |
||||
Ce disque commence par une merveille, le meilleur morceau de The Cure depuis des années, le splendide "Want", et là on se dit on tient un disque sublime... malheureusement cela dure pas longtemps. Le deuxième titre "Club America" est un bon titre rock, assez surprenant pour la bande à Robert Smith... ensuite c'est la débandade le groupe offrant une compilation ridicule et caricaturale de leur carrière avec "This Is A Lie" ou "Bare" pour les morceaux tristes ou "Mint Car" et "Round, Round..." pour les clones de "In between Days". Le groupe atteint des sommets de nullité avec des tentatives de pop sophistiquée ("Stange Attractions" ou l'horripilant "Gone"). Seuls le joli "Jupiter Crash" et le rigolo "The 13th" sauvent les meubles du nauffrage... un disque pour trois morceaux (dont une merveille, ok !) c'est très limite...
A éviter 6/20 | par X_Elmo |
Posté le 22 avril 2006 à 17 h 55 |
Avril 1996, cela fait 3 ans que The Cure n'a rien sorti et je pense que cette fois-ci, Mr. Smith a mis la clé sous la porte, pour de bon. Je suis en train de souper lorsque patatra: une pub bizarroîde avec 2 espèces de clowns et une petite marionnette (celle figurant sur la pochette de l'album, un guignol en fait). Je reconnais la voix de notre cher Robert (c 'est le refrain de "The 13th"). Je n'en reviens pas, The Cure sort un nouvel album. Mon coeur bat la chamade même si l'extrait que je viens d'entendre me laisse craindre le pire. Qu'importe, le groupe n'est pas mort et il ne m'a jamais déçu. Allez courage ! Quelques petites semaines à patienter.
J'arrive à la Fnac de Toulon, le premier lundi du mois de mai 1996, et me précipite au rayon nouveautés. Enfin, le voilà ! J'aime bien la pochette, un guignol sur fond jaune. En plus, l'album est composé de 14 morceaux ce qui me laisse penser que le groupe est loin d'être en panne d'inspiration. Je n'en connais aucun si ce n'est l'extrait de "The 13th".
Le moment tant attendu arrive.
"Want": J'accroche direct sur ce morceau qui reste de loin, mon préféré sur cet album. L'émotion est présente. Robert Smith chante comme un enragé. Les guitares sont omniprésentes et les claviers du revenant Roger O'Donnell se font discrets mais efficaces. Pour une entrée en matière, on est gâté !
"Club America": ça ne sonne pas comme du Cure mais cela reste un morceau plaisant et efficace. J'adore la façon de chanter de Smith.
"This Is A Lie": Jolie mélodie assez naïve, pas un tube mais se laisse écouter facilement. A vos mouchoirs !
"The 13th": Après plusieurs écoutes, on se fait à ce morceau sonnant latino et puis au moins The Cure n'a pas peur d'explorer de nouveaux horizons musicaux, c'est le moins que l'on puisse dire. Je pensais détester ce morceau, mais finalement, il me plaît bien !
"Strange Attraction": Un morceau pop dans la lignée de "High" mais bien moins efficace ! La mélodie est jolie mais cela sonne mou quand même !
"Mint Car": Je ne m'y suis jamais fait ! J'ai toujours l'impression d'écouter un morceau écrit par un vieux groupe de plage ringard !
"Jupiter Crash": un joli morceau mélant douceur et mélancolie. Personnellement, j'adore. On en oublie l'insipide "Mint Car".
"Round And Round And Round": On dirait du "In Between Days" mais la comparaison s'arrête là. "In Between Days" était un bon morceau. Là, on est en présence d'une chanson que je qualifierai de nullissime, mollassonne ! A dégager !
"Gone": Et bien oui, j'aime ce morceau et je ne sais toujours pas pourquoi. Ah oui c'est le son du gros trombone que j'aime. Non, sans rigoler, ce morceau me fait penser à un vieux groupe de jazz sur le retour. Décalé et marrant. Chouette morceau !
"Numb": égal à "mint Car"et "Round And Round And Round".
"Return": Insipide, sans saveur, sans intérêt ! Morceau suivant s'il vous plait !
"Trap": On croirait entendre une suite de "Club America" ! Au moins ça nous réveille de la torpeur infligée par les 2 morceaux précédents. Un morceau bien nerveux, toutes guitares dehors, un Smith rageur. Assurément taillé pour le live !
"Treasure": Du déjà vu. Je pense de suite à "Trust" de l'album Wish. Mais, je me laisse prendre au jeu. La mélodie est niaise mais allez comprendre pourquoi, ce morceau me plaît ! Je suis un grand sensible, c'est normal !
"Bare": J'aime bien le début mais ce morceau est rébarbatif quand-même !
Autant l'entrée de l'album était réussie , autant la sortie se fait par une petite porte !
Voilà, l'émotion est passée mais je reste sur ma faim !
Tout n'est pas mauvais sur cet album mais 8, voire 9 morceaux potables sur 14 c'est léger quand même !
The Cure nous doit une revanche sur ce qui reste, à ce jour, son plus mauvais album !
J'arrive à la Fnac de Toulon, le premier lundi du mois de mai 1996, et me précipite au rayon nouveautés. Enfin, le voilà ! J'aime bien la pochette, un guignol sur fond jaune. En plus, l'album est composé de 14 morceaux ce qui me laisse penser que le groupe est loin d'être en panne d'inspiration. Je n'en connais aucun si ce n'est l'extrait de "The 13th".
Le moment tant attendu arrive.
"Want": J'accroche direct sur ce morceau qui reste de loin, mon préféré sur cet album. L'émotion est présente. Robert Smith chante comme un enragé. Les guitares sont omniprésentes et les claviers du revenant Roger O'Donnell se font discrets mais efficaces. Pour une entrée en matière, on est gâté !
"Club America": ça ne sonne pas comme du Cure mais cela reste un morceau plaisant et efficace. J'adore la façon de chanter de Smith.
"This Is A Lie": Jolie mélodie assez naïve, pas un tube mais se laisse écouter facilement. A vos mouchoirs !
"The 13th": Après plusieurs écoutes, on se fait à ce morceau sonnant latino et puis au moins The Cure n'a pas peur d'explorer de nouveaux horizons musicaux, c'est le moins que l'on puisse dire. Je pensais détester ce morceau, mais finalement, il me plaît bien !
"Strange Attraction": Un morceau pop dans la lignée de "High" mais bien moins efficace ! La mélodie est jolie mais cela sonne mou quand même !
"Mint Car": Je ne m'y suis jamais fait ! J'ai toujours l'impression d'écouter un morceau écrit par un vieux groupe de plage ringard !
"Jupiter Crash": un joli morceau mélant douceur et mélancolie. Personnellement, j'adore. On en oublie l'insipide "Mint Car".
"Round And Round And Round": On dirait du "In Between Days" mais la comparaison s'arrête là. "In Between Days" était un bon morceau. Là, on est en présence d'une chanson que je qualifierai de nullissime, mollassonne ! A dégager !
"Gone": Et bien oui, j'aime ce morceau et je ne sais toujours pas pourquoi. Ah oui c'est le son du gros trombone que j'aime. Non, sans rigoler, ce morceau me fait penser à un vieux groupe de jazz sur le retour. Décalé et marrant. Chouette morceau !
"Numb": égal à "mint Car"et "Round And Round And Round".
"Return": Insipide, sans saveur, sans intérêt ! Morceau suivant s'il vous plait !
"Trap": On croirait entendre une suite de "Club America" ! Au moins ça nous réveille de la torpeur infligée par les 2 morceaux précédents. Un morceau bien nerveux, toutes guitares dehors, un Smith rageur. Assurément taillé pour le live !
"Treasure": Du déjà vu. Je pense de suite à "Trust" de l'album Wish. Mais, je me laisse prendre au jeu. La mélodie est niaise mais allez comprendre pourquoi, ce morceau me plaît ! Je suis un grand sensible, c'est normal !
"Bare": J'aime bien le début mais ce morceau est rébarbatif quand-même !
Autant l'entrée de l'album était réussie , autant la sortie se fait par une petite porte !
Voilà, l'émotion est passée mais je reste sur ma faim !
Tout n'est pas mauvais sur cet album mais 8, voire 9 morceaux potables sur 14 c'est léger quand même !
The Cure nous doit une revanche sur ce qui reste, à ce jour, son plus mauvais album !
Passable 11/20
Posté le 28 novembre 2006 à 20 h 07 |
Il y a deux albums "maudits" dans la discographie de The Cure. Au delà du fait que certains trouvent que le groupe se fourvoie depuis Wish, voire même depuis The Head On The Door, il y a ces deux albums que "vraiment personne n'aime": The Top et... Wild Mood Swings.
Mon but n'est pas de vous prouver que ce dernier est le meilleur album du groupe (j'aurais du mal), mais simplement de vous redonner envie de le réécouter. Peut être y verrez vous alors les mêmes qualités que moi.
Dabord, et sans vouloir faire le comparatif entre The Top et Wild Mood Swings, il faut quand même constater que le premier a le tort d'avoir relativement "mal vieilli". Smith avoue lui-même que cet album est un échec relatif, notamment à cause du fait qu'il employait pour la première fois des samples, et qu'il connaissait peu ces machines alors tout à fait nouvelles.
Et s'il y a bien une chose qu'on ne peut amputer à Wild Mood Swings, c'est son côté "intemporel". Parce qu'il est très acoustique, que les sons de clavier employés sont d'une grande sobriété, Wild Mood Swings, 10 ans après sa sortie, n'a pas vieilli d'un pouce.
Chacun reconnait aussi la grande diversité de l'album, qui, bien que résolument pop-rock, touche également à de nouvelles sonorités, assez hispanisantes, et surtout inédites en presque 20 ans de carrière. Ce ne rien de moins, à mon sens, qu'une petite révolution ! Quels sont les groupes qui, si longtemps après leur débuts, savent se remettre en question ?
Alors soit, les corbeaux haïront (mais peuvent-ils aimer autre chose que la géniale trilogie des eighties ou encore le magnifique Disintegration ?), parce que la mélancolie a peu de place ici. Et encore ! 7 titres "tristes" sur 14, ce n'est pas rien !
Soit ce Wild Mood Swings est (trop?) surprenant. Mais laissons nous aller à la découverte d'un groupe en plein renouveau.
The Head On The Door avait laissé sur le carreau pas mal de fans de la première période, par son virage pop, mais sans aucun doute aussi de par son changement de batteur. On ne peut pas dire que Williams et Tolhurst étaient de la même école !
Ici encore, le batteur change et une nouvelle "période" naît. Et Cooper est un bon batteur. Un très bon batteur même. En dépit de ce qu'on peut dire sur lui, il est même certainement meilleur que Williams, car beaucoup plus varié (il suffit de voir tous les registres sur lesquels il joue).
C'est d'ailleurs en grande partie lui qui insuffle cette énergie indéniable, cette vitalité à l'ensemble du disque; une vitalité inespérée pour un groupe qui a plus de 15 ans de carrière.
Reste (et ce n'est pas rien) la qualité des mélodies. En fait ce sont probablement les titres pop qui ont de quoi déconcerter. Parce qu'en ce qui concerne "Want" et "Trap" par exemple, je les trouve admirablement construits. Et surtout, encore une fois, énergiques.
Les autres titres mélancoliques ("This Is a Lie", "Jupiter Crash", "Numb" et autres "Treasure" ou "Bare") brillent de par la beauté sobre de la guitare acoustique, jamais utilisée de cette manière auparavant. La basse de Gallup y est souvent très inspirée et a un son superbe.
Quant à "The 13th" et "Gone!", qui se démarquent par la présence prononcée de cuivres, ils sont entêtants, et franchement amusants.
Les titres pop, tiennent plus, justement, de l'amusement que d'autre chose. "Strange Attraction", Mint Car", "Round&Round&Round", "Return" amuseront donc, par leur côté complètement décomplexé, et surtout purement joyeux, ou exaspéreront, au choix.
J'engage les réticents persistants à jeter également une oreille aux faces B de Wild Mood Swings. Elles sont tristes, et magnifiques.
Ce qui prouve à mon sens que Smith a réussi une nouvelle fois son pari: il voulait un disque virevoltant, en marge de la discographie du groupe. C'est ce qu'est Wild Mood Swings, rien de plus, rien de moins.
Mon but n'est pas de vous prouver que ce dernier est le meilleur album du groupe (j'aurais du mal), mais simplement de vous redonner envie de le réécouter. Peut être y verrez vous alors les mêmes qualités que moi.
Dabord, et sans vouloir faire le comparatif entre The Top et Wild Mood Swings, il faut quand même constater que le premier a le tort d'avoir relativement "mal vieilli". Smith avoue lui-même que cet album est un échec relatif, notamment à cause du fait qu'il employait pour la première fois des samples, et qu'il connaissait peu ces machines alors tout à fait nouvelles.
Et s'il y a bien une chose qu'on ne peut amputer à Wild Mood Swings, c'est son côté "intemporel". Parce qu'il est très acoustique, que les sons de clavier employés sont d'une grande sobriété, Wild Mood Swings, 10 ans après sa sortie, n'a pas vieilli d'un pouce.
Chacun reconnait aussi la grande diversité de l'album, qui, bien que résolument pop-rock, touche également à de nouvelles sonorités, assez hispanisantes, et surtout inédites en presque 20 ans de carrière. Ce ne rien de moins, à mon sens, qu'une petite révolution ! Quels sont les groupes qui, si longtemps après leur débuts, savent se remettre en question ?
Alors soit, les corbeaux haïront (mais peuvent-ils aimer autre chose que la géniale trilogie des eighties ou encore le magnifique Disintegration ?), parce que la mélancolie a peu de place ici. Et encore ! 7 titres "tristes" sur 14, ce n'est pas rien !
Soit ce Wild Mood Swings est (trop?) surprenant. Mais laissons nous aller à la découverte d'un groupe en plein renouveau.
The Head On The Door avait laissé sur le carreau pas mal de fans de la première période, par son virage pop, mais sans aucun doute aussi de par son changement de batteur. On ne peut pas dire que Williams et Tolhurst étaient de la même école !
Ici encore, le batteur change et une nouvelle "période" naît. Et Cooper est un bon batteur. Un très bon batteur même. En dépit de ce qu'on peut dire sur lui, il est même certainement meilleur que Williams, car beaucoup plus varié (il suffit de voir tous les registres sur lesquels il joue).
C'est d'ailleurs en grande partie lui qui insuffle cette énergie indéniable, cette vitalité à l'ensemble du disque; une vitalité inespérée pour un groupe qui a plus de 15 ans de carrière.
Reste (et ce n'est pas rien) la qualité des mélodies. En fait ce sont probablement les titres pop qui ont de quoi déconcerter. Parce qu'en ce qui concerne "Want" et "Trap" par exemple, je les trouve admirablement construits. Et surtout, encore une fois, énergiques.
Les autres titres mélancoliques ("This Is a Lie", "Jupiter Crash", "Numb" et autres "Treasure" ou "Bare") brillent de par la beauté sobre de la guitare acoustique, jamais utilisée de cette manière auparavant. La basse de Gallup y est souvent très inspirée et a un son superbe.
Quant à "The 13th" et "Gone!", qui se démarquent par la présence prononcée de cuivres, ils sont entêtants, et franchement amusants.
Les titres pop, tiennent plus, justement, de l'amusement que d'autre chose. "Strange Attraction", Mint Car", "Round&Round&Round", "Return" amuseront donc, par leur côté complètement décomplexé, et surtout purement joyeux, ou exaspéreront, au choix.
J'engage les réticents persistants à jeter également une oreille aux faces B de Wild Mood Swings. Elles sont tristes, et magnifiques.
Ce qui prouve à mon sens que Smith a réussi une nouvelle fois son pari: il voulait un disque virevoltant, en marge de la discographie du groupe. C'est ce qu'est Wild Mood Swings, rien de plus, rien de moins.
Très bon 16/20
Posté le 24 septembre 2008 à 18 h 01 |
Après l'excellent Wish, le guitariste Porl Thompson et le batteur Boris Williams ont quitté The Cure. Qu'à cela ne tienne, le premier est remplacé par un roadie qui officiait déjà aux claviers, Perry Bamonte, et le second par plusieurs batteurs au gré des morceaux de Wild Mood Swing, dont Mark Price (ex-All About Eve) et, surtout, Jason Cooper. Simon Gallup, pour la première fois, joue de la basse presque comme s'il n'était pas là. Robert Smith se concentre sur la guitare acoustique, et on ne le sent pas vraiment (à quelques exceptions près) habité par ce qu'il chante.
Exit les guitares héritées du shoegaze de Wish. Seule bonne idée : l'utilisation de cordes, pour la première fois dans l'histoire du groupe. On se souvient d'ailleurs que Robert Smith avait en tête un album solo avec guitare folk et cordes, on n'en est ici pas très loin...
Avec Wild Mood Swings, Robert Smith semble souhaiter explorer des territoires vierges sur la cartographie de The Cure. Le problème, c'est qu'il le fait en dilettante, sans trop y croire, et le résultat ne peut donc être autre que décevant.
L'album commence pourtant d'assez belle manière avec les trois premiers morceaux. "Want" et "Club America" (un peu moins bon, mais accompagné d'un sitar électrique) sont des morceaux rock qui rappellent un peu Wish. Du bon Cure, ni plus ni moins.
"This Is A Lie" est une belle ballade acoustique, sans batterie, avec guitare sèche, cordes et nappe de synthé.
On trouve d'autres jolies ballades acoustiques mélancoliques et légères (mais avec batterie) sur l'album, au risque de lasser : le fragile et grâcieux "Jupiter Crash" ; "Numb", qui commence par des notes de sitar, et avec la seule ligne de basse curesque de l'album, mais une tentative d'envolée lyrique aux violons, assez kitsch, discrédite un peu le morceau ; "Treasure", quand même un peu soporiphique ; "Bare", plus réussi, où le morceau prend à un moment une tournure magique, et avec une jolie ligne de guitare acoustique, un piano minimaliste.
Deux morceaux sont clairement dans la lignée de "Inbetween Days" et "Just Like Heaven" mais en moins bien : "Mint Car" et "Return".
Le reste est parfaitement dispensable, et même superflu, deservant l'album plutôt que l'inverse. "The 13th", où The Cure se déguisent en mariachis, plus ridicule qu'étrange, sonne comme une tentative ratée de refaire un "The Caterpillar". "Strange Attraction" est absolument insupportable dans le genre pop mielleuse et dansante sans guitare dont Madonna ne voudrait même pas comme face B. Le swing de "Gone!" ne fonctionne pas et est même un peu agaçant.
"Trap" est sans doute le meilleur morceau de l'album. Il possède une densité dont manquent cruellement les autres titres. C'est le seul morceau de Wild Mood Swings (avec "Club America") où le groupe est en configuration deux guitares électriques-basse-batterie, avec un son donc plus dur, plus rock.
Au final, Wild Mood Swing est assez incohérent et, surtout, plutôt raté. Un album avec très peu de synthés mais aussi très peu de guitares (surtout életcriques). Le groupe (et surtout son leader, puisque ça s'apparente quasiment à un album solo) aurait dû soit se contenter de faire ce qu'il sait faire - mais bien -, soit s'impliquer davantage (et mieux) dans la volonté d'aller de l'avant. Il ne suffit pas de mettre bout à bout une guitare espagnole, une trompette et des percussions pour créer un morceau intéressant et atypique. S'il ya quelques titres indignes de The Cure sur l'album, il n'y a en revanche aucun morceau vraiment excellent. Ajoutons que Wild Mood Swing est assez mal produit. Au mieux ça sonne impersonnel, au pire, FM.
Exit les guitares héritées du shoegaze de Wish. Seule bonne idée : l'utilisation de cordes, pour la première fois dans l'histoire du groupe. On se souvient d'ailleurs que Robert Smith avait en tête un album solo avec guitare folk et cordes, on n'en est ici pas très loin...
Avec Wild Mood Swings, Robert Smith semble souhaiter explorer des territoires vierges sur la cartographie de The Cure. Le problème, c'est qu'il le fait en dilettante, sans trop y croire, et le résultat ne peut donc être autre que décevant.
L'album commence pourtant d'assez belle manière avec les trois premiers morceaux. "Want" et "Club America" (un peu moins bon, mais accompagné d'un sitar électrique) sont des morceaux rock qui rappellent un peu Wish. Du bon Cure, ni plus ni moins.
"This Is A Lie" est une belle ballade acoustique, sans batterie, avec guitare sèche, cordes et nappe de synthé.
On trouve d'autres jolies ballades acoustiques mélancoliques et légères (mais avec batterie) sur l'album, au risque de lasser : le fragile et grâcieux "Jupiter Crash" ; "Numb", qui commence par des notes de sitar, et avec la seule ligne de basse curesque de l'album, mais une tentative d'envolée lyrique aux violons, assez kitsch, discrédite un peu le morceau ; "Treasure", quand même un peu soporiphique ; "Bare", plus réussi, où le morceau prend à un moment une tournure magique, et avec une jolie ligne de guitare acoustique, un piano minimaliste.
Deux morceaux sont clairement dans la lignée de "Inbetween Days" et "Just Like Heaven" mais en moins bien : "Mint Car" et "Return".
Le reste est parfaitement dispensable, et même superflu, deservant l'album plutôt que l'inverse. "The 13th", où The Cure se déguisent en mariachis, plus ridicule qu'étrange, sonne comme une tentative ratée de refaire un "The Caterpillar". "Strange Attraction" est absolument insupportable dans le genre pop mielleuse et dansante sans guitare dont Madonna ne voudrait même pas comme face B. Le swing de "Gone!" ne fonctionne pas et est même un peu agaçant.
"Trap" est sans doute le meilleur morceau de l'album. Il possède une densité dont manquent cruellement les autres titres. C'est le seul morceau de Wild Mood Swings (avec "Club America") où le groupe est en configuration deux guitares électriques-basse-batterie, avec un son donc plus dur, plus rock.
Au final, Wild Mood Swing est assez incohérent et, surtout, plutôt raté. Un album avec très peu de synthés mais aussi très peu de guitares (surtout életcriques). Le groupe (et surtout son leader, puisque ça s'apparente quasiment à un album solo) aurait dû soit se contenter de faire ce qu'il sait faire - mais bien -, soit s'impliquer davantage (et mieux) dans la volonté d'aller de l'avant. Il ne suffit pas de mettre bout à bout une guitare espagnole, une trompette et des percussions pour créer un morceau intéressant et atypique. S'il ya quelques titres indignes de The Cure sur l'album, il n'y a en revanche aucun morceau vraiment excellent. Ajoutons que Wild Mood Swing est assez mal produit. Au mieux ça sonne impersonnel, au pire, FM.
Correct 12/20
Posté le 23 novembre 2009 à 15 h 18 |
Bon, pour ne pas risquer ma vie ici j'ai revêtu casque et armure. Je suis donc paré pour vous livrer ma vision de Wild Mood Swings.
Quand ce disque est paru, ce fut pour moi une grande vague de fraîcheur à mes oreilles, un grand bonheur. Non Cure n'est pas monolithique. Ce groupe a toujours développé deux approches bien différentes dans ses compositions : la face dark romantique que visiblement beaucoup préfèrent, et puis la face pop rock fraîche, sautillante, swing et rock'n roll que j'aime tout autant que l'autre. Indéniablement WMS fait partie des livraisons punchy du combo au sein desquelles Robert Smith excelle.
Japanese Whispers, The Top et Kiss Me Kiss Me Kiss Me en étaient déjà.
Alors pourquoi bouder l'écoute des quatorze pépites ici présentes ? The Cure ne devaient-il composer que des Pornography, Faith et Seventeen Seconds ad vitam eternam ? Non bien sûr, et c'est tant mieux car sinon nous n'aurions jamais entendu cette voix si magique s'exprimer dans ces registres aériens, si près du ciel et des étoiles. Ne vous en déplaise, Robert aime à se promener quand il remise ses boites de Lexo à la cave.
Quand ce disque est paru, ce fut pour moi une grande vague de fraîcheur à mes oreilles, un grand bonheur. Non Cure n'est pas monolithique. Ce groupe a toujours développé deux approches bien différentes dans ses compositions : la face dark romantique que visiblement beaucoup préfèrent, et puis la face pop rock fraîche, sautillante, swing et rock'n roll que j'aime tout autant que l'autre. Indéniablement WMS fait partie des livraisons punchy du combo au sein desquelles Robert Smith excelle.
Japanese Whispers, The Top et Kiss Me Kiss Me Kiss Me en étaient déjà.
Alors pourquoi bouder l'écoute des quatorze pépites ici présentes ? The Cure ne devaient-il composer que des Pornography, Faith et Seventeen Seconds ad vitam eternam ? Non bien sûr, et c'est tant mieux car sinon nous n'aurions jamais entendu cette voix si magique s'exprimer dans ces registres aériens, si près du ciel et des étoiles. Ne vous en déplaise, Robert aime à se promener quand il remise ses boites de Lexo à la cave.
Parfait 17/20
Posté le 20 janvier 2014 à 01 h 40 |
Wild Mood Swings, que dire ? Je me rappelle de cette époque dans l'attente d'un nouvel opus de ce groupe déjà mythique. Wish tournait encore dans les platines et le souvenir du Wish Tour sans cesse ravivé par la vidéo Cure Show dont la bande VHS s'usait autant que celle du Cure Orange dans nos vieux magnétoscopes. Oui, la VHS était encore reine à cette époque.
Bref, à la vue de cette pochette jaune pétard avec ce jouet métal pourfendu, je me dis yes ! On va pouvoir se renvoyer une bonne rasade de Robert et compagnie. Seulement la compagnie avait pris un coup dans l'aile... Exit les Porl Thompson et Boris Williams. Ça met déjà un doute, quand on sait que ces deux membres étaient devenus des figures tout aussi importantes et charismatiques que notre vieux combo Smith/Gallup. Ce carré magique était le symbole d'un groupe unifié et stabilisé produisant de très bons voire de monumentaux albums depuis 1985. C'est donc naturellement que j'en attendais beaucoup de ce nouvel album malgré ce changement de line up pas très engageant bien que Roger O'Donnell soit le synonyme du retour d'une tête connue mais bon.
L'album comme déjà dit et je vais le redire, commence par un titre ravageur. "Want" nous lance dans l'univers "Curesque" comme je l'aime. C'est puissant, entêtant et éprouvant. Ensuite, ben...
Cet album n'arrive pas à décoller. La faute à quoi ? Je cherche encore parfois. Il y a pourtant de bonnes chansons comme "Trap", titre énergique qui n'est non sans nous rappeler la bonne époque entre le single "Never Enough" et l'album Wish. Par contre en terme de titre énergique, "Club America" sonnant bien en live, prend des allures étranges sur ce disque. Tonalité contre nature prise par Robert Smith et ce refrain pompier le tout finalisé par une production sans relief, fini d'achever toutes les bonnes intentions de ce titre que même Gallup, ne parvient pas à sauver malgré sa ligne de basse enlevée. Dommage, le passage Wah Wah rappelle de bonnes choses.
Nous avons quelques titres intéressant comme "Treasure", "Numb" et "Jupiter Crash", rien de spécialement transcendant mais on sait où l'on se trouve. Quelque part entre les chutes de sessions de Wish et Disintegration. C'est agréable à écouter, ça cadre comme une suite naturelle à ces deux albums. Toujours dans le registre lacrymal il y a "This is a Lie" qui est à mon goût raté. Ça manque cruellement de profondeur à mes oreilles. Je me souviens qu'en live je m'étais fortement ennuyé sur ce titre (pour rester poli). Pour terminer avec la thématique "sortons les mouchoirs", "Bare" conclu bien le disque avec cette complainte interminable qui est sans rappeler "The Same Deep Water As You" (pour le côté interminable, nous sommes d'accord heing).
Là où cet album pêche en fait, c'est le trop grand nombre de chansons pop. Non pas que je suis hermétique, non, j'ai adoré et adorerai toujours les "Just Like Heaven", "Why Can't I Be You", "The Walk", "Close To Me" et consort. Mais dans cet album, il y en a deux qui sont particulièrement nullissimes et qui, du coup, vous font détester au premier abord d'autres titres pop de cet opus. Alors qu'avec le recul, ce sont plutôt de bonnes chansons sautillantes comme Cure sait les faire ("Strange Attraction", "Mint Car", "Return").
Mais non, il a fallu que Robert incorpore deux chansons de trop qui donnent cette impression que cet album est trop long, manquant de cohérence, de force. Je veux parler de "The 13th" et "Gone !"... D'ailleurs Robert ne s'y trompe pas, ces titres n'ont été à ma connaissance, jamais joués en concert... Alors pourquoi nous infliger ça sur un album ? Ces deux titres le desserve totalement. "The 13th", incursion "Mariachique" complètement ridicule et "Gone !" un essai "jazzeux" foireux non transformé.
Ces titres auraient dû être des passes temps juste pour rigoler, se détendre et le cas échéant remplir les faces B. Même "Round & Round & Round" réussi le tour de force de passer pour un single potentiel à côté de ces deux indigestes ovnis alors que ce dernier, ne pouvait qu'espérer au mieux, et c'est cadeau, figurer sur l'album.
Vous l'aurez compris, Wild Mood Swings interroge. Il y avait du potentiel, mais la matière mal exploitée (doublé d'un choix de titres pour figurer sur la galette plutôt discutable), un Jason Cooper qui en apparence semble plus technique que Boris Williams mais qui finalement n'a pas vraiment de personnalité/signature sonore (plus le turn over de divers batteurs lors des sessions d'enregistrement qui ne fait que renforcer ce côté sans caractère de la batterie), l'absence de la patte Porl Thompson et une production aussi excitante qu'un épisode de Derrick saison 1 ont eu raison de cet album.
Mais faites en tout de même l'expérience et, jouez Wild Mood Swings sans "The 13th" et "Gone !". La transformation est radicale, ce n'est plus le même disque. Il semble déjà plus cohérent, les chansons pop deviennent moins envahissantes voire même deviennent des récréations bienvenues.
Sans ces deux titres ce disque aurait pu recevoir la note de 12 "correct". Mais comme il a été construit avec ces deux horreurs, je lui donne 10 "moyen".
Bref, à la vue de cette pochette jaune pétard avec ce jouet métal pourfendu, je me dis yes ! On va pouvoir se renvoyer une bonne rasade de Robert et compagnie. Seulement la compagnie avait pris un coup dans l'aile... Exit les Porl Thompson et Boris Williams. Ça met déjà un doute, quand on sait que ces deux membres étaient devenus des figures tout aussi importantes et charismatiques que notre vieux combo Smith/Gallup. Ce carré magique était le symbole d'un groupe unifié et stabilisé produisant de très bons voire de monumentaux albums depuis 1985. C'est donc naturellement que j'en attendais beaucoup de ce nouvel album malgré ce changement de line up pas très engageant bien que Roger O'Donnell soit le synonyme du retour d'une tête connue mais bon.
L'album comme déjà dit et je vais le redire, commence par un titre ravageur. "Want" nous lance dans l'univers "Curesque" comme je l'aime. C'est puissant, entêtant et éprouvant. Ensuite, ben...
Cet album n'arrive pas à décoller. La faute à quoi ? Je cherche encore parfois. Il y a pourtant de bonnes chansons comme "Trap", titre énergique qui n'est non sans nous rappeler la bonne époque entre le single "Never Enough" et l'album Wish. Par contre en terme de titre énergique, "Club America" sonnant bien en live, prend des allures étranges sur ce disque. Tonalité contre nature prise par Robert Smith et ce refrain pompier le tout finalisé par une production sans relief, fini d'achever toutes les bonnes intentions de ce titre que même Gallup, ne parvient pas à sauver malgré sa ligne de basse enlevée. Dommage, le passage Wah Wah rappelle de bonnes choses.
Nous avons quelques titres intéressant comme "Treasure", "Numb" et "Jupiter Crash", rien de spécialement transcendant mais on sait où l'on se trouve. Quelque part entre les chutes de sessions de Wish et Disintegration. C'est agréable à écouter, ça cadre comme une suite naturelle à ces deux albums. Toujours dans le registre lacrymal il y a "This is a Lie" qui est à mon goût raté. Ça manque cruellement de profondeur à mes oreilles. Je me souviens qu'en live je m'étais fortement ennuyé sur ce titre (pour rester poli). Pour terminer avec la thématique "sortons les mouchoirs", "Bare" conclu bien le disque avec cette complainte interminable qui est sans rappeler "The Same Deep Water As You" (pour le côté interminable, nous sommes d'accord heing).
Là où cet album pêche en fait, c'est le trop grand nombre de chansons pop. Non pas que je suis hermétique, non, j'ai adoré et adorerai toujours les "Just Like Heaven", "Why Can't I Be You", "The Walk", "Close To Me" et consort. Mais dans cet album, il y en a deux qui sont particulièrement nullissimes et qui, du coup, vous font détester au premier abord d'autres titres pop de cet opus. Alors qu'avec le recul, ce sont plutôt de bonnes chansons sautillantes comme Cure sait les faire ("Strange Attraction", "Mint Car", "Return").
Mais non, il a fallu que Robert incorpore deux chansons de trop qui donnent cette impression que cet album est trop long, manquant de cohérence, de force. Je veux parler de "The 13th" et "Gone !"... D'ailleurs Robert ne s'y trompe pas, ces titres n'ont été à ma connaissance, jamais joués en concert... Alors pourquoi nous infliger ça sur un album ? Ces deux titres le desserve totalement. "The 13th", incursion "Mariachique" complètement ridicule et "Gone !" un essai "jazzeux" foireux non transformé.
Ces titres auraient dû être des passes temps juste pour rigoler, se détendre et le cas échéant remplir les faces B. Même "Round & Round & Round" réussi le tour de force de passer pour un single potentiel à côté de ces deux indigestes ovnis alors que ce dernier, ne pouvait qu'espérer au mieux, et c'est cadeau, figurer sur l'album.
Vous l'aurez compris, Wild Mood Swings interroge. Il y avait du potentiel, mais la matière mal exploitée (doublé d'un choix de titres pour figurer sur la galette plutôt discutable), un Jason Cooper qui en apparence semble plus technique que Boris Williams mais qui finalement n'a pas vraiment de personnalité/signature sonore (plus le turn over de divers batteurs lors des sessions d'enregistrement qui ne fait que renforcer ce côté sans caractère de la batterie), l'absence de la patte Porl Thompson et une production aussi excitante qu'un épisode de Derrick saison 1 ont eu raison de cet album.
Mais faites en tout de même l'expérience et, jouez Wild Mood Swings sans "The 13th" et "Gone !". La transformation est radicale, ce n'est plus le même disque. Il semble déjà plus cohérent, les chansons pop deviennent moins envahissantes voire même deviennent des récréations bienvenues.
Sans ces deux titres ce disque aurait pu recevoir la note de 12 "correct". Mais comme il a été construit avec ces deux horreurs, je lui donne 10 "moyen".
Moyen 10/20
Posté le 02 décembre 2015 à 20 h 33 |
Vingt ans après, peut-être est-ce un bon moment pour revisiter Wild Mood Swings, cet album dans l'ensemble boudé du public et des aficionados de The Cure, et pour s'interroger sur son relatif insuccès (sauf erreur cet album s'est vendu de par le monde à plus d'un million d'exemplaires, ce qui reste confortable).
A sa sortie, cet album laissait, après une première écoute, une impression largement décevante, après les friandises pop de "Wish" et le must qu'avait représenté "Disintegration": après un premier titre puissant ("Want"), un second titre encourageant ("Club America"), on en arrive tout à coup, après cette accroche prometteuse, à des titres dégageant une impression de mornitude, d'ennui, voire de réchauffé, le tout aggravé par un son cheap et le manque de cohérence de l'ensemble. Bref, un album promis à l'oubli rapide... En apparence. Diantre, The Cure était-il atteint de ce syndrôme qui conduisit tant d'artistes auteurs d'une révolution du son à leurs débuts, à sombrer dans la musique de supermarché ? On avait connu ça avec Kate Bush, entre autres, et cet exemple était en soi assez inquiétant.
Mais je pense aujourd'hui que Wild Mood Swings, album déroutant, plutôt difficile d'accès, et non dépourvu de certains défauts également, mérite précisément que l'on ne s'arrête pas à cette première écoute. Car à y bien regarder, à l'exception de deux ou trois titres plus faibles que les autres (à mon avis, "This Is A Lie" et surtout "Round and Round and Round", sans intérêt, auraient pu rester dans les chutes de l'album), Wild Mood Swings brille (à mon goût) par l'originalité et la diversité des morceaux qui le compose, la complexité et la beauté de leur architecture, la qualité de leur interprétation. Il me semble que peu d'artistes auraient pu créer un disque aussi original et d'une telle qualité musicale.
Outre "Want", morceau phare de l'album, et "Club America", déjà cités, l'album alterne ballades mélancoliques aux mélodies belles et élégantes ("Jupiter Crash", "Numb", Treasure", "Bare"), pop déjantée ("Mint Car", "Gone!"), fulgurance rock ("Trap") et l'inclassable "The 13th". Cette diversité apparemment incohérente (qui explique sans doute le titre de l'album) décontenance au premier abord; mais tous ces morceaux ne laissent pas indifférents. L'ensemble est malheureusement desservi par une production mal inspirée, car la principale faiblesse de Wild Mood Swings, outre la présence des quelques morceaux discutables évoqués plus haut, est un son plutôt bas de gamme, qui occulte les qualités du disque, alors qu'elles auraient au contraire mérité d'être mises en valeur. "Bloodflowers" ne reproduira heureusement pas cette erreur.
Cela n'empêche pas que, vingt ans après, il m'arrive de remettre Wild Mood Swings dans mon lecteur, alors qu'il y a tant de disques que je n'ai écouté qu'une fois pour les oublier (sans compter ceux dont je n'ai jamais fini l'écoute). C'est à mon avis le critère d'un bon disque. Je crois simplement que ce disque ne répondait pas aux attentes de son époque et n'a pas vraiment trouvé son public, sans doute demandeur d'une musique plus directement accessible.
A sa sortie, cet album laissait, après une première écoute, une impression largement décevante, après les friandises pop de "Wish" et le must qu'avait représenté "Disintegration": après un premier titre puissant ("Want"), un second titre encourageant ("Club America"), on en arrive tout à coup, après cette accroche prometteuse, à des titres dégageant une impression de mornitude, d'ennui, voire de réchauffé, le tout aggravé par un son cheap et le manque de cohérence de l'ensemble. Bref, un album promis à l'oubli rapide... En apparence. Diantre, The Cure était-il atteint de ce syndrôme qui conduisit tant d'artistes auteurs d'une révolution du son à leurs débuts, à sombrer dans la musique de supermarché ? On avait connu ça avec Kate Bush, entre autres, et cet exemple était en soi assez inquiétant.
Mais je pense aujourd'hui que Wild Mood Swings, album déroutant, plutôt difficile d'accès, et non dépourvu de certains défauts également, mérite précisément que l'on ne s'arrête pas à cette première écoute. Car à y bien regarder, à l'exception de deux ou trois titres plus faibles que les autres (à mon avis, "This Is A Lie" et surtout "Round and Round and Round", sans intérêt, auraient pu rester dans les chutes de l'album), Wild Mood Swings brille (à mon goût) par l'originalité et la diversité des morceaux qui le compose, la complexité et la beauté de leur architecture, la qualité de leur interprétation. Il me semble que peu d'artistes auraient pu créer un disque aussi original et d'une telle qualité musicale.
Outre "Want", morceau phare de l'album, et "Club America", déjà cités, l'album alterne ballades mélancoliques aux mélodies belles et élégantes ("Jupiter Crash", "Numb", Treasure", "Bare"), pop déjantée ("Mint Car", "Gone!"), fulgurance rock ("Trap") et l'inclassable "The 13th". Cette diversité apparemment incohérente (qui explique sans doute le titre de l'album) décontenance au premier abord; mais tous ces morceaux ne laissent pas indifférents. L'ensemble est malheureusement desservi par une production mal inspirée, car la principale faiblesse de Wild Mood Swings, outre la présence des quelques morceaux discutables évoqués plus haut, est un son plutôt bas de gamme, qui occulte les qualités du disque, alors qu'elles auraient au contraire mérité d'être mises en valeur. "Bloodflowers" ne reproduira heureusement pas cette erreur.
Cela n'empêche pas que, vingt ans après, il m'arrive de remettre Wild Mood Swings dans mon lecteur, alors qu'il y a tant de disques que je n'ai écouté qu'une fois pour les oublier (sans compter ceux dont je n'ai jamais fini l'écoute). C'est à mon avis le critère d'un bon disque. Je crois simplement que ce disque ne répondait pas aux attentes de son époque et n'a pas vraiment trouvé son public, sans doute demandeur d'une musique plus directement accessible.
Sympa 14/20
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