Esmerine

Découverts en farfouillant sur le label Constellation, cette espèce de mélange ente post-rock et musique de chambre a rapidement retenu mon attention.

La chance étant de mon côté, il se trouve que le groupe passe au Point Ephémère les jours suivants ladite découverte. Occasion rêvée de voir ce que ça vaut sur scène.

Ca commence par du beau et calme, avec un "The Space In Between" faisant la part belle aux piano et violoncelle, et comme souvent, quand ces 2 instruments s'accordent, ça fait mouche.

Les choses deviennent plus "sérieuses" dès le deuxième morceau, où la section rythmique, le vibraphone et une trompette font leur apparition. Une guitare électrique s'invite même sur "19/14" dans un crescendo rappelant que Constellation, c'est bien le label de Godspeed You! Black Emporor. Pour autant, Esmerine garde sa propre identité, déjà par l'utilisation d'un vibraphone, et plus généralement d'instruments en majorité acoustiques (violoncelles, contrebasse, trompette de poche, instruments à cordes maison), ensuite par ses influences, tantôt orientales ("Barn Board Fire"), tantôt latines, tantôt occidentales ("La Lucha Es Una Sola"). On pourrait s'y perdre. La force du groupe est justement d'arriver à proposer un ensemble à la fois nuancé et cohérent tout au long du concert, car côté musiciens, c'est du haut niveau à tous les étages.

Pour qui était venu chercher du post-rock classique à grandes envolées bruyantes, c'est manqué, mais le résultat n'en est pas moins captivant. Déjà parce que contrairement aux clichés du genre, même dans les passages plus calmes ("My Mamma Pinned A Rose On Me"), la musique d'Esmerine reste harmonieuse, évite les fameux et surtout inutiles "drones". Ensuite, elle se permet beaucoup plus de libertés, évite le format systématique de la montée en puissance vers le final explosif. On se laisse transporter à travers les continents, les paysages. Et on atterrit tout tranquillement avec le magnifique "Lullaby For Nola".

Une heure vite passée. Et qu'on demande à revivre au plus vite.