Mark Gardener
Paris [Nouveau Casino] - mercredi 11 octobre 2006 |
On aurait dit des retrouvailles entre vieux amis.
Voilà quelques gars assis au comptoir buvant du vin sous la lumière des lustres du Nouveau Casino, papotant en écoutant du jazz avant l'arrivée de celui qui semble avoir démarré une seconde vie. Un concert donné presque en catimini, comme ça, tant le public se fait restreint et discret. C'est que Mark Gardener est un type qu'on a failli oublier. Alors il est curieux de voir si sa carrière solo conserve encore quelques magies anciennes.
On pose sa bière sur les anciennes tables industrielles recyclées en art-déco, on avance timidement vers la scène, sans mal car personne n'ose occuper le premier rang, puis on découvre cet homme, la quarantaine avançant, les cheveux dégarnis, vêtu d'une chemise noire des plus classiques qui s'installe et saisit une guitare sèche. Est-ce possible qu'il s'agisse du même ? Ce jeune angelot de Ride, qui il y a près de quinze ans avait enflammé l'Angleterre avec son groupe miraculeux ?
Mais Mark Gardener vit sa musique autrement aujourd'hui. Plus intimistes et personnelles, ses chansons délivrent un charme certain. Accompagné de quelques musiciens pour la tournée, dont une violoniste, Mark Gardener chante chaudement. Tour à tour délicates ou plus enjouées, les petites ritournelles cachent une poésie calculée. C'est subtil mais la pop de ce type qu'on croyait fini, prouve que le goût pour l'accrochage mélodique ne s'est pas perdu en route. Plus innocentes et charmeuses que par le passé, les chansons s'enchaînent, sans pour autant tomber dans la facilité. Pour peu qu'on lise entre les lignes de guitares qui s'entremêlent, les chants qui se font écho, et la qualité de l'écriture, on découvre pas mal de douceur sous ce papier cadeau d'engouement pop.
Aujourd'hui le garçon trop vite monté vers le succès promis et trop vite redescendu est devenu apaisé. Il poursuit sa route parce que c'est ce que la musique lui commande de faire. Evidemment il n'est plus de son temps, et il a sans doute fini de rêver comme au début, perdu qu'il était dans les volutes de fumées, mais il lui reste un chose : l'amour pour la musique. Alors il la cultive, la travaille et poursuit sa propre interprétation des choses, empreintes de délicatesse et d'éclat. Dans un cercle restreint il peut encore communiquer quelque chose.
Dire qu'il y a quelques années, il était raillé, coupable d'appartenir à un mouvement considéré comme futile, décrié pour son chant et son jeu de guitare de jeune premier, puis négligé pour ne pas avoir tenu le coup suffisamment. Cela ne se voit pas. Car il détenait, lui et ses collègues de Ride, une vraie force. Un sixième sens qui les faisait toucher la grâce de plus près que les autres. Et peut-être que de ce contact, il a gardé quelques éclaboussures qui lui servent encore.
Mais c'est pour le plaisir maintenant. Uniquement pour le plaisir. Comme lorsqu'il troque sa guitare sèche pour une électrique et qu'il se lance pour un instru des plus tonitruant qui rappelle les bonnes heures de son ancien groupe. Et on voit juste puisque le voilà, lui et ses musiciens, se lançant dans l'interprétation de quelques anciens morceaux. Pendant quelques instants la magie revient. Elle est là, bien vibrante, secouée par les fébrilisations de guitares, enveloppée dans ce chant si doux et si éthérée et contenue dans ces mélodies inégalables et touchées par le céleste.
Ça n'a duré certes que le temps de trois chansons, dont une pour conclure le rappel, mais ça valait le coup. Acclamé par des 'mercis' lancés par le public, Mark Gardener répond par un 'avec plaisir'.
Car c'est de ça qu'il s'agit ce soir. Juste pour le plaisir. Le plaisir des vieux souvenirs, qui, eux, sont éternels.
Il fallait s'attendre à prendre tous un coup de vieux. Ride, c'était y a plus de quinze ans déjà. Mais il n'empêche qu'avec son album solo, le bon vieux Mark Gardener poursuit son bonhomme de chemin dans le monde de la pop tranquille...
Voilà quelques gars assis au comptoir buvant du vin sous la lumière des lustres du Nouveau Casino, papotant en écoutant du jazz avant l'arrivée de celui qui semble avoir démarré une seconde vie. Un concert donné presque en catimini, comme ça, tant le public se fait restreint et discret. C'est que Mark Gardener est un type qu'on a failli oublier. Alors il est curieux de voir si sa carrière solo conserve encore quelques magies anciennes.
On pose sa bière sur les anciennes tables industrielles recyclées en art-déco, on avance timidement vers la scène, sans mal car personne n'ose occuper le premier rang, puis on découvre cet homme, la quarantaine avançant, les cheveux dégarnis, vêtu d'une chemise noire des plus classiques qui s'installe et saisit une guitare sèche. Est-ce possible qu'il s'agisse du même ? Ce jeune angelot de Ride, qui il y a près de quinze ans avait enflammé l'Angleterre avec son groupe miraculeux ?
Mais Mark Gardener vit sa musique autrement aujourd'hui. Plus intimistes et personnelles, ses chansons délivrent un charme certain. Accompagné de quelques musiciens pour la tournée, dont une violoniste, Mark Gardener chante chaudement. Tour à tour délicates ou plus enjouées, les petites ritournelles cachent une poésie calculée. C'est subtil mais la pop de ce type qu'on croyait fini, prouve que le goût pour l'accrochage mélodique ne s'est pas perdu en route. Plus innocentes et charmeuses que par le passé, les chansons s'enchaînent, sans pour autant tomber dans la facilité. Pour peu qu'on lise entre les lignes de guitares qui s'entremêlent, les chants qui se font écho, et la qualité de l'écriture, on découvre pas mal de douceur sous ce papier cadeau d'engouement pop.
Aujourd'hui le garçon trop vite monté vers le succès promis et trop vite redescendu est devenu apaisé. Il poursuit sa route parce que c'est ce que la musique lui commande de faire. Evidemment il n'est plus de son temps, et il a sans doute fini de rêver comme au début, perdu qu'il était dans les volutes de fumées, mais il lui reste un chose : l'amour pour la musique. Alors il la cultive, la travaille et poursuit sa propre interprétation des choses, empreintes de délicatesse et d'éclat. Dans un cercle restreint il peut encore communiquer quelque chose.
Dire qu'il y a quelques années, il était raillé, coupable d'appartenir à un mouvement considéré comme futile, décrié pour son chant et son jeu de guitare de jeune premier, puis négligé pour ne pas avoir tenu le coup suffisamment. Cela ne se voit pas. Car il détenait, lui et ses collègues de Ride, une vraie force. Un sixième sens qui les faisait toucher la grâce de plus près que les autres. Et peut-être que de ce contact, il a gardé quelques éclaboussures qui lui servent encore.
Mais c'est pour le plaisir maintenant. Uniquement pour le plaisir. Comme lorsqu'il troque sa guitare sèche pour une électrique et qu'il se lance pour un instru des plus tonitruant qui rappelle les bonnes heures de son ancien groupe. Et on voit juste puisque le voilà, lui et ses musiciens, se lançant dans l'interprétation de quelques anciens morceaux. Pendant quelques instants la magie revient. Elle est là, bien vibrante, secouée par les fébrilisations de guitares, enveloppée dans ce chant si doux et si éthérée et contenue dans ces mélodies inégalables et touchées par le céleste.
Ça n'a duré certes que le temps de trois chansons, dont une pour conclure le rappel, mais ça valait le coup. Acclamé par des 'mercis' lancés par le public, Mark Gardener répond par un 'avec plaisir'.
Car c'est de ça qu'il s'agit ce soir. Juste pour le plaisir. Le plaisir des vieux souvenirs, qui, eux, sont éternels.
Il fallait s'attendre à prendre tous un coup de vieux. Ride, c'était y a plus de quinze ans déjà. Mais il n'empêche qu'avec son album solo, le bon vieux Mark Gardener poursuit son bonhomme de chemin dans le monde de la pop tranquille...
Parfait 17/20 | par Vic |
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