David Bowie
The Mercury Tapes |
Label :
Parlophone |
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Dans une de ses chansons, le fils de Louis Chédid disait, je cite, la vie est une machine à fric. Avec ce qu'on voit, je pense que la mort, c'est pire. Et oui, c'est un fait avéré, les morts rapportent. Niveau sortie de disques j'entends, bien sur, pour le reste, c'est chacun qui voit.
Dalida, Elvis, Michael Jackson, Claude François, Jeff Buckley, Johnny et évidemment Bowie, toutes les sorties post-mortem ont le cul bien calé entre deux chaises, entre intérêt musical parfois discutable, et intérêt purement financier.
Joe Dassin aurait-il accepté l'album en duo avec Hélène Segara , ou MJ que Will I Am massacre "The Girl Is Mine" ? Les trop nombreux lives de Nirvana méritaient-ils une édition en vinyle ? Voire même une sortie tout court ? Bref, il faut toujours être méfiant sur ce genre de sorties.
David Bowie, mort il y a maintenant plus de quatre ans, n'échappe pas à la règle. Entre l'attrape-couillon hors de prix (pour n'en citer qu'un, le micro coffret pour les 50ans de Space Oddity, regroupant photos, affiche et 2 7'', soit 4 titres, ou pour être honnête 2 titres différents en 2 versions) et les lives fantastiques (pour n'en citer que deux : Welcome To The Blackout, enregistré à Londres en 78, et le Live Nassau ,enregistré deux ans plus tôt, enfin sorti en version indépendante, lui qui n'était disponible que dans la version deluxe de Station to Station en 2010. Concert que j'ai longtemps cru enregistré dans les Bahamas. Alors que non, c'est le Nassau Coliseum, à 30 bornes de New York. Ça doit être pour ça qu'il n'y pas de steeldrums dans ce concert.
Donc vu tout ce qui sort depuis 4 ans, et c'est pas fini, on a vite fait de passer à côté d'un truc intéressant. Et c'est le cas de ces Mercury Demos.
Et pourtant, de prime abord, on pourrait facilement ranger ça dans la catégorie attrape-couillon hors de prix citée plus haut. Un coffret avec divers copie de documents d'archives, présenté comme une boite de bandes magnétiques sortie du grenier poussiéreux, et un disque, 10 titres. 70 boules. Les bootlegs de Nirvana ont peut-être un son foireux, mais la plupart sont fourgués à moins de 15 balles. Et quand tu lis Demos dans le titre, tu te dis que justement, le son foireux n'est jamais loin.
Je ne vais pas vous faire un paragraphe touffu et détaillé sur David Bowie en 1969. Vous trouverez plein de bouquins qui vous diront tout, et plus encore. On va juste se faire une petite mise en contexte, histoire de savoir où on va. Ou plutôt, où on en est. Suite à sa rencontre avec Hermione Farthingale (la fameuse "Letter to Hermione", c'est pour elle) en janvier 68, le couple bobo avant l'heure s'adjoint les services de leur ami John Hutchinson (aussi appelé Hutch, aucun lien) et forment Feathers, groupe acoustique de son état.
Début 69, double rupture. Avec Hermione d'abord, puis avec Deram, le label des débuts. Calvin Mark Lee, directeur artistique de Mercury, demande à Bowie d'enregistrer des titres pour les transmettre à son boss. Hutch et Bowie s'enferment dans un appart londonien, au printemps 69 et enregistre, sur un petit magnéto mono, quelques morceaux, histoire de se trouver un label. Selon la légende, ce serait donc ces enregistrements qui constituent The Mercury Demos.
Tu voulais de l'authentique, qui te fasses ressentir l'atmosphère de l'appart, comme si tu y étais ? Tout est fait pour. Pratiquement pas de coupes, le petit message à Bob (Reno, boss de Mercury de l'époque), s'excusant pour la piètre qualité en introduction, les petits intermèdes, ça donne une belle impression d'intimité, surtout le fait d'avoir la session en entier, et pas juste les pistes découpées, ce qui aurait été facile... Et déjà fait, cette version de "Space Oddity" ouvrait le coffret Sound & Vision. Mais là on est dans le contexte, on entend ces deux babloches tout donner, parce que bon, y'a quand même un enjeu, c'est pas juste on s'enregistre comme ça.
Le petit Stylophone sur "Space Oddity", l'insert "Hey Jude" sur "Janine" (les Beatles l'ont sorti l'année précédente), tous ces petits détails qui rendent l'enregistrement très attachant.
les contre voix de Hutch font merveille sur "Ching-A-Ling", les versions nues (deux guitares, le stylophone parfois, et les voix). Le disque contient deux reprises, "Love Song" de Lesley Duncan (titre popularisé par Elton John) et "Life is a Circus", de Roger Bunn, mais sinon on y retrouve quasiment tout ce qui fera le futur album qui sortira à la fin de cette même année, communément appelé Space Oddity.
On a donc là les prémices d'un album. C'est pas inintéressant, bien au contraire, comme je le disais c'est vraiment un disque attachant, tu sens le mec qui veut convaincre (spoil : ça va marcher), et les versions sont déjà très abouties, pas vraiment différentes de celles qu'on entendra plus tard, une belle façon de marquer les cinquante ans de l'album. Et oui, déjà.
Bon, par contre, payer 70 boules pour ça... Un weekend détente à la Fistinière vous coûtera moins cher.
Dalida, Elvis, Michael Jackson, Claude François, Jeff Buckley, Johnny et évidemment Bowie, toutes les sorties post-mortem ont le cul bien calé entre deux chaises, entre intérêt musical parfois discutable, et intérêt purement financier.
Joe Dassin aurait-il accepté l'album en duo avec Hélène Segara , ou MJ que Will I Am massacre "The Girl Is Mine" ? Les trop nombreux lives de Nirvana méritaient-ils une édition en vinyle ? Voire même une sortie tout court ? Bref, il faut toujours être méfiant sur ce genre de sorties.
David Bowie, mort il y a maintenant plus de quatre ans, n'échappe pas à la règle. Entre l'attrape-couillon hors de prix (pour n'en citer qu'un, le micro coffret pour les 50ans de Space Oddity, regroupant photos, affiche et 2 7'', soit 4 titres, ou pour être honnête 2 titres différents en 2 versions) et les lives fantastiques (pour n'en citer que deux : Welcome To The Blackout, enregistré à Londres en 78, et le Live Nassau ,enregistré deux ans plus tôt, enfin sorti en version indépendante, lui qui n'était disponible que dans la version deluxe de Station to Station en 2010. Concert que j'ai longtemps cru enregistré dans les Bahamas. Alors que non, c'est le Nassau Coliseum, à 30 bornes de New York. Ça doit être pour ça qu'il n'y pas de steeldrums dans ce concert.
Donc vu tout ce qui sort depuis 4 ans, et c'est pas fini, on a vite fait de passer à côté d'un truc intéressant. Et c'est le cas de ces Mercury Demos.
Et pourtant, de prime abord, on pourrait facilement ranger ça dans la catégorie attrape-couillon hors de prix citée plus haut. Un coffret avec divers copie de documents d'archives, présenté comme une boite de bandes magnétiques sortie du grenier poussiéreux, et un disque, 10 titres. 70 boules. Les bootlegs de Nirvana ont peut-être un son foireux, mais la plupart sont fourgués à moins de 15 balles. Et quand tu lis Demos dans le titre, tu te dis que justement, le son foireux n'est jamais loin.
Je ne vais pas vous faire un paragraphe touffu et détaillé sur David Bowie en 1969. Vous trouverez plein de bouquins qui vous diront tout, et plus encore. On va juste se faire une petite mise en contexte, histoire de savoir où on va. Ou plutôt, où on en est. Suite à sa rencontre avec Hermione Farthingale (la fameuse "Letter to Hermione", c'est pour elle) en janvier 68, le couple bobo avant l'heure s'adjoint les services de leur ami John Hutchinson (aussi appelé Hutch, aucun lien) et forment Feathers, groupe acoustique de son état.
Début 69, double rupture. Avec Hermione d'abord, puis avec Deram, le label des débuts. Calvin Mark Lee, directeur artistique de Mercury, demande à Bowie d'enregistrer des titres pour les transmettre à son boss. Hutch et Bowie s'enferment dans un appart londonien, au printemps 69 et enregistre, sur un petit magnéto mono, quelques morceaux, histoire de se trouver un label. Selon la légende, ce serait donc ces enregistrements qui constituent The Mercury Demos.
Tu voulais de l'authentique, qui te fasses ressentir l'atmosphère de l'appart, comme si tu y étais ? Tout est fait pour. Pratiquement pas de coupes, le petit message à Bob (Reno, boss de Mercury de l'époque), s'excusant pour la piètre qualité en introduction, les petits intermèdes, ça donne une belle impression d'intimité, surtout le fait d'avoir la session en entier, et pas juste les pistes découpées, ce qui aurait été facile... Et déjà fait, cette version de "Space Oddity" ouvrait le coffret Sound & Vision. Mais là on est dans le contexte, on entend ces deux babloches tout donner, parce que bon, y'a quand même un enjeu, c'est pas juste on s'enregistre comme ça.
Le petit Stylophone sur "Space Oddity", l'insert "Hey Jude" sur "Janine" (les Beatles l'ont sorti l'année précédente), tous ces petits détails qui rendent l'enregistrement très attachant.
les contre voix de Hutch font merveille sur "Ching-A-Ling", les versions nues (deux guitares, le stylophone parfois, et les voix). Le disque contient deux reprises, "Love Song" de Lesley Duncan (titre popularisé par Elton John) et "Life is a Circus", de Roger Bunn, mais sinon on y retrouve quasiment tout ce qui fera le futur album qui sortira à la fin de cette même année, communément appelé Space Oddity.
On a donc là les prémices d'un album. C'est pas inintéressant, bien au contraire, comme je le disais c'est vraiment un disque attachant, tu sens le mec qui veut convaincre (spoil : ça va marcher), et les versions sont déjà très abouties, pas vraiment différentes de celles qu'on entendra plus tard, une belle façon de marquer les cinquante ans de l'album. Et oui, déjà.
Bon, par contre, payer 70 boules pour ça... Un weekend détente à la Fistinière vous coûtera moins cher.
Bon 15/20 | par X_Lok |
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