David Bowie

The Man Who Sold The World

The Man Who Sold The World

 Label :     RCA 
 Sortie :    1970 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Après avoir un temps pensé abandonner sa carrière suite aux mauvaises ventes de son précédent album éponyme (qui ne se vendra qu'après l'alunissage d'Armstrong et Aldrin et ne sera intitulé Space Oddity qu'en 72), David Bowie se dit qu'il y en a marre de se la jouer Kinks du pauvre. Un p'tit succès mettrait du beurre dans les épinards et financerait toutes ces jolies robes dont il rêve la nuit. Et qu'est-ce qui plait ces derniers mois ? Cream, Led Zep, les Who, les Yardbirds, Black Sabbath.

Il est grand temps de durcir le ton.
Le pas encore Ziggy refait appel au producteur Tony Visconti (quelle bonne idée !) et engage deux Mick, le bassiste Woodmansey et le guitariste Ronson. Soit les deux tiers des futurs Spiders From Mars.
Au programme: du sauvage !
Aidé par cette Dream Team, Bowie nous concocte son album le plus heavy, gorgé de riffs bien lourds. "The Width Of A Circle", "Black Country Rock" et "She Shook Me Cold" (rien qu'à ce dernier titre, on devine l'influence...) tentent de reproduire plus ou moins efficacement les différentes facettes du Dirigeable de Plomb, celui des "Communication Breakdown", "Black Mountain Side" et autres "Rock And Roll"... Manque de bol, en ce début des 70's le Zeppelin était hors de portée des missiles. "After All" montre la passion que nourrit notre travesti préféré pour l'Iguane de Detroit en pompant "We Will Fall". L'excellent "All The Madmen" et "Saviour Machine" montrent tout le talent de l'araignée blonde pour tisser des riffs gluants (ah ah, elle était facile celle-là), de même que "The Supermen", où -comme d'habitude- les paroles de Bowie battent des records de niaiserie. Rien à dire sur "The Man Who Sold The World ", si ce n'est qu'elle est géniale et largement supérieure ici à la pourtant splendide reprise de Nirvana. Mais le titre peut-être le plus intéressant est "Running Gun Blues" car il annonce la prochaine étape de la carrière de Bowie, la période glam des trois merveilles absolues Hunky Dory, Ziggy Stardust, et Aladdin Sane.

Bref, un bon disque atypique dans la carrière de Bowie, pas encore un chef-d'oeuvre mais certainement son premier album important.


Bon   15/20
par Thinwhitejs


 Moyenne 16.00/20 

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Posté le 13 avril 2009 à 22 h 52

Hey Ziggy ! Merde tu n'existes pas encore... Dis-moi, ça fait quoi d'avoir encore tout à prouver ? Ce n'est pas que tu sois difficile à capter, mec, mais tu m'as l'air d'être un drôle de hippie. Jeune Bowie, que se passe-t-il ? Ton compte en banque saigne-t-il pour que tu cries ainsi ? Monsieur Bowie ne tiens pas compte de mon accoutrement, je suis ouvert d'esprit. Oui oui oui.

"The Width Of A Circle", tu passes huit minutes à me dessiner un cercle, d'un point à un autre la courbe se recoupe, certes. Monsieur Bowie, tu la joues heavy. Tu fais bouillir les membres de mon organisme, sûrement le feu de ta rythmique, merci au guitariste en passant. Je suis déjà perdu, tu t'appelles Bowie c'est ça ?

Tu me rends fou. Recommence, recommence donc ! Fou, on l'est un peu tous, non ? Tu bidouilles le son sur tous ces madmen, tu coupes pour raconter ton histoire, insères une voix d'enfant et fais repartir la guitare électrique de plus belle, merde quoi ! Ton effet ringard de synthé et la flûte qui passait par là... OUVRE LE CHIEN. ZANE ZANE ZANE. OUVRE (ce putain) de CHIEN.

Bowie, tu flirtes entre la démesure et le mauvais goût. Non, entre folie et génie il n'y a qu'un pas, tu le sais, n'est-ce pas ?

Tu me murmures du bout des lèvres : "Some say the view is crazy But you may adopt another point of view". Oui oui oui, je t'imagine jouant le mime dans un costume moulant puis t'écroulant sur ton lit, la robe fendue et la perruque qui redescend. Tu as choqué trop de monde, tu jettes ton dévolu sur les masses et un jeu de cartes qui se répand par terre, comme tant de possibilités. Calmos, calm down, "After all".

Bowie, mon petit, c'est pour toi que je fais cette chronique d'outre monde tu sais. Ces gens qui ne t'ont pas compris à l'époque ne savaient pas apprécier ton humour. Faut dire que tu n'y vas pas de main morte, ils t'auraient énervé tu leur aurais chanté quelque chose comme :

"I slash them cold, I kill them dead
I broke the gooks, I cracked their heads
I'll bomb them out from under the beds
But now I've got the running gun blues"

Oui, tu es jeune, dynamique, hyperactif. Tu fais du heavy metal, on l'oubliera, tu fais du black country agressif, de la folk protubérante progressive avec des cordes intempestives et des choeurs qui nous transportent dans un théâtre de l'absurde excessif. Les hippies t'ont traumatisé ? Tu chantes en t'éreintant la gorge, comme si c'était la fin du monde. Ce riff mélancolique de "Saviour Machine" qui ne cesse de me troubler. Ca groove la psyché d'un déluré, t'en mets partout. De l'orchestration, du pathos... tout ça parce que tu crains la schyzophrénie. Ton album sonne tellement comme un Bowie avant l'heure. Oui oui oui.

Bowie tu nous perds, je t'y retrouve bien là. Un pastiche de Led Zeppelin, le Black Sabbath d'une âme avertie, avec qui viens-tu encore de coucher dans ton lit ? "She Shook Me Cold", l'ébat se transforme en un jam sous les draps, je suis sûr que tu fais ça sous un poster de Jimi Hendrix. Y a un truc qui tourne pas rond chez toi, c'est sale, les chaussettes traînent. Ton blues cradingue, voilà ce qui l'excitait.

Ironie. Tu vends le monde avant de l'avoir eu. Tu n'y as jamais cru. Le morceau que reprendra l'autre blond, tu le fais grincer toi et pour bien faire tu performes en Pierrot. Tu remplis tout de doute, tu nous entraînes dans ton délire. Ces morceaux c'est tout toi.

Et tu sais quoi ? Jusqu'au bout je te suis.
Parfait   17/20







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