David Bowie
Low |
Label :
RCA |
||||
Dès la pochette de cet album, tirée du très moyen "L'homme qui venait d'ailleurs" (David Bowie y joue le rôle d'un extra-terrestre), on sent que cet album va nous emmener très loin.
Après les affreux Diamond Dogs et Young Americans, et l'excellent Station To Station (qui n'a pas du tout plu aux producteurs de Bowie parce qu'absolument pas grand public), le sieur Bowie en remet une couche avec ce Low, premier volet de ce qu'on appellera (à tort) la trilogie berlinoise, en collaboration avec Brian Eno. Suivront le très bon Heroes et l'inégal Lodger.
En réalité, seul Heroes sera véritablement enregistré en Allemagne, mais rentrons dans le vif du sujet.
Levé de rideau :
Low s'ouvre sur l'excellent "Speed Of Life", titre purement instrumental mais très accessible, puis se décline en deux parties bien distinctes.
Acte 1 :
La première partie se compose de 5 comètes de rock expérimental très déstructurées, parfois assez froid ("What In The World", "Sound And Vision" et "Always Crash In The Same Car"), parfois plus chaleureux ("Breaking Glass" et "Be My Wife"). Mais curieusement, l'ensemble apparaît cependant comme assez "dansant".
Ces 5 morceaux sont tous de petits bijoux, où la guitare aiguë mais saturée tranche sur des nappes de synthés new wave et des lignes de basse ronflantes et dansantes. C'est la partie la plus abordable de l'album.
Entracte :
Profitez en pour vous passer un coup de flotte sur la gueule, histoire d'être parfaitement réveillé et réceptif pour la suite.
Acte 2 :
La seconde partie comporte donc également 5 morceaux, tous instrumentaux.
Si le premier d'entre eux, "A New Career In A New Town", reste assez accessible car de la même veine que le tout premier titre de l'album "Speed Of Life", les 4 derniers, eux, vous amènent à vous demander si vous êtes bien toujours en train d'écouter le même album. A partir de "Warszawa" et jusqu'à "Subterraneans (en passant par "Art Decade" et "Weeping Wall"), c'est le trip le plus complet. La guitare, la basse et la batterie, si présentes en première partie, se sont faites bouffées par les synthés et autres instruments électroniques, qui ont accouché de morceaux très lents et glacials. Mais ils sont beaux ces morceaux, et c'est ça qui compte au final.
Fermeture de rideau ?
Hum... C'est tellement bon, et de surcroît tellement court (un peu plus de 37 minutes), qu'on remettrait bien ça une seconde fois...
Considéré comme un des deux chefs-d'œuvre de Bowie (Outside constituant l'autre), Low ne rencontrera bien évidemment pas le succès commercial escompté.
Il sera reconnu et apprécié bien plus tard, comme ça l'a été pour le Berlin de Lou Reed.
Album expérimental et avant-gardiste (nous sommes en 1977, ne l'oublions pas), certains adoreront et d'autres n'adhéreront pas du tout, mais dans tous les cas cet album restera une pierre à l'édifice de la musique expérimentale.
A écouter absolument.
Après les affreux Diamond Dogs et Young Americans, et l'excellent Station To Station (qui n'a pas du tout plu aux producteurs de Bowie parce qu'absolument pas grand public), le sieur Bowie en remet une couche avec ce Low, premier volet de ce qu'on appellera (à tort) la trilogie berlinoise, en collaboration avec Brian Eno. Suivront le très bon Heroes et l'inégal Lodger.
En réalité, seul Heroes sera véritablement enregistré en Allemagne, mais rentrons dans le vif du sujet.
Levé de rideau :
Low s'ouvre sur l'excellent "Speed Of Life", titre purement instrumental mais très accessible, puis se décline en deux parties bien distinctes.
Acte 1 :
La première partie se compose de 5 comètes de rock expérimental très déstructurées, parfois assez froid ("What In The World", "Sound And Vision" et "Always Crash In The Same Car"), parfois plus chaleureux ("Breaking Glass" et "Be My Wife"). Mais curieusement, l'ensemble apparaît cependant comme assez "dansant".
Ces 5 morceaux sont tous de petits bijoux, où la guitare aiguë mais saturée tranche sur des nappes de synthés new wave et des lignes de basse ronflantes et dansantes. C'est la partie la plus abordable de l'album.
Entracte :
Profitez en pour vous passer un coup de flotte sur la gueule, histoire d'être parfaitement réveillé et réceptif pour la suite.
Acte 2 :
La seconde partie comporte donc également 5 morceaux, tous instrumentaux.
Si le premier d'entre eux, "A New Career In A New Town", reste assez accessible car de la même veine que le tout premier titre de l'album "Speed Of Life", les 4 derniers, eux, vous amènent à vous demander si vous êtes bien toujours en train d'écouter le même album. A partir de "Warszawa" et jusqu'à "Subterraneans (en passant par "Art Decade" et "Weeping Wall"), c'est le trip le plus complet. La guitare, la basse et la batterie, si présentes en première partie, se sont faites bouffées par les synthés et autres instruments électroniques, qui ont accouché de morceaux très lents et glacials. Mais ils sont beaux ces morceaux, et c'est ça qui compte au final.
Fermeture de rideau ?
Hum... C'est tellement bon, et de surcroît tellement court (un peu plus de 37 minutes), qu'on remettrait bien ça une seconde fois...
Considéré comme un des deux chefs-d'œuvre de Bowie (Outside constituant l'autre), Low ne rencontrera bien évidemment pas le succès commercial escompté.
Il sera reconnu et apprécié bien plus tard, comme ça l'a été pour le Berlin de Lou Reed.
Album expérimental et avant-gardiste (nous sommes en 1977, ne l'oublions pas), certains adoreront et d'autres n'adhéreront pas du tout, mais dans tous les cas cet album restera une pierre à l'édifice de la musique expérimentale.
A écouter absolument.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Bonofab |
Posté le 11 mai 2006 à 01 h 26 |
Avec Low, Bowie réalise le chef-d'oeuvre auquel on ne s'attendait pas vraiment. Après l'excellent Station to Station dont la qualité instrumentale et vocale renouait avec l'âge d'or du glam, l'artiste s'engouffre dans la brèche allemande la plus avant-gardiste, histoire de bouleverser et le rock et son style. Rien que ça!
Une fois n'est pas coutume, Bowie commence par un instrumental, genre qu'on retrouve sur près de la moitié de l'album avec autant d'audace que de bonheur. Le très animé "Speed of life" détonne par ses accords implacables de batterie, et constitue une chouette synthèse entre le funky le plus chaleureux et une veine plus froide à la Kraftwerk.
Les morceaux chantés ne déçoivent pas avec la voix toujours aussi excellente de Bowie, qui se mêle aux nappes de sons torturés par les audaces de son nouveau compère, Brian Eno. C'est ainsi qu'il enchaîne des compositions assez dansantes, telles la bien connue "Sound And Vision" (avec Iggy Pop parmi les chœurs !), ou "Be My Wife" dans un style qui rappellerait presque certains morceaux de songwriter de Hunky Dory avec son intro au piano et sa mélodie impeccable.
Et pourtant...Pourtant, après ces morceaux dignes du génie de Bowie, le morceau de bravoure se dévoile enfin. Suite magique d'instrumentaux, parfois accompagnés d'une voix aux accents incantatoires, et leurs froides harmonies réchauffées par le souffle grandiose des arrangements signés Eno/Bowie. "A New Career In A New Town" fait embarquer dans un univers minimaliste, dépouillé même, mais où la moindre note trouve sa place dans les battements continus de la basse. Une traversée de mers inconnues qui se poursuit dans le très beau "Warszawa", quoique peu facile d'accès, dense, lent, mais qui laisse découvrir au final une légèreté teintée d'une atmosphère japonisante (qu'on retrouve d'ailleurs dans "Moss Garden" sur "Heroes"). Les morceaux les plus déconcertants s'enchaînent, jusqu'au final sublime, "Subterraneans", peut-être un des plus grands morceaux de Bowie avec son côté feutré, et puis ce saxophone langoureux, aux notes à l'agonie, aux échos sensuels...
Comment arriver à obtenir un son aussi sensible et épuré à partir de machines peu aptes à dégager autant d'émotions? Voilà au final la réponse géniale de Bowie, qui renouvelle au passage ce genre si complexe qu'est le rock : en s'appropriant des moyens techniques haut de gamme tout en évitant l'exercice de style. Car c'est une véritable invitation au voyage que constitue Low, dans un univers musical plein de formes et de couleurs, témoin d'une époque incendiée par le punk, et qui bientôt basculera dans une new-wave peu ou prou plaisante mais qui doit tant à cet album.
Avec Ziggy Stardust, l'autre chef-d'oeuvre de David Bowie, à écouter par tout amateur digne de ce nom, de rock, d'electro, ou de musique en général. Une ode anti-commerciale, complètement géniale !
Une fois n'est pas coutume, Bowie commence par un instrumental, genre qu'on retrouve sur près de la moitié de l'album avec autant d'audace que de bonheur. Le très animé "Speed of life" détonne par ses accords implacables de batterie, et constitue une chouette synthèse entre le funky le plus chaleureux et une veine plus froide à la Kraftwerk.
Les morceaux chantés ne déçoivent pas avec la voix toujours aussi excellente de Bowie, qui se mêle aux nappes de sons torturés par les audaces de son nouveau compère, Brian Eno. C'est ainsi qu'il enchaîne des compositions assez dansantes, telles la bien connue "Sound And Vision" (avec Iggy Pop parmi les chœurs !), ou "Be My Wife" dans un style qui rappellerait presque certains morceaux de songwriter de Hunky Dory avec son intro au piano et sa mélodie impeccable.
Et pourtant...Pourtant, après ces morceaux dignes du génie de Bowie, le morceau de bravoure se dévoile enfin. Suite magique d'instrumentaux, parfois accompagnés d'une voix aux accents incantatoires, et leurs froides harmonies réchauffées par le souffle grandiose des arrangements signés Eno/Bowie. "A New Career In A New Town" fait embarquer dans un univers minimaliste, dépouillé même, mais où la moindre note trouve sa place dans les battements continus de la basse. Une traversée de mers inconnues qui se poursuit dans le très beau "Warszawa", quoique peu facile d'accès, dense, lent, mais qui laisse découvrir au final une légèreté teintée d'une atmosphère japonisante (qu'on retrouve d'ailleurs dans "Moss Garden" sur "Heroes"). Les morceaux les plus déconcertants s'enchaînent, jusqu'au final sublime, "Subterraneans", peut-être un des plus grands morceaux de Bowie avec son côté feutré, et puis ce saxophone langoureux, aux notes à l'agonie, aux échos sensuels...
Comment arriver à obtenir un son aussi sensible et épuré à partir de machines peu aptes à dégager autant d'émotions? Voilà au final la réponse géniale de Bowie, qui renouvelle au passage ce genre si complexe qu'est le rock : en s'appropriant des moyens techniques haut de gamme tout en évitant l'exercice de style. Car c'est une véritable invitation au voyage que constitue Low, dans un univers musical plein de formes et de couleurs, témoin d'une époque incendiée par le punk, et qui bientôt basculera dans une new-wave peu ou prou plaisante mais qui doit tant à cet album.
Avec Ziggy Stardust, l'autre chef-d'oeuvre de David Bowie, à écouter par tout amateur digne de ce nom, de rock, d'electro, ou de musique en général. Une ode anti-commerciale, complètement géniale !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 13 février 2007 à 14 h 57 |
Berlin 1977.
Low.
Low n'est pas un album, Low est escalator que l'on utilise non pas pour monter mais pour descendre. Un toboggan qui nous plonge du rock science fiction à la pop mécanique désarticulée.
Low est une atmosphère qui s'égrène en plusieurs motifs, en ambiances froides, lourdes et oniriques, en espaces sonores inquiétants.
Low est un bloc, un monstre, un monument légèrement stalinien auquel on a du mal à s'attaquer mais que l'on ne lache plus, aimanté à cette puissance créatrice.
'J'ai voulu exprimer par de la musique ce que j'étais incapable de dire avec des mots'. Je préférerais ne pas savoir quel était exactement le contenu de ces mots. Pour continuer à leur donner ma propre signification...
Low.
Low n'est pas un album, Low est escalator que l'on utilise non pas pour monter mais pour descendre. Un toboggan qui nous plonge du rock science fiction à la pop mécanique désarticulée.
Low est une atmosphère qui s'égrène en plusieurs motifs, en ambiances froides, lourdes et oniriques, en espaces sonores inquiétants.
Low est un bloc, un monstre, un monument légèrement stalinien auquel on a du mal à s'attaquer mais que l'on ne lache plus, aimanté à cette puissance créatrice.
'J'ai voulu exprimer par de la musique ce que j'étais incapable de dire avec des mots'. Je préférerais ne pas savoir quel était exactement le contenu de ces mots. Pour continuer à leur donner ma propre signification...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 16 août 2007 à 21 h 23 |
Autant le dire tout de suite, je trouve cet album très surestimé. J'adore les albums de Bowie du début des années 70, qui sont tous des chefs-d'œuvre intemporels, mais cette fameuse 'trilogie berlinoise', dont Low constituerait l'apogée, me laisse de marbre.
Low n'est pas un mauvais album, mais il est bien loin d'égaler Hunky Dory ou Ziggy Stardust. Il annonce ce que Bowie fera de pire dans les années 80.
L'album se divise en deux parties. La première est constituée de funk blanc, genre que je ne prise que très peu. "Be My Wife" est tout de même un bon morceau. La seconde se compose de morceaux plus froids et avant-gardistes, voire futuristes, où le synthé domine. On retiendra notamment "Warszawa", dont le nom sera repris (sous la forme Warsaw) par la première mouture de Joy Division.
Ajoutons que plusieurs morceaux sont des instrumentaux, même si ce n'est pas bien grave car Bowie n'est pas au sommet de son art sur le plan vocal...
Certes, cet album est très influent. Il serait à l'origine du Seventeen Seconds de The Cure (avec Nick Drake), même si je ne vois pas bien le rapport... Plus généralement, Low constitue la genèse de la new-wave et de la cold-wave du début des années 80. Là encore, Bowie avait donc quelques années d'avance. Cependant, ce n'est pas parce qu'un album est influent que c'est forcément un chef-d'œuvre.
Low n'est pas un mauvais album, mais il est bien loin d'égaler Hunky Dory ou Ziggy Stardust. Il annonce ce que Bowie fera de pire dans les années 80.
L'album se divise en deux parties. La première est constituée de funk blanc, genre que je ne prise que très peu. "Be My Wife" est tout de même un bon morceau. La seconde se compose de morceaux plus froids et avant-gardistes, voire futuristes, où le synthé domine. On retiendra notamment "Warszawa", dont le nom sera repris (sous la forme Warsaw) par la première mouture de Joy Division.
Ajoutons que plusieurs morceaux sont des instrumentaux, même si ce n'est pas bien grave car Bowie n'est pas au sommet de son art sur le plan vocal...
Certes, cet album est très influent. Il serait à l'origine du Seventeen Seconds de The Cure (avec Nick Drake), même si je ne vois pas bien le rapport... Plus généralement, Low constitue la genèse de la new-wave et de la cold-wave du début des années 80. Là encore, Bowie avait donc quelques années d'avance. Cependant, ce n'est pas parce qu'un album est influent que c'est forcément un chef-d'œuvre.
Correct 12/20
Posté le 15 décembre 2009 à 11 h 29 |
Low: redescente vers quelquechose de plus élémentaire, voire élémental (qui participe de la nature des éléments, des forces naturelles, selon le dictionnaire) chez David Bowie.
Je ne suis pas un grand connaisseur de David Bowie mais c'est ce qui ressort à la fois de la forte impression que m'a faite ce disque et des divers commentaires que j'ai glanés lorsque je suis parti à sa découverte.
De façon grossière, on pourrait y voir deux faces distinctes en terme de rythme séparées par le fantastique "A New Career In A New Town" qui commence tout doux et est dopé par l'arrivée d'un harmonica. En effet, en termes de rythmes, les six premiers morceaux plutôt sont courts, pêchus, tout en gimmicks et pleins d'électricité tandis que les quatre dernières pistes sont jouées sur un tempo nettement rallongé, des couleurs plus sombres et une pulsation plus électronique, dûe à l'influence "krautrock" de l'époque et du lieu (Berlin, mid-70s). Mais...
Mais cet album si disparate en surface, est incroyablement homogène en profondeur. Je suppose que la contribution de Brian Eno y est pour beaucoup dans le sens où ses travaux solo (je recommande le génial Another Green World chroniqué ici-même de main de maître par Sirius) lui ont permis d'apporter sa science de la combinaison d'éléments d'atmosphère et d'approche pop là où Bowie apporte son entrain et sa touche de folie. Ainsi le psaume "Warszawa" évolue dans les mêmes sphères que le groovy "Breaking Glass" ou le festif "Be my wife": un certain enjouement au coeur de la plus noire frayeur ou la frayeur de tout perdre derrière l'enjouement le plus sincère...
Ainsi, au bout de plusieurs écoutes, la descente rythmique passe de plus en plus inaperçue pour laisser place à la puissance de certaines paroles ("You're such a wonderful person / But you got problems / I'll never touch you !" sur un riff et une rythmique trop cool !) , l'oppression installée par la mise en boucle de certains sons électroniques bien sales (le monolithe "Weeping Wall"), l'auto-dérision du décalé "Always Crashing In The Same Car" et son gimmick nostalgique, l'humour gris de l'ambigu "Sound and Vision": chaque morceau révèle son unicité et la vitesse à laquelle défile l'album en fait un véritable bloc "élémental" à mes yeux, non deux faces d'une même montagne. Bien sûr, il faudrait nuancer mon propos par le fait que j'ai acquis "Low" en CD et non en vinyl avec deux objets distincts.
Pour la petite histoire, je tiens à remercier MrNovember: sans son quiz Facebook "Quelle période de Bowie es-tu ?", je n'aurais jamais mis la main sur ce disque, qui correspondait plus ou moins à ce que je recherchais musicalement l'hiver dernier et que je n'aurais probablement pas trouvé sans ce coup de pouce du hasard...
Je ne suis pas un grand connaisseur de David Bowie mais c'est ce qui ressort à la fois de la forte impression que m'a faite ce disque et des divers commentaires que j'ai glanés lorsque je suis parti à sa découverte.
De façon grossière, on pourrait y voir deux faces distinctes en terme de rythme séparées par le fantastique "A New Career In A New Town" qui commence tout doux et est dopé par l'arrivée d'un harmonica. En effet, en termes de rythmes, les six premiers morceaux plutôt sont courts, pêchus, tout en gimmicks et pleins d'électricité tandis que les quatre dernières pistes sont jouées sur un tempo nettement rallongé, des couleurs plus sombres et une pulsation plus électronique, dûe à l'influence "krautrock" de l'époque et du lieu (Berlin, mid-70s). Mais...
Mais cet album si disparate en surface, est incroyablement homogène en profondeur. Je suppose que la contribution de Brian Eno y est pour beaucoup dans le sens où ses travaux solo (je recommande le génial Another Green World chroniqué ici-même de main de maître par Sirius) lui ont permis d'apporter sa science de la combinaison d'éléments d'atmosphère et d'approche pop là où Bowie apporte son entrain et sa touche de folie. Ainsi le psaume "Warszawa" évolue dans les mêmes sphères que le groovy "Breaking Glass" ou le festif "Be my wife": un certain enjouement au coeur de la plus noire frayeur ou la frayeur de tout perdre derrière l'enjouement le plus sincère...
Ainsi, au bout de plusieurs écoutes, la descente rythmique passe de plus en plus inaperçue pour laisser place à la puissance de certaines paroles ("You're such a wonderful person / But you got problems / I'll never touch you !" sur un riff et une rythmique trop cool !) , l'oppression installée par la mise en boucle de certains sons électroniques bien sales (le monolithe "Weeping Wall"), l'auto-dérision du décalé "Always Crashing In The Same Car" et son gimmick nostalgique, l'humour gris de l'ambigu "Sound and Vision": chaque morceau révèle son unicité et la vitesse à laquelle défile l'album en fait un véritable bloc "élémental" à mes yeux, non deux faces d'une même montagne. Bien sûr, il faudrait nuancer mon propos par le fait que j'ai acquis "Low" en CD et non en vinyl avec deux objets distincts.
Pour la petite histoire, je tiens à remercier MrNovember: sans son quiz Facebook "Quelle période de Bowie es-tu ?", je n'aurais jamais mis la main sur ce disque, qui correspondait plus ou moins à ce que je recherchais musicalement l'hiver dernier et que je n'aurais probablement pas trouvé sans ce coup de pouce du hasard...
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