David Bowie
The Next Day |
Label :
Columbia |
||||
Voulions-nous vraiment un nouvel album de David Bowie ? Voulions-nous vraiment écouter quelque chose de nouveau de la part de celui qui ne cessa de créer, même dans ses heures les moins glorieuses ? Au fond, les auditeurs de Bowie avaient tous un peu peur, à des degrés différents, du poids réel et symbolique que pouvait apporter ce nouvel album à une oeuvre déjà constituée et semblant pour nous tous figée à jamais. Surtout que The Next Day fait allègrement référence au passé, dans la symbolique encore une fois (la pochette) comme dans ces sons dont Bowie n'aura jamais réussi à se dépêtrer, ce son et ces rythmes, si caractéristiques du bonhomme, naviguant entre la pop et le blues.
Aux vues de tous les signes et symboles que Bowie met à disposition dans ce disque, la question qu'il faut peut-être se poser est : cet album, ne le voulait-il pas plus que nous ?
Le principal problème de Bowie est l'héritage qu'il a lui même créé (symbolique encore, et musical, que ce soit la multitude des albums mythiques enregistrés ou les personnes et groupes découverts, poussés, produits, encouragés, enfantés, adoubés...). Créant de toute pièce sa légende, Bowie, à l'annonce d'un nouvel album, se retrouve alors avec le poids d'une montagne sur le dos (qui se serait trouvée peut-être trop lourde à porter si l'album avait été annoncé plusieurs mois à l'avance). Mais l'art du détournement qu'il maîtrise encore si bien lui permet de continuer à créer et de surprendre tout en modelant ce passé. La surprise est bien ce qui caractérise The Next Day. La surprise d'entendre cette voix si envoûtante ; la surprise d'entendre une musique anachronique qui ne ressemble strictement à rien de ce qui se fait dans les années 2010 ; et la surprise d'être ému. Dans nos têtes, des ponts sont alors bâtis entre The Next Day et les deux extrémités de sa très longue discographie ; de Ziggy Stardust (avec cette partie batterie à la fin de "You Feel so Lonely You Could Die") à Reality (la pop de "How Does The Grass Grow" par exemple) en passant et en insistant bien évidemment sur Heroes et la Trilogie Berlinoise. Cette pochette, ces titres, cet incessant va et vient, cette navigation temporelle entre un glorieux passé et le jour d'après, ont le principal effet de nous confronter à des exercices de styles dont nous sommes, finalement, peu habitués. Quelle gloire passée peut se targuer d'envoyer un disque de cette qualité sans crier gare après dix ans d'absence? Peu, sans aucun doute. Par son contexte de création, par sa place dans l'histoire de la musique et de l'évolution de celle-ci, The Next Day devient alors une sorte d'objet hybride, non pas d'un artiste re-visitant simplement son passé mais bel et bien mais d'une personne ayant un désir de création le dépassant. Ça en est d'autant plus émouvant.
Aux vues de tous les signes et symboles que Bowie met à disposition dans ce disque, la question qu'il faut peut-être se poser est : cet album, ne le voulait-il pas plus que nous ?
Le principal problème de Bowie est l'héritage qu'il a lui même créé (symbolique encore, et musical, que ce soit la multitude des albums mythiques enregistrés ou les personnes et groupes découverts, poussés, produits, encouragés, enfantés, adoubés...). Créant de toute pièce sa légende, Bowie, à l'annonce d'un nouvel album, se retrouve alors avec le poids d'une montagne sur le dos (qui se serait trouvée peut-être trop lourde à porter si l'album avait été annoncé plusieurs mois à l'avance). Mais l'art du détournement qu'il maîtrise encore si bien lui permet de continuer à créer et de surprendre tout en modelant ce passé. La surprise est bien ce qui caractérise The Next Day. La surprise d'entendre cette voix si envoûtante ; la surprise d'entendre une musique anachronique qui ne ressemble strictement à rien de ce qui se fait dans les années 2010 ; et la surprise d'être ému. Dans nos têtes, des ponts sont alors bâtis entre The Next Day et les deux extrémités de sa très longue discographie ; de Ziggy Stardust (avec cette partie batterie à la fin de "You Feel so Lonely You Could Die") à Reality (la pop de "How Does The Grass Grow" par exemple) en passant et en insistant bien évidemment sur Heroes et la Trilogie Berlinoise. Cette pochette, ces titres, cet incessant va et vient, cette navigation temporelle entre un glorieux passé et le jour d'après, ont le principal effet de nous confronter à des exercices de styles dont nous sommes, finalement, peu habitués. Quelle gloire passée peut se targuer d'envoyer un disque de cette qualité sans crier gare après dix ans d'absence? Peu, sans aucun doute. Par son contexte de création, par sa place dans l'histoire de la musique et de l'évolution de celle-ci, The Next Day devient alors une sorte d'objet hybride, non pas d'un artiste re-visitant simplement son passé mais bel et bien mais d'une personne ayant un désir de création le dépassant. Ça en est d'autant plus émouvant.
Parfait 17/20 | par Reznor |
Posté le 15 avril 2013 à 23 h 49 |
Raoul Vigil avait écrit une chronique sur le dernier Neil Young que j'avais trouvé pertinente, qui m'a marquée, et qui m'est revenue à l'esprit en lisant celle sur le dernier Bowie. N'est pas Raoul qui veut, peut-être n'aurait-il pas partagé mon point de vue et loin de moi l'idée de prendre sa place mais j'en profite ici pour lui rendre un très humble hommage.
Après un POUR, donc... Un CONTRE
2013 semble être une année Bowie. Le Thin White Duke ou Halloween Jack ou Ziggy Stardust ou Mr Jones ou tout simplement David Bowie nous sort un album inattendu et il ne lui en faut pas plus pour rappeler son existence et provoquer des états démentiels d'extase chez le clampin lambda. La sortie d'un album, pas plus, et les critiques se répandent en dithyrambe, et les fans crient à la sanctification, et la plèbe adule cette divinité qu'ils avaient oublié trois mois plus tôt.
Vous pensez, 10 ans qu'il n'avait rien produit, le bonhomme ! 10 ans d'inactivité musicale, une carrière qu'on pensait en standby définitif, alors un nouvel album, plus qu'inattendu, c'était inespéré ! Et quand on a une actualité à se mettre sous la dent, on en profite, on la savoure, on la déguste.
Le problème, c'est qu'on pourrait se demander si la critique, les fans et la plèbe ont eu le même album que moi entre les oreilles. Parce que, pour le coup, j'aurais vraiment du mal à savourer une soupe de ce type.
A l'image de sa pochette qui ressemble à un montage Paint de la pochette de Heroes, The Next Day offre un pop rock d'une fadeur affligeante, pas mauvais à proprement parler, mais bêtement insipide. Le premier aperçu que j'ai eu de ce disque, c'est le single "Where Are We Now?", décrit par la presse comme "touchant" alors que j'aurais plutôt dit "à se flinguer de mollesse". Le second single "The Stars (Are Out Tonight)", sorte de power pop sans intérêt, ne laissait pas présager mieux. Mais jusque là, j'étais à peu près du même avis que beaucoup de gens. C'est quand le reste de l'album est sorti que la scission s'est opérée. Tout le monde crie au génie là où je n'ai rien trouvé pour relever le niveau.
J'avoue être un fan de Bowie particulier, puisque je trouve que sa discographie ne compte pas tant de chefs d'oeuvre qu'on veut bien le dire et que rien ne m'a vraiment transcendé dans sa musique après 1974. Je suis un intégriste, en quelques sortes. Pour autant, j'ai souvent reconnu la qualité des albums qui ne me plaisaient pas plus que ça et compris qu'on puisse les aimer. Pour celui-ci, la démesure entre mon sentiment et les avis unanimes est trop grande. L'album se clôture sur un morceau qui représenterait bien mon impression "You Feel So Lonely You Could Die", si je ne rechignais pas à donner le moindre mérite à cet ersatz raté de "Rock'n Roll Suicide".
Je me dis que les gens ont été trop contents de voir Bowie se rappeler à leur souvenir et on repris conscience de son existence, ça excuse bien de laisser son sens critique de côté. Heureux les simples d'esprit. Pour ma part, Ziggy Stardust n'a pas quitté ma platine depuis que je l'ai découvert et c'est sûr que ce Next Day n'arrive même pas à faire 10 mètres dans sa direction sans s'échouer lamentablement. Alors de là à tenir la comparaison...
J'aimerai bien faire partie de ces gens qui ont trouvé cet album génial. Le monde à l'air superbe de leur côté. Mais je pense à cette chronique de Raoul et je me dis que le monde a besoin de contradicteurs, de mauvais esprit et de sens critique.
Après un POUR, donc... Un CONTRE
2013 semble être une année Bowie. Le Thin White Duke ou Halloween Jack ou Ziggy Stardust ou Mr Jones ou tout simplement David Bowie nous sort un album inattendu et il ne lui en faut pas plus pour rappeler son existence et provoquer des états démentiels d'extase chez le clampin lambda. La sortie d'un album, pas plus, et les critiques se répandent en dithyrambe, et les fans crient à la sanctification, et la plèbe adule cette divinité qu'ils avaient oublié trois mois plus tôt.
Vous pensez, 10 ans qu'il n'avait rien produit, le bonhomme ! 10 ans d'inactivité musicale, une carrière qu'on pensait en standby définitif, alors un nouvel album, plus qu'inattendu, c'était inespéré ! Et quand on a une actualité à se mettre sous la dent, on en profite, on la savoure, on la déguste.
Le problème, c'est qu'on pourrait se demander si la critique, les fans et la plèbe ont eu le même album que moi entre les oreilles. Parce que, pour le coup, j'aurais vraiment du mal à savourer une soupe de ce type.
A l'image de sa pochette qui ressemble à un montage Paint de la pochette de Heroes, The Next Day offre un pop rock d'une fadeur affligeante, pas mauvais à proprement parler, mais bêtement insipide. Le premier aperçu que j'ai eu de ce disque, c'est le single "Where Are We Now?", décrit par la presse comme "touchant" alors que j'aurais plutôt dit "à se flinguer de mollesse". Le second single "The Stars (Are Out Tonight)", sorte de power pop sans intérêt, ne laissait pas présager mieux. Mais jusque là, j'étais à peu près du même avis que beaucoup de gens. C'est quand le reste de l'album est sorti que la scission s'est opérée. Tout le monde crie au génie là où je n'ai rien trouvé pour relever le niveau.
J'avoue être un fan de Bowie particulier, puisque je trouve que sa discographie ne compte pas tant de chefs d'oeuvre qu'on veut bien le dire et que rien ne m'a vraiment transcendé dans sa musique après 1974. Je suis un intégriste, en quelques sortes. Pour autant, j'ai souvent reconnu la qualité des albums qui ne me plaisaient pas plus que ça et compris qu'on puisse les aimer. Pour celui-ci, la démesure entre mon sentiment et les avis unanimes est trop grande. L'album se clôture sur un morceau qui représenterait bien mon impression "You Feel So Lonely You Could Die", si je ne rechignais pas à donner le moindre mérite à cet ersatz raté de "Rock'n Roll Suicide".
Je me dis que les gens ont été trop contents de voir Bowie se rappeler à leur souvenir et on repris conscience de son existence, ça excuse bien de laisser son sens critique de côté. Heureux les simples d'esprit. Pour ma part, Ziggy Stardust n'a pas quitté ma platine depuis que je l'ai découvert et c'est sûr que ce Next Day n'arrive même pas à faire 10 mètres dans sa direction sans s'échouer lamentablement. Alors de là à tenir la comparaison...
J'aimerai bien faire partie de ces gens qui ont trouvé cet album génial. Le monde à l'air superbe de leur côté. Mais je pense à cette chronique de Raoul et je me dis que le monde a besoin de contradicteurs, de mauvais esprit et de sens critique.
Pas terrible 9/20
Posté le 30 mai 2013 à 22 h 40 |
Qui l'eut crû ? le 8 janvier au matin, date de son 66ème anniversaire, Bowie balance (après 8 ans et demi d'absence) sur son site officiel un nouveau morceau accompagné d'une vidéo du vidéaste Tony Oursler, avec lequel il avait déjà collaboré pour ses visuels étranges pour le clip bien barjot de "Little Wonder", son single Glam'n'bass de 1997 ainsi que lors du concert anniversaire de ses 50 ans la même année au Madison Square Garden. Il en profite même pour (faire) annoncer la sortie de son nouveau disque, The Next Day, deux mois plus tard, le 11 Mars. Surprise, joie et inquiétude mêlées : la chanson "Where Are We Now ?" semble matérialiser l'idée même d'agonie, tant son flux étrange et ralenti évoque une extinction imminente. Les images n'arrangent rien, Bowie apparaissant au naturel, le visage encadré, déformé, projeté sur une poupée de chiffon aux côtés de celui de l'épouse du vidéaste. Que veut-il nous dire ? Est-ce là un nouveau personnage ? On pensait que le vieux à la voix tremblante, il l'avait déjà fait dans Les Prédateurs de Tony Scott en 82... Pour autant la mélancolie de la chanson opère et révèle toute sa profondeur de champ et sa finesse au fil des écoutes. La vidéo, culottée, iconoclaste et arty fait le buzz. Bowie y évoque ses années berlinoises, cite les lieux de la ville d'une voix fragile et somptueuse sur une composition en apesanteur et moins simple qu'il n'y paraît de prime abord.
Un second single , beaucoup plus pêchu que le premier a été proposé fin février, accompagné lui aussi d'une vidéo lynchienne chiadée, réalisée par Flora Sigismondi, qui avait déjà illustré les chansons "Little Wonder" et "Dead Man Walking" (1997). On y retrouve Tilda Swinton dans le rôle de l'épouse du chanteur, et force est de constater que l'actrice écossaise au physique si particulier se marie parfaitement à l'univers de Bowie. Avec "The Stars (Are Out Tonight)", il s'amuse de toutes les dualités qui l'animent : anonymat et célébrité, jeunesse et vampirisme, androgynie et bissexualité, harmonie et dérèglement. Bowie et Swinton interprètent ici un couple middle class, marié et bien sous tous rapports, dont la vie va être bouleversée par l'arrivée (réelle ou hallucinée ?) d'un couple de people. Une vison dédoublée de soi qui avait déjà fourni la matrice de la poignante vidéo du single "Thursday's Child" (99). Cette nouvelle vidéo très drôle, contient à son dénouement tragico-comique des références au Chien Andalou que Bowie projetait déjà en introduction des concerts noir et blanc de sa tournée de 76. Quant à la chanson elle même, elle dévoile ses charmes au fil des écoutes et semble s'inscrire dans la continuité de l'album Reality (2003)... Mais en nettement meilleur. On sent que la production de Tony Visconti s'est fluidifiée, les cordes sont aériennes, la guitare de Earl Slick lâche des zébrures magiques acérées. Le morceau a des hanches et un drive soutenu de bout en bout. Une chanson groovy, balèze et racée, typiquement Bowienne, agrémentée d'un pont orientalisant qui relance la chanson vers les hauteurs de ses grands singles.
Lorsque que l'album sort enfin, le lundi 11 mars, cela fait une dizaine de jours que Bowie (qui ne s'exprime jamais directement mais envoie son producteur et ses musiciens égrener les infos dans la presse à sa place) a surpris de nouveau en balançant son album en écoute gratuite sur ITunes. Nouveau mini-Buzz.
L'album justifiait-il une attente de 10 ans ?
The Next Day est un disque qui sera resté secret jusqu'au bout (un exploit à l'époque tyrannique de Twitter). Il a été conçu peu ou prou avec la même équipe que les 2 précédents, respectivement Heathen (2002) et Reality (2003). Cela constitue la première surprise après une si longue absence. Mais contrairement à une idée reçue, Bowie est, sur la durée, un musicien fidèle à ses collaborateurs. Earl Slick, le guitariste a travaillé avec lui depuis la tournée Diamond Dogs de 74, Tony Visconti, son acolyte et producteur depuis 69. On retrouve la belle Gail Ann Dorsay à la basse (régulière depuis la tournée Outside de 95), ou encore Zachary Alford à la batterie (idem). Gerry leonard, le guitariste dublinois et directeur musical depuis le Reality tour est de la partie aussi.
La ballade mélancolique "Where Are We Now ?" fait donc figure de trompe l'œil efficace car la tonalité générale du disque est tout autre. Bowie reste un as de la communication et du suspense hors pair et à ce titre, c'est tout le lancement du disque jusqu'à sa pochette customisée – un détournement malin de celle de Heroes (1977) – qui fait figure d'œuvre postmoderne, dans un renvoi permanent au passé glorieux, tout en évitant soigneusement la simple posture nostalgique. Pas de retour sur soi révérencieux, mais plutôt des allusions par paquets de dix et surtout une manière troublante de dépasser ou régurgiter ses propres représentations iconiques. "Just For One Day" devient The Next Day. Le visage figé du Bowie trentenaire se voit remplacé par un grand carré blanc où figure le titre de l'album... Sa pire pochette pour les uns, sa meilleure pour d'autres, mais pour ce qui est de frapper les esprits, mission accomplie. Bowie, qui a toujours revendiqué l'école Warhol comme composante essentielle de son art, reste le maître de ses propres images, de leur démultiplication ou oblitération, quitte à enquiquiner les plus fétichistes de ses fans.
The Next Day est donc un disque de rock, peaufiné depuis 2010 sur des périodes courtes avec des intermittences prolongées. C'est un disque varié mais globalement énergique, frontal et exigeant. La production est lourde, ça envoie du bois. Le premier titre qui donne son nom à l'album, donne le La : une section rythmique en ciment qui cavalcade, des guitares cintrées et un chant scandé qui ne lâche rien pendant trois minutes : "Here I am/ Not quite dying..." hurle Bowie comme s'il ne lui restait plus qu'un quart d'heure à vivre. La chanson, excellente, assez simple avec son rythme martial rappelle les morceaux de John Cale énervé de l'époque Island. Mais elle évoque aussi et surtout un autre morceau de Bowie dès les premières secondes, "Repetition", de l'album Lodger (pas son moins barge). Après cette brutale déflagration sonore (qui aura elle aussi son clip décadent censuré sur Youtube), on redescend d'un cran avec "Dirty Boys", un morceau qui n'a pas vraiment d'ascendance dans la disco Bowienne. C'est une espèce de Dada-Blues Brechtien et fracturé à la Tom Waits, qui peut faire écho avec "Sister Midnight" co-composé avec Iggy pop sur l'album The Idiot en 77. Le refrain 'évaporé' contraste étrangement avec le reste sur le plan harmonique. Le sax baryton fait ici sa première apparition de l'album (Steve Elson, déjà sur la tournée Let's Dance) pour conclure chaudement le morceau. Bowie donne vocalement sur un versant bluesy Morrissonien plutôt rare chez lui. On retrouve ensuite les fameuse "Stars qui sont dehors le soir", le deuxième single qui prend toute sa dimension nichée à la troisième place. Ce seul morceau, renvoie un peu cruellement à ce que les 3 derniers albums de Bowie pouvaient avoir de dévitalisé, malgré quelques belles compositions.
"Love Is Lost" qui vient ensuite est sûrement l'un des sommets de l'album, tendu et hypnotique à souhait. Bowie, menaçant, s'adresse à une fille par un "Oh What have you done ?" monté en chorale psychiatrique avant de s'arrêter net. "To be played at maximum volume" est la consigne légendaire qui s'applique impérativement.
On retrouve dans un séquençage parfait pour l'instant la superbe (définitivement) "Where Are We Now ? déjà évoquée. Cette chanson singulière qui ne ressemble décidément à aucune autre restera l'ovni par lequel tout a recommencé. Un morceau faussement rétro lui succède : "Valentine's Day" avec ses chœurs "shananana" sixties et sa mélodie Kinksienne. La chanson est une vraie composition pop à l'ancienne, ponctuée d'une mélodie impeccable et d'une guitare incisive qui serpente sur la montée finale comme du Tom Verlaine des grands jours . Mais sous des dehors légers et inoffensifs, elle raconte la journée et les pensées d'un jeune serial killer se rendant dans une école américaine. Burp...on ne l'écoutera plus en tapotant du pied. "If You Can't See Me", est elle réminiscente des aventures jungle de l'album Earthling de 97, un morceau furibard, quasi prog, qui a clairement décidé de stresser l'auditeur. C'est le côté un peu maso de ce disque qui s'écoute parfois comme un album de The Fall: aggressif, rebutant et jouissif simultanément.
"I'd Rather Be High", renoue avec les mélodies en escalier et les voix qui se répondent en écho. Il y est question des tourments existentiels de jeunes soldats. Musicalement on admire l'alternance de couplets martiaux enlevés et d'un refrain d'une finesse exemplaire (changements d'accords casse-gueule, ligne vocale balèze et une fois de plus texte haut de gamme).
"Boss Of Me" qui embraye est entêtante à souhait et nous gratifie d'un beau solo de sax sur un refrain planant où Bowie, convoquant son timbre clair et autoritaire, s'avère être en pleine forme vocale. Cette chanson de "plastic funk" urbain est l'une des belles surprises de ce disque. Au premier degré, elle nous met dans la peau d'un type qui souffre de devoir travailler sous les ordres d'une femme. A moins qu'il ne s'agisse d'une déclaration d'amour d'un père à sa petite fille. Super solo de sax détraqué à la fin. Eric Dahan dans sa chronique de l'album aborde les curiosité musicologiques de l'album, "les modulations sans accords de transition" qui apporte espace et liberté à un morceau comme celui-ci. Grand morceau, donc.
"Dancing Out Of Space" est peut-être le morceau le plus faible de l'album, malgré un beau travail sur les textures de guitares plaintives sur rythmique Low-kraut. La voix de Bowie s'y fait mécanique et l'ensemble un poil anecdotique. Une petite pause pas désagréable. La suivante "How Does the Grass Grow ?" est épique. Elle évoque à nouveau la guerre et les champs de bataille et interpelle par sa structure typiquement Bowienne (chanson à tiroir) et un pont sublime qui ne dure que 30 secondes. Le reste de cette chanson mille feuilles nous donne à entendre des "yayaya" empruntés au fameux single Apache des Shadows et des passages de guitares vrillées qui dépotent. Ce morceau pourrait se situer exactement à mi-chemin entre les moments lancinants de l'album The Man Who Sold the World et les fins de morceaux détraquées de l'album Lodger. Tout en sonnant 2013. Les parties de basse proches du free valent à elles seules le détour.
Enfin, les trois dernières salves sont épiques bien que toutes trois différentes. "(You will) Set The World On Fire", sous des aspects rustiques au premier abord est une bombe de Glam Metal, qui figurera certainement parmi les morceaux les plus allumés de toute sa carrière. Riff dantesque, refrain génial qui dévale comme une furie et crescendo de la mort. Ce morceau a été critiqué mais c'est un chef d'œuvre. Maximum volume également.
Le disque se referme sur 2 titres exceptionnels : "You Feel So Lonely You Could Die", sublime ballade soul qu‘on jurerait être un outtake de Young Americans de 75 (style "It's Gonna Be Me"). La mélodie est complexe, le chant intouchable, les chœurs et arrangements de cordes majestueux. Le texte, d'une cruauté totale contraste à nouveau ironiquement avec la sensation voluptueuse offerte par la musique. La chanson cligne de l'œil à "Five Years" et "Rock'n Roll Suicide" de l'album Ziggy Stardust mais s' en émancipe sans sourciller pour devenir les doigts dans le nez l'une des plus belles chansons écrites par Bowie depuis 30 ans. Après ce moment sublime emprunt de neo-classicisme, "Heat" conclut le disque. Le ton se glace, on croirait Scott Walker sur les premiers vers. Puis il redevient lui-même, la solennité grave, le vibrato intact. Une chanson austère, toute en retenue avant une explosion de cordes givrées en guise de bouquet final sur ce texte rassurant "Je ne sais pas qui je suis/ Mon père dirigeait la prison" . Magique. La douze cordes de Bowie accouche du tissu rythmique et sonne enfin comme sur les vieux classiques. Sur l'album Outside, "Heat" compterait parmi les meilleures.
La version Deluxe comprend un court instrumental et deux morceaux supplémentaires dont une petite perle romantique typiquement Bowienne : l'envoutante "So She" qui est peut-être aussi belle que son alter-ego "Lady Grinning Soul" sur Aladdin Sane. On aimerait juste qu'elle dure deux minutes de plus. L'autre morceau s'intitule "I'll Take You There" et capture une vitalité et une inventivité mélodique qu'on n'entendait plus sur les tentatives rock des albums précédents: "The Pretty Thing Are Going To Hell" ou la chanson "Reality" par exemple, décidément bien plates en comparaison.
The Next Day est un disque qui a du chien. Un disque complexe, intriguant et addictif agrémenté de nombreux coups de maître. C'est un disque "monde", dense, investi de bout en bout et qui contrairement à ce qu'on a pu lire ici et là n'appelle aucunement la nostalgie. C'est un nouveau Bowie. Clairement au dessus des trois albums post- Outside (95). Pour l'auteur de ses lignes, son meilleur depuis 79. Un disque qui ne mobilise pas tout les rouages de la séduction classique: il faut l'apprivoiser, le retenir, lui suçoter la moelle épinière. Car c'est un disque sombre, plutôt mal embouché et assez fuyant de prime abord. Mais sincère, vibrant et au final jouissif comme rarement. Celui qui attend encore, au milieu de l'année 2013, que la concurrence vienne lui chatouiller la cheville. David Bowie est de retour. Il ne nous a pas pondu un piano voix insipide d'enterrement première classe et c'est tant mieux. Il demeure quelque part , la petite teigne de Brixton qu'il était dans les 60's, impatient d'en découdre, alchimiste grinçant, provocateur malicieux mais jamais cynique. Espérons qu'il prolonge la vie de The Next Day grâce à quelques concerts de haute volée.
Un second single , beaucoup plus pêchu que le premier a été proposé fin février, accompagné lui aussi d'une vidéo lynchienne chiadée, réalisée par Flora Sigismondi, qui avait déjà illustré les chansons "Little Wonder" et "Dead Man Walking" (1997). On y retrouve Tilda Swinton dans le rôle de l'épouse du chanteur, et force est de constater que l'actrice écossaise au physique si particulier se marie parfaitement à l'univers de Bowie. Avec "The Stars (Are Out Tonight)", il s'amuse de toutes les dualités qui l'animent : anonymat et célébrité, jeunesse et vampirisme, androgynie et bissexualité, harmonie et dérèglement. Bowie et Swinton interprètent ici un couple middle class, marié et bien sous tous rapports, dont la vie va être bouleversée par l'arrivée (réelle ou hallucinée ?) d'un couple de people. Une vison dédoublée de soi qui avait déjà fourni la matrice de la poignante vidéo du single "Thursday's Child" (99). Cette nouvelle vidéo très drôle, contient à son dénouement tragico-comique des références au Chien Andalou que Bowie projetait déjà en introduction des concerts noir et blanc de sa tournée de 76. Quant à la chanson elle même, elle dévoile ses charmes au fil des écoutes et semble s'inscrire dans la continuité de l'album Reality (2003)... Mais en nettement meilleur. On sent que la production de Tony Visconti s'est fluidifiée, les cordes sont aériennes, la guitare de Earl Slick lâche des zébrures magiques acérées. Le morceau a des hanches et un drive soutenu de bout en bout. Une chanson groovy, balèze et racée, typiquement Bowienne, agrémentée d'un pont orientalisant qui relance la chanson vers les hauteurs de ses grands singles.
Lorsque que l'album sort enfin, le lundi 11 mars, cela fait une dizaine de jours que Bowie (qui ne s'exprime jamais directement mais envoie son producteur et ses musiciens égrener les infos dans la presse à sa place) a surpris de nouveau en balançant son album en écoute gratuite sur ITunes. Nouveau mini-Buzz.
L'album justifiait-il une attente de 10 ans ?
The Next Day est un disque qui sera resté secret jusqu'au bout (un exploit à l'époque tyrannique de Twitter). Il a été conçu peu ou prou avec la même équipe que les 2 précédents, respectivement Heathen (2002) et Reality (2003). Cela constitue la première surprise après une si longue absence. Mais contrairement à une idée reçue, Bowie est, sur la durée, un musicien fidèle à ses collaborateurs. Earl Slick, le guitariste a travaillé avec lui depuis la tournée Diamond Dogs de 74, Tony Visconti, son acolyte et producteur depuis 69. On retrouve la belle Gail Ann Dorsay à la basse (régulière depuis la tournée Outside de 95), ou encore Zachary Alford à la batterie (idem). Gerry leonard, le guitariste dublinois et directeur musical depuis le Reality tour est de la partie aussi.
La ballade mélancolique "Where Are We Now ?" fait donc figure de trompe l'œil efficace car la tonalité générale du disque est tout autre. Bowie reste un as de la communication et du suspense hors pair et à ce titre, c'est tout le lancement du disque jusqu'à sa pochette customisée – un détournement malin de celle de Heroes (1977) – qui fait figure d'œuvre postmoderne, dans un renvoi permanent au passé glorieux, tout en évitant soigneusement la simple posture nostalgique. Pas de retour sur soi révérencieux, mais plutôt des allusions par paquets de dix et surtout une manière troublante de dépasser ou régurgiter ses propres représentations iconiques. "Just For One Day" devient The Next Day. Le visage figé du Bowie trentenaire se voit remplacé par un grand carré blanc où figure le titre de l'album... Sa pire pochette pour les uns, sa meilleure pour d'autres, mais pour ce qui est de frapper les esprits, mission accomplie. Bowie, qui a toujours revendiqué l'école Warhol comme composante essentielle de son art, reste le maître de ses propres images, de leur démultiplication ou oblitération, quitte à enquiquiner les plus fétichistes de ses fans.
The Next Day est donc un disque de rock, peaufiné depuis 2010 sur des périodes courtes avec des intermittences prolongées. C'est un disque varié mais globalement énergique, frontal et exigeant. La production est lourde, ça envoie du bois. Le premier titre qui donne son nom à l'album, donne le La : une section rythmique en ciment qui cavalcade, des guitares cintrées et un chant scandé qui ne lâche rien pendant trois minutes : "Here I am/ Not quite dying..." hurle Bowie comme s'il ne lui restait plus qu'un quart d'heure à vivre. La chanson, excellente, assez simple avec son rythme martial rappelle les morceaux de John Cale énervé de l'époque Island. Mais elle évoque aussi et surtout un autre morceau de Bowie dès les premières secondes, "Repetition", de l'album Lodger (pas son moins barge). Après cette brutale déflagration sonore (qui aura elle aussi son clip décadent censuré sur Youtube), on redescend d'un cran avec "Dirty Boys", un morceau qui n'a pas vraiment d'ascendance dans la disco Bowienne. C'est une espèce de Dada-Blues Brechtien et fracturé à la Tom Waits, qui peut faire écho avec "Sister Midnight" co-composé avec Iggy pop sur l'album The Idiot en 77. Le refrain 'évaporé' contraste étrangement avec le reste sur le plan harmonique. Le sax baryton fait ici sa première apparition de l'album (Steve Elson, déjà sur la tournée Let's Dance) pour conclure chaudement le morceau. Bowie donne vocalement sur un versant bluesy Morrissonien plutôt rare chez lui. On retrouve ensuite les fameuse "Stars qui sont dehors le soir", le deuxième single qui prend toute sa dimension nichée à la troisième place. Ce seul morceau, renvoie un peu cruellement à ce que les 3 derniers albums de Bowie pouvaient avoir de dévitalisé, malgré quelques belles compositions.
"Love Is Lost" qui vient ensuite est sûrement l'un des sommets de l'album, tendu et hypnotique à souhait. Bowie, menaçant, s'adresse à une fille par un "Oh What have you done ?" monté en chorale psychiatrique avant de s'arrêter net. "To be played at maximum volume" est la consigne légendaire qui s'applique impérativement.
On retrouve dans un séquençage parfait pour l'instant la superbe (définitivement) "Where Are We Now ? déjà évoquée. Cette chanson singulière qui ne ressemble décidément à aucune autre restera l'ovni par lequel tout a recommencé. Un morceau faussement rétro lui succède : "Valentine's Day" avec ses chœurs "shananana" sixties et sa mélodie Kinksienne. La chanson est une vraie composition pop à l'ancienne, ponctuée d'une mélodie impeccable et d'une guitare incisive qui serpente sur la montée finale comme du Tom Verlaine des grands jours . Mais sous des dehors légers et inoffensifs, elle raconte la journée et les pensées d'un jeune serial killer se rendant dans une école américaine. Burp...on ne l'écoutera plus en tapotant du pied. "If You Can't See Me", est elle réminiscente des aventures jungle de l'album Earthling de 97, un morceau furibard, quasi prog, qui a clairement décidé de stresser l'auditeur. C'est le côté un peu maso de ce disque qui s'écoute parfois comme un album de The Fall: aggressif, rebutant et jouissif simultanément.
"I'd Rather Be High", renoue avec les mélodies en escalier et les voix qui se répondent en écho. Il y est question des tourments existentiels de jeunes soldats. Musicalement on admire l'alternance de couplets martiaux enlevés et d'un refrain d'une finesse exemplaire (changements d'accords casse-gueule, ligne vocale balèze et une fois de plus texte haut de gamme).
"Boss Of Me" qui embraye est entêtante à souhait et nous gratifie d'un beau solo de sax sur un refrain planant où Bowie, convoquant son timbre clair et autoritaire, s'avère être en pleine forme vocale. Cette chanson de "plastic funk" urbain est l'une des belles surprises de ce disque. Au premier degré, elle nous met dans la peau d'un type qui souffre de devoir travailler sous les ordres d'une femme. A moins qu'il ne s'agisse d'une déclaration d'amour d'un père à sa petite fille. Super solo de sax détraqué à la fin. Eric Dahan dans sa chronique de l'album aborde les curiosité musicologiques de l'album, "les modulations sans accords de transition" qui apporte espace et liberté à un morceau comme celui-ci. Grand morceau, donc.
"Dancing Out Of Space" est peut-être le morceau le plus faible de l'album, malgré un beau travail sur les textures de guitares plaintives sur rythmique Low-kraut. La voix de Bowie s'y fait mécanique et l'ensemble un poil anecdotique. Une petite pause pas désagréable. La suivante "How Does the Grass Grow ?" est épique. Elle évoque à nouveau la guerre et les champs de bataille et interpelle par sa structure typiquement Bowienne (chanson à tiroir) et un pont sublime qui ne dure que 30 secondes. Le reste de cette chanson mille feuilles nous donne à entendre des "yayaya" empruntés au fameux single Apache des Shadows et des passages de guitares vrillées qui dépotent. Ce morceau pourrait se situer exactement à mi-chemin entre les moments lancinants de l'album The Man Who Sold the World et les fins de morceaux détraquées de l'album Lodger. Tout en sonnant 2013. Les parties de basse proches du free valent à elles seules le détour.
Enfin, les trois dernières salves sont épiques bien que toutes trois différentes. "(You will) Set The World On Fire", sous des aspects rustiques au premier abord est une bombe de Glam Metal, qui figurera certainement parmi les morceaux les plus allumés de toute sa carrière. Riff dantesque, refrain génial qui dévale comme une furie et crescendo de la mort. Ce morceau a été critiqué mais c'est un chef d'œuvre. Maximum volume également.
Le disque se referme sur 2 titres exceptionnels : "You Feel So Lonely You Could Die", sublime ballade soul qu‘on jurerait être un outtake de Young Americans de 75 (style "It's Gonna Be Me"). La mélodie est complexe, le chant intouchable, les chœurs et arrangements de cordes majestueux. Le texte, d'une cruauté totale contraste à nouveau ironiquement avec la sensation voluptueuse offerte par la musique. La chanson cligne de l'œil à "Five Years" et "Rock'n Roll Suicide" de l'album Ziggy Stardust mais s' en émancipe sans sourciller pour devenir les doigts dans le nez l'une des plus belles chansons écrites par Bowie depuis 30 ans. Après ce moment sublime emprunt de neo-classicisme, "Heat" conclut le disque. Le ton se glace, on croirait Scott Walker sur les premiers vers. Puis il redevient lui-même, la solennité grave, le vibrato intact. Une chanson austère, toute en retenue avant une explosion de cordes givrées en guise de bouquet final sur ce texte rassurant "Je ne sais pas qui je suis/ Mon père dirigeait la prison" . Magique. La douze cordes de Bowie accouche du tissu rythmique et sonne enfin comme sur les vieux classiques. Sur l'album Outside, "Heat" compterait parmi les meilleures.
La version Deluxe comprend un court instrumental et deux morceaux supplémentaires dont une petite perle romantique typiquement Bowienne : l'envoutante "So She" qui est peut-être aussi belle que son alter-ego "Lady Grinning Soul" sur Aladdin Sane. On aimerait juste qu'elle dure deux minutes de plus. L'autre morceau s'intitule "I'll Take You There" et capture une vitalité et une inventivité mélodique qu'on n'entendait plus sur les tentatives rock des albums précédents: "The Pretty Thing Are Going To Hell" ou la chanson "Reality" par exemple, décidément bien plates en comparaison.
The Next Day est un disque qui a du chien. Un disque complexe, intriguant et addictif agrémenté de nombreux coups de maître. C'est un disque "monde", dense, investi de bout en bout et qui contrairement à ce qu'on a pu lire ici et là n'appelle aucunement la nostalgie. C'est un nouveau Bowie. Clairement au dessus des trois albums post- Outside (95). Pour l'auteur de ses lignes, son meilleur depuis 79. Un disque qui ne mobilise pas tout les rouages de la séduction classique: il faut l'apprivoiser, le retenir, lui suçoter la moelle épinière. Car c'est un disque sombre, plutôt mal embouché et assez fuyant de prime abord. Mais sincère, vibrant et au final jouissif comme rarement. Celui qui attend encore, au milieu de l'année 2013, que la concurrence vienne lui chatouiller la cheville. David Bowie est de retour. Il ne nous a pas pondu un piano voix insipide d'enterrement première classe et c'est tant mieux. Il demeure quelque part , la petite teigne de Brixton qu'il était dans les 60's, impatient d'en découdre, alchimiste grinçant, provocateur malicieux mais jamais cynique. Espérons qu'il prolonge la vie de The Next Day grâce à quelques concerts de haute volée.
Exceptionnel ! ! 19/20
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