David Bowie
Heathen |
Label :
Columbia |
||||
C'est presque devenu une habitude, chaque année, nous avons rendez-vous avec l'homme caméléon pour un nouvel opus et un nouveau visage (nettement assagi depuis une bonne quinzaine d'année tout de même). 2002 est donc l'année d'Heathen, un album de pop torturée.
Dans les années 90, Bowie a accumulé les fautes de goût : cottage en bourse, marketing à outrance... Mais musicalement, il y a peu à redire. Chaque album est une ré-invention, une nouvelle facette d'une personnalité complexe adepte de technologie et de découverte. Une inventivité et une créativité telles qu'on en serait presque blasé.
Depuis toujours, l'homme a réussi à faire de ses travers des qualités, et a trouvé chez les autres ce qu'il n'a pas. Ainsi, croise t-on sur cet album une magnifique reprise de "Cactus" des Pixies et une d' "I've Been Waiting For You" de Neil Young, une excellente production de Tony Visconti et des invités de marque : Dave Grohl et Pete Townsend (tous deux à la guitare).
Un album sombre, insidieux. Des morceaux magnifiques : "Slow Burn", "I Would Be Your Slave", "5-15 The Angels Have Gone".
Cependant, David Bowie n'évite pas les analogies malheureuses. Notamment sur "I Took A Trip On A Gemini Spaceship" dont le thème n'est pas sans rappeler "Space Oddity", sans la voix profonde, sans l'intense émotion.
Malgré ce petit hic, Heathen reste un bon album et prouve la grandeur de David Bowie.
Dans les années 90, Bowie a accumulé les fautes de goût : cottage en bourse, marketing à outrance... Mais musicalement, il y a peu à redire. Chaque album est une ré-invention, une nouvelle facette d'une personnalité complexe adepte de technologie et de découverte. Une inventivité et une créativité telles qu'on en serait presque blasé.
Depuis toujours, l'homme a réussi à faire de ses travers des qualités, et a trouvé chez les autres ce qu'il n'a pas. Ainsi, croise t-on sur cet album une magnifique reprise de "Cactus" des Pixies et une d' "I've Been Waiting For You" de Neil Young, une excellente production de Tony Visconti et des invités de marque : Dave Grohl et Pete Townsend (tous deux à la guitare).
Un album sombre, insidieux. Des morceaux magnifiques : "Slow Burn", "I Would Be Your Slave", "5-15 The Angels Have Gone".
Cependant, David Bowie n'évite pas les analogies malheureuses. Notamment sur "I Took A Trip On A Gemini Spaceship" dont le thème n'est pas sans rappeler "Space Oddity", sans la voix profonde, sans l'intense émotion.
Malgré ce petit hic, Heathen reste un bon album et prouve la grandeur de David Bowie.
Bon 15/20 | par Exedrine |
Posté le 20 mars 2008 à 19 h 56 |
Sorti en 2002, Heathen peut d'une certaine façon être considéré comme le troisième volet d'une trilogie entamée par Outside et poursuivie par Earthling. Moins sombre que le premier et moins electro que le second il est sans doute plus abordable et aussi d'une très grande qualité. "Sunday" est une ouverture parfaite avec son synthé travaillé et discret. "Cactus" (reprise des Pixies) envoie sec puis "Slip Away" calme le jeu avec un piano à mi-chemin entre Outside et Ziggy Stardust. Avec sa guitare, "Slow Burn" est imparable malgré un refrain un peu énervant. "Afraid" est un morceau intéressant mais là aussi le refrain est limite. Suivent les très bons "I've Been Waiting For You" (raah la guitare...), et "I Took A Trip On A Gemini Spaceship" à l'ambiance SF. "5:15 The Angels Have Gone" est une chanson d'une simplicité et d'une beauté incroyables. Mélodie à la guitare, accompagnement au synthé (le même, aérien, que dans "Sunday") et petite partie à la batterie bien sympa. On peut facilement oublier "Everyone Says Hi" et "A Better Future". Pour finir en beauté : "Heathen (The Rays)" la meilleure chanson de l'album à mon avis, du niveau de "Ashes To Ashes".
En conclusion : Heathen est un très bon album. Deux ou trois chansons moyennes mais le reste est de premier choix. Et le visuel du livret... énôôôrme.
En conclusion : Heathen est un très bon album. Deux ou trois chansons moyennes mais le reste est de premier choix. Et le visuel du livret... énôôôrme.
Parfait 17/20
Posté le 21 octobre 2008 à 17 h 43 |
Après une (très) légère baisse de régime sur Hours, David Bowie revient en 2002 avec un album rock, tout simplement. Exit l'electro, le jungle ou l'exotisme de Outisde et Earthling. Heathen est un disque d'une grande classe, aux ambiances délicieusement sombres mais très loin d'être glauques.
Le sublime "Sunday" ouvre la partie avec un aperçu de ce qui constituera la meilleure partie du disque. Une atmosphère étrange, un peu extra-terrestre, à l'image du magnifique artwork. Après un interlude où Bowie reprend les Pixies avec "Cactus", "Slip Away" continue à explorer la voie ouverte par "Sunday". Un titre ambitieux et vibrant. Vient ensuite "Slow Burn", qu'on a trop souvent réduit à sa structure instrumentale proche de "Heroes". Ce serait pourtant passer à côté de quelque chose car le refrain est vraiment fantastique ! Et cette guitare...
"Afraid" et "I've Been Waiting For You" (une reprise de Neil Young) sont assez proches et eux aussi très réussis.
"I Would Be Your Slave" revient à plus de douceur, avec son ambiance que je qualifierais "d'enneigée", pour un titre très beau, tout simplement. L'occasion aussi de constater que si Bowie a un peu abandonné le mélange des genres, les compositions ont une bonne petite touche d'electro, discrète mais parfaitement à sa place, avec quelques effets.
"I Took A Trip On A Gemini Spaceship" est justement le titre le plus electro, et presque halluciné, un truc assez bizarre. J'ai un peu de mal avec ce morceau, on a beaucoup chanté ses louanges et moi j'y vois plus une sorte d'interlude.
"5-15 The Angels Have Gone" redevient doux et beau, tout en étant différent de ce qu'on a entendu jusque là. Une atmosphère un peu mystique et aérienne.
Viennent ensuite les deux pistes mal aimées de Heathen, "Everyone Says Hi" et "A Better Future". La première fait certes un peu niaise avec ses paroles et ces "Ouap-ouap-dawouuu" très années 50, mais cette chanson est tout de même loin d'être désagréable et ne mérite pas d'être oubliée. Bon, par contre, "A Better Future" n'est franchement pas très intéressante...
Mais heureusement vient "Heathen (The Rays)", qui n'est pas loin d'être LE morceau de l'album, qui le clôture en tout cas avec une beauté et qui n'est pas loin d'être épique.
Au final ? Heathen est vraiment un très bon disque. On aurait pu penser, avec Outside et Earthling que la renaissance de Bowie dans les années 90 ne pouvait passait que par un constant mélange des genres, eh bien ce Heathen, beaucoup plus classique, mais beaucoup plus classe et beau, nous rappelle que Bowie n'a pas volé sa réputation.
Le sublime "Sunday" ouvre la partie avec un aperçu de ce qui constituera la meilleure partie du disque. Une atmosphère étrange, un peu extra-terrestre, à l'image du magnifique artwork. Après un interlude où Bowie reprend les Pixies avec "Cactus", "Slip Away" continue à explorer la voie ouverte par "Sunday". Un titre ambitieux et vibrant. Vient ensuite "Slow Burn", qu'on a trop souvent réduit à sa structure instrumentale proche de "Heroes". Ce serait pourtant passer à côté de quelque chose car le refrain est vraiment fantastique ! Et cette guitare...
"Afraid" et "I've Been Waiting For You" (une reprise de Neil Young) sont assez proches et eux aussi très réussis.
"I Would Be Your Slave" revient à plus de douceur, avec son ambiance que je qualifierais "d'enneigée", pour un titre très beau, tout simplement. L'occasion aussi de constater que si Bowie a un peu abandonné le mélange des genres, les compositions ont une bonne petite touche d'electro, discrète mais parfaitement à sa place, avec quelques effets.
"I Took A Trip On A Gemini Spaceship" est justement le titre le plus electro, et presque halluciné, un truc assez bizarre. J'ai un peu de mal avec ce morceau, on a beaucoup chanté ses louanges et moi j'y vois plus une sorte d'interlude.
"5-15 The Angels Have Gone" redevient doux et beau, tout en étant différent de ce qu'on a entendu jusque là. Une atmosphère un peu mystique et aérienne.
Viennent ensuite les deux pistes mal aimées de Heathen, "Everyone Says Hi" et "A Better Future". La première fait certes un peu niaise avec ses paroles et ces "Ouap-ouap-dawouuu" très années 50, mais cette chanson est tout de même loin d'être désagréable et ne mérite pas d'être oubliée. Bon, par contre, "A Better Future" n'est franchement pas très intéressante...
Mais heureusement vient "Heathen (The Rays)", qui n'est pas loin d'être LE morceau de l'album, qui le clôture en tout cas avec une beauté et qui n'est pas loin d'être épique.
Au final ? Heathen est vraiment un très bon disque. On aurait pu penser, avec Outside et Earthling que la renaissance de Bowie dans les années 90 ne pouvait passait que par un constant mélange des genres, eh bien ce Heathen, beaucoup plus classique, mais beaucoup plus classe et beau, nous rappelle que Bowie n'a pas volé sa réputation.
Parfait 17/20
Posté le 15 juillet 2011 à 19 h 55 |
IL AURAIT PU FAIRE UN DOUBLE ALBUM
Quelle mouche me pique d'en rajouter une cuiller à pot. C'est louche ? Pourquoi ?
1. Parce que depuis une demi décennie qu'on est sans nouvelles du bonhomme que ça pue la mort.
2. Parce que ce bon album parfait va passer à la postérité sous peu et qu'il va se payer un éternel comme tant d'autres.
3. Parce que précédemment y'a des choses qui ne me conviennent pas.
1. Le Monsieur ne nous a pas habitué à déserter le devant de la scène comme ça sans nouvelle, même pas un film, même pas une pièce de théâtre, que dalle. Des miettes.
En avril 2006 il nous avait prévenu : "I'm taking a year off—no touring, no albums." Ok man, mais ça fait 5 ans, qu'on attend, qu'on trouve que ça commence à faire craintos. T'es devenu fainéant sur tes vieux jours Robert, aprés ce retour à la vie de 1995, le siècle dernier, on s'était habitué à ne plus t'oublier.
2. Et puis après les albums flasho, la paire couillue Out-thling, cette chose grise de toute beauté, une vraie planerie avec ces petites reprises certifiées, cette voix au sommet, les vieux copains les Visconti, Townshend, Levin, Alomar... les petits nouveaux Gerry Leonard, Mark Plati, David Grohl, on dirait qu'il reprend goût à la magnificence, avec ces titres de songwriter proche d'un Hunky Dory version 21st-century , je ne ferai pas dans le détail, mes potes du bac en ont parlé mais franchement c'est troublant. Alors voilà le temps a passé sur ces sillons numériques et à chaque fois c'est la même réflexion : PUTAIN D'ALBUM. Le vieux Pete des QUI se prend pour un Beethoven de la 6 cordes, lui qui n'est pas un soliste, quand même un peu de retenue le vieux ! Et même Grohl, adolescent toujours, sans vergogne aucune, se la joue sideman de luxe. Ici Bowie fait du Bowie, mais qui d'autre peut le faire après tout, et c'est bien il casse le filon je vole-je m'approprie-je recrache, un album rock ? Ben ouais parce que jusqu'à maintenant et depuis toujours c'est quoi qu'il fait le mec, de la salsa soviétique ? Non mais franchement, 1970 The Man Who Sold The World, juste après Space Oddity, j'y étais... Alors, ce gars là on se fréquente plus ou moins bien depuis une paye. Voilà, je tenais à remettre les horloges à l'heure, c'est de l'intemporel que vous tenez-là.
3. Bon, correctionons : "I Took A Trip On A Gemini Spaceship" n'est pas une analogie, c'est une REPRISE, donc une révérence, un hommage à Norman Carl Odam du Legendary Stardust Cowboy qui inspira le personnage de Ziggy, comme "Cactus" l'est au 1er album des Pixies et "I've Been Waiting For You" l'est au 1er album du Young.
Et puis voir ici le troisième volet d'une trilogie entamée par Outside et poursuivie par Earthling c'est osé... J'aurai pour ma part parié sur une série commençante mais qui risque de ne pas finir...
Comme il dit dès le début du disque : "It's a beginning of an end..."
Mais il aurait pu faire un double album.
Quelle mouche me pique d'en rajouter une cuiller à pot. C'est louche ? Pourquoi ?
1. Parce que depuis une demi décennie qu'on est sans nouvelles du bonhomme que ça pue la mort.
2. Parce que ce bon album parfait va passer à la postérité sous peu et qu'il va se payer un éternel comme tant d'autres.
3. Parce que précédemment y'a des choses qui ne me conviennent pas.
1. Le Monsieur ne nous a pas habitué à déserter le devant de la scène comme ça sans nouvelle, même pas un film, même pas une pièce de théâtre, que dalle. Des miettes.
En avril 2006 il nous avait prévenu : "I'm taking a year off—no touring, no albums." Ok man, mais ça fait 5 ans, qu'on attend, qu'on trouve que ça commence à faire craintos. T'es devenu fainéant sur tes vieux jours Robert, aprés ce retour à la vie de 1995, le siècle dernier, on s'était habitué à ne plus t'oublier.
2. Et puis après les albums flasho, la paire couillue Out-thling, cette chose grise de toute beauté, une vraie planerie avec ces petites reprises certifiées, cette voix au sommet, les vieux copains les Visconti, Townshend, Levin, Alomar... les petits nouveaux Gerry Leonard, Mark Plati, David Grohl, on dirait qu'il reprend goût à la magnificence, avec ces titres de songwriter proche d'un Hunky Dory version 21st-century , je ne ferai pas dans le détail, mes potes du bac en ont parlé mais franchement c'est troublant. Alors voilà le temps a passé sur ces sillons numériques et à chaque fois c'est la même réflexion : PUTAIN D'ALBUM. Le vieux Pete des QUI se prend pour un Beethoven de la 6 cordes, lui qui n'est pas un soliste, quand même un peu de retenue le vieux ! Et même Grohl, adolescent toujours, sans vergogne aucune, se la joue sideman de luxe. Ici Bowie fait du Bowie, mais qui d'autre peut le faire après tout, et c'est bien il casse le filon je vole-je m'approprie-je recrache, un album rock ? Ben ouais parce que jusqu'à maintenant et depuis toujours c'est quoi qu'il fait le mec, de la salsa soviétique ? Non mais franchement, 1970 The Man Who Sold The World, juste après Space Oddity, j'y étais... Alors, ce gars là on se fréquente plus ou moins bien depuis une paye. Voilà, je tenais à remettre les horloges à l'heure, c'est de l'intemporel que vous tenez-là.
3. Bon, correctionons : "I Took A Trip On A Gemini Spaceship" n'est pas une analogie, c'est une REPRISE, donc une révérence, un hommage à Norman Carl Odam du Legendary Stardust Cowboy qui inspira le personnage de Ziggy, comme "Cactus" l'est au 1er album des Pixies et "I've Been Waiting For You" l'est au 1er album du Young.
Et puis voir ici le troisième volet d'une trilogie entamée par Outside et poursuivie par Earthling c'est osé... J'aurai pour ma part parié sur une série commençante mais qui risque de ne pas finir...
Comme il dit dès le début du disque : "It's a beginning of an end..."
Mais il aurait pu faire un double album.
Intemporel ! ! ! 20/20
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