David Bowie
Diamond Dogs |
Label :
Virgin |
||||
Après la période glam, superbement ouverte par Hunky Dory et beaucoup moins bien close par Pin Ups, David Bowie décide -encore- de se remettre en question. Sa dernière idée : virer les Spiders From Mars. Ainsi, tel McCartney, Bowie peur enfin réaliser son rêve : être un groupe à lui tout seul. Ensuite, il lit 1984 d'Orwell, et là, révélation : c'est un concept génial ! D'où une autre idée : adapter le bouquin en album. Finalement il s'en inspirera (ou le plagiera, c'est selon) seulement, les descendants d'Orwell voyant cette initiative d'un mauvais œil.
Alors, il s'y met, le p'tit père. Lui et son ingénieur du son, consommant de la coke comme une Golf I GTI 1.9 préparée bouffe 40 litres de super aux 100, se lancent dans cette entreprise qui sent le sapin du départ.
Résultat : Diamond Dogs.
Un disque particulier, assez déroutant dans un premier temps. Concept oblige, les titres s'enchaînent, cette homogénéité est renforcée par Bowie devenu homme-orchestre. M'enfin bon, ce concept ... qui se veut dépeindre une société futuriste terrifiante mais cette noirceur de pacotille ne s'élève pas au-dessus d'un scénario de Luc Besson ...même Ziggy faisait moins tarte ! Au passage, le caméléon s'invente un nouveau personnage en la personne d'Halloween Jack, prêcheur à plein temps à Hunger City. Ah ah.
Bon, et la musique ? Bowie chante plus que correctement et s'en sort très honorablement dans les parties instrumentales. Le problème, c'est les chansons. Elles ne manquent pas d'intérêt bien qu'un peu longues et un peu (euphémisme) grandiloquentes parfois ("We Are The Dead" en est un parfait exemple). Certaines sortent du lot, ainsi "Diamond Dogs" ou "Rebel Rebel" et son immortel riff stonien en diable. Mais il y en a, comme "1984" qui voit déjà Bowie lorgner vers les dance floors et la philly soul ou "Chant Of The Ever Circle Skeletal Family", qui puent du cul si je puis me permettre. Et qui laissent un goût amer.
Bref, dans un premier temps on est pas mal déçu. Et puis, en y revenant, on se prend d'affection pour ce disque boursouflé et complaisant mais attachant par ses fautes de goût. On se dit que le mieux compense bien le pire...et qu'il n'est pas si nul que ça, bien qu'étant qualitativement à des années-lumière de, au hasard, Low.
Un disque mineur dans la discographie de ce géant, à écouter quand on a épuisé le meilleur (mais est-ce possible ?).
Alors, il s'y met, le p'tit père. Lui et son ingénieur du son, consommant de la coke comme une Golf I GTI 1.9 préparée bouffe 40 litres de super aux 100, se lancent dans cette entreprise qui sent le sapin du départ.
Résultat : Diamond Dogs.
Un disque particulier, assez déroutant dans un premier temps. Concept oblige, les titres s'enchaînent, cette homogénéité est renforcée par Bowie devenu homme-orchestre. M'enfin bon, ce concept ... qui se veut dépeindre une société futuriste terrifiante mais cette noirceur de pacotille ne s'élève pas au-dessus d'un scénario de Luc Besson ...même Ziggy faisait moins tarte ! Au passage, le caméléon s'invente un nouveau personnage en la personne d'Halloween Jack, prêcheur à plein temps à Hunger City. Ah ah.
Bon, et la musique ? Bowie chante plus que correctement et s'en sort très honorablement dans les parties instrumentales. Le problème, c'est les chansons. Elles ne manquent pas d'intérêt bien qu'un peu longues et un peu (euphémisme) grandiloquentes parfois ("We Are The Dead" en est un parfait exemple). Certaines sortent du lot, ainsi "Diamond Dogs" ou "Rebel Rebel" et son immortel riff stonien en diable. Mais il y en a, comme "1984" qui voit déjà Bowie lorgner vers les dance floors et la philly soul ou "Chant Of The Ever Circle Skeletal Family", qui puent du cul si je puis me permettre. Et qui laissent un goût amer.
Bref, dans un premier temps on est pas mal déçu. Et puis, en y revenant, on se prend d'affection pour ce disque boursouflé et complaisant mais attachant par ses fautes de goût. On se dit que le mieux compense bien le pire...et qu'il n'est pas si nul que ça, bien qu'étant qualitativement à des années-lumière de, au hasard, Low.
Un disque mineur dans la discographie de ce géant, à écouter quand on a épuisé le meilleur (mais est-ce possible ?).
Pas mal 13/20 | par Thinwhitejs |
Posté le 10 février 2008 à 21 h 55 |
Diamond Dogs est sans doute l'un des albums les plus sous-estimés du grand Bowie. C'est pourtant pour moi son dernier grand album, celui qui clôt sa période glam. Et ce malgré l'absence des Spiders From Mars, en particulier du fabuleux guitariste Mick Ronson.
En effet, Bowie a enregistré cet album quasiment tout seul comme un grand : en plus de chanter, il a assuré la totalité des parties de guitares, et joue également du saxo (son premier instrument) et des claviers vintages (Moog et Mellotron).
Il est toutefois aidé par le bassiste Herbie Flowers (le fameux riff de "Walk On The Wild Side" de Lou Reed, c'est lui), le batteur Aynsley Dunbar (finalement non retenu pour être de la Jimi Hendrix Experience, mais frappeur de fûts pour John Mayall, Frank Zappa et Lou Reed – sur l'album Berlin), et son pianiste virtuose Mike Garson, qui jouait sur ses albums précédents.
Bowie a concocté un concept-album basé sur les fantasmes angoissants projetés sur le futur – tel qu'il était vu dans les années 70 –, certains titres étant pour le moins explicites : "Future Legend", "1984", "Big Brother".
"Future Legend" est une plage futuriste (mais un futur antérieur) et inquiétante qui annonce la future trilogie berlinoise.
"Diamond Dogs", où il est question de Todd Browning et de Dali, est un morceau plus classique qui rappelle le Bowie de la grande époque, celle de ses albums précédents. Du grand rock bluesy. Des groupes comme Suede (cf. leur chef-d'œuvre Dog Man Star) ne s'en remettront pas.
" Sweet Thing" crée une atmosphère plus douce et quelque peu kitsch, mais tendue et non dénuée de charme, avec un très beau refrain.
On enchaîne sans transition sur "Candidate", où Bowie impressionne, comme souvent, par ses capacités vocales et la beauté de son organe, le morceau change plusieurs fois de rythme.
" Sweet Thing (Reprise)" est très différente de la version précédente, avec une guitare sale et hachée.
La pièce maîtresse de cette œuvre est bien entendu le tube "Rebel Rebel", que n'auraient pas renié les Stones. Du très grand rock bluesy avec un Bowie hautain et sûr de lui, qui joue bien-sûr sur l'ambiguïté sexuelle ("She's not sure if you're a boy or a girl"), thème récurrent chez lui et même sa marque de fabrique.
"Rock'n Roll With Me" est un morceau glam où les guitares et le piano font des merveilles.
" We Are The Dead" n'est pas un hymne gothique mais n'en reste pas moins tendu. Le chant de Bowie est ponctué de notes de piano électrique (Fender Rhodes ?). Les harmonies vocales sur le refrain sont délectables.
"1984" s'inspire bien entendu du roman d'anticipation de George Orwell, dans un registre soul, avec guitare funk et cordes soyeuses. Sa dynamique pourra apparaître kitsch ou datée.
"Big Brother" est basé sur la même œuvre, adaptée plusieurs fois au cinéma. C'est un morceau plus expérimental. On y remarque un discret hommage à Dylan, l'un des ses modèles ("The times they are a-telling, and the changing isn't free").
"Chant Of The Ever Circling Skeletal Family" (qui donnera son nom au groupe batcave du début des années 80 Skeletal Family) est la suite logique du morceau précédent, mais plus rock. Il se termine par un "bro, bro, bro" répété à l'infini.
Diamond Dogs est certes une œuvre relativement mineure au sein de la discographie de David Bowie, mais est tout de même un bon album.
En effet, Bowie a enregistré cet album quasiment tout seul comme un grand : en plus de chanter, il a assuré la totalité des parties de guitares, et joue également du saxo (son premier instrument) et des claviers vintages (Moog et Mellotron).
Il est toutefois aidé par le bassiste Herbie Flowers (le fameux riff de "Walk On The Wild Side" de Lou Reed, c'est lui), le batteur Aynsley Dunbar (finalement non retenu pour être de la Jimi Hendrix Experience, mais frappeur de fûts pour John Mayall, Frank Zappa et Lou Reed – sur l'album Berlin), et son pianiste virtuose Mike Garson, qui jouait sur ses albums précédents.
Bowie a concocté un concept-album basé sur les fantasmes angoissants projetés sur le futur – tel qu'il était vu dans les années 70 –, certains titres étant pour le moins explicites : "Future Legend", "1984", "Big Brother".
"Future Legend" est une plage futuriste (mais un futur antérieur) et inquiétante qui annonce la future trilogie berlinoise.
"Diamond Dogs", où il est question de Todd Browning et de Dali, est un morceau plus classique qui rappelle le Bowie de la grande époque, celle de ses albums précédents. Du grand rock bluesy. Des groupes comme Suede (cf. leur chef-d'œuvre Dog Man Star) ne s'en remettront pas.
" Sweet Thing" crée une atmosphère plus douce et quelque peu kitsch, mais tendue et non dénuée de charme, avec un très beau refrain.
On enchaîne sans transition sur "Candidate", où Bowie impressionne, comme souvent, par ses capacités vocales et la beauté de son organe, le morceau change plusieurs fois de rythme.
" Sweet Thing (Reprise)" est très différente de la version précédente, avec une guitare sale et hachée.
La pièce maîtresse de cette œuvre est bien entendu le tube "Rebel Rebel", que n'auraient pas renié les Stones. Du très grand rock bluesy avec un Bowie hautain et sûr de lui, qui joue bien-sûr sur l'ambiguïté sexuelle ("She's not sure if you're a boy or a girl"), thème récurrent chez lui et même sa marque de fabrique.
"Rock'n Roll With Me" est un morceau glam où les guitares et le piano font des merveilles.
" We Are The Dead" n'est pas un hymne gothique mais n'en reste pas moins tendu. Le chant de Bowie est ponctué de notes de piano électrique (Fender Rhodes ?). Les harmonies vocales sur le refrain sont délectables.
"1984" s'inspire bien entendu du roman d'anticipation de George Orwell, dans un registre soul, avec guitare funk et cordes soyeuses. Sa dynamique pourra apparaître kitsch ou datée.
"Big Brother" est basé sur la même œuvre, adaptée plusieurs fois au cinéma. C'est un morceau plus expérimental. On y remarque un discret hommage à Dylan, l'un des ses modèles ("The times they are a-telling, and the changing isn't free").
"Chant Of The Ever Circling Skeletal Family" (qui donnera son nom au groupe batcave du début des années 80 Skeletal Family) est la suite logique du morceau précédent, mais plus rock. Il se termine par un "bro, bro, bro" répété à l'infini.
Diamond Dogs est certes une œuvre relativement mineure au sein de la discographie de David Bowie, mais est tout de même un bon album.
Bon 15/20
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