David Bowie
Don't Be Fooled By The Name |
Label :
PRT |
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Remettons-nous dans la peau de l'amateur français de David Bowie en septembre 1981.
David Bowie est chez RCA depuis Hunky Dory. Deux singles sont sortis en début d'année, "Scary monsters" en janvier, et "Up the hill backwards" en mars. Une compilation, Another Face, est sortie chez Decca en mai.
La photo de couverture de Don't be fooled by the name ressemble à celle de Stage, un bel autocollant doré "Importation G.B." attise la curiosité. Les six titres sont mentionnés au dos, sans aucune indication de date d'enregistrement, d'ingénieur du son, de producteur ou de musicien. Le label est PRT. La pochette intérieure est blanche.
Le format, 25 cm (10 inch), est atypique, mais Bowie l'est par nature.
Les étiquettes centrales, et elles seules, peuvent éventuellement fournir une indication au connaisseur. Deux titres sont précédés d'un astérisque indiquant que ceux-ci sont le fruit d'une collaboration avec un groupe nommé Lower Third.
Il s'agit donc d'une réédition de morceaux des années 60, avec une photo contemporaine de la sortie, le format éventuellement peut rappeler les années 60, mais il est utilisé par les punks et les post-punks de l'époque. Connaitre le lien entre PRT et Pye Records concernent peu de personnes : un simple changement de nom.
A la première écoute, le titre prend tout son sens. Don't be fooled by the name, te laisse pas avoir par le nom, par la photo surtout.
Ces titres datent des années de galère, celles où le jeune David fraîchement Bowie essayait toutes sortes de musique, adaptait tous les clichés pour percer...sans résultat. Il grave trois singles chez Pye Records, tous produits par Tony Hatch. Le compositeur, producteur et pygmalion de Petula Clark.
"Can't help thinking about me"/"And I say to myself" sort le 14 janvier 1966 sous le nom de David Bowie with the Lower Third. Première apparition du nom Bowie et du prénom David, avant c'était Davy ou Davie Jones ; il vient d'avoir 19 ans. Fin janvier une histoire de salaire le sépare des Lower Third. "Can't help thinking about me" est bon, dans une veine Kinks, vraiment dans l'air du temps, de quoi faire un tube. La rythmique assure, le morceau est emmené par une guitare acoustique, des chœurs typiques de l'époque. Il manque pourtant quelque chose, un solo qui le ferait décoller, de ce fait il paraît trop long malgré ses 2'40''.
En Espagne, Pye ressortira "Can't help thinking about me" avec "I dig everything" en face b, pendant le succès Ziggy en 1972.
Bowie le reprendra sur la tournée de 1999, il figure sur le cd/dvd VH1 Storytellers, il est le seul titre parmi ces six à paraître sur Nothing Has Changed en 2014.
Ce disque est son premier à sortir aux USA, en mai 1966.
La face B commence bien, basse/batterie d'abord puis une guitare électrique arrive. Le chant trop emphatique, il essaye de chanter Stax ou Tamla, et les choeurs trop présents gâchent ce titre.
En avril paraît "Do anything you say"/"Good morning girl". Bowie joue avec le goupe The Buzz dans lequel officie John Hutchinson avec qui il enregistrera ce qui est maintenant connu sous le nom de Clareville Demos.
"Do anything you say" est épuisant, un rythme soul avec une répétition ad nauseam du titre, plus sobre ça aurait pu fonctionner. Très curieusement, pendant quelques secondes on a l'impression d'entendre Mike Garson au piano.
Sur "Good morning girl" Bowie fait du scat sur cette improbable tentative soul.
Bowie cherche, expérimente, mais ce n'est pas encore son heure.
"I dig everything"/"I'm not losing sleep" marque la fin du contrat avec Pye Records. Tony Hatch impose ses requins de studio et vire The Buzz. Le morceau est assez groovy grâce à l'orgue et aux congas, pas pire que la soupe de l'époque, le chant est plutôt bon. C'est le seul titre repris sur Toy. 35 ans plus tard la production est meilleure, mais ne sauve pas un morceau finalement médiocre.
"I'm not losing sleep" n'est sans rappeler le "Downtown" de Petula Clark sorti en 1964, l'orchestration est lourde, trop d'instruments, trop d'esbroufe, trop de Tony Hatch.
Don't be fooled by the name complète Another Face compilation sortie en mai de la même année reprenant des titres enregistrés pour Parlophone, Deram et Decca entre 1964 et 1970, un complément sortira en 1983 sous le nom A Second Face. Avec un avertissement éclairant sur les périodes d'enregistrements et de sorties.
Sur le disque, les faces A figurent sur la face A, les B sur la B. Sans trop d'efforts on imagine bien qu'il s'agit d'une sortie opportuniste, profitant de l'immense popularité de Bowie, de la sortie d'Another Face, et de la sortie annoncée de ChangesTwoBowie en novembre. Je n'imagine pas Bowie donner son accord à cette publication, mais avait-il seulement le choix ?
C'est un disque d'archéologie musicale qui n'a rien d'indispensable, pour les curieux. Ça permet de se rappeler que mêmes les très bons ont galéré, n'ont pas sorti que des chefs d'oeuvre. On imagine bien la capacité de travail, la volonté, le talent qu'il faut pour dépasser ces six titres.
Cette compilation est sortie dans plusieurs pays sous le nom de David Bowie, en 1983 les italiens verront un Early Bowie, en 1985 il devient Rare Tracks, en 1994 1966, toujours chez PRT, et toujours avec des photos décalées. Un véritable désir de brouiller les pistes.
Depuis 1990, il ressort régulièrement, plus ou moins officiellement sous le nom d'Introspective complété par deux interviews, en vinyl de couleurs et en CD. La couverture est un montage entre une photo agressive datant de 1971/1972, et une autre assez berlinoise.
En 1999, un cd sort sous le nom I dig everything : the 1966 Pye singles avec une photo d'époque, tout est dit. C'est presque dommage.
David Bowie est chez RCA depuis Hunky Dory. Deux singles sont sortis en début d'année, "Scary monsters" en janvier, et "Up the hill backwards" en mars. Une compilation, Another Face, est sortie chez Decca en mai.
La photo de couverture de Don't be fooled by the name ressemble à celle de Stage, un bel autocollant doré "Importation G.B." attise la curiosité. Les six titres sont mentionnés au dos, sans aucune indication de date d'enregistrement, d'ingénieur du son, de producteur ou de musicien. Le label est PRT. La pochette intérieure est blanche.
Le format, 25 cm (10 inch), est atypique, mais Bowie l'est par nature.
Les étiquettes centrales, et elles seules, peuvent éventuellement fournir une indication au connaisseur. Deux titres sont précédés d'un astérisque indiquant que ceux-ci sont le fruit d'une collaboration avec un groupe nommé Lower Third.
Il s'agit donc d'une réédition de morceaux des années 60, avec une photo contemporaine de la sortie, le format éventuellement peut rappeler les années 60, mais il est utilisé par les punks et les post-punks de l'époque. Connaitre le lien entre PRT et Pye Records concernent peu de personnes : un simple changement de nom.
A la première écoute, le titre prend tout son sens. Don't be fooled by the name, te laisse pas avoir par le nom, par la photo surtout.
Ces titres datent des années de galère, celles où le jeune David fraîchement Bowie essayait toutes sortes de musique, adaptait tous les clichés pour percer...sans résultat. Il grave trois singles chez Pye Records, tous produits par Tony Hatch. Le compositeur, producteur et pygmalion de Petula Clark.
"Can't help thinking about me"/"And I say to myself" sort le 14 janvier 1966 sous le nom de David Bowie with the Lower Third. Première apparition du nom Bowie et du prénom David, avant c'était Davy ou Davie Jones ; il vient d'avoir 19 ans. Fin janvier une histoire de salaire le sépare des Lower Third. "Can't help thinking about me" est bon, dans une veine Kinks, vraiment dans l'air du temps, de quoi faire un tube. La rythmique assure, le morceau est emmené par une guitare acoustique, des chœurs typiques de l'époque. Il manque pourtant quelque chose, un solo qui le ferait décoller, de ce fait il paraît trop long malgré ses 2'40''.
En Espagne, Pye ressortira "Can't help thinking about me" avec "I dig everything" en face b, pendant le succès Ziggy en 1972.
Bowie le reprendra sur la tournée de 1999, il figure sur le cd/dvd VH1 Storytellers, il est le seul titre parmi ces six à paraître sur Nothing Has Changed en 2014.
Ce disque est son premier à sortir aux USA, en mai 1966.
La face B commence bien, basse/batterie d'abord puis une guitare électrique arrive. Le chant trop emphatique, il essaye de chanter Stax ou Tamla, et les choeurs trop présents gâchent ce titre.
En avril paraît "Do anything you say"/"Good morning girl". Bowie joue avec le goupe The Buzz dans lequel officie John Hutchinson avec qui il enregistrera ce qui est maintenant connu sous le nom de Clareville Demos.
"Do anything you say" est épuisant, un rythme soul avec une répétition ad nauseam du titre, plus sobre ça aurait pu fonctionner. Très curieusement, pendant quelques secondes on a l'impression d'entendre Mike Garson au piano.
Sur "Good morning girl" Bowie fait du scat sur cette improbable tentative soul.
Bowie cherche, expérimente, mais ce n'est pas encore son heure.
"I dig everything"/"I'm not losing sleep" marque la fin du contrat avec Pye Records. Tony Hatch impose ses requins de studio et vire The Buzz. Le morceau est assez groovy grâce à l'orgue et aux congas, pas pire que la soupe de l'époque, le chant est plutôt bon. C'est le seul titre repris sur Toy. 35 ans plus tard la production est meilleure, mais ne sauve pas un morceau finalement médiocre.
"I'm not losing sleep" n'est sans rappeler le "Downtown" de Petula Clark sorti en 1964, l'orchestration est lourde, trop d'instruments, trop d'esbroufe, trop de Tony Hatch.
Don't be fooled by the name complète Another Face compilation sortie en mai de la même année reprenant des titres enregistrés pour Parlophone, Deram et Decca entre 1964 et 1970, un complément sortira en 1983 sous le nom A Second Face. Avec un avertissement éclairant sur les périodes d'enregistrements et de sorties.
Sur le disque, les faces A figurent sur la face A, les B sur la B. Sans trop d'efforts on imagine bien qu'il s'agit d'une sortie opportuniste, profitant de l'immense popularité de Bowie, de la sortie d'Another Face, et de la sortie annoncée de ChangesTwoBowie en novembre. Je n'imagine pas Bowie donner son accord à cette publication, mais avait-il seulement le choix ?
C'est un disque d'archéologie musicale qui n'a rien d'indispensable, pour les curieux. Ça permet de se rappeler que mêmes les très bons ont galéré, n'ont pas sorti que des chefs d'oeuvre. On imagine bien la capacité de travail, la volonté, le talent qu'il faut pour dépasser ces six titres.
Cette compilation est sortie dans plusieurs pays sous le nom de David Bowie, en 1983 les italiens verront un Early Bowie, en 1985 il devient Rare Tracks, en 1994 1966, toujours chez PRT, et toujours avec des photos décalées. Un véritable désir de brouiller les pistes.
Depuis 1990, il ressort régulièrement, plus ou moins officiellement sous le nom d'Introspective complété par deux interviews, en vinyl de couleurs et en CD. La couverture est un montage entre une photo agressive datant de 1971/1972, et une autre assez berlinoise.
En 1999, un cd sort sous le nom I dig everything : the 1966 Pye singles avec une photo d'époque, tout est dit. C'est presque dommage.
Pas mal 13/20 | par NicoTag |
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