David Bowie
Scary Monsters |
Label :
EMI |
||||
"Ground Control to Major Tom !
Ground Control to Major Tom !
Take your protein pills and put your helmet on...
10... Ground Control to Major Tom... 9... 8... 7... 6... 5... 4... 3... 2... 1... 0"
(1969 - "Space Oddity")
Et 11 ans plus tard... la "pseudo" révélation !
"Do you remember a guy that's been
In such an early song
I heard a rumour from Ground Control
Oh no, don't say it's true......
We know Major TOM 's a junkie !"
(1980 - "Ashes To Ashes")
Entre ces deux dates beaucoup d'excellentes choses musicales pour Bowie, et le début des années 1980 s'annonce sous les meilleurs hospices ! David Bowie sort de sa grande trilogie berlinoise et avant-gardiste, pour nous sortir en 1980 un disque tout aussi avant-gardiste, magnifique et un peu plus accessible que ses prédécesseurs: Scary Monsters.
Retour de Robert Fripp à la guitare qui fait des merveilles sur ce disque (voir le titre "Scary Monsters"), un Bowie super inspiré qui chante, comme souvent, d'une manière facile et parfaite sur des chansons splendides "It's No Game", "Teenage Wildlife" (enorme chanson)... une excellente reprise de Tom Verlaine (Television) "Kingdom Come", et un tube bien réussi "Ashes To Ashes" accompagné d'un video clip (support nouveau et inventif à l'époque) qui a marqué tous les clowns blancs de cette planète... et tous les autres aussi !
Un Bowie en très grande forme, qui ne laisse absolument pas présager l'hécatombe, le fourvoiement, la catastrophe musicale qui vont suivre cet album...
On aura du mal à comprendre et à oublier la collaboration pompière avec Queen ("Under Pressure") faite dans la foulée et tout le reste indigeste qui va suivre jusqu'à Black Tie White Noise...
Ne nous énervons pas, calmons nous et retrouvons plutôt la charmante voix de la japonaise qui ouvre ce dernier (?) chef-d'oeuvre de Bowie... "It's No Game" !
"Shiruetto ga kage ga
Kakumei o miteiru
Mo tenjoku no giyu nokaidan wa nai..."
Ground Control to Major Tom !
Take your protein pills and put your helmet on...
10... Ground Control to Major Tom... 9... 8... 7... 6... 5... 4... 3... 2... 1... 0"
(1969 - "Space Oddity")
Et 11 ans plus tard... la "pseudo" révélation !
"Do you remember a guy that's been
In such an early song
I heard a rumour from Ground Control
Oh no, don't say it's true......
We know Major TOM 's a junkie !"
(1980 - "Ashes To Ashes")
Entre ces deux dates beaucoup d'excellentes choses musicales pour Bowie, et le début des années 1980 s'annonce sous les meilleurs hospices ! David Bowie sort de sa grande trilogie berlinoise et avant-gardiste, pour nous sortir en 1980 un disque tout aussi avant-gardiste, magnifique et un peu plus accessible que ses prédécesseurs: Scary Monsters.
Retour de Robert Fripp à la guitare qui fait des merveilles sur ce disque (voir le titre "Scary Monsters"), un Bowie super inspiré qui chante, comme souvent, d'une manière facile et parfaite sur des chansons splendides "It's No Game", "Teenage Wildlife" (enorme chanson)... une excellente reprise de Tom Verlaine (Television) "Kingdom Come", et un tube bien réussi "Ashes To Ashes" accompagné d'un video clip (support nouveau et inventif à l'époque) qui a marqué tous les clowns blancs de cette planète... et tous les autres aussi !
Un Bowie en très grande forme, qui ne laisse absolument pas présager l'hécatombe, le fourvoiement, la catastrophe musicale qui vont suivre cet album...
On aura du mal à comprendre et à oublier la collaboration pompière avec Queen ("Under Pressure") faite dans la foulée et tout le reste indigeste qui va suivre jusqu'à Black Tie White Noise...
Ne nous énervons pas, calmons nous et retrouvons plutôt la charmante voix de la japonaise qui ouvre ce dernier (?) chef-d'oeuvre de Bowie... "It's No Game" !
"Shiruetto ga kage ga
Kakumei o miteiru
Mo tenjoku no giyu nokaidan wa nai..."
Exceptionnel ! ! 19/20 | par EtheBunnymen |
Posté le 13 janvier 2008 à 19 h 10 |
Comme promis j'y reviens...
Voilà cela fait un moment que je dois le pondre ce papelard sur ce disque que j'ai acheté sur la bonne foi de certains chroniqueurs et, moi qui suis le Monsieur depuis ses premiers pas, qui l'a abandonné après ses conneries étasuniennes, qui ai fait la moue sur la trilogie dans sa berline, je me suis un peu pris le chou avec cette galette.
Quand il a été question de refaire quelques Bowie en CD, bien sûr avec les Space Oddity, Hunky, Ziggy, Aladdin, j'ai retrouvé ce vieux filon inépuisable, et j'ai craqué pour Heroes, et également pour ce The Man Who Sold The Earth qui a bercé ma première enfance hard, j'ai donc testé ce Scary Monsters, pendant de long mois, avant de me décider à le foutre à la poubelle.
Bowie est de retour avec quelques guest-stars de luxe dont les Pete et Robert de service aux guitares. S'il est vrai que la majorité des titres ne sont pas ce que Bowie a réalisé de mieux, il est exact que les "Fashion" et surtout "Ashes To Ashes" sont des titres superbes. Même "Teenage Wildlife", titre presque fleuve, qui alterne les ambiances, n'arrive pas, à mon avis, à cautionner une qualité quelconque sur cette galette.
Soyons maintenant honnêtes : Scary Monsters peut-il être considéré comme un sommet de la carrière de David Bowie ? Oui si on tient compte des tubes présents sur le disque. Sinon je ne comprends pas : que cet objet plaise à certains ne me heurte pas plus que ça, chacun ses goûts après tout, mais qu'il soit noté 19 c'est là ou le bât blesse, car alors le Ziggy ou le Outside alors il sont à combien 22, 33, 69 ?
Album très inégal, trop inégal pour ma part, en qualité où l'on oscille entre le très bon ("Ashes To Ashes") et le franchement indigeste ("Scary Monsters"). Parce que qui aime bien châtie bien, et c'est vrai que de DB nous sommes en droit de n'attendre QUE le meilleur. On connaît sa prolixité, son savoir s'entourer et la qualité de son chant mais après la célèbre trilogie berlinoise (bien trop surestimée à mon goût, mais ceci est un autre problème), la vacuité des années 80 pèse lourd sur la production de notre alien préféré.
Un disque qui a du mal à passer... Notons large !
Voilà cela fait un moment que je dois le pondre ce papelard sur ce disque que j'ai acheté sur la bonne foi de certains chroniqueurs et, moi qui suis le Monsieur depuis ses premiers pas, qui l'a abandonné après ses conneries étasuniennes, qui ai fait la moue sur la trilogie dans sa berline, je me suis un peu pris le chou avec cette galette.
Quand il a été question de refaire quelques Bowie en CD, bien sûr avec les Space Oddity, Hunky, Ziggy, Aladdin, j'ai retrouvé ce vieux filon inépuisable, et j'ai craqué pour Heroes, et également pour ce The Man Who Sold The Earth qui a bercé ma première enfance hard, j'ai donc testé ce Scary Monsters, pendant de long mois, avant de me décider à le foutre à la poubelle.
Bowie est de retour avec quelques guest-stars de luxe dont les Pete et Robert de service aux guitares. S'il est vrai que la majorité des titres ne sont pas ce que Bowie a réalisé de mieux, il est exact que les "Fashion" et surtout "Ashes To Ashes" sont des titres superbes. Même "Teenage Wildlife", titre presque fleuve, qui alterne les ambiances, n'arrive pas, à mon avis, à cautionner une qualité quelconque sur cette galette.
Soyons maintenant honnêtes : Scary Monsters peut-il être considéré comme un sommet de la carrière de David Bowie ? Oui si on tient compte des tubes présents sur le disque. Sinon je ne comprends pas : que cet objet plaise à certains ne me heurte pas plus que ça, chacun ses goûts après tout, mais qu'il soit noté 19 c'est là ou le bât blesse, car alors le Ziggy ou le Outside alors il sont à combien 22, 33, 69 ?
Album très inégal, trop inégal pour ma part, en qualité où l'on oscille entre le très bon ("Ashes To Ashes") et le franchement indigeste ("Scary Monsters"). Parce que qui aime bien châtie bien, et c'est vrai que de DB nous sommes en droit de n'attendre QUE le meilleur. On connaît sa prolixité, son savoir s'entourer et la qualité de son chant mais après la célèbre trilogie berlinoise (bien trop surestimée à mon goût, mais ceci est un autre problème), la vacuité des années 80 pèse lourd sur la production de notre alien préféré.
Un disque qui a du mal à passer... Notons large !
Passable 11/20
Posté le 20 mars 2008 à 20 h 19 |
Scary Monsters.
Que sont donc ces monstres effrayants dont parle Mr Jones ???
On remarque à la pochette du disque que le Sir s'est encore bien mis (le nez) dans la poudre. Pas plus de commentaires pour vous faire remarquer que cet album sent les substances toxiques...
C'est alors normal que cet album soit une icandescence de mélodies mi-rock'n'roll, mi hystérique, mi animal. C'est un véritable album allumé, un peu fait comme s'il fallait pondre quelque chose sous influence, en plein trip, avant de partir s'écrouler en cure de désintox quoi !!
Et bien Scary Monsters est parfaitement inégal. Là où Low et Heroes montraient une certaine homogénéité dans les titres, ici, on cotoie le n'importe quoi avec du sublime...
Les premiers titres (je parle ici du "It's No Game Part 1", tout comme le dernier, "It's No Game Part 2") sont de magnifiques odes à la transe, au brouillard matinal berlinois sous extasy, mais d'une chaleur touchante et ennivrante...). Ensuite, on frise le nullissime, "Up The Hill Backward" et le titre éponyme "Scary Monsters" sont totalement sans intêrets, quasiment du foutage de gueule... Mais le quatrième morceau, inattendu, nous tombe dessus tel un archange: c'est bel et bien "Ashes To Ashes".
Et, là, on sait où on va, au paradis !!! Oui, car le reste sera toutefois de grande facture. Mis à part un "Teenage Wildlife" qui fait partie également des titres gags de Bowie, on termine en beauté avec "Scream Like A Baby", "Kingdom Come" et "Because You're Young".
Ces morceaux sont d'une maitrise et d'une intelligence rythmique qui vous paralysent les oreilles tellement Bowie maitrise son sujet.
Il y a aussi "Fashion", morceau funky aux relents cold qui intéressera tout musicologue en herbe. Car oui Scary Monsters est un grand album, peut-être le plus étrange de la période berlinoise mais il sent le souffre: Bowie chante parfois punk-rock, parfois new-wave. Cet album est un caméléon qui s'imprègne à sa manière du post-punk naissant. Scary Monsters signe peut-être le chant du cygne Bowie, arrivant à la fin de son génie mais cet album reste une très belle oeuvre musicale, moins crue que ces albums précédents mais avec peut-être la plus belle chanson de Bowie, ce "Ashes To Ashes" indémodable qui vaut à lui seul l'achat de ce disque...
Que sont donc ces monstres effrayants dont parle Mr Jones ???
On remarque à la pochette du disque que le Sir s'est encore bien mis (le nez) dans la poudre. Pas plus de commentaires pour vous faire remarquer que cet album sent les substances toxiques...
C'est alors normal que cet album soit une icandescence de mélodies mi-rock'n'roll, mi hystérique, mi animal. C'est un véritable album allumé, un peu fait comme s'il fallait pondre quelque chose sous influence, en plein trip, avant de partir s'écrouler en cure de désintox quoi !!
Et bien Scary Monsters est parfaitement inégal. Là où Low et Heroes montraient une certaine homogénéité dans les titres, ici, on cotoie le n'importe quoi avec du sublime...
Les premiers titres (je parle ici du "It's No Game Part 1", tout comme le dernier, "It's No Game Part 2") sont de magnifiques odes à la transe, au brouillard matinal berlinois sous extasy, mais d'une chaleur touchante et ennivrante...). Ensuite, on frise le nullissime, "Up The Hill Backward" et le titre éponyme "Scary Monsters" sont totalement sans intêrets, quasiment du foutage de gueule... Mais le quatrième morceau, inattendu, nous tombe dessus tel un archange: c'est bel et bien "Ashes To Ashes".
Et, là, on sait où on va, au paradis !!! Oui, car le reste sera toutefois de grande facture. Mis à part un "Teenage Wildlife" qui fait partie également des titres gags de Bowie, on termine en beauté avec "Scream Like A Baby", "Kingdom Come" et "Because You're Young".
Ces morceaux sont d'une maitrise et d'une intelligence rythmique qui vous paralysent les oreilles tellement Bowie maitrise son sujet.
Il y a aussi "Fashion", morceau funky aux relents cold qui intéressera tout musicologue en herbe. Car oui Scary Monsters est un grand album, peut-être le plus étrange de la période berlinoise mais il sent le souffre: Bowie chante parfois punk-rock, parfois new-wave. Cet album est un caméléon qui s'imprègne à sa manière du post-punk naissant. Scary Monsters signe peut-être le chant du cygne Bowie, arrivant à la fin de son génie mais cet album reste une très belle oeuvre musicale, moins crue que ces albums précédents mais avec peut-être la plus belle chanson de Bowie, ce "Ashes To Ashes" indémodable qui vaut à lui seul l'achat de ce disque...
Très bon 16/20
Posté le 20 octobre 2008 à 15 h 38 |
"There is New-Wave, There Is Old-Wave and There Is David Bowie"
Cette phrase d´un critique de l´époque résume parfaitement le contexte fascinant dans lequel Bowie enregistre Scary Monsters. Rappel des évènements. En 4 ans, Bowie a mutilé la pop, à coup de synthés, batteries plombées et guitares stridentes. Des éléments à l´origine d´une bonne partie de la scène New-Wave émergente à l´époque. Bowie en est bien conscient (‘You´re one of the new-wave boys', dit-il à son fils sur "Because You´re Young"), mais il poursuit son exploration de nouvelles contrées musicales avec son nouveau disque. Lassé par son travail berlinois avec Brian Eno, il quitte l´Europe pour retourner à New-York, accompagné par Tony Visconti, et s´imprégner de l´effervescence de la Big Apple. La trilogie est déjà loin derrière lui, comme en témoigne l´intérieur du vinyle, ou les pochettes de Low et Heroes apparaissent comme de vieux polaroïds jetés à la poubelle.
Scary Monsters est un OVNI dans la carrière de Bowie. Il n´a pas d´album jumeau, comme Ziggy Stardust ou Low. C´est sûrement ce qui fait sa valeur, cette singularité dans la discographie du maître.
C´est un Bowie survolté qui nous accueille sur sa nouvelle œuvre. Sur "It´s No Game part 1", il hurle comme jamais, accompagné par une chanteuse japonaise et surtout, la guitare de Robert Fripp, qui durant tout le reste du disque nous émerveillera grâce à des soli déstructurés, bruitistes et ramassés. "Up The Hille Backwards", le titre plus anecdotique, reflète néanmoins l´aspect collectif de l´œuvre grâce à ses chœurs reléguant la voix de David Robert Jones au second plan.
Les trois titres suivants sont de grands abonnés des best of Bowie. "Scary Monsters (& Super Creeps)", tout d´abord, qui creuse la veine de ce rock mélodieux et bruitistes. La production, typique de l´époque n´a pourtant pas pris une ride : le filtre sur la voix, laissant entendre le chant d´un monstre effrayant, ainsi que les synthétiseurs sont toujours aussi efficaces, 28 ans après. "Ashes To Ashes", lui, fait partie des titres les plus célèbres de Bowie. Construit autour d´une ritournelle au synthétiseur, Bowie s´amuse pendant 5 minutes à habiller ce morceau d'autres synthés tour à tour pesant, aériens ou détraqués. D´autre part, il continue son travail de remise en question de ses disques précédents, en s´attaquant au Major Tom, qui n´était pas un aventurier amoureux mais bien un junkie. Je pense que rarement un artiste n´aura imposé tant de distance entre lui et son œuvre. La lucidité de Bowie sur ce qu´il a accompli, son esprit critique et sa curiosité sont vraiment saisissantes. "Fashion", elle, nous propose un funk blanc mutilé par la guitare stridente de Robert Fripp. Le texte propose un pamphlet contre les effets de mode, amusant lorsqu´on sait que Bowie a toujours inspiré de nombreux suiveurs...
La deuxième face, bien moins connue, n´en reste pas moins exceptionnelle.
"Teenage Wildlife" est un des meilleurs morceaux de l´homme. Ses parties de chant, séparées par les meilleurs soli de l´album, font partie des plus belles de toute sa carrière. "Ziggy Stardust" est connue pour les 1000 intonations que Bowie, il devrait en être de même pour ce morceau, oú Bowie chante comme un fou, un crooner, en voix de tête... Un bouillonnement musical rare, pour un morceau très dense.
"Scream Like A Baby" détonne grâce à sa batterie et ses synthétiseurs au son très lourd. La reprise de Television, "Kingdom Come" montre que Bowie reste un homme de son époque, au fait de toutes les évolutions musicales. Son chant s´affranchit de toute notion de justesse sur ce morceau enjoué. "Because You´re Young", très héroique est le dernier morceau bruitiste, avant que ce chef d´oeuvre ne s´achève en douceur sur la seconde partie de "It´s no Game"
Scary Monsters est connu pour être le dernier chef d´œuvre de Bowie. Ce titre n´est absolument pas usurpé. Pour la dernière fois de sa carrière, Bowie réussit à capter l´air de son époque, à l´allier à son écriture pour créer quelque chose d´absolument nouveau. Ce disque est un repère, un témoin du passage des années 70 aux années 80. Mélange de punk, de pop, de funk, de rock et de new-wave, les excellentes compositions d´un Bowie au sommet de son excitation musicale sont magnifiées par un travail de production de Tony Visconti éblouissant. Le son est puissant, moderne et original. En presque 40 ans de carrière, il s´agit de l´unique fois oú Bowie négocie un virage de sa carrière sans se prendre un arbre. A ce titre, Scary Monsters se révèle passionnant et incontournable.
Cette phrase d´un critique de l´époque résume parfaitement le contexte fascinant dans lequel Bowie enregistre Scary Monsters. Rappel des évènements. En 4 ans, Bowie a mutilé la pop, à coup de synthés, batteries plombées et guitares stridentes. Des éléments à l´origine d´une bonne partie de la scène New-Wave émergente à l´époque. Bowie en est bien conscient (‘You´re one of the new-wave boys', dit-il à son fils sur "Because You´re Young"), mais il poursuit son exploration de nouvelles contrées musicales avec son nouveau disque. Lassé par son travail berlinois avec Brian Eno, il quitte l´Europe pour retourner à New-York, accompagné par Tony Visconti, et s´imprégner de l´effervescence de la Big Apple. La trilogie est déjà loin derrière lui, comme en témoigne l´intérieur du vinyle, ou les pochettes de Low et Heroes apparaissent comme de vieux polaroïds jetés à la poubelle.
Scary Monsters est un OVNI dans la carrière de Bowie. Il n´a pas d´album jumeau, comme Ziggy Stardust ou Low. C´est sûrement ce qui fait sa valeur, cette singularité dans la discographie du maître.
C´est un Bowie survolté qui nous accueille sur sa nouvelle œuvre. Sur "It´s No Game part 1", il hurle comme jamais, accompagné par une chanteuse japonaise et surtout, la guitare de Robert Fripp, qui durant tout le reste du disque nous émerveillera grâce à des soli déstructurés, bruitistes et ramassés. "Up The Hille Backwards", le titre plus anecdotique, reflète néanmoins l´aspect collectif de l´œuvre grâce à ses chœurs reléguant la voix de David Robert Jones au second plan.
Les trois titres suivants sont de grands abonnés des best of Bowie. "Scary Monsters (& Super Creeps)", tout d´abord, qui creuse la veine de ce rock mélodieux et bruitistes. La production, typique de l´époque n´a pourtant pas pris une ride : le filtre sur la voix, laissant entendre le chant d´un monstre effrayant, ainsi que les synthétiseurs sont toujours aussi efficaces, 28 ans après. "Ashes To Ashes", lui, fait partie des titres les plus célèbres de Bowie. Construit autour d´une ritournelle au synthétiseur, Bowie s´amuse pendant 5 minutes à habiller ce morceau d'autres synthés tour à tour pesant, aériens ou détraqués. D´autre part, il continue son travail de remise en question de ses disques précédents, en s´attaquant au Major Tom, qui n´était pas un aventurier amoureux mais bien un junkie. Je pense que rarement un artiste n´aura imposé tant de distance entre lui et son œuvre. La lucidité de Bowie sur ce qu´il a accompli, son esprit critique et sa curiosité sont vraiment saisissantes. "Fashion", elle, nous propose un funk blanc mutilé par la guitare stridente de Robert Fripp. Le texte propose un pamphlet contre les effets de mode, amusant lorsqu´on sait que Bowie a toujours inspiré de nombreux suiveurs...
La deuxième face, bien moins connue, n´en reste pas moins exceptionnelle.
"Teenage Wildlife" est un des meilleurs morceaux de l´homme. Ses parties de chant, séparées par les meilleurs soli de l´album, font partie des plus belles de toute sa carrière. "Ziggy Stardust" est connue pour les 1000 intonations que Bowie, il devrait en être de même pour ce morceau, oú Bowie chante comme un fou, un crooner, en voix de tête... Un bouillonnement musical rare, pour un morceau très dense.
"Scream Like A Baby" détonne grâce à sa batterie et ses synthétiseurs au son très lourd. La reprise de Television, "Kingdom Come" montre que Bowie reste un homme de son époque, au fait de toutes les évolutions musicales. Son chant s´affranchit de toute notion de justesse sur ce morceau enjoué. "Because You´re Young", très héroique est le dernier morceau bruitiste, avant que ce chef d´oeuvre ne s´achève en douceur sur la seconde partie de "It´s no Game"
Scary Monsters est connu pour être le dernier chef d´œuvre de Bowie. Ce titre n´est absolument pas usurpé. Pour la dernière fois de sa carrière, Bowie réussit à capter l´air de son époque, à l´allier à son écriture pour créer quelque chose d´absolument nouveau. Ce disque est un repère, un témoin du passage des années 70 aux années 80. Mélange de punk, de pop, de funk, de rock et de new-wave, les excellentes compositions d´un Bowie au sommet de son excitation musicale sont magnifiées par un travail de production de Tony Visconti éblouissant. Le son est puissant, moderne et original. En presque 40 ans de carrière, il s´agit de l´unique fois oú Bowie négocie un virage de sa carrière sans se prendre un arbre. A ce titre, Scary Monsters se révèle passionnant et incontournable.
Intemporel ! ! ! 20/20
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