Neil Young
Live At Massey Hall 1971 |
Label :
Reprise |
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Neil Young nous a longtemps mis l'eau à la bouche avant d'ouvrir pour de bon son coffre au trésor... Depuis le temps qu'il promettait l'arrivée de ses "Archives", on n'y croyait plus... Et enfin, début 2007, déboule ce live bouleversant. Après un autre live (Fillmore East avec Crazy Horse, très bon aussi), ce Massey Hall 1971, enregistré à Toronto, a des parfums d'éternité. On connaissait déjà tous ces morceaux (à part en ce qui me concerne une superbe version de "Heart Of Gold" au piano), mais la magie ressort à chaque écoute de ces versions dépouillées en piano ou guitare/voix, comme si on les redécouvrait pour la première fois (Ah ! "Cowgirl In The Sand" et "Down By The River" en acoustique !).
Dans son Canada natal, Neil Young est au sommet de son art et de son inspiration. On est en 1971; il a 25 ans et vient de sortir After The Goldrush. Toutes les chansons sont plus belles les unes que les autres, la voix haut perchée du bonhomme n'a jamais été aussi juste et habitée (le son est d'ailleurs excellent) et sa guitare n'a jamais été aussi inspirée. Et nom de Dieu, c'est beau ! D'une version touchante de "Journey Through The Past" ("I'm going back to Canada" !) à un entraînant "Dance, Dance, Dance", tout résonne comme une évidence mélodique.
C'est en outre très agréable d'écouter les versions épurées des chansons qui allaient former Harvest l'année suivante; plus belles encore peut-être ("There's A World" débarassée de l'orchestration envahissante...) que dans leurs versions définitives. Et bien sûr, comme l'album très (trop ?) connu n'était pas encore sorti, le public ne les connaît pas encore ! Ecoutez la différence de réception de "The Needle And The Damage Done" par le public entre ce live et le Live Rust ! Entre temps, le Loner est devenu une star mondiale...
Ajoutez à ce disque un dvd très fourni (l'intégralité du concert avec des images tournées par Neil lui-même) avec une image granuleuse à souhait... Que demande le peuple ?
Dans son Canada natal, Neil Young est au sommet de son art et de son inspiration. On est en 1971; il a 25 ans et vient de sortir After The Goldrush. Toutes les chansons sont plus belles les unes que les autres, la voix haut perchée du bonhomme n'a jamais été aussi juste et habitée (le son est d'ailleurs excellent) et sa guitare n'a jamais été aussi inspirée. Et nom de Dieu, c'est beau ! D'une version touchante de "Journey Through The Past" ("I'm going back to Canada" !) à un entraînant "Dance, Dance, Dance", tout résonne comme une évidence mélodique.
C'est en outre très agréable d'écouter les versions épurées des chansons qui allaient former Harvest l'année suivante; plus belles encore peut-être ("There's A World" débarassée de l'orchestration envahissante...) que dans leurs versions définitives. Et bien sûr, comme l'album très (trop ?) connu n'était pas encore sorti, le public ne les connaît pas encore ! Ecoutez la différence de réception de "The Needle And The Damage Done" par le public entre ce live et le Live Rust ! Entre temps, le Loner est devenu une star mondiale...
Ajoutez à ce disque un dvd très fourni (l'intégralité du concert avec des images tournées par Neil lui-même) avec une image granuleuse à souhait... Que demande le peuple ?
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Rustneversleeps |
Posté le 18 avril 2007 à 11 h 47 |
J'ai longtemps répété à mon père, lequel me faisait découvrir tous ses disques dès l'enfance, que j'étais né à la mauvaise époque. Constament, j'enviais les moments que lui évoquait, ou lui rappelait, telle ou telle chanson. Il est amusant de penser qu'un poster géant de Harvest trônait dans sa chambre à ses 22 ans, sans s'imaginer un jour que son fils passerait l'album en boucle plus tard à ses 22 ans.
Mon père ne l'a jamais fait, mais j'ai toujours rêvé avoir assisté à des concerts d'époque, comme me retrouver dans le public du Gaslight en 1962 à New York pour écouter les débuts de Dylan, au pied de la scène de Monterey en 1967 pour jouïr de la voix alors inconnue de Janis Joplin, ou assisté à cette scène où Jimi Hendrix, fraichement atteri à Londres, joua ses premières notes devant un public médusé et un Clapton aux aboies.
Je m'égare, mais la musique est vraiment une chance de revivre ce genre de moment. Et Live At Massey Hall fait partie de ces moments priviligiés. L'enregistrement est impeccable, comme si on y était ! 178 Victria St., Toronto, 1971. Avec un bon ampli, on peut entendre la gonzesse qui éternue sur la gauche pendant que Neil accorde sa guitare et raconte une blague.
Neil Young, très à l'aise avec son public introduit toutes ses chansons, ironisant la plupart du temps. Même si ce public n'en a pas conscience, le répertoire calme d'entrée, naviguant entre After The Gold Rush, Everybody Knows This Is Nowhere et les prémisces de son premier gros succès solo Harvest. Choix des chansons parfait, son d'une excellente qualité.
Au piano, on retrouve des pistes intéressantes: "There's A World" très intimiste et inquiétante sans arrangements violoneux, "A Man Needs a Maid" suivie d'une ébauche de "Heart Of Gold" assez courte, et "See The Sky About To Rain" que l'on retrouvera sur On The Beach en 1974.
Applaudie dès le début, "Cowgirl In The Sand" est divine et se révèle peut-être ma préférée dans la liste. Neil faisant référence à au Johnny Cash Show, à Carl Perkins et aux Tennessee Three, j'ai beaucoup apprécié "Bad Fog Of Loneliness" titre inédit, volatile aux cordes étouffées et au refrain particulièrement entêtant.
Après une version épurée et touchante de "The Needle And The Damage Done", Neil Young n'oublie pas que sa musique est aussi un moyen de communication et livre "Ohio", dont le fait divers sanglant est encore frais dans les têtes du public. Il est amusant d'entendre le public réclamer "Down Ty The River", que l'on retrouve dans plusieurs Live sous toutes les formes, parfois pendant plus de 20 minutes.
Comme à son habitude, Neil balance un amusant "Dance, Dance, Dance" à fort accent country, en fin de concert, que le public reprend chaleureusement en claquant des mains pendant presque 5 minutes.
Disque indiscutablement intemporel, preuve en est: sa présence dans les bacs, an 2007. Je suis assez content de ne jamais avoir acheté l'Unplugged, que je crois bon à ranger dans un tiroir. Live At Massey Hall, un must-have !!!
Mon père ne l'a jamais fait, mais j'ai toujours rêvé avoir assisté à des concerts d'époque, comme me retrouver dans le public du Gaslight en 1962 à New York pour écouter les débuts de Dylan, au pied de la scène de Monterey en 1967 pour jouïr de la voix alors inconnue de Janis Joplin, ou assisté à cette scène où Jimi Hendrix, fraichement atteri à Londres, joua ses premières notes devant un public médusé et un Clapton aux aboies.
Je m'égare, mais la musique est vraiment une chance de revivre ce genre de moment. Et Live At Massey Hall fait partie de ces moments priviligiés. L'enregistrement est impeccable, comme si on y était ! 178 Victria St., Toronto, 1971. Avec un bon ampli, on peut entendre la gonzesse qui éternue sur la gauche pendant que Neil accorde sa guitare et raconte une blague.
Neil Young, très à l'aise avec son public introduit toutes ses chansons, ironisant la plupart du temps. Même si ce public n'en a pas conscience, le répertoire calme d'entrée, naviguant entre After The Gold Rush, Everybody Knows This Is Nowhere et les prémisces de son premier gros succès solo Harvest. Choix des chansons parfait, son d'une excellente qualité.
Au piano, on retrouve des pistes intéressantes: "There's A World" très intimiste et inquiétante sans arrangements violoneux, "A Man Needs a Maid" suivie d'une ébauche de "Heart Of Gold" assez courte, et "See The Sky About To Rain" que l'on retrouvera sur On The Beach en 1974.
Applaudie dès le début, "Cowgirl In The Sand" est divine et se révèle peut-être ma préférée dans la liste. Neil faisant référence à au Johnny Cash Show, à Carl Perkins et aux Tennessee Three, j'ai beaucoup apprécié "Bad Fog Of Loneliness" titre inédit, volatile aux cordes étouffées et au refrain particulièrement entêtant.
Après une version épurée et touchante de "The Needle And The Damage Done", Neil Young n'oublie pas que sa musique est aussi un moyen de communication et livre "Ohio", dont le fait divers sanglant est encore frais dans les têtes du public. Il est amusant d'entendre le public réclamer "Down Ty The River", que l'on retrouve dans plusieurs Live sous toutes les formes, parfois pendant plus de 20 minutes.
Comme à son habitude, Neil balance un amusant "Dance, Dance, Dance" à fort accent country, en fin de concert, que le public reprend chaleureusement en claquant des mains pendant presque 5 minutes.
Disque indiscutablement intemporel, preuve en est: sa présence dans les bacs, an 2007. Je suis assez content de ne jamais avoir acheté l'Unplugged, que je crois bon à ranger dans un tiroir. Live At Massey Hall, un must-have !!!
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 08 août 2007 à 18 h 36 |
Ce Live At Massey Hall 1971 dégage l'essence même du talent de Neil Young. Nu, seul, débarrassé de tout ce qui pourrait entacher cette pureté, le Loner apparaît tel qu'on l'a très rarement entendu.
Ce concert fut enregistré sur la tournée ‘A Journey Through The Past' à Toronto, ville natale de Neil Young, le 19 janvier 1971, soit quelques mois après la sortie de After The Gold Rush et un an avant celle de Harvest. Le pressage de ce concert aura fait rêvé plus d'un fan de Neil Young. En effet, il avait déjà été décortiqué à l'époque par les journalistes présents ce soir là. Il aurait même dû sortir en vinyle à l'époque mais Neil Young a refusé préférant sortir un album studio. Après le succès de Harvest et la fulgurante reconnaissance du Loner qui s'en suivit, cette critique du concert avait circulé rendant la prestation légendaire. Il aura donc fallut attendre plusieurs décennies qu'il se décide à ouvrir sa boîte de pandore pour pouvoir enfin poser une oreille sur cette.
Ce qui frappe tout d'abord c'est l'incroyable son. Neil Young est seul à la guitare ou au piano et tout est parfaitement enregistré. Le public très réceptif est lui aussi bien présent dans le mixage.
Malgré la très courte période qui sépare cette tournée de la sortie de After The Gold Rush, le Loner est déjà passé à autre chose. Il ne jouera que deux morceaux de ce disque (dommage, parce que "Southern Man" en acoustique...) et préférera faire découvrir de nombreux inédits dont cinq se retrouveront sur Harvest. Ceux-ci ne sont pas encore définitivement ficelés (les paroles de "Man Needs A Maid" sont différentes et se réfèrent à un projet de film) mais l'émotion est déjà là. Le minimalisme de mise lors de cette tournée solo fait ressortir toute l'âme des compositions.
Neil Young, seul face au public dégage une aura ahurissante et parfaitement palpable. On a vraiment affaire à un artiste admirable : d'une émotion saisissante (difficile de ne pas avoir des frissons lors du refrain de "Old Man"), débordant de feeling, d'une humilité exemplaire, plaisantant sur lui-même entre les morceaux. Il commente chaque nouveau titre et se fait vraiment très proche du public. Chaque morceau fait froid dans le dos. C'est précis, magique, unique...
Cette simplicité redonne un nouveau visage à certains titres. "Man Needs A Maid" est à pleurer malgré l'absence d'orchestration, "There's A World" sans ses arrangements pompeux et trop cinématographiques devient encore plus grave et pesante, "Down By The River" devient complètement glauque et dépressive... En général chaque morceau trouve ici une nouvelle jeunesse. C'est encore plus remarquable sur les reprises de Buffalo Springsteen et de Crosby, Stills, Nash & Young.
Neil Young dévoile encore une nouvelle facette de son incommensurable talent par cette prestation dépouillée. C'est bien simple : peu d'artistes sont capables de dégager autant d'émotion avec une simple guitare ou un piano. Avoir la chair de poule d'un bout à l'autre d'un disque, ce n'est quand même vraiment pas courant.
On tient peut-être là le disque de 2007 et il a 36 ans...
Ce concert fut enregistré sur la tournée ‘A Journey Through The Past' à Toronto, ville natale de Neil Young, le 19 janvier 1971, soit quelques mois après la sortie de After The Gold Rush et un an avant celle de Harvest. Le pressage de ce concert aura fait rêvé plus d'un fan de Neil Young. En effet, il avait déjà été décortiqué à l'époque par les journalistes présents ce soir là. Il aurait même dû sortir en vinyle à l'époque mais Neil Young a refusé préférant sortir un album studio. Après le succès de Harvest et la fulgurante reconnaissance du Loner qui s'en suivit, cette critique du concert avait circulé rendant la prestation légendaire. Il aura donc fallut attendre plusieurs décennies qu'il se décide à ouvrir sa boîte de pandore pour pouvoir enfin poser une oreille sur cette.
Ce qui frappe tout d'abord c'est l'incroyable son. Neil Young est seul à la guitare ou au piano et tout est parfaitement enregistré. Le public très réceptif est lui aussi bien présent dans le mixage.
Malgré la très courte période qui sépare cette tournée de la sortie de After The Gold Rush, le Loner est déjà passé à autre chose. Il ne jouera que deux morceaux de ce disque (dommage, parce que "Southern Man" en acoustique...) et préférera faire découvrir de nombreux inédits dont cinq se retrouveront sur Harvest. Ceux-ci ne sont pas encore définitivement ficelés (les paroles de "Man Needs A Maid" sont différentes et se réfèrent à un projet de film) mais l'émotion est déjà là. Le minimalisme de mise lors de cette tournée solo fait ressortir toute l'âme des compositions.
Neil Young, seul face au public dégage une aura ahurissante et parfaitement palpable. On a vraiment affaire à un artiste admirable : d'une émotion saisissante (difficile de ne pas avoir des frissons lors du refrain de "Old Man"), débordant de feeling, d'une humilité exemplaire, plaisantant sur lui-même entre les morceaux. Il commente chaque nouveau titre et se fait vraiment très proche du public. Chaque morceau fait froid dans le dos. C'est précis, magique, unique...
Cette simplicité redonne un nouveau visage à certains titres. "Man Needs A Maid" est à pleurer malgré l'absence d'orchestration, "There's A World" sans ses arrangements pompeux et trop cinématographiques devient encore plus grave et pesante, "Down By The River" devient complètement glauque et dépressive... En général chaque morceau trouve ici une nouvelle jeunesse. C'est encore plus remarquable sur les reprises de Buffalo Springsteen et de Crosby, Stills, Nash & Young.
Neil Young dévoile encore une nouvelle facette de son incommensurable talent par cette prestation dépouillée. C'est bien simple : peu d'artistes sont capables de dégager autant d'émotion avec une simple guitare ou un piano. Avoir la chair de poule d'un bout à l'autre d'un disque, ce n'est quand même vraiment pas courant.
On tient peut-être là le disque de 2007 et il a 36 ans...
Exceptionnel ! ! 19/20
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