Neil Young
Piece Of Crap-October 1st 1994 |
Label :
BRR |
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En 1986, Neil & Pegi Young, son épouse, ont créé le festival Bridge School Benefit au profit de la recherche médicale sur les problèmes sévères de motricité cérébrale, ce dont souffrent ses fils ; toujours au même endroit, le Shoreline Amphitheatre à Mountain View, 22 000 places à ciel ouvert ; toujours en deux journées à la programmation identique. La liste des artistes qui y ont joués, (presque) toujours en acoustique, est très longue, c'est souvent l'occasion d'interprétations à plusieurs. Sont venus Sonic Youth, Bob Dylan, Elvis Costello, Ministry, Tony Bennett, Cat Power, Incubus, etc.
De nombreux enfants en fauteuil sont présents sur la scène, à l'arrière des musiciens. Le festival s'est interrompu en 2016 après la séparation du couple Young.
Le concert reproduit ici est amputé des deux premiers titres joués en solo par Neil Young. Ce qui est sur le disque sera rejoué dans le même ordre le lendemain, seul les titres en solo seront changés. C'est une des très rares occasions d'écouter le Crazy Horse en acoustique.
En 1994, sort Sleeps With Angels. Un album sombre, difficile à écouter, souvent oublié, c'est un disque qui a beaucoup à voir avec Tonight's The Night, la musique et les conditions d'écriture. C'est un des seuls, peut-être même le seul à ne pas avoir été présenter en tournée. 1994 est également une année sans concerts, mis à part quelques apparitions comme invité, ou ce genre de festival comme ici ou comme le Farm Aid.
La moitié des titres de cet album n'ont jamais été interprétés en concert, et l'autre moitié ne sera jouée que rarement. C'est donc l'occasion immanquable d'écouter ces chansons évoluer sur scène.
Les quatre premiers morceaux joués le sont pour la première fois. On débute avec le poignant "My Heart", Neil Young sur son vieux piano bancal, les Crazy Horse discrètement présents. L'ambiance bien plombée décolle un peu avec l'élégant et excellent "Prime Of Life". C'est l'occasion d'apprécier le passage d'une chanson de l'électrique à l'acoustique, et de mesurer la qualité du jeu des musiciens. Neil Young nous gratifie d'un solo sur une antiquité.
Frank "Poncho" Sampedro, guitariste, passe au piano pour "Driveby", un folk sombre, lancinant. Arrive "Sleeps With Angels", la musique est noire, saccadée, d'une violence insidieuse inhabituelle chez Neil Young qui habituellement balance des uppercuts. C'est volontairement désagréable, difficilement écoutable. Cette chanson est un kaddish dédié à Kurt Cobain mort en avril 1994, pendant l'enregistrement de Sleeps With Angels. "It's better to burn out than to fade away" est inscrit sur la lettre d'adieu de Kurt Cobain, ce n'est donc pas un hasard de trouver "Hey Hey My My" à suivre. Un emblème lugubre de la discographie de Neil Young.
La tristesse que l'électricité peut engloutir sous le bruit, est transformée ici grâce à l'acoustique en noirceur abyssale, c'est un concert comme une marche funèbre.
"Train Of Love" apporte un peu de douceur, de réconfort après toute cette tension. "Poncho" est à nouveau au piano. La chanson paraît presque sereine en rapport aux précédentes. Ce n'est qu'un intermède, la pression remonte avec "Change Your Mind", long morceau qui ne cesse d'alterner le chaud et le froid comme son nom l'indique.
C'est joué comme ralenti à l'extrême, tous les coups sont portés mais décomposés l'un après l'autre, pas en déluge comme habituellement. Chaque note de basse de Billy Talbot est une sourde déflagration ; Ralph Molina, explosent ses fûts et ses cymbales, mais en souterrain. Sur disque c'est déjà une épreuve de l'écouter tant il est sur le fil, live c'est pire, c'est douloureux. Là où ses autres longs titres comme "Down By The River" ruissellent de guitares, "Change Your Mind" dessèche les auditeurs.
Fin du concert, Neil Young et le Crazy Horse sont rejoints par Pearl Jam pour le trop long titre de rappel, "Piece Of Crap", leur présence ne sauve en rien ce morceau si bien nommé, l'exemple parfait du pire de Neil Young. C'est malheureusement le seul rescapé de Sleeps With Angels qui reviendra de temps en temps sur scène.
Ce n'est absolument pas un mauvais concert, mais c'est un concert usant, éprouvant, dont on ressort malaisé.
Le disque est élégamment édité par BRR, label spécialisé dans l'édition de retransmissions radio, c'est du très bon bootleg, la qualité sonore est au rendez-vous.
De nombreux enfants en fauteuil sont présents sur la scène, à l'arrière des musiciens. Le festival s'est interrompu en 2016 après la séparation du couple Young.
Le concert reproduit ici est amputé des deux premiers titres joués en solo par Neil Young. Ce qui est sur le disque sera rejoué dans le même ordre le lendemain, seul les titres en solo seront changés. C'est une des très rares occasions d'écouter le Crazy Horse en acoustique.
En 1994, sort Sleeps With Angels. Un album sombre, difficile à écouter, souvent oublié, c'est un disque qui a beaucoup à voir avec Tonight's The Night, la musique et les conditions d'écriture. C'est un des seuls, peut-être même le seul à ne pas avoir été présenter en tournée. 1994 est également une année sans concerts, mis à part quelques apparitions comme invité, ou ce genre de festival comme ici ou comme le Farm Aid.
La moitié des titres de cet album n'ont jamais été interprétés en concert, et l'autre moitié ne sera jouée que rarement. C'est donc l'occasion immanquable d'écouter ces chansons évoluer sur scène.
Les quatre premiers morceaux joués le sont pour la première fois. On débute avec le poignant "My Heart", Neil Young sur son vieux piano bancal, les Crazy Horse discrètement présents. L'ambiance bien plombée décolle un peu avec l'élégant et excellent "Prime Of Life". C'est l'occasion d'apprécier le passage d'une chanson de l'électrique à l'acoustique, et de mesurer la qualité du jeu des musiciens. Neil Young nous gratifie d'un solo sur une antiquité.
Frank "Poncho" Sampedro, guitariste, passe au piano pour "Driveby", un folk sombre, lancinant. Arrive "Sleeps With Angels", la musique est noire, saccadée, d'une violence insidieuse inhabituelle chez Neil Young qui habituellement balance des uppercuts. C'est volontairement désagréable, difficilement écoutable. Cette chanson est un kaddish dédié à Kurt Cobain mort en avril 1994, pendant l'enregistrement de Sleeps With Angels. "It's better to burn out than to fade away" est inscrit sur la lettre d'adieu de Kurt Cobain, ce n'est donc pas un hasard de trouver "Hey Hey My My" à suivre. Un emblème lugubre de la discographie de Neil Young.
La tristesse que l'électricité peut engloutir sous le bruit, est transformée ici grâce à l'acoustique en noirceur abyssale, c'est un concert comme une marche funèbre.
"Train Of Love" apporte un peu de douceur, de réconfort après toute cette tension. "Poncho" est à nouveau au piano. La chanson paraît presque sereine en rapport aux précédentes. Ce n'est qu'un intermède, la pression remonte avec "Change Your Mind", long morceau qui ne cesse d'alterner le chaud et le froid comme son nom l'indique.
C'est joué comme ralenti à l'extrême, tous les coups sont portés mais décomposés l'un après l'autre, pas en déluge comme habituellement. Chaque note de basse de Billy Talbot est une sourde déflagration ; Ralph Molina, explosent ses fûts et ses cymbales, mais en souterrain. Sur disque c'est déjà une épreuve de l'écouter tant il est sur le fil, live c'est pire, c'est douloureux. Là où ses autres longs titres comme "Down By The River" ruissellent de guitares, "Change Your Mind" dessèche les auditeurs.
Fin du concert, Neil Young et le Crazy Horse sont rejoints par Pearl Jam pour le trop long titre de rappel, "Piece Of Crap", leur présence ne sauve en rien ce morceau si bien nommé, l'exemple parfait du pire de Neil Young. C'est malheureusement le seul rescapé de Sleeps With Angels qui reviendra de temps en temps sur scène.
Ce n'est absolument pas un mauvais concert, mais c'est un concert usant, éprouvant, dont on ressort malaisé.
Le disque est élégamment édité par BRR, label spécialisé dans l'édition de retransmissions radio, c'est du très bon bootleg, la qualité sonore est au rendez-vous.
Bon 15/20 | par NicoTag |
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