Neil Young
Living With War-In The Beginning |
Label :
Reprise |
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En mars 2005, après une opération, Neil Young fait une rupture d'anévrisme. Il s'en sort in extrémis. Cette période va avoir une grande influence sur Prairie Wind, l'album countrysant et mollasson sur lequel il travaillait et qui sera enregistré comme si c'était le dernier.
Peu après, un phénix renaît.
En lisant un article sur le retour des soldats blessés en Irak, la colère et les idées de compositions arrivent et débordent rapidement. En quelques jours, l'album est écrit et enregistré dans la foulée en mars-avril 2006, avec l'ultra cool Rick Rosas à la basse et le cogneur Chad Cromwell derrière les fûts. Ces deux-là jouent ensemble régulièrement avec Neil Young depuis 1988. Pas d'autre guitare, ce qui est rare, mais un trompettiste sur plusieurs morceaux : Tommy Bray n'est pas un inconnu mais plutôt un revenant, puisqu'on l'entend sur This Note's For You et Are You Passionate entre autres.
Malheureusement, des choeurs captés en une journée sont greffés sur l'ensemble de l'album. L'effet est désastreux, tout devient mièvre et fait penser au pire de ce qui existe dans le genre chant de marche ou de colonie. Le pire étant atteint avec "America The Beautiful", entièrement vocal.
Qualilfié par Neil Young de "Folk Metal Protest", Living With War paraît le 4 mai suivant après avoir été dévoilé deux jours avant sur internet de manière tout à fait officielle et volontaire. Une poignée de titres formera le coeur de l'album Déjà Vu Live tiré du Freedom Of Speech Tour avec Crosby, Stills & Nash. Les choeurs réarrangés par David Crosby sont tout de suite bien plus écoutables.
Le 19 décembre suivant, plus confidentiellement, une autre version du disque apparait : Living With War-In The Beginning. Celle-ci est débarrassée de la chorale aussi mielleuse que niaise, et remet la musique à sa place, centrale donc. La pochette plutôt bien, signée Amber Young (fille de), est différente, estampillée sur l'arrière d'un RAW en travers. En effet c'est beaucoup plus cru, rageur. Les neuf titres sont livrés dans le mix d'origine, pas dans celui assagi pour laisser la place aux choristes. C'est un rock dur, les morceaux sont bruts, sans aucune fioriture, violents parfois, les riffs sont crus. Les subtilités du jeu de Neil Young jeu s'estompent au profit d'une énergie incroyable.
Rick Rosas apporte une souplesse, un léger groove qui empêche ce disque de sombrer dans le basique et le banal. Tommy Bray lui, amène une couleur très originale, son jeu n'est ni jazz ni soul mais bel et bien rock et nerveux. Quant à Chad Cromwell il tient l'édifice à bouts de baguettes et prend une importance qu'il n'avait pas sur la première mouture de l'album.
"Living With War" est un mid-tempo au chant désabusé, presque triste, sans l'habillage des choeurs le titre s'avère être franchement bien. C'est d'ailleurs un des rares de l'album (avec "After The Garden") a avoir survécu, on le retrouvera sur la tournée européenne de 2014 avec le Crazy Horse.
Sur l'énergique "The Restless Consumer", Neil Young renoue avec la colère et harangue ses auditeurs, je l'imagine bien poing fermé en l'air. "Lookin'for A Leader", un peu plus tard sur le disque creuse la même veine. Chad Cromwell est vraiment le batteur qu'il fallait à ce disque, il frappe sec, c'est sur ce type de morceau que ça se remarque, le jeu de Ralph Molina du Crazy Horse est trop discret pour ce genre de titre.
"Shock & Awe" se révèle être un très bon morceau, les guitares rugissent pendant que la rythmique pilonne. La courte partie de trompette s'avère sauvage. Sur Déjà Vu Live il prend une grande ampleur, grâce à l'ajout de plusieurs guitares et au chant à quatre voix. Celui-ci et les deux précédents sont ce qu'il y a de mieux sur ce disque. Ils font partie de ces trésors cachés dans sa discographie abyssale.
Pour finir l'album, "Roger And Out" est un titre assez cool qui rappelle Broken Arrow et Greendale, un guitare-basse-batterie un peu débraillé et bien chaloupé.
Le côté partisan anti-Bush est toujours là, ceux qui sont surpris ne devraient pas. Il suffit de remonter à "Ohio" ou "Rockin'in The Free World" pour se rappeler que Neil Young a toujours été attentif à ce qui se passe autour de lui. Plus récemment, "John Oaks" ou "Indian Givers" sur Peace Trail le montre encore sur la brèche. C'est souvent réussi, parfois moins. Ici, le militantisme de "Let's Impeach The President" est à oublier rapidement, tout comme "Families".
Cette version brute ne change pas le plomb en or mais rend cet album tout à fait écoutable et même agréable pour la majorité des titres. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre mais ce n'est plus un mauvais album.
Peu après, un phénix renaît.
En lisant un article sur le retour des soldats blessés en Irak, la colère et les idées de compositions arrivent et débordent rapidement. En quelques jours, l'album est écrit et enregistré dans la foulée en mars-avril 2006, avec l'ultra cool Rick Rosas à la basse et le cogneur Chad Cromwell derrière les fûts. Ces deux-là jouent ensemble régulièrement avec Neil Young depuis 1988. Pas d'autre guitare, ce qui est rare, mais un trompettiste sur plusieurs morceaux : Tommy Bray n'est pas un inconnu mais plutôt un revenant, puisqu'on l'entend sur This Note's For You et Are You Passionate entre autres.
Malheureusement, des choeurs captés en une journée sont greffés sur l'ensemble de l'album. L'effet est désastreux, tout devient mièvre et fait penser au pire de ce qui existe dans le genre chant de marche ou de colonie. Le pire étant atteint avec "America The Beautiful", entièrement vocal.
Qualilfié par Neil Young de "Folk Metal Protest", Living With War paraît le 4 mai suivant après avoir été dévoilé deux jours avant sur internet de manière tout à fait officielle et volontaire. Une poignée de titres formera le coeur de l'album Déjà Vu Live tiré du Freedom Of Speech Tour avec Crosby, Stills & Nash. Les choeurs réarrangés par David Crosby sont tout de suite bien plus écoutables.
Le 19 décembre suivant, plus confidentiellement, une autre version du disque apparait : Living With War-In The Beginning. Celle-ci est débarrassée de la chorale aussi mielleuse que niaise, et remet la musique à sa place, centrale donc. La pochette plutôt bien, signée Amber Young (fille de), est différente, estampillée sur l'arrière d'un RAW en travers. En effet c'est beaucoup plus cru, rageur. Les neuf titres sont livrés dans le mix d'origine, pas dans celui assagi pour laisser la place aux choristes. C'est un rock dur, les morceaux sont bruts, sans aucune fioriture, violents parfois, les riffs sont crus. Les subtilités du jeu de Neil Young jeu s'estompent au profit d'une énergie incroyable.
Rick Rosas apporte une souplesse, un léger groove qui empêche ce disque de sombrer dans le basique et le banal. Tommy Bray lui, amène une couleur très originale, son jeu n'est ni jazz ni soul mais bel et bien rock et nerveux. Quant à Chad Cromwell il tient l'édifice à bouts de baguettes et prend une importance qu'il n'avait pas sur la première mouture de l'album.
"Living With War" est un mid-tempo au chant désabusé, presque triste, sans l'habillage des choeurs le titre s'avère être franchement bien. C'est d'ailleurs un des rares de l'album (avec "After The Garden") a avoir survécu, on le retrouvera sur la tournée européenne de 2014 avec le Crazy Horse.
Sur l'énergique "The Restless Consumer", Neil Young renoue avec la colère et harangue ses auditeurs, je l'imagine bien poing fermé en l'air. "Lookin'for A Leader", un peu plus tard sur le disque creuse la même veine. Chad Cromwell est vraiment le batteur qu'il fallait à ce disque, il frappe sec, c'est sur ce type de morceau que ça se remarque, le jeu de Ralph Molina du Crazy Horse est trop discret pour ce genre de titre.
"Shock & Awe" se révèle être un très bon morceau, les guitares rugissent pendant que la rythmique pilonne. La courte partie de trompette s'avère sauvage. Sur Déjà Vu Live il prend une grande ampleur, grâce à l'ajout de plusieurs guitares et au chant à quatre voix. Celui-ci et les deux précédents sont ce qu'il y a de mieux sur ce disque. Ils font partie de ces trésors cachés dans sa discographie abyssale.
Pour finir l'album, "Roger And Out" est un titre assez cool qui rappelle Broken Arrow et Greendale, un guitare-basse-batterie un peu débraillé et bien chaloupé.
Le côté partisan anti-Bush est toujours là, ceux qui sont surpris ne devraient pas. Il suffit de remonter à "Ohio" ou "Rockin'in The Free World" pour se rappeler que Neil Young a toujours été attentif à ce qui se passe autour de lui. Plus récemment, "John Oaks" ou "Indian Givers" sur Peace Trail le montre encore sur la brèche. C'est souvent réussi, parfois moins. Ici, le militantisme de "Let's Impeach The President" est à oublier rapidement, tout comme "Families".
Cette version brute ne change pas le plomb en or mais rend cet album tout à fait écoutable et même agréable pour la majorité des titres. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre mais ce n'est plus un mauvais album.
Bon 15/20 | par NicoTag |
Living With War-In The Beginning est difficile à trouver, à part en streaming. D'abord parce qu'il a été peu fabriqué par rapport aux autres albums, mais en plus, il n'a jamais été réédité.
Un dvd avec un documentaire, des vidéos pour plusieurs morceaux et l'album en haute-résolution est fourni avec l'édition CD.
Un dvd avec un documentaire, des vidéos pour plusieurs morceaux et l'album en haute-résolution est fourni avec l'édition CD.
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