Neil Young
Bluenote Café |
Label :
Reprise / Warner |
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Alors qu'il vient de fêter ses 70 ans, le Loner est plus que jamais actif. Cet été 2015, il s'attaquait au géant Monsanto avec son album pamphlet The Monsanto Years accompagné des Promises Of The Real. L'hiver qui suivit, il ouvre son coffre aux archives, chose qu'il n'avait pas faite depuis le plus que recommandable Live At The Cellar Door.
Ce retour en arrière s'arrête à l'époque maudite de la carrière de Neil Young, les années 80. Période difficile dans les choix artistiques du Canadien, qui comporte certainement les albums les plus dispensables de sa discographie. Le précédent opus des archives datant de cette époque était d'ailleurs A Treasure, un live country plaisant mais qui ne cassait pas des briques non plus. Bluenote Café est quant à lui un recueil de la série de concerts qui a suivi la longue production This Note's For You, album entre soul et jazz très bancal. Et ce live n'arrange rien, bien au contraire.
Tout Neil Young qu'il est et tout fan que nous sommes, il faut bien constater que cette compilation de différentes dates de 1988 est tout simplement indigeste. A vouloir s'aventurer dans le monde du blues et de la soul, le Loner se perd et se noie sous les cuivres très (trop) présents. Quand un bon riff de guitare semble sortir du lot ("Welcome To The Big Room"), il est vite enseveli par des couches de trompettes. On sait que le Canadien aime étirer ses compos encore et encore. Mais là où ça fonctionne de façon de maitre sous les salves électriques avec des titres comme "Like A Hurricane ou Down By The River", dans le cas présent, ça ne marche pas. L'ensemble est vite répétitif, les titres trop longs (la majeure partie entre 7 et 8 minutes) et surtout cette rétrospective nous semble désormais bien kitsch ("On The Way Home" en subit malheureusement les conséquences).
On peut tout de même sauver quelques pistes du lot, comme cet "Ordinary People" qui ne verra le jour en studio que 20 ans plus tard sur Chrome Dreams II. "Crime In The City" tire aussi son épingle du jeu, revenant à un son rock et surtout range un instant la furia de trompettes et saxophone au placard. Et quand celle-ci est utilisée à petite dose ("Crime In The Heart"), ça peut encore passer. Pour peu, on était presque à en vouloir à ce bon vieux Neil pour ce volume des archives de mauvaises factures, mais le bougre arrive quand même à nous faire ronger notre frein avec "Tonight's The Night" en guise de conclusion. 20 minutes de pur blues sale, malsain, tendu qui pour le coup fait bon usage de ces cuivres qui nous avaient jusqu'ici filés la nausée.
La livraison 2015 de la rétrospective de la carrière de Neil Young n'est donc absolument pas indispensable. Le meilleur restait alors à venir. On était loin à l'époque de penser que l'année suivante, le Loner rebondirait en offrant ce qui restera un de ses titres majeurs, le morceau universel "Rockin' In The Free World", ouvrant ainsi la voie à toute la scène rock indé du début des nineties, du côté de Seattle notamment... Tout ce qu'on espère, c'est que la prochaine mouture des archives viendra se concentrer sur ce retour fracassant.
Ce retour en arrière s'arrête à l'époque maudite de la carrière de Neil Young, les années 80. Période difficile dans les choix artistiques du Canadien, qui comporte certainement les albums les plus dispensables de sa discographie. Le précédent opus des archives datant de cette époque était d'ailleurs A Treasure, un live country plaisant mais qui ne cassait pas des briques non plus. Bluenote Café est quant à lui un recueil de la série de concerts qui a suivi la longue production This Note's For You, album entre soul et jazz très bancal. Et ce live n'arrange rien, bien au contraire.
Tout Neil Young qu'il est et tout fan que nous sommes, il faut bien constater que cette compilation de différentes dates de 1988 est tout simplement indigeste. A vouloir s'aventurer dans le monde du blues et de la soul, le Loner se perd et se noie sous les cuivres très (trop) présents. Quand un bon riff de guitare semble sortir du lot ("Welcome To The Big Room"), il est vite enseveli par des couches de trompettes. On sait que le Canadien aime étirer ses compos encore et encore. Mais là où ça fonctionne de façon de maitre sous les salves électriques avec des titres comme "Like A Hurricane ou Down By The River", dans le cas présent, ça ne marche pas. L'ensemble est vite répétitif, les titres trop longs (la majeure partie entre 7 et 8 minutes) et surtout cette rétrospective nous semble désormais bien kitsch ("On The Way Home" en subit malheureusement les conséquences).
On peut tout de même sauver quelques pistes du lot, comme cet "Ordinary People" qui ne verra le jour en studio que 20 ans plus tard sur Chrome Dreams II. "Crime In The City" tire aussi son épingle du jeu, revenant à un son rock et surtout range un instant la furia de trompettes et saxophone au placard. Et quand celle-ci est utilisée à petite dose ("Crime In The Heart"), ça peut encore passer. Pour peu, on était presque à en vouloir à ce bon vieux Neil pour ce volume des archives de mauvaises factures, mais le bougre arrive quand même à nous faire ronger notre frein avec "Tonight's The Night" en guise de conclusion. 20 minutes de pur blues sale, malsain, tendu qui pour le coup fait bon usage de ces cuivres qui nous avaient jusqu'ici filés la nausée.
La livraison 2015 de la rétrospective de la carrière de Neil Young n'est donc absolument pas indispensable. Le meilleur restait alors à venir. On était loin à l'époque de penser que l'année suivante, le Loner rebondirait en offrant ce qui restera un de ses titres majeurs, le morceau universel "Rockin' In The Free World", ouvrant ainsi la voie à toute la scène rock indé du début des nineties, du côté de Seattle notamment... Tout ce qu'on espère, c'est que la prochaine mouture des archives viendra se concentrer sur ce retour fracassant.
Pas terrible 9/20 | par Smalltown |
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