Neil Young
Road Rock V 1 |
Label :
Reprise |
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Délaissant le Crazy Horse le temps d'une mini-tournée, Neil Young invite à se joindre à lui quelques amis et proches. Parmi eux, sa femme, sa sœur et Chrissie Hynde des Pretenders.
Les morceaux présents proviennent de plusieurs dates. Quelques bonnes surprises au menu, mais ne cachons pas qu'il manque une certaine puissance, et cela est dû à l'absence du groupe habituel. Écoutez la version de "Cowgirl In The Sand" ici présente et celle du Live At The Filmore East, vous comprendrez. Néanmoins, on se réjouit d'entendre "Walk On", qui se fait rare dans les enregistrements live du Loner. Et comme à quasiment chaque fois, une petite inédite fait son apparition: ici "Fool For Love". Provenant de l'époque This Note's For You, il n'est donc pas étonnant d'y trouver une couleur bluesy.
L'album se termine par une reprise du "All Along The Watchtower" de Dylan, en duo avec Chrissie Hynde, pour un résultat assez mitigé, dû notamment aux solos de guitares vite barbants.
Pas la meilleure production live de Neil Young. Y venir si vous avez déjà épluché le meilleur de sa discographie. Si ce n'est pas le cas, il ne faudra pas tirer des conclusions de ce disque par rapport au talent du Canadien.
Les morceaux présents proviennent de plusieurs dates. Quelques bonnes surprises au menu, mais ne cachons pas qu'il manque une certaine puissance, et cela est dû à l'absence du groupe habituel. Écoutez la version de "Cowgirl In The Sand" ici présente et celle du Live At The Filmore East, vous comprendrez. Néanmoins, on se réjouit d'entendre "Walk On", qui se fait rare dans les enregistrements live du Loner. Et comme à quasiment chaque fois, une petite inédite fait son apparition: ici "Fool For Love". Provenant de l'époque This Note's For You, il n'est donc pas étonnant d'y trouver une couleur bluesy.
L'album se termine par une reprise du "All Along The Watchtower" de Dylan, en duo avec Chrissie Hynde, pour un résultat assez mitigé, dû notamment aux solos de guitares vite barbants.
Pas la meilleure production live de Neil Young. Y venir si vous avez déjà épluché le meilleur de sa discographie. Si ce n'est pas le cas, il ne faudra pas tirer des conclusions de ce disque par rapport au talent du Canadien.
Correct 12/20 | par Smalltown |
Posté le 03 août 2020 à 22 h 20 |
Après Weld/Arc en 1991, Unplugged en 1993, Year Of The Horse en 1997, Road Rock V1 est le quatrième album live de Neil Young en dix ans. C'est un disque souvent oublié, moqué voire méprisé. A raison ? Pas du tout, le principal défaut de Road Rock V1 est qu'il souffre, tout comme Year Of The Horse, de l'ombre du monumental Weld. Pourtant cet album a tout pour plaire.
Une des raisons pour lesquelles il ne devrait pas être comparer avec d'autres live joués avec Crazy Horse et avec Weld en particulier, c'est qu'on a affaire à un groupe entièrement différent, à des musiciens qui ne jouent pas dans la même cour.
En 2000, Neil Young débute l'année avec une tournée d'une quarantaine de dates en compagnie de Crosby, Stills et Nash suite à la parution du pénible Looking Forward. Aux mois d'août et de septembre, il enchaîne trente-trois concerts, le " Music In Head Tour ", accompagné des Friends & Relatives.
Les Relatives sont deux, Pegi Young, épouse de Neil, et Astrid Young, jeune sœur de Neil. Pegi Young est la choriste qui a le plus chanté sur scène avec Neil Young, elle a participé à nombre de ses albums, et elle est l'initiatrice et l'organisatrice du Bridge School Benefit Festival ; elle a également enregistré quelques chansons.
Astrid Young est musicienne et chanteuse, choriste sur ce disque, elle a fait plus de cent-vingt concerts avec son frère, a participé à quelques albums dont Harvest Moon et Unplugged ; elle a sorti plusieurs albums, avec Sacred Spirit un groupe glam, ou en solo.
Sur le paisible et néanmoins excellent Silver & Gold, quatre musiciens jouent avec Neil Young, ce sont eux les Friends.
Ben Keith tout d'abord, multi-instrumentiste discret, l'ami ultime, qui apporte une coloration country quand il est à la pedal steel et est capable de faire autant de bruit que Neil Young quand il est à la guitare. On le retrouve sur plus de la moitié des albums de Neil Young.
Jim Keltner n'a rien d'un inconnu non plus, véritable requin de studio à la discographie pléthorique, son jeu n'a rien a voir avec celui de Ralph Molina, le batteur du Crazy Horse. Autant ce dernier est discret, autant J.Keltner est présent et frappe magistralement sur tout ce qui est à portée de baguettes. C'est lui qui est à la frappe sur le superbe Peace Trail.
Autre requin de renom, Spooner Oldham, pianiste, organiste, joue régulièrement avec Neil Young depuis Comes A Time. C'est lui qui est au clavier derrière Wilson Pickett sur "Mustang Sally" en 1965, le nombre et la qualité de ses enregistrements sont vertigineux.
Quant à Donald "Duck" Dunn : Otis Redding, Isaac Hayes, Sam & Dave et des dizaines d'autres. C'est lui qui tient la basse dans les Blues Brothers, et pas seulement pour faire de belles images ! Il était sur la tournée de 1993 où Booker & The MG's accompagnait Neil Young.
Ce n'est pas parce qu'on a des pointures qu'on réalise forcément de bons disques, il suffit d'écouter Are You Passionate. Par contre, ici, sur Road Rock V1, ce beau monde forme un excellent groupe de rock bien sûr, mais aussi de soul et de blues. Et c'est peut-être ce qui a perturbé beaucoup d'auditeurs.
Le disque débute par "Cowgirl In The Sand", mais quand la musique démarre avec uniquement Neil Young on ne sait pas trop ce qui va suivre, car ça ressemble d'assez près à l'introduction live de "Like A Hurricane", il faut attendre plus d'une minute pour reconnaître le titre. Ce qui marque d'entrée c'est la paire Dunn/Keltner, ils sont présents, furieusement présents, rien à voir avec leurs équivalents du Crazy Horse. Si Neil Young est bien le chanteur, le refrain est laissée aux chanteuses. La chanson, longue de 18 courtes minutes, est désossée à grands coups de solos de guitares de Neil Young et de Ben Keith. Ce "Cowgirl In The Sand" mérite d'être écouter très fort ! Lors de la tournée, il était joué dans les derniers titres, placé ici en pole position, il nous fait rentrer sauvagement dans Road Rock V1.
"Walk On", habituellement assez cool est ici transformé en boogie blues joyeux par Spooner Oldham et les chanteuses. C'est un moment agréable, qui fait du bien après "Cowgirl In The Sand", on se croirait presque dans un saloon par moments.
L'inédit "Fool For Your Love", datant de la médiocre période This Note's For You est sans surprise le titre le plus faible du disque. Ce n'est pas un mauvais morceau, mais c'est plat. On ne l'entendra plus après cette tournée. Ces 3 minutes permettent d'aller se chercher un café.
Tout en contraste avec le précédent, "Peace of mind" est un des plus beaux moments du disque, discrètement country. Le groupe s'apaise pour laisser toute la beauté de cette chanson nous émouvoir. Les chanteuses apportent un charme supplémentaire à ce morceau qui est loin d'en être dénué. Cette version est nettement mieux que celle qui se trouve sur Comes A Time.
Eclipsé par "Heart Of Gold" et "Old Man", "Words" est un des grands titres de Harvest. Le contraste entre la guitare fougueuse et la finesse du pedal steel contribue à la richesse de ce morceau propice aux longues improvisations de Neil Young, qui nous gratifie de belles envolées sonores sur sa White Falcon. Jim Keltner n'a rien a envié à Kenny Buttrey, le batteur sur Harvest, il mène la danse tout en se déchaînant sur ses fûts.
Encore une fois le contraste est saisissant avec le morceau suivant : "Motorcycle Mama", qui a ouvert chaque concert de la tournée. On voit toute la panoplie soul et rythm'n blues dont est capable Neil Young. Il ne faut pas oublier, qu'un de ses premiers enregistrements professionnels en 1966, avant Buffalo Springfield, s'est tenu chez Motown, au sein des Mynah Birds, groupe dans lequel chantait Rick James, celui du hit mondial "Super Freak". La soul est souvent présente dans les compositions de Neil Young, même si ce n'est pas toujours audible au premier abord. Le morceau prend ici une dimension incroyablement ardente par rapport à celle gravée sur Comes A Time, le chant est un dialogue entre Neil Young et, tour à tour, Astrid et Pegi Young, et elles donnent de la voix ! C'est sur ce titre que Spooner Oldham et Donald "Duck" Dunn montrent tout leur talent de soulmen. Neil Young laisse à Ben Keith les solos de guitare, ce qu'il ne fait que très rarement. Le morceau, que Crazy Horse n'a jamais joué, disparaîtra des setlists après cette tournée.
Une des surprises de Road Rock V1, est l'interprétation de "Tonight's The Night". La noirceur originelle a disparu, on se retrouve avec une musique presque sensuelle, terriblement bluesy, par moment c'est joué à la Johnny Winter ! La basse de "Duck" fait monter la tension, le piano de S.Oldham suit le rythme des vagues à marée montante, les chanteuses apportent une ferveur inédite sur ce totem musical.
Pour terminer le disque, "All Along The Watchtower" de Bob Dylan. Ce classique a été joué sur la moitié des concerts et la plupart du temps pendant le rappel. Les Pretenders ont joué en première partie sur presque tous les concerts de la tournée. A quelques reprises Chrissie Hynde est venue chantée et jouée de la guitare avec le groupe, c'est le cas ici. C'est jouée très rock, sur un rythme soutenu, toutes guitares dehors, avec un final tellurique et bordélique digne de Crazy Horse.
Road Rock V1 est un album live déstabilisant pour ceux qui ne jurent que par le Crazy Horse, et c'est bien dommage car de sacrés joyaux y sont cachés.
Cet album ne marchera pas, les ventes seront médiocres, et il ne sera classé (en fond de tableau) que quelques petites semaines.
Seulement 8 titres et 65 minutes, mais on peut se consoler avec le dvd, Red Rocks, capté les 19 et 20 septembre 2000 à Red Rocks Colorado. Il propose l'équivalent d'un concert complet, soit vingt morceaux en 2h00, ceux du disque sont tous présents, à l'exception de la reprise de Bob Dylan.
On peut ajouter et remarquer, que pour une fois, la pochette et le livret sont plutôt soignés.
Et pour le moment, il n'est pas question de volume 2. Mais l'a t-il seulement envisagé ?
Une des raisons pour lesquelles il ne devrait pas être comparer avec d'autres live joués avec Crazy Horse et avec Weld en particulier, c'est qu'on a affaire à un groupe entièrement différent, à des musiciens qui ne jouent pas dans la même cour.
En 2000, Neil Young débute l'année avec une tournée d'une quarantaine de dates en compagnie de Crosby, Stills et Nash suite à la parution du pénible Looking Forward. Aux mois d'août et de septembre, il enchaîne trente-trois concerts, le " Music In Head Tour ", accompagné des Friends & Relatives.
Les Relatives sont deux, Pegi Young, épouse de Neil, et Astrid Young, jeune sœur de Neil. Pegi Young est la choriste qui a le plus chanté sur scène avec Neil Young, elle a participé à nombre de ses albums, et elle est l'initiatrice et l'organisatrice du Bridge School Benefit Festival ; elle a également enregistré quelques chansons.
Astrid Young est musicienne et chanteuse, choriste sur ce disque, elle a fait plus de cent-vingt concerts avec son frère, a participé à quelques albums dont Harvest Moon et Unplugged ; elle a sorti plusieurs albums, avec Sacred Spirit un groupe glam, ou en solo.
Sur le paisible et néanmoins excellent Silver & Gold, quatre musiciens jouent avec Neil Young, ce sont eux les Friends.
Ben Keith tout d'abord, multi-instrumentiste discret, l'ami ultime, qui apporte une coloration country quand il est à la pedal steel et est capable de faire autant de bruit que Neil Young quand il est à la guitare. On le retrouve sur plus de la moitié des albums de Neil Young.
Jim Keltner n'a rien d'un inconnu non plus, véritable requin de studio à la discographie pléthorique, son jeu n'a rien a voir avec celui de Ralph Molina, le batteur du Crazy Horse. Autant ce dernier est discret, autant J.Keltner est présent et frappe magistralement sur tout ce qui est à portée de baguettes. C'est lui qui est à la frappe sur le superbe Peace Trail.
Autre requin de renom, Spooner Oldham, pianiste, organiste, joue régulièrement avec Neil Young depuis Comes A Time. C'est lui qui est au clavier derrière Wilson Pickett sur "Mustang Sally" en 1965, le nombre et la qualité de ses enregistrements sont vertigineux.
Quant à Donald "Duck" Dunn : Otis Redding, Isaac Hayes, Sam & Dave et des dizaines d'autres. C'est lui qui tient la basse dans les Blues Brothers, et pas seulement pour faire de belles images ! Il était sur la tournée de 1993 où Booker & The MG's accompagnait Neil Young.
Ce n'est pas parce qu'on a des pointures qu'on réalise forcément de bons disques, il suffit d'écouter Are You Passionate. Par contre, ici, sur Road Rock V1, ce beau monde forme un excellent groupe de rock bien sûr, mais aussi de soul et de blues. Et c'est peut-être ce qui a perturbé beaucoup d'auditeurs.
Le disque débute par "Cowgirl In The Sand", mais quand la musique démarre avec uniquement Neil Young on ne sait pas trop ce qui va suivre, car ça ressemble d'assez près à l'introduction live de "Like A Hurricane", il faut attendre plus d'une minute pour reconnaître le titre. Ce qui marque d'entrée c'est la paire Dunn/Keltner, ils sont présents, furieusement présents, rien à voir avec leurs équivalents du Crazy Horse. Si Neil Young est bien le chanteur, le refrain est laissée aux chanteuses. La chanson, longue de 18 courtes minutes, est désossée à grands coups de solos de guitares de Neil Young et de Ben Keith. Ce "Cowgirl In The Sand" mérite d'être écouter très fort ! Lors de la tournée, il était joué dans les derniers titres, placé ici en pole position, il nous fait rentrer sauvagement dans Road Rock V1.
"Walk On", habituellement assez cool est ici transformé en boogie blues joyeux par Spooner Oldham et les chanteuses. C'est un moment agréable, qui fait du bien après "Cowgirl In The Sand", on se croirait presque dans un saloon par moments.
L'inédit "Fool For Your Love", datant de la médiocre période This Note's For You est sans surprise le titre le plus faible du disque. Ce n'est pas un mauvais morceau, mais c'est plat. On ne l'entendra plus après cette tournée. Ces 3 minutes permettent d'aller se chercher un café.
Tout en contraste avec le précédent, "Peace of mind" est un des plus beaux moments du disque, discrètement country. Le groupe s'apaise pour laisser toute la beauté de cette chanson nous émouvoir. Les chanteuses apportent un charme supplémentaire à ce morceau qui est loin d'en être dénué. Cette version est nettement mieux que celle qui se trouve sur Comes A Time.
Eclipsé par "Heart Of Gold" et "Old Man", "Words" est un des grands titres de Harvest. Le contraste entre la guitare fougueuse et la finesse du pedal steel contribue à la richesse de ce morceau propice aux longues improvisations de Neil Young, qui nous gratifie de belles envolées sonores sur sa White Falcon. Jim Keltner n'a rien a envié à Kenny Buttrey, le batteur sur Harvest, il mène la danse tout en se déchaînant sur ses fûts.
Encore une fois le contraste est saisissant avec le morceau suivant : "Motorcycle Mama", qui a ouvert chaque concert de la tournée. On voit toute la panoplie soul et rythm'n blues dont est capable Neil Young. Il ne faut pas oublier, qu'un de ses premiers enregistrements professionnels en 1966, avant Buffalo Springfield, s'est tenu chez Motown, au sein des Mynah Birds, groupe dans lequel chantait Rick James, celui du hit mondial "Super Freak". La soul est souvent présente dans les compositions de Neil Young, même si ce n'est pas toujours audible au premier abord. Le morceau prend ici une dimension incroyablement ardente par rapport à celle gravée sur Comes A Time, le chant est un dialogue entre Neil Young et, tour à tour, Astrid et Pegi Young, et elles donnent de la voix ! C'est sur ce titre que Spooner Oldham et Donald "Duck" Dunn montrent tout leur talent de soulmen. Neil Young laisse à Ben Keith les solos de guitare, ce qu'il ne fait que très rarement. Le morceau, que Crazy Horse n'a jamais joué, disparaîtra des setlists après cette tournée.
Une des surprises de Road Rock V1, est l'interprétation de "Tonight's The Night". La noirceur originelle a disparu, on se retrouve avec une musique presque sensuelle, terriblement bluesy, par moment c'est joué à la Johnny Winter ! La basse de "Duck" fait monter la tension, le piano de S.Oldham suit le rythme des vagues à marée montante, les chanteuses apportent une ferveur inédite sur ce totem musical.
Pour terminer le disque, "All Along The Watchtower" de Bob Dylan. Ce classique a été joué sur la moitié des concerts et la plupart du temps pendant le rappel. Les Pretenders ont joué en première partie sur presque tous les concerts de la tournée. A quelques reprises Chrissie Hynde est venue chantée et jouée de la guitare avec le groupe, c'est le cas ici. C'est jouée très rock, sur un rythme soutenu, toutes guitares dehors, avec un final tellurique et bordélique digne de Crazy Horse.
Road Rock V1 est un album live déstabilisant pour ceux qui ne jurent que par le Crazy Horse, et c'est bien dommage car de sacrés joyaux y sont cachés.
Cet album ne marchera pas, les ventes seront médiocres, et il ne sera classé (en fond de tableau) que quelques petites semaines.
Seulement 8 titres et 65 minutes, mais on peut se consoler avec le dvd, Red Rocks, capté les 19 et 20 septembre 2000 à Red Rocks Colorado. Il propose l'équivalent d'un concert complet, soit vingt morceaux en 2h00, ceux du disque sont tous présents, à l'exception de la reprise de Bob Dylan.
On peut ajouter et remarquer, que pour une fois, la pochette et le livret sont plutôt soignés.
Et pour le moment, il n'est pas question de volume 2. Mais l'a t-il seulement envisagé ?
Très bon 16/20
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