Neil Young
Living With War |
Label :
Reprise |
||||
Trois jours. C'est le temps qu'il aura fallu au Loner pour mettre en boite cet album. C'est court, même pour un artiste de sa trempe. Dans ces cas là, on peut redouter le pire (un projet bâclé) ou espérer le miracle (un chef d'oeuvre enregistré dans l'urgence de l'inspiration divine). Vu le sujet, on aurait pu se retrouver dans la deuxième situation. Neil Young qui s'engage, comme au temps du sublime "Ohio" ! Il y a de quoi rêver non ?
Malheureusement les premières notes de "After The Garden" refroidissent l'enthousiasme. Non pas que la chanson soit laide, mais elle est désespérément quelconque. La mélodie n'accroche pas vraiment, malgré l'électricité salvatrice, les coeurs apportent un aspect grandiloquent à l'ensemble sans pour autant le desservir. Les choses ne s'arrangent pas avec "Living With War" qui renforce cet aspect communautaire et s'ouvre par une affreuse intervention de la trompette. Voilà toute l'affaire de cet album: l'utilisation des cuivres est désastreuse. Ils n'apparaissent heureusement pas partout, mais ils suffisent à gâcher entièrement les compositions, dans l'ensemble pas fameuses.
De là à dire que tout est mauvais, ce serait exagéré mais on n'est pas loin de la vérité. "Shock And Awe", relativement entraînante et catchy rehausse à peine le niveau général, idem pour "Flags Of Freedom" qui contient les meilleurs parties chantées en plus de se targuer d'une bonne mélodie et d'une évocation de Bob Dylan. Mai le point culminant du disque reste pour moi "Roger And Out". Vibrant hommage à un soldat partit à la guerre, les paroles et la mélodie font partis des plus belles de toute l'oeuvre du canadien. Ce titre aurait aisément pu figurer sur "Broken Arrow" par son côté lancinant et plus calme et justifie à lui seul l'écoute (je n'irais pas jusqu'à l'achat) de Living With War. Oubliez par contre le manifeste anti-Bush "Let's Impeach The President" ou le final "America The Beautiful" qui affiche un côté patriotique plus qu'énervant.
Beaucoup de personnes reprochaient à Neil Young de tourner en rond depuis un moment, notamment sur Prairie Wind. Mais au moins ce dernier avait-il conservé la notion des mélodies magiques et des grands espaces. Ici, tout semble avoir été perdu. Tout, ou presque...
'I know you gave for your country
I feel you in the air today'
Malheureusement les premières notes de "After The Garden" refroidissent l'enthousiasme. Non pas que la chanson soit laide, mais elle est désespérément quelconque. La mélodie n'accroche pas vraiment, malgré l'électricité salvatrice, les coeurs apportent un aspect grandiloquent à l'ensemble sans pour autant le desservir. Les choses ne s'arrangent pas avec "Living With War" qui renforce cet aspect communautaire et s'ouvre par une affreuse intervention de la trompette. Voilà toute l'affaire de cet album: l'utilisation des cuivres est désastreuse. Ils n'apparaissent heureusement pas partout, mais ils suffisent à gâcher entièrement les compositions, dans l'ensemble pas fameuses.
De là à dire que tout est mauvais, ce serait exagéré mais on n'est pas loin de la vérité. "Shock And Awe", relativement entraînante et catchy rehausse à peine le niveau général, idem pour "Flags Of Freedom" qui contient les meilleurs parties chantées en plus de se targuer d'une bonne mélodie et d'une évocation de Bob Dylan. Mai le point culminant du disque reste pour moi "Roger And Out". Vibrant hommage à un soldat partit à la guerre, les paroles et la mélodie font partis des plus belles de toute l'oeuvre du canadien. Ce titre aurait aisément pu figurer sur "Broken Arrow" par son côté lancinant et plus calme et justifie à lui seul l'écoute (je n'irais pas jusqu'à l'achat) de Living With War. Oubliez par contre le manifeste anti-Bush "Let's Impeach The President" ou le final "America The Beautiful" qui affiche un côté patriotique plus qu'énervant.
Beaucoup de personnes reprochaient à Neil Young de tourner en rond depuis un moment, notamment sur Prairie Wind. Mais au moins ce dernier avait-il conservé la notion des mélodies magiques et des grands espaces. Ici, tout semble avoir été perdu. Tout, ou presque...
'I know you gave for your country
I feel you in the air today'
Sans intérêt 8/20 | par Loner |
Posté le 29 mai 2006 à 14 h 26 |
Il s'est écoulé très peu de temps depuis la sortie de Prairie Wind, mais voilà qu'un nouvel album du grand Neil Young voit le jour. Trop peu de temps ? Pas sûr. Prairie Wind sonnait quelque peu comme le disque d'une certaine maturité, les morceaux d'un sexagénaire qui décide bel et bien de se concentrer sur les guitares sèches, inspiré par une certaine sagesse bucolique. Depuis longtemps, Mr Young oscille entre les morceaux ‘doux, feutrés' qui ont fait son succès ‘populaire', et les grandes compositions acides et distordues. La surprise fut grande et belle à l'écoute de Living With War, porté par un engagement politico-social qui semble-t-il donne l'énergie et la hargne nécessaire au canadien pour empoigner violemment sa strat' et lui infliger quelques riffs monumentaux. Ce disque marque le réveil d'un Neil Young agressif au possible. 2006 sera peut-être l'année des retours surprenant. A l'instar du nouveau "Wishbone Ash (Clan Destiny )" étonnant de modernité et vieillesse (comme on parlerai d'un vieux vin) le nouveau Young s'impose par des arrangement épurés mais présents, des figures qui ne cherchent pas à trop en faire et un son qui rappelle pourtant d'anciennes performances lives qui ont marqués l'histoire du rock à jamais. C'est peut-être là, la performance du parrain du grunge: avoir su créer une belle coïncidence entre les nouveautés musicales qu'il laisse échapper et une belle âme modelée par le temps et une époque. Ce retour au 60's, on ne fait pas que l'entendre, on le sent également dans la prise de position. La guerre n'est plus la même, mais l'injustice est toujours là. L'engagement n'empiète pas sur la création artistique, mais la nourrit, ainsi les samples des discours de W. sonnent étonnement bien sur "Let's Impeach The President". Le pénultième album de Mr Young semblait annoncer un assoupissement certain, et le dernier un réveil des plus jouissifs. Living With War n'est bien évidemment pas son meilleur album, ni même sa plus grande surprise (souvenez-vous du majestueux Arc qui s'inscrivait dans la lignée du Metal Machine Music), mais l'intention est bonne, l'inspiration aussi.
Correct 12/20
En ligne
357 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages