The Only Ones
The Only Ones |
Label :
Columbia |
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Plus de 30 ans après, les Only Ones restent un mystère. Des punks qui approchaient dangereusement la trentaine s'ils ne l'avaient déjà pas dépassée, avec un dealer junkie à leur tête, un ex-Spooky Tooth derrière les fûts et un guitariste qui ne crache pas sur les solos. Pas vraiment la carte de visite habituelle du punk band. Pourtant les Only Ones, aussi singuliers soient-ils, furent parmi les meilleurs représentants de la mouvance 77.
Même si ici rien ne sonne comme le paradigme punk rock Ramones/Pistols. Dès leur premier album, les Only Ones imposent un rock fringuant et flamboyant qui a plus à voir avec leurs aînés Dolls et Stones qu'avec leurs contemporains. Exception faite de Magazine. "Creature Of Doom" est frappant de ressemblance avec le punk arty des Mancuniens. Un punk qui annonce le post, support à une poésie urbaine et décadente proférée par un chanteur nasal à la Howard Devoto justement.
Déliquescence magnifique subordonnée par les stupéfiants. Au milieu d'une scène punk qui avait l'aiguille dans la veine et la tête dans le vomi, les Only Ones étaient parmi les junkies les plus outranciers. À une époque où un Doherty choque le bourgeois dès sorti de cure de désintox, difficile d'imaginer la vie de ce groupe intimement liée à la drogue. De ces clichés rock devenus anti-clichés par le politiquement correct écrasant de ces dernières années, les Only Ones en sont les plus fervents défenseurs malgré eux.
LA chanson sur l'héroïne est à leur actif : l'extraordinaire "Another Girl, Another Planet". Ode à la piquouse sans aucun équivalent sérieux dans l'histoire du rock mais aussi et avant tout single power-pop d'une classe folle qui fit miroiter le succès à un groupe aujourd'hui oublié par les masses. Si la reformation récente a sans doute permis à quelques uns de les (re)découvrir, quelques autres chansons immortelles ci-présentes auraient dû dans un monde parfait, les préserver des affres du temps. Ce "Breaking Down" désespéré par exemple, qui se permet un petit break jazzy ou la ballade "The Whole Of The Law" et son saxo voluptueux totalement impensable pour un groupe punk. Ne délaissant pas les guitares rugissantes à la Johnny Thunders ("City Of Fun"), Peter Perrett balance tout de même des compositions foutrement sophistiquées pour l'époque du 3 accords réglementaire. Ce qui explique en partie l'échec commercial des Only Ones pourtant signés sur une major.
Si on retrouve quelques élements éparses de ce rock décharné chez les Replacements ou même les Libertines, personne n'a jamais vraiment réussi à reproduire le lyrisme cramé et sanguin des Only Ones de ce premier album absolument parfait. Un mystère.
Même si ici rien ne sonne comme le paradigme punk rock Ramones/Pistols. Dès leur premier album, les Only Ones imposent un rock fringuant et flamboyant qui a plus à voir avec leurs aînés Dolls et Stones qu'avec leurs contemporains. Exception faite de Magazine. "Creature Of Doom" est frappant de ressemblance avec le punk arty des Mancuniens. Un punk qui annonce le post, support à une poésie urbaine et décadente proférée par un chanteur nasal à la Howard Devoto justement.
Déliquescence magnifique subordonnée par les stupéfiants. Au milieu d'une scène punk qui avait l'aiguille dans la veine et la tête dans le vomi, les Only Ones étaient parmi les junkies les plus outranciers. À une époque où un Doherty choque le bourgeois dès sorti de cure de désintox, difficile d'imaginer la vie de ce groupe intimement liée à la drogue. De ces clichés rock devenus anti-clichés par le politiquement correct écrasant de ces dernières années, les Only Ones en sont les plus fervents défenseurs malgré eux.
LA chanson sur l'héroïne est à leur actif : l'extraordinaire "Another Girl, Another Planet". Ode à la piquouse sans aucun équivalent sérieux dans l'histoire du rock mais aussi et avant tout single power-pop d'une classe folle qui fit miroiter le succès à un groupe aujourd'hui oublié par les masses. Si la reformation récente a sans doute permis à quelques uns de les (re)découvrir, quelques autres chansons immortelles ci-présentes auraient dû dans un monde parfait, les préserver des affres du temps. Ce "Breaking Down" désespéré par exemple, qui se permet un petit break jazzy ou la ballade "The Whole Of The Law" et son saxo voluptueux totalement impensable pour un groupe punk. Ne délaissant pas les guitares rugissantes à la Johnny Thunders ("City Of Fun"), Peter Perrett balance tout de même des compositions foutrement sophistiquées pour l'époque du 3 accords réglementaire. Ce qui explique en partie l'échec commercial des Only Ones pourtant signés sur une major.
Si on retrouve quelques élements éparses de ce rock décharné chez les Replacements ou même les Libertines, personne n'a jamais vraiment réussi à reproduire le lyrisme cramé et sanguin des Only Ones de ce premier album absolument parfait. Un mystère.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sirius |
Posté le 17 février 2010 à 03 h 29 |
Un jour je me suis décidé, sans raison apparente autre que celle d'embêter ma banlieue natale, de me mettre au punk. Mais je voulais faire ça bien, pas question de tomber dans les pièges grossiers des Blink182 et autres Green Day. Je raillais intérieurement tout ces gugus qui trônaient à l'époque sur les bacs --bien corrompus aujourd'hui je m'en rends compte-- des rayons "pop-punk". Pardon? "pop-punk" disaient-ils? Ce terme est un blasphème, car son dépositaire légal ne devrait pas être autre que le groupe proposé aujourd'hui par cette chronique.
Donc, j'avais déjà été surpris par les Clash et leurs sons différents de ce que j'entendais du mouvement mené par des Sex Pistols trop décevants pour mes jeunes années. Et donc, le temps passant, la rébellion se transforma avec la bande à Strummer dans la recherche d'un punk un peu plus classe. Oui, paradoxe, mais je n'ai jamais fait l'amalgame clochard-punk en fait. Bref.
Arrive dans mes années lycées un groupe dont les mots employés de l'époque étaient "mais... c'est pas genre chelou ce groupe?". Oh j'avais déjà entendu parler de Sonic Youth et d'autres gros lourdeaux du larsen, mais je parlais d'un autre type d'étrangeté. Celui de l'incompréhension dérangeante aux premiers abords, puis jouissive par la suite. Quelque chose qui se passe --enfin, s'est passé, sans qu'on est pu le ranger à temps dans une case bien nette. The Only Ones was the band.
Quand la galette tourne dans mon lecteur taille années 80 la première fois, je souris. Presque pouffe de rire. Attendez, ces mecs ont étés classifiés comme punk ? Ce "The Whole Of The Law" plein de guitares Buddy Hollienne, et de cette voix... Bon avant toute autre digression, il faut connaître la voix de Peter Perrett pour juger. Bref. Passée la surprise, je m'attelle à la tâche d'écouter l'album et mes efforts n'ont pas besoin de beaucoup de zèle pour trouver du charme en cette musique hybride. "Another Girl, Another Planet" arrive peu de temps après, single absolu et incontestable. J'aime quand un groupe arrive à produire une sorte d'hymne qui transcende le genre. En gros, même si vous n'aimez pas The Only Ones, cette musique vous parlera peut-être. Même assurément. Un riff inoubliable, un chant qui traîne du pied, et une énergie bien spécifique. Les mauvaises langues diront "molle", les autres diront nonchalant. Non, tout fonctionne et s'enclenche, et vu que sa position (seconde piste) est rudement bien trouvée, car elle continue la claque précédente. Elle double même la mise.
Oh bien sur, bien sur on y voit les allusions à l'époque, à ses riffs, à ses sons, comme dans "City Of Fun" notamment.
Mais le plus souvent, on se trouve quelque part entre du retro 60s, et du futuriste 80s. Le groupe donne l'impression de faire le grand écarts, évitant son époque présente. Ce sont des musiques qui nous trainent plus dans de bons vieux films sur la banlieue anglaise, parfois envolée, parfois lyrique, parfois acoustique. "It's The Truth" en est l'exemple le plus parlant, en tant que second gros hit de l'album à mes yeux. Qu'est-ce qui fait, me demanderez vous, de ce groupe de punk une exception du genre? Les mélodies. Simplement.
Bien que n'étant pas du Frank Zappa non plus, elles restent assez évoluées et variées. En ça, je clame haut et fort que le terme "pop punk" , si toutefois il veut dire quelque chose, aurait du être attribué à ce groupe OVNI de la fin de seventies. "Breaking Down" devrait, à la place d'un long laïus, vous persuader de l'étrangeté et des références du groupe.
Bien que n'ayant pas la renommée méritée et encore moins dans notre pays (des livres sur le punk sautant le groupe, des magazines les démontant ou encore pas d'articles wikipedia en France), The Only Ones est un groupe central. Central, car en plus des mélodies tranchantes et juste et de l'énergie qu'il développe, les lurons ont leurs identités dans cette masse de 77ards à cuirs et vêtements déchirés. L'effet était sans doute bénéfique à l'époque, mais il est finalement encore plus aujourd'hui. Car oui, la théorie nous apprend qu'aujourd'hui, il ouvre les portes vers d'autres groupes. En effet, je n'aurais jamais souri et accepté les solos de Mascis des Dinosaur Jr. sans en avoir écouté dans un punk hybride avant, par exemple. Puis The Only Ones m'ont poussés à aller vers des groupes que je rejetais sans trop de raisons (Kinks, Pink Floyd, Bad Seeds et beaucoup d'autres que j'ai pas en tête).
Ma conclusion sera aussi courte que cette chronique. Il n'y a pas grand chose à dire sur cet album éponyme. C'est assez étonnant que peu de gens connaissent et surtout aient prit le temps de connaitre cet opus. Simple et complexe, punk et pop, il n'y a pas 100 mots pour décrire une petite comète absolument tordue, agréablement pas comme les autres.
Alors aujourd'hui, noyé dans la masses de groupes cultes --Ramones et autres Sex machins, et d'autres plus médiocres, on ne retiendra malheureusement pas grand chose de ce cher quatuor. Oh, parfois on a le droit à une reprise de "Another Girl, Another Planet", le plus souvent médiocre par des groupes comme Blink182. Tiens étrange, on dirait que les pionniers d'un mouvement d'imposteurs tentent de justifier son appellation d'origine pas contrôlée...
Oui, mais les Only Ones sont et restent bien les seuls à faire du Only Ones. Et vu la qualité de ce premier opus, qui s'en plaindra ?
Donc, j'avais déjà été surpris par les Clash et leurs sons différents de ce que j'entendais du mouvement mené par des Sex Pistols trop décevants pour mes jeunes années. Et donc, le temps passant, la rébellion se transforma avec la bande à Strummer dans la recherche d'un punk un peu plus classe. Oui, paradoxe, mais je n'ai jamais fait l'amalgame clochard-punk en fait. Bref.
Arrive dans mes années lycées un groupe dont les mots employés de l'époque étaient "mais... c'est pas genre chelou ce groupe?". Oh j'avais déjà entendu parler de Sonic Youth et d'autres gros lourdeaux du larsen, mais je parlais d'un autre type d'étrangeté. Celui de l'incompréhension dérangeante aux premiers abords, puis jouissive par la suite. Quelque chose qui se passe --enfin, s'est passé, sans qu'on est pu le ranger à temps dans une case bien nette. The Only Ones was the band.
Quand la galette tourne dans mon lecteur taille années 80 la première fois, je souris. Presque pouffe de rire. Attendez, ces mecs ont étés classifiés comme punk ? Ce "The Whole Of The Law" plein de guitares Buddy Hollienne, et de cette voix... Bon avant toute autre digression, il faut connaître la voix de Peter Perrett pour juger. Bref. Passée la surprise, je m'attelle à la tâche d'écouter l'album et mes efforts n'ont pas besoin de beaucoup de zèle pour trouver du charme en cette musique hybride. "Another Girl, Another Planet" arrive peu de temps après, single absolu et incontestable. J'aime quand un groupe arrive à produire une sorte d'hymne qui transcende le genre. En gros, même si vous n'aimez pas The Only Ones, cette musique vous parlera peut-être. Même assurément. Un riff inoubliable, un chant qui traîne du pied, et une énergie bien spécifique. Les mauvaises langues diront "molle", les autres diront nonchalant. Non, tout fonctionne et s'enclenche, et vu que sa position (seconde piste) est rudement bien trouvée, car elle continue la claque précédente. Elle double même la mise.
Oh bien sur, bien sur on y voit les allusions à l'époque, à ses riffs, à ses sons, comme dans "City Of Fun" notamment.
Mais le plus souvent, on se trouve quelque part entre du retro 60s, et du futuriste 80s. Le groupe donne l'impression de faire le grand écarts, évitant son époque présente. Ce sont des musiques qui nous trainent plus dans de bons vieux films sur la banlieue anglaise, parfois envolée, parfois lyrique, parfois acoustique. "It's The Truth" en est l'exemple le plus parlant, en tant que second gros hit de l'album à mes yeux. Qu'est-ce qui fait, me demanderez vous, de ce groupe de punk une exception du genre? Les mélodies. Simplement.
Bien que n'étant pas du Frank Zappa non plus, elles restent assez évoluées et variées. En ça, je clame haut et fort que le terme "pop punk" , si toutefois il veut dire quelque chose, aurait du être attribué à ce groupe OVNI de la fin de seventies. "Breaking Down" devrait, à la place d'un long laïus, vous persuader de l'étrangeté et des références du groupe.
Bien que n'ayant pas la renommée méritée et encore moins dans notre pays (des livres sur le punk sautant le groupe, des magazines les démontant ou encore pas d'articles wikipedia en France), The Only Ones est un groupe central. Central, car en plus des mélodies tranchantes et juste et de l'énergie qu'il développe, les lurons ont leurs identités dans cette masse de 77ards à cuirs et vêtements déchirés. L'effet était sans doute bénéfique à l'époque, mais il est finalement encore plus aujourd'hui. Car oui, la théorie nous apprend qu'aujourd'hui, il ouvre les portes vers d'autres groupes. En effet, je n'aurais jamais souri et accepté les solos de Mascis des Dinosaur Jr. sans en avoir écouté dans un punk hybride avant, par exemple. Puis The Only Ones m'ont poussés à aller vers des groupes que je rejetais sans trop de raisons (Kinks, Pink Floyd, Bad Seeds et beaucoup d'autres que j'ai pas en tête).
Ma conclusion sera aussi courte que cette chronique. Il n'y a pas grand chose à dire sur cet album éponyme. C'est assez étonnant que peu de gens connaissent et surtout aient prit le temps de connaitre cet opus. Simple et complexe, punk et pop, il n'y a pas 100 mots pour décrire une petite comète absolument tordue, agréablement pas comme les autres.
Alors aujourd'hui, noyé dans la masses de groupes cultes --Ramones et autres Sex machins, et d'autres plus médiocres, on ne retiendra malheureusement pas grand chose de ce cher quatuor. Oh, parfois on a le droit à une reprise de "Another Girl, Another Planet", le plus souvent médiocre par des groupes comme Blink182. Tiens étrange, on dirait que les pionniers d'un mouvement d'imposteurs tentent de justifier son appellation d'origine pas contrôlée...
Oui, mais les Only Ones sont et restent bien les seuls à faire du Only Ones. Et vu la qualité de ce premier opus, qui s'en plaindra ?
Très bon 16/20
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