Gorillaz
Paris [Le Zénith] - mardi 23 novembre 2010 |
Il aura fallu être patient pour voir Gorillaz se lancer dans une vraie tournée. Les deux premiers disques n'avaient été que sommairement défendus, comme si Damon Albarn n'avait pas trouvé comment faire honneur à cette musique sur scène. Il faut dire que le concept du cartoon-band n'est pas franchement compatible avec de vrais concerts.
Mais à la sortie de Plastic Beach, le groupe (le vrai) s'est décidé pour de bon, cette fois il y aurait une vraie tournée. 9 ans après le premier opus, on n'y croyait plus.
Le succès commercial de Gorillaz ne s'est jamais démenti, ajoutons à cela l'attrait particulier que revêtait cette première tournée et on ne fut donc guère surpris de voir les places de concerts se vendre comme des petits pains. Phénomène rare en France, le Zénith était officiellement sold-out 2 heures après l'ouverture de la billetterie. Hormis U2, Rage Against The Machine, System Of A Down et peut-être Radiohead et Muse, bien peu de groupes suscitent autant d'enthousiasme au pays des fromages qui puent. Et ce malgré des places à 60€, y compris en fosse. Un prix qui peut paraître prohibitif mais qui ne l'est pas tant que ça quand on voit le nombre d'invités qui ont défilé sur cette tournée. Little Dragon puis les rappeurs de De La Soul étaient chargés de chauffer la salle. Et il faut bien admettre que, chacun dans leur registre, ils y sont parvenus sans problème.
Le Zenith est ensuite plongé une nouvelle fois dans le noir et de grosses lettres lumineuses apparaissent pour former le nom du groupe. De nombreux musiciens investissent la scène mais n'esquissent plus un geste une fois en place. Murdoc Niccals apparaît alors sur l'écran. Lui et ses compagnons sont dans leur loge mais ne semblent pas parvenir à en sortir ce qui ne manque pas d'agacer le grincheux personnage. Juste après, Damon Albarn et le reste de la clique débarquent sur les planches du Zenith accompagnés d'une belle ovation.
L'intro commence (la même que sur le dernier album) puis des cuivres viennent prendre le relais. C'est parti pour un génial "Welcome To The World Of The Plastic Beach". Snoop Dog apparaît sur l'écran géant et accompagne littéralement le reste du groupe. Si on aurait forcément aimé l'avoir en chair et en os, la séquence spécialement filmée pour la tournée nous ferait presque oublier que le gaillard se trouvait probablement à des milliers de kilomètres à ce moment là.
Malgré le nombre de musiciens sur scène, le son est assez précis et le volume sonore bien dosé. Pendant les chansons, des vidéos sont projetées sur l'écran principal, soit créées pour la tournée soit extraites des clips existants.
Malgré l'enthousiasmante ouverture, quelques titres déçoivent un peu par la suite, à l'image d'un "Stylo" un peu brouillon où Bobby Womack ne parviendra jamais à donner autant que sur la version studio. Le tube "On Melancoly Hill" est jeté en pâture un peu vite aussi et ne procurera pas autant de frissons que l'album.
L'un des principaux reproches que l'on fera à la performance de Gorillaz ce soir sera une setlist plutôt mal fichue. Le groupe a voulu jouer longtemps, probablement histoire de rattraper toutes ces années sans concerts mais il aurait fallu dans ce cas trouver une progression différente au set. Les titres s'enchainent parfois maladroitement, ce qui occasionne quelques coups de mou à la performance. Il faut dire que la gestion et l'intégration des nombreux invités de la tournée n'est pas forcément évidente non plus.
Malgré tout, il y aura quelques belles satisfactions, comme le titre-générique de pub "Superfast Jellyfish" avec les De La Soul, aussi génial que sur disque. "Empire Ants" tient ses promesses également et reste un modèle de morceau à la fois puissant et planant. "Broken" et le sympathique single inédit "Doncamatic" seront aussi de belles réussites, sans oublier l'énorme version de "DARE" bien aidée par la prestation enthousiaste d'une Rosie Wilson qui ira constamment d'un bout à l'autre de la scène. On signalera également l'interprétation de "November Has Come" pour la toute première fois.
Mais malgré l'incroyable va et vient sur les planches du Zénith, le héros de la soirée, ce sera Damon Albarn. La dimension qu'il a prise depuis les débuts de Blur est impressionnante et on sent qu'il est fait pour ça. Qu'il soit derrière une guitare, un clavier ou avec un simple micro, c'est vers lui que se tournent les regards. Et même si son chant n'est pas toujours parfaitement juste, sa prestation d'ensemble fut de haute volée.
De son côté, Murdoc commence à péter les plombs. Alors qu'il est toujours enfermé dans les loges, l'un de ses bandmates entre et explique très naturellement qu'il était juste aux toilettes. Mais quand Murdoc tente de rouvrir la porte en question, elle reste désespérément bloquée obligeant le quatuor à rester coincé là.
Les supposés imposteurs, eux, reviennent pour un rappel assez fabuleux. On démarre d'abord avec le calme "Cloud Of Unknowing" où Bobby Womack nous fait oublier la déception de "Stylo". Le Zénith explose ensuite sur "Feel Good Inc" avec les remuants De La Soul. Ce gros succès radiophonique fera un vrai carton auprès du public (qui semble, d'une manière générale, avoir une préférence pour les morceaux de "Demon Days"). Et que dire de l'immense "Clint Eastwood" aussi jouissif que ce que l'on espérait. Un grand moment !
Mais alors que l'on aurait pu (du ?) en rester là, "Demon Days" va finalement clôturer le show précédé par son intro, "Don't Get Lost In Heaven". Un choix discutable même si cela n'effacera pas le plaisir pris lors de ce rappel.
Albarn, visiblement touché, remercie la foule puis s'en va, suivi de toute la troupe.
On retrouve alors une ultime fois Murdoc dans sa loge, complètement saccagée entre temps, et qui joue un air désespéré sur un banjo désaccordé.
Les trois albums de Gorillaz étant tous aussi bons les uns que les autres, on ne pouvait être qu'enthousiaste à l'idée d'entendre enfin toutes ces bonnes chansons live. Et la vitesse à laquelle se sont vendus les billets prouve, si besoin, que l'attente était très grande.
Si au final, on aurait peut-être préféré une performance plus concise et efficace, cela ne saurait gâcher le plaisir que l'on a pris ce soir. Gorillaz live est une expérience assez hors du commun, et même si tout ne fut pas parfait, cela valait tout de même bien le coup de braver le froid du mois de novembre pour aller applaudir l'un des groupes les plus importants des années 2000.
Mais à la sortie de Plastic Beach, le groupe (le vrai) s'est décidé pour de bon, cette fois il y aurait une vraie tournée. 9 ans après le premier opus, on n'y croyait plus.
Le succès commercial de Gorillaz ne s'est jamais démenti, ajoutons à cela l'attrait particulier que revêtait cette première tournée et on ne fut donc guère surpris de voir les places de concerts se vendre comme des petits pains. Phénomène rare en France, le Zénith était officiellement sold-out 2 heures après l'ouverture de la billetterie. Hormis U2, Rage Against The Machine, System Of A Down et peut-être Radiohead et Muse, bien peu de groupes suscitent autant d'enthousiasme au pays des fromages qui puent. Et ce malgré des places à 60€, y compris en fosse. Un prix qui peut paraître prohibitif mais qui ne l'est pas tant que ça quand on voit le nombre d'invités qui ont défilé sur cette tournée. Little Dragon puis les rappeurs de De La Soul étaient chargés de chauffer la salle. Et il faut bien admettre que, chacun dans leur registre, ils y sont parvenus sans problème.
Le Zenith est ensuite plongé une nouvelle fois dans le noir et de grosses lettres lumineuses apparaissent pour former le nom du groupe. De nombreux musiciens investissent la scène mais n'esquissent plus un geste une fois en place. Murdoc Niccals apparaît alors sur l'écran. Lui et ses compagnons sont dans leur loge mais ne semblent pas parvenir à en sortir ce qui ne manque pas d'agacer le grincheux personnage. Juste après, Damon Albarn et le reste de la clique débarquent sur les planches du Zenith accompagnés d'une belle ovation.
L'intro commence (la même que sur le dernier album) puis des cuivres viennent prendre le relais. C'est parti pour un génial "Welcome To The World Of The Plastic Beach". Snoop Dog apparaît sur l'écran géant et accompagne littéralement le reste du groupe. Si on aurait forcément aimé l'avoir en chair et en os, la séquence spécialement filmée pour la tournée nous ferait presque oublier que le gaillard se trouvait probablement à des milliers de kilomètres à ce moment là.
Malgré le nombre de musiciens sur scène, le son est assez précis et le volume sonore bien dosé. Pendant les chansons, des vidéos sont projetées sur l'écran principal, soit créées pour la tournée soit extraites des clips existants.
Malgré l'enthousiasmante ouverture, quelques titres déçoivent un peu par la suite, à l'image d'un "Stylo" un peu brouillon où Bobby Womack ne parviendra jamais à donner autant que sur la version studio. Le tube "On Melancoly Hill" est jeté en pâture un peu vite aussi et ne procurera pas autant de frissons que l'album.
L'un des principaux reproches que l'on fera à la performance de Gorillaz ce soir sera une setlist plutôt mal fichue. Le groupe a voulu jouer longtemps, probablement histoire de rattraper toutes ces années sans concerts mais il aurait fallu dans ce cas trouver une progression différente au set. Les titres s'enchainent parfois maladroitement, ce qui occasionne quelques coups de mou à la performance. Il faut dire que la gestion et l'intégration des nombreux invités de la tournée n'est pas forcément évidente non plus.
Malgré tout, il y aura quelques belles satisfactions, comme le titre-générique de pub "Superfast Jellyfish" avec les De La Soul, aussi génial que sur disque. "Empire Ants" tient ses promesses également et reste un modèle de morceau à la fois puissant et planant. "Broken" et le sympathique single inédit "Doncamatic" seront aussi de belles réussites, sans oublier l'énorme version de "DARE" bien aidée par la prestation enthousiaste d'une Rosie Wilson qui ira constamment d'un bout à l'autre de la scène. On signalera également l'interprétation de "November Has Come" pour la toute première fois.
Mais malgré l'incroyable va et vient sur les planches du Zénith, le héros de la soirée, ce sera Damon Albarn. La dimension qu'il a prise depuis les débuts de Blur est impressionnante et on sent qu'il est fait pour ça. Qu'il soit derrière une guitare, un clavier ou avec un simple micro, c'est vers lui que se tournent les regards. Et même si son chant n'est pas toujours parfaitement juste, sa prestation d'ensemble fut de haute volée.
De son côté, Murdoc commence à péter les plombs. Alors qu'il est toujours enfermé dans les loges, l'un de ses bandmates entre et explique très naturellement qu'il était juste aux toilettes. Mais quand Murdoc tente de rouvrir la porte en question, elle reste désespérément bloquée obligeant le quatuor à rester coincé là.
Les supposés imposteurs, eux, reviennent pour un rappel assez fabuleux. On démarre d'abord avec le calme "Cloud Of Unknowing" où Bobby Womack nous fait oublier la déception de "Stylo". Le Zénith explose ensuite sur "Feel Good Inc" avec les remuants De La Soul. Ce gros succès radiophonique fera un vrai carton auprès du public (qui semble, d'une manière générale, avoir une préférence pour les morceaux de "Demon Days"). Et que dire de l'immense "Clint Eastwood" aussi jouissif que ce que l'on espérait. Un grand moment !
Mais alors que l'on aurait pu (du ?) en rester là, "Demon Days" va finalement clôturer le show précédé par son intro, "Don't Get Lost In Heaven". Un choix discutable même si cela n'effacera pas le plaisir pris lors de ce rappel.
Albarn, visiblement touché, remercie la foule puis s'en va, suivi de toute la troupe.
On retrouve alors une ultime fois Murdoc dans sa loge, complètement saccagée entre temps, et qui joue un air désespéré sur un banjo désaccordé.
Les trois albums de Gorillaz étant tous aussi bons les uns que les autres, on ne pouvait être qu'enthousiaste à l'idée d'entendre enfin toutes ces bonnes chansons live. Et la vitesse à laquelle se sont vendus les billets prouve, si besoin, que l'attente était très grande.
Si au final, on aurait peut-être préféré une performance plus concise et efficace, cela ne saurait gâcher le plaisir que l'on a pris ce soir. Gorillaz live est une expérience assez hors du commun, et même si tout ne fut pas parfait, cela valait tout de même bien le coup de braver le froid du mois de novembre pour aller applaudir l'un des groupes les plus importants des années 2000.
Très bon 16/20 | par Billyjoe |
Setlist :
(Dressing Room Video Part 1)
Orchestral Intro
Welcome To The World Of The Plastic Beach (avec Hypnotic Brass Ensemble)
Last Living Souls
19/2000 (avec Rosie Wilson)
Stylo (avec Bobby Womack et Bootie Brown)
On Melancoly Hill
Rhinestone Eyes
Kids With Guns (avec Neneh Cherry)
Superfast Jellyfish (avec De La Soul)
Tomorrow Comes Today
Empire Ants (avec Little Dragon)
(Dressing Room Video Part 2)
Broken (avec Hypnotic Brass Ensemble)
Dirty Harry (avec Bootie Brown)
El Mañana
November Has Come (avec MF DOOM)
Doncamatic (avec Daley)
White Flag (avec Bashy and Kano)
To Binge (avec Little Dragon)
DARE (avec Rosie Wilson)
Glitter Freeze
Punk
Plastic Beach
>>> (Cyborg Ident Video)
CloudOof Unknowing (avec Bobby Womack)
Feel Good Inc. (avec De La Soul)
Clint Eastwood (avec Bashy and Kano)
Don't Get Lost In Heaven
Demon Days
(Dressing Room Video Part 3)
(Dressing Room Video Part 1)
Orchestral Intro
Welcome To The World Of The Plastic Beach (avec Hypnotic Brass Ensemble)
Last Living Souls
19/2000 (avec Rosie Wilson)
Stylo (avec Bobby Womack et Bootie Brown)
On Melancoly Hill
Rhinestone Eyes
Kids With Guns (avec Neneh Cherry)
Superfast Jellyfish (avec De La Soul)
Tomorrow Comes Today
Empire Ants (avec Little Dragon)
(Dressing Room Video Part 2)
Broken (avec Hypnotic Brass Ensemble)
Dirty Harry (avec Bootie Brown)
El Mañana
November Has Come (avec MF DOOM)
Doncamatic (avec Daley)
White Flag (avec Bashy and Kano)
To Binge (avec Little Dragon)
DARE (avec Rosie Wilson)
Glitter Freeze
Punk
Plastic Beach
>>> (Cyborg Ident Video)
CloudOof Unknowing (avec Bobby Womack)
Feel Good Inc. (avec De La Soul)
Clint Eastwood (avec Bashy and Kano)
Don't Get Lost In Heaven
Demon Days
(Dressing Room Video Part 3)
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