John Zorn
The Crucible |
Label :
Tzadik |
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Étrange direction que prend le trio de base Moonchild. Après l'album éponyme, Astronome, et Six Litanies For Heliogabalus, je pensais que John Zorn en avait fini avec cet insipide trio infernal, n'ayant pour but que de m'enfoncer des objets pointus dans les oreilles pour me sucer allègrement et sans fin le cerveau.
Je me suis trompé. Il insiste, il n'en démord pas. La comète revient (car c'est bien d'une comète qu'il s'agit), Patton-Dunn-Baron en tête, mais cette fois-ci épaulés par un Zorn s'installant définitivement en tant que musicien dans le projet et par Marc Ribot, qui ne pouvait pas résister à l'appel de rock'n'roll. Oui, rock'n'roll, vous avez bien lu.
Zorn se lâche. Pas fan du tout du tout du projet de base, je m'étonne encore de dire que ce disque ne peut qu'enthousiasmer. Le saxophoniste réinvente, toujours, inlassablement. Il ne pouvait pas s'empêcher de profiter de l'occasion pour mixer ses premiers amours dans une orgie plus que douteuse. La batterie 70's jazzy de Barron, la basse stoner'style de Dunn, le groove du maître, la folie incontrôlable et incontrôlée de Patton ; The Crucible invente en s'appuyant sur les bases des 3 albums précédents, et en tirant le meilleur de ces derniers. Les échanges sax-voix, au centre des compositions, au centre d'un rouage morbido-horrible enfoncé par la basse de Trevor Dunn, occupe l'espace comme ce n'était pas le cas dans Moonchild ou Astronome. Ici, les relents de Coltrane et d'Ornette Coleman sont évidents. Le tissage de note proposé par Zorn peut développer des ambiances sans la voix de Patton. On se parle, on échange (on tousse aussi, pour Patton). C'est à la fois un partage et un rite commun. Les deux faux-frères ne proposent pas qu'un simple mélange de sonorités noises et hardcores ou je ne sais quoi d'autre. Cette entraide du quatuor, la mélodie permanente qui s'en dégage, permet d'établir une nouvelle ligne rouge, un nouveau point de chute au groupe. L'interaction, que je trouvais absente des trois premiers opus, se révèle ici d'une étonnante limpidité et d'une grandiose précision. C'est comme si l'on sentait la musique littéralement poussée par des hommes.
Moins monolithique et plus free que la trilogie précédente, The Crucible nous fait redécouvrir la réelle teneur du projet Moonchild. Comme si cela ne suffisait pas, Zorn convoque Ribot pour un "9*9" d'anthologie. Hommage au wok'n'woll, à la Les Paul et à Led Zep, Marc Ribot, comme un frappa dingue, va essayer de transformer une piste d'un groupe jazzy-hardcore en une relecture de "Black Dog". Je vous laisse découvrir cela.
Je me suis trompé. Il insiste, il n'en démord pas. La comète revient (car c'est bien d'une comète qu'il s'agit), Patton-Dunn-Baron en tête, mais cette fois-ci épaulés par un Zorn s'installant définitivement en tant que musicien dans le projet et par Marc Ribot, qui ne pouvait pas résister à l'appel de rock'n'roll. Oui, rock'n'roll, vous avez bien lu.
Zorn se lâche. Pas fan du tout du tout du projet de base, je m'étonne encore de dire que ce disque ne peut qu'enthousiasmer. Le saxophoniste réinvente, toujours, inlassablement. Il ne pouvait pas s'empêcher de profiter de l'occasion pour mixer ses premiers amours dans une orgie plus que douteuse. La batterie 70's jazzy de Barron, la basse stoner'style de Dunn, le groove du maître, la folie incontrôlable et incontrôlée de Patton ; The Crucible invente en s'appuyant sur les bases des 3 albums précédents, et en tirant le meilleur de ces derniers. Les échanges sax-voix, au centre des compositions, au centre d'un rouage morbido-horrible enfoncé par la basse de Trevor Dunn, occupe l'espace comme ce n'était pas le cas dans Moonchild ou Astronome. Ici, les relents de Coltrane et d'Ornette Coleman sont évidents. Le tissage de note proposé par Zorn peut développer des ambiances sans la voix de Patton. On se parle, on échange (on tousse aussi, pour Patton). C'est à la fois un partage et un rite commun. Les deux faux-frères ne proposent pas qu'un simple mélange de sonorités noises et hardcores ou je ne sais quoi d'autre. Cette entraide du quatuor, la mélodie permanente qui s'en dégage, permet d'établir une nouvelle ligne rouge, un nouveau point de chute au groupe. L'interaction, que je trouvais absente des trois premiers opus, se révèle ici d'une étonnante limpidité et d'une grandiose précision. C'est comme si l'on sentait la musique littéralement poussée par des hommes.
Moins monolithique et plus free que la trilogie précédente, The Crucible nous fait redécouvrir la réelle teneur du projet Moonchild. Comme si cela ne suffisait pas, Zorn convoque Ribot pour un "9*9" d'anthologie. Hommage au wok'n'woll, à la Les Paul et à Led Zep, Marc Ribot, comme un frappa dingue, va essayer de transformer une piste d'un groupe jazzy-hardcore en une relecture de "Black Dog". Je vous laisse découvrir cela.
Parfait 17/20 | par Reznor |
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