John Zorn

Premier opus de la série des 9 Masada, Alef pose les bases de ce qui va être plus qu'un voyage à travers le temps et les styles de compositions musicales tant les influences sont riches (du traditionnel Klezmer à Coleman).
John Zorn a rassemblé pour cette occasion Dave Douglas le trompettiste, Greg Cohen à la basse et Joey Baron (le batteur funambule) pour donner vie au projet.
Le projet de Zorn est ici audacieux et ambitieux mais aux premières notes de ce Masada, on a d'emblée la preuve que nous avons affaire à des virtuoses et on peut caresser le fol espoir que l'ensemble soit aussi exaltant.
Zorn a toujours été de ces musiciens faisant partie de "l'avant-garde" car ils remettent en question et repoussent les frontières de l'art pour créer un univers qui leur est propre.
John Zorn, en véritable allumé du bulbe a trouvé avec son quartette un équilibre parfait qui donnera des frissons aux amateurs d'instruments acoustiques.
Impossible ici de dégager un titre plutôt qu'un autre, chacune des compositions s'envolant vers d'autres univers complètements fous, mêlant moments planants et déjantés, passages intenses et relâchés, ambiances sombres et lumineuses.
Cet album n'est pas un gonflant labyrinthe de rythmes et de mélodies, il suffit simplement d'avoir la curiosité nécessaire pour ce pencher vers le phénomène Zorn, insaisissable mais jouissif, riche et dur d'accès parfois mais pas frustrant. En outre, y'a pas besoin d'être un érudit du jazz pour savourer ces moments-là, soyons humbles car cette musique-là, c'est celle de la liberté.
Reste à savoir ou classer cet artiste atypique... selon beaucoup il aurait sa place un peu partout et nulle part à la fois... à chacun de voir !
Rock'n'roll !