John Zorn
Magick |
Label :
Tzadik |
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Je pourrais vous parler de ce Magick avec toute la passion que j'ai pour son auteur, John Zorn, qu'on ne présente décemment plus. Je déballerai en long, en large et en travers les 1000 raisons qui me poussent à porter ce bout de plastoc' rond au nues et à le vénérer jours durant. Mais il n'en est rien, car c'est en auditeur un peu blasé que je viens vous parler de ce Zorn édition 2004.
Avant tout, faisons un bref tableau de la situation : elle est simple, Zorn, probablement las de son saxophone strident et ses instruments de second rôle spasmodique, se remet en question et se demande si, pour son nouvel album, ce ne serait pas vachement cool et vachement inattendu de sa part de faire la même musique qu'il a toujours faite mais uniquement accompagnée d'instruments classiques (clarinettes, alto et violons en l'occurrence). On reprend la musique Zorn dans ses caractéristiques les plus communes - urgence, excitation, tension, couinement, malmenage d'instruments, précipitation et contrastes de passages rapides/passages planants, en somme, du Zorn des grands jours et comme on l'aime - et on demande à des instrumentistes surdoués de jouer la compos, on met un micro devant et hop, on sort un cd à 27€ sur Tzadik.com. Surtout que, finalement, à force de l'attendre là où n'était pas sensé l'attendre, on voyait largement venir l'affaire. Bah, oui ! Il ne l'avait toujours pas fait le coup du classique, ça ne pouvait qu'arriver !
Outrepassé le fait que finalement, nous ne sommes pas surpris pour un sou, force est de constater que cette galette est hors norme mais, surtout, plus que bonne. Les compos sont efficaces et Zorn est en forme. L'excitation et la tension sont palpables, notre homme est toujours aussi bon en ce qu'il a toujours fait et, inévitablement, on se laisse emporter et charmer par ce déluge de bruits. Il est frustrant de constater que le maître de cérémonie maîtrise parfaitement son sujet, a parfaitement intégré les notions de musique classique, démontre, encore une fois, son érudition pour la musique en général et qu'il fait, en fait, ce qu'il veut avec tout ce qu'il touche. Bluffant ! La musique est clairement expérimentale (fallait-il vraiment le préciser) et tout à fait inédite : des instruments acoustiques et classiques n'auront jamais été traités d'une telle manière auparavant. Zorn cherche l'innovation de la musique en général et sous toutes ses formes.
En bref, voilà un album incroyable, c'est un fait, tripant, à n'en pas douter mais difficile d'accès. Une oreille avertie, aussi bien en musique classique, qu'en musique zornienne, trouvera aisément son compte, les autres devront, soit se plier sans broncher, soit appréhender la bête avec le plus grand doigté (soit ils détesteront, pour la plupart). Cette musique surexcitée est toujours agréable à redécouvrir et cette tension malsaine semble nous bercer, pour tant soit peu que l'on soit assez fou pour l'apprécier. Un album que j'aime beaucoup et que je réécoute constamment, une merveille, il est vrai mais, sur le fond, faut il s'exalter de la magnificence de l'auteur, sa réappropriation systématique à chaque nouveau genre abordé et son rapport unique avec la musique ou déplorer une œuvre qui n'apportera, au final, pas grand-chose à l'artiste en lui-même ?
Avant tout, faisons un bref tableau de la situation : elle est simple, Zorn, probablement las de son saxophone strident et ses instruments de second rôle spasmodique, se remet en question et se demande si, pour son nouvel album, ce ne serait pas vachement cool et vachement inattendu de sa part de faire la même musique qu'il a toujours faite mais uniquement accompagnée d'instruments classiques (clarinettes, alto et violons en l'occurrence). On reprend la musique Zorn dans ses caractéristiques les plus communes - urgence, excitation, tension, couinement, malmenage d'instruments, précipitation et contrastes de passages rapides/passages planants, en somme, du Zorn des grands jours et comme on l'aime - et on demande à des instrumentistes surdoués de jouer la compos, on met un micro devant et hop, on sort un cd à 27€ sur Tzadik.com. Surtout que, finalement, à force de l'attendre là où n'était pas sensé l'attendre, on voyait largement venir l'affaire. Bah, oui ! Il ne l'avait toujours pas fait le coup du classique, ça ne pouvait qu'arriver !
Outrepassé le fait que finalement, nous ne sommes pas surpris pour un sou, force est de constater que cette galette est hors norme mais, surtout, plus que bonne. Les compos sont efficaces et Zorn est en forme. L'excitation et la tension sont palpables, notre homme est toujours aussi bon en ce qu'il a toujours fait et, inévitablement, on se laisse emporter et charmer par ce déluge de bruits. Il est frustrant de constater que le maître de cérémonie maîtrise parfaitement son sujet, a parfaitement intégré les notions de musique classique, démontre, encore une fois, son érudition pour la musique en général et qu'il fait, en fait, ce qu'il veut avec tout ce qu'il touche. Bluffant ! La musique est clairement expérimentale (fallait-il vraiment le préciser) et tout à fait inédite : des instruments acoustiques et classiques n'auront jamais été traités d'une telle manière auparavant. Zorn cherche l'innovation de la musique en général et sous toutes ses formes.
En bref, voilà un album incroyable, c'est un fait, tripant, à n'en pas douter mais difficile d'accès. Une oreille avertie, aussi bien en musique classique, qu'en musique zornienne, trouvera aisément son compte, les autres devront, soit se plier sans broncher, soit appréhender la bête avec le plus grand doigté (soit ils détesteront, pour la plupart). Cette musique surexcitée est toujours agréable à redécouvrir et cette tension malsaine semble nous bercer, pour tant soit peu que l'on soit assez fou pour l'apprécier. Un album que j'aime beaucoup et que je réécoute constamment, une merveille, il est vrai mais, sur le fond, faut il s'exalter de la magnificence de l'auteur, sa réappropriation systématique à chaque nouveau genre abordé et son rapport unique avec la musique ou déplorer une œuvre qui n'apportera, au final, pas grand-chose à l'artiste en lui-même ?
Très bon 16/20 | par Mr.dante |
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