John Zorn
The Dreamers |
Label :
Tzadik |
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"The Gift" est certainement le projet le plus calme et le plus populaire (avec "Bar Kokhba") de John Zorn. Ce dernier convoquant ses influences les plus remarquables pour les transcender encore et encore dans une orgie sonore apaisée.
The Dreamers a également été fait dans cette optique, et continue le travail effectué par Zorn sur l'album précédemment cité. Dans ce sens, on peut sentir dès les premières écoutes de ce disque une véritable volonté de la part du saxophoniste de garder une certaine rigueur mélodique tout en convoquant le savoir-faire du line-up proposé. Car ce dernier se compose tout simplement du combo de l'Electric Masada pratiquement au grand complet (soit Ribot à la guitare, J.Saft aux claviers, K.Wollesen au vibraphone, Trevor Dunn à la basse et contre-basse, J.Baron à la batterie, C.Baptista aux percussions et Zorn à l'alto).
Alors pour tout vous dire, cela fait maintenant deux semaines que j'écoute ce disque au moins deux fois par jour, n'arrêtant pas de lire des articles sur le dit-CD, pour essayer de comprendre le paradoxe Zornien (où comment proposer une musique accessible sans jamais une seule fois tomber dans la facilité ou le lyrisme exacerbé) ou encore pour réussir à capter toute l'essence de ces sept musiciens, à la fois fascinante et insaisissable.
N'y allons pas par quatre chemins, The Dreamers est un album largement au dessus du lot, survolant en qualité les dernières productions de Zorn (je parle bien sûr des disques où il joue, ceux comme "Moonchild" ou "Astronome" et non pas des ré-interprétations, comme celles du Masada Book II). The Dreamers est le plus grand disque de jazz qu'il m'est arrivé d'écouter ces dix dernières années. Survolté, tendu, surprenant, reposant, mélodique, stressant, dissonant, The Dreamers brasse, embrasse et enlace les influences de Zorn pour ne pas hésiter à les transcender vers des sommets jamais atteint par le saxophoniste en tant que compositeur, arrangeur et conducteur.
Pour s'en convaincre, l'écoute du titre introductif "Mow Mow", nous amène vers le surf-jazz/rock, là où Mr Bungle nous avait déjà un peu baladé avec "Sweet Charity". Mais Zorn ne s'en contente pas ; il veut du jazz, du vrai, du minimaliste, celui des caves, clope au bec, mais il veut aussi du rock, du dur, de la world-music, du "Filmworks" angoissant, là où il convoquera Marc Ribot pour une piste n°4, "Anulikwutsayl", qui fait basculer l'album du pays des rêves à celui des cauchemars. Neuf minutes où l'Electric Masada fera le moins de bruit possible mais développera l'angoisse et l'ambiance mortuaire. De la magnifique pochette immaculée de Chippy, graphiste chez Tzadik, il ne restera bien évidemment plus rien sauf un disque qui s'avèrera limpide, lumineux et évident ; ce contraste, ces antagonismes, ces oxymores, The Dreamers les cultive, et on ne peut être épuisé par sa quête perpétuelle d'ambiance paisible et intimiste, rageuse et incantatoire, tellement l'aventure est passionnante. En bon schizophrène de la composition, John Zorn ne cessera de s'enfoncer dans les deux domaines, et en amateurs de musiques, nous le suivrons.
The Dreamers est bel et bien un disque exceptionnel.
The Dreamers a également été fait dans cette optique, et continue le travail effectué par Zorn sur l'album précédemment cité. Dans ce sens, on peut sentir dès les premières écoutes de ce disque une véritable volonté de la part du saxophoniste de garder une certaine rigueur mélodique tout en convoquant le savoir-faire du line-up proposé. Car ce dernier se compose tout simplement du combo de l'Electric Masada pratiquement au grand complet (soit Ribot à la guitare, J.Saft aux claviers, K.Wollesen au vibraphone, Trevor Dunn à la basse et contre-basse, J.Baron à la batterie, C.Baptista aux percussions et Zorn à l'alto).
Alors pour tout vous dire, cela fait maintenant deux semaines que j'écoute ce disque au moins deux fois par jour, n'arrêtant pas de lire des articles sur le dit-CD, pour essayer de comprendre le paradoxe Zornien (où comment proposer une musique accessible sans jamais une seule fois tomber dans la facilité ou le lyrisme exacerbé) ou encore pour réussir à capter toute l'essence de ces sept musiciens, à la fois fascinante et insaisissable.
N'y allons pas par quatre chemins, The Dreamers est un album largement au dessus du lot, survolant en qualité les dernières productions de Zorn (je parle bien sûr des disques où il joue, ceux comme "Moonchild" ou "Astronome" et non pas des ré-interprétations, comme celles du Masada Book II). The Dreamers est le plus grand disque de jazz qu'il m'est arrivé d'écouter ces dix dernières années. Survolté, tendu, surprenant, reposant, mélodique, stressant, dissonant, The Dreamers brasse, embrasse et enlace les influences de Zorn pour ne pas hésiter à les transcender vers des sommets jamais atteint par le saxophoniste en tant que compositeur, arrangeur et conducteur.
Pour s'en convaincre, l'écoute du titre introductif "Mow Mow", nous amène vers le surf-jazz/rock, là où Mr Bungle nous avait déjà un peu baladé avec "Sweet Charity". Mais Zorn ne s'en contente pas ; il veut du jazz, du vrai, du minimaliste, celui des caves, clope au bec, mais il veut aussi du rock, du dur, de la world-music, du "Filmworks" angoissant, là où il convoquera Marc Ribot pour une piste n°4, "Anulikwutsayl", qui fait basculer l'album du pays des rêves à celui des cauchemars. Neuf minutes où l'Electric Masada fera le moins de bruit possible mais développera l'angoisse et l'ambiance mortuaire. De la magnifique pochette immaculée de Chippy, graphiste chez Tzadik, il ne restera bien évidemment plus rien sauf un disque qui s'avèrera limpide, lumineux et évident ; ce contraste, ces antagonismes, ces oxymores, The Dreamers les cultive, et on ne peut être épuisé par sa quête perpétuelle d'ambiance paisible et intimiste, rageuse et incantatoire, tellement l'aventure est passionnante. En bon schizophrène de la composition, John Zorn ne cessera de s'enfoncer dans les deux domaines, et en amateurs de musiques, nous le suivrons.
The Dreamers est bel et bien un disque exceptionnel.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Reznor |
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