The Smashing Pumpkins
Paris [Bercy] - mercredi 06 février 2008 |
Bien souvent la reformation des Smashing Pumpkins est raillée par nombre de gens qui considèrent que l'objet d'un tel projet ne sent que le formol. Usé, ayant perdu tout son sens du songwriting, Billy Corgan est considéré comme un 'has been' refusant de vieillir et de laisser la place aux jeunes. Son retour en compagnie du fidèle Jimmy Chamberlain, seul rescapé de la formation d'origine, apparaît aux yeux de certain comme pathétique.
De toutes manières, estiment les mauvaises langues, les Smashing Pumpkins n'ont été qu'un groupe de stade, tout juste cette tentative permettra d'engranger de manière ridicule un peu de frics sur le dos des honnêtes gens. Ces mêmes honnêtes gens n'ont donc rien compris.
Car, selon les dires même de Billy Corgan, les Smashing Pumpkins ont toujours fait partie de sa vie. Celui qui 'rêvait d'un concert tous les soirs dans sa tête' n'a jamais prétendu apporter un langage neuf dans le monde actuel du rock. Cela serait trop prétentieux. Quand bien même ses préoccupations, sa façon de voir les choses ont nettement évolué, le but n'est pas de se servir d'un nom connu et qui lui ouvrirait toutes les portes. Il faut plus chercher du côté d'un manque. Un manque lancinant : celui de jouer ses chansons préférés, celui d'être sur scène et de jammer jusqu'à plus soif. Car le bénéfice réel de la reformation de ce groupe mythique, n'est pas de savoir ce qu'il peut proposer de nouveau, mais bien de les retrouver en live.
Ce n'est que sur scène, au cours des concerts, que l'on peut mesurer la dimension de ce groupe. Et constater que la formation n'a rien perdu de sa superbe. Jugez plutôt : un show dans une salle à moitié comble pour près de trois heures de délires. Il faut s'arrêter ici. Prendre le temps de réfléchir car bon nombre d'esprits chagrins passent souvent à côté de cette information : trois heures de concert ! Combien sont les groupes actuels à jouer autant ?
Mais la set-lit n'est pas un best-of destiné à satisfaire les fans et à séduire les récalcitrants : Billy Corgan n'en a cure. L'américain est sans doute un des seuls à avoir compris véritablement ce que c'était qu'une set-lit : une compilation de titres piochés dans tous les répertoires de manière à créer la surprise à chaque fois, à personnaliser le concert et à rendre hommage à l'ensemble des œuvres. Pour le spectateur, c'est tout bonnement inouï : entre les tubes inoubliables, se glisseront nombre de perles rares, rendant à chaque fois le moment unique.
Billy rend ainsi hommage à son propre groupe, tout en y participant. Il ne renie pas sa carrière, ni ses choix, quand bien même son credo et mode de vie est bien différent que ceux d'avant. Billy se connaît trop bien pour tirer une croix sur son passé et considérer que tout cela est négligeable.
Non, il a bien conscience que tout ceci, cette construction au sein des Smashing Pumpkins lui a permis de devenir la personne qu'il est aujourd'hui, de traverser tant d'épreuves personnelles, et d'arriver à se tolérer lui-même de temps en temps, chose impossible il y a quelques années en arrière. Alors pour remercier le groupe, l'entité et les fans surtout, il fait revivre les Smashing Pumpkins et fait revivre ses anciennes chansons, pour que les choses ne meurent jamais et prennent un nouveau souffle.
Non seulement ce sont les chansons qui revivent mais nous même, du moins nous il y a des années en arrière avec tous les souvenirs qui remontent à la surface. Il suffit d'entendre l'intro aquatique de "Porcelina Of The Vast Ocean" pour subir de plein fouet les ravages émotionnels d'une tendre et attachante passion associé à l'extase immédiate incrustée dans le présent. Réveur, tendu, alternant passage lent et guitares perdus dans le brouillard, ce morceau anthologique donnera le ton du concert. Un show étiré, long, cosmique et synthétique. Se concluant sur des nuages de slides, le morceau fleuve s'enchaîne illico avec un magnifique "Behold ! The Nightmare", dont il faudra quelques minutes pour être reconnue, tant elle est jouée de manière saturée.
Au cours de ce défilé monumental de chansons planantes, les nouvelles compositions de Billy s'immisceront parfaitement, ne créant aucun creux ou de fausse note par rapport à l'ambiance générale : sur un ton new-wave, aidé par de le clavier, le son dynamique surfera pourtant sur une tendance à l'évasion cosmique. A l'image un peu de la tenue de Billy, ce grand chauve vêtu d'habit argenté de cosmonaute, avec planète sature et jupe longue à facette réfléchissante. Le grand chauve se livrera à de nombreux solos étiré et langoureux, faisant pleurer sa guitare en de longues plaintes ou sirènes venus de l'espace. Pas de concours virtuose ici, juste le désir de laisser rentrer dans le morceau une part d'improvisation, pour capter l'ambiance du moment, le saisir et le déformer jusqu'à créer une transe hypnotique. "That's The Way" et son insouciance, ou bien "Bring The Light", avec l'entré de la batterie sur la fin, ont permis de renforcer cette impression de flotter sur un nuage prenant, fédérateur et apaisant.
D'ailleurs l'absence d'effet tape-à-l'oeil (les spots d'éclairage très bas par rapport à la scène) obligera le public à se rapprocher pour vivre intésement le concert, condamnant ceux plus éloignés ou ceux des gradins à parfois manquer saisir la communition et souffrir de quelques langeurs.
Entre chaque chanson pourtant, des variantes, des sessions de batterie ou de guitares, seul ou en duo, des jams interminables entre coup de boutoir hyper violent et plaintes de baleines électriques. Donnant une couleur à chacun de ces concerts, Billy Corgan reprendra ses titres sous un angle à chaque fois différent : par là un "Wound" complètement noisy, autrement un "Tonight, Tonight" gorgé de synthé. On retrouvera des chansons bien connues, mais pas toujours les singles, tout en les découvrant à nouveau. Ainsi "Perfect" pris une coloration inattendue, joué de manière acoustique, avec Jimmy Chamberlain assis sur scène en tapant sur un tambourin.
Au milieu de ce concert des chansons adorablement datées et charmantes ajoutèrent à la touche légère et évanescente : un "Lily (My One And Only)" sorti des placards et joué façon cabaret, ainsi que "My Blue Heaven", face-b tendre et rigolote à la fois, rappelant les années 30. Des moments intimiste et cristallisant toute la mélancolie du groupe, il y eut également un "1979" joué seul par Billy à la guitare sèche, y mettant tout son cœur et se crispant pour sortir sa voix triste.
Mais résumer un concert de 3H est bien difficile : il faut tout retenir, les images, les sons, les instants intenses, les émotions, la fatigue. Trop de choses à la fois. Des images se succèdent, éparses, s'accompagnant d'un vague sourire béa suite à leur évocation : un Billy hilare, un "Ava Adore" électrique et bien méchant, une reprise sous guitare saturé, noire et violente des Buffalo Springfield, un "Everlasting Gaze" cathartique ou bien l'excitant "Try, Try, Try", impossible de tout retenir.
Des points d'orgue ? Pas un mais plusieurs, voire tous si on osait : "Mayonnaise" trippant, lourd et psychédélique ou bien "Drown", sa magie, son riff magnifique et son rythme nonchalant avant le déboulé des guitares qui fait planer à mille mètre ? Le turbulent "Cash Car War" ou bien le méconnaissable "Daydream", joué de façon complètement saturé ?
Au milieu de tout ça, pas de question, il s'agit juste de se laisser emporter. Le show alterne vague puissante qui emporte tout sur son passage, sans miser tout sur la violence ou le gros son non plus, et moments plus calmes, atmosphérique, voire lunaire. Alors bien calé dans la fosse, à quelques mètres du devant, pour ne rien lâcher, il n'y a plus que le groupe et nous. Et ces moments de communion inoubliable : ces sourires entr'aperçu, ces dialogues surréalistes entre Billy vantant les mérites de Johnny Halliday et le public le conspuant, Jeffrey avouant le détester, recevant ainsi l'approbations de tout Bercy, le raté de l'intro de "Cherub Rock" qui fit éclater de rire Billy, son long salut à tout les endroits de la salle, sincère et chaleureux, l'explosion exutoire sur "Bullet With Butterfly Wings", tout ceci s'enchaînant. A la fin il ne reste que deux choses : un sweat complètement trempé d'avoir sauté et hurlé et des souvenirs pleins la tête !
Additionné de jams, d'étirements à n'en plus finir, de ponts interminables, et d'enchaînement sans pause entre deux chansons, la play-list prenait une valeur décuplée, à l'instar d'un "United State" de clôture, tout simplement énorme. Les Smashing Pumpkins sont un des rares groupes qui changent autant de chansons entre deux tournées. Les voir et les revoir ne gâche rien du plaisir. Le plaisir de retrouver ces chansons préférés et de se rappeler les bons moments : les Smashing c'est souvent des épisodes au lycée, les voyages scolaires, les vacances à la plage et les premières filles, la découverte des beuveries et les amitiés inséparables.
Mais dans ces cas-là, tout cela n'est qu'une vague réunion de nostalgiques ? Seulement une version live ne peut être taxée de passéiste : sous la guitare de Billy, qui en fera une version toujours différente de celle sur CD, la chanson devient unique, éphémère. C'est la rencontre entre les attentes et l'objet qui produira cette incomparable sensation de satisfaction, mêlé à de l'excitation.
"Cherub Rock" terminera le concert : refrain repris en chœur, alors qu'on est à bout de souffle, guitares lourdes alors qu'on est fatigué mais qu'on saute encore, le plaisir dure jusqu'au bout : entendre ce son si magique, qui évoque tant et qui est joué, là, à l'instant, devant nous, se créant une seconde fois donc...
De toutes manières, estiment les mauvaises langues, les Smashing Pumpkins n'ont été qu'un groupe de stade, tout juste cette tentative permettra d'engranger de manière ridicule un peu de frics sur le dos des honnêtes gens. Ces mêmes honnêtes gens n'ont donc rien compris.
Car, selon les dires même de Billy Corgan, les Smashing Pumpkins ont toujours fait partie de sa vie. Celui qui 'rêvait d'un concert tous les soirs dans sa tête' n'a jamais prétendu apporter un langage neuf dans le monde actuel du rock. Cela serait trop prétentieux. Quand bien même ses préoccupations, sa façon de voir les choses ont nettement évolué, le but n'est pas de se servir d'un nom connu et qui lui ouvrirait toutes les portes. Il faut plus chercher du côté d'un manque. Un manque lancinant : celui de jouer ses chansons préférés, celui d'être sur scène et de jammer jusqu'à plus soif. Car le bénéfice réel de la reformation de ce groupe mythique, n'est pas de savoir ce qu'il peut proposer de nouveau, mais bien de les retrouver en live.
Ce n'est que sur scène, au cours des concerts, que l'on peut mesurer la dimension de ce groupe. Et constater que la formation n'a rien perdu de sa superbe. Jugez plutôt : un show dans une salle à moitié comble pour près de trois heures de délires. Il faut s'arrêter ici. Prendre le temps de réfléchir car bon nombre d'esprits chagrins passent souvent à côté de cette information : trois heures de concert ! Combien sont les groupes actuels à jouer autant ?
Mais la set-lit n'est pas un best-of destiné à satisfaire les fans et à séduire les récalcitrants : Billy Corgan n'en a cure. L'américain est sans doute un des seuls à avoir compris véritablement ce que c'était qu'une set-lit : une compilation de titres piochés dans tous les répertoires de manière à créer la surprise à chaque fois, à personnaliser le concert et à rendre hommage à l'ensemble des œuvres. Pour le spectateur, c'est tout bonnement inouï : entre les tubes inoubliables, se glisseront nombre de perles rares, rendant à chaque fois le moment unique.
Billy rend ainsi hommage à son propre groupe, tout en y participant. Il ne renie pas sa carrière, ni ses choix, quand bien même son credo et mode de vie est bien différent que ceux d'avant. Billy se connaît trop bien pour tirer une croix sur son passé et considérer que tout cela est négligeable.
Non, il a bien conscience que tout ceci, cette construction au sein des Smashing Pumpkins lui a permis de devenir la personne qu'il est aujourd'hui, de traverser tant d'épreuves personnelles, et d'arriver à se tolérer lui-même de temps en temps, chose impossible il y a quelques années en arrière. Alors pour remercier le groupe, l'entité et les fans surtout, il fait revivre les Smashing Pumpkins et fait revivre ses anciennes chansons, pour que les choses ne meurent jamais et prennent un nouveau souffle.
Non seulement ce sont les chansons qui revivent mais nous même, du moins nous il y a des années en arrière avec tous les souvenirs qui remontent à la surface. Il suffit d'entendre l'intro aquatique de "Porcelina Of The Vast Ocean" pour subir de plein fouet les ravages émotionnels d'une tendre et attachante passion associé à l'extase immédiate incrustée dans le présent. Réveur, tendu, alternant passage lent et guitares perdus dans le brouillard, ce morceau anthologique donnera le ton du concert. Un show étiré, long, cosmique et synthétique. Se concluant sur des nuages de slides, le morceau fleuve s'enchaîne illico avec un magnifique "Behold ! The Nightmare", dont il faudra quelques minutes pour être reconnue, tant elle est jouée de manière saturée.
Au cours de ce défilé monumental de chansons planantes, les nouvelles compositions de Billy s'immisceront parfaitement, ne créant aucun creux ou de fausse note par rapport à l'ambiance générale : sur un ton new-wave, aidé par de le clavier, le son dynamique surfera pourtant sur une tendance à l'évasion cosmique. A l'image un peu de la tenue de Billy, ce grand chauve vêtu d'habit argenté de cosmonaute, avec planète sature et jupe longue à facette réfléchissante. Le grand chauve se livrera à de nombreux solos étiré et langoureux, faisant pleurer sa guitare en de longues plaintes ou sirènes venus de l'espace. Pas de concours virtuose ici, juste le désir de laisser rentrer dans le morceau une part d'improvisation, pour capter l'ambiance du moment, le saisir et le déformer jusqu'à créer une transe hypnotique. "That's The Way" et son insouciance, ou bien "Bring The Light", avec l'entré de la batterie sur la fin, ont permis de renforcer cette impression de flotter sur un nuage prenant, fédérateur et apaisant.
D'ailleurs l'absence d'effet tape-à-l'oeil (les spots d'éclairage très bas par rapport à la scène) obligera le public à se rapprocher pour vivre intésement le concert, condamnant ceux plus éloignés ou ceux des gradins à parfois manquer saisir la communition et souffrir de quelques langeurs.
Entre chaque chanson pourtant, des variantes, des sessions de batterie ou de guitares, seul ou en duo, des jams interminables entre coup de boutoir hyper violent et plaintes de baleines électriques. Donnant une couleur à chacun de ces concerts, Billy Corgan reprendra ses titres sous un angle à chaque fois différent : par là un "Wound" complètement noisy, autrement un "Tonight, Tonight" gorgé de synthé. On retrouvera des chansons bien connues, mais pas toujours les singles, tout en les découvrant à nouveau. Ainsi "Perfect" pris une coloration inattendue, joué de manière acoustique, avec Jimmy Chamberlain assis sur scène en tapant sur un tambourin.
Au milieu de ce concert des chansons adorablement datées et charmantes ajoutèrent à la touche légère et évanescente : un "Lily (My One And Only)" sorti des placards et joué façon cabaret, ainsi que "My Blue Heaven", face-b tendre et rigolote à la fois, rappelant les années 30. Des moments intimiste et cristallisant toute la mélancolie du groupe, il y eut également un "1979" joué seul par Billy à la guitare sèche, y mettant tout son cœur et se crispant pour sortir sa voix triste.
Mais résumer un concert de 3H est bien difficile : il faut tout retenir, les images, les sons, les instants intenses, les émotions, la fatigue. Trop de choses à la fois. Des images se succèdent, éparses, s'accompagnant d'un vague sourire béa suite à leur évocation : un Billy hilare, un "Ava Adore" électrique et bien méchant, une reprise sous guitare saturé, noire et violente des Buffalo Springfield, un "Everlasting Gaze" cathartique ou bien l'excitant "Try, Try, Try", impossible de tout retenir.
Des points d'orgue ? Pas un mais plusieurs, voire tous si on osait : "Mayonnaise" trippant, lourd et psychédélique ou bien "Drown", sa magie, son riff magnifique et son rythme nonchalant avant le déboulé des guitares qui fait planer à mille mètre ? Le turbulent "Cash Car War" ou bien le méconnaissable "Daydream", joué de façon complètement saturé ?
Au milieu de tout ça, pas de question, il s'agit juste de se laisser emporter. Le show alterne vague puissante qui emporte tout sur son passage, sans miser tout sur la violence ou le gros son non plus, et moments plus calmes, atmosphérique, voire lunaire. Alors bien calé dans la fosse, à quelques mètres du devant, pour ne rien lâcher, il n'y a plus que le groupe et nous. Et ces moments de communion inoubliable : ces sourires entr'aperçu, ces dialogues surréalistes entre Billy vantant les mérites de Johnny Halliday et le public le conspuant, Jeffrey avouant le détester, recevant ainsi l'approbations de tout Bercy, le raté de l'intro de "Cherub Rock" qui fit éclater de rire Billy, son long salut à tout les endroits de la salle, sincère et chaleureux, l'explosion exutoire sur "Bullet With Butterfly Wings", tout ceci s'enchaînant. A la fin il ne reste que deux choses : un sweat complètement trempé d'avoir sauté et hurlé et des souvenirs pleins la tête !
Additionné de jams, d'étirements à n'en plus finir, de ponts interminables, et d'enchaînement sans pause entre deux chansons, la play-list prenait une valeur décuplée, à l'instar d'un "United State" de clôture, tout simplement énorme. Les Smashing Pumpkins sont un des rares groupes qui changent autant de chansons entre deux tournées. Les voir et les revoir ne gâche rien du plaisir. Le plaisir de retrouver ces chansons préférés et de se rappeler les bons moments : les Smashing c'est souvent des épisodes au lycée, les voyages scolaires, les vacances à la plage et les premières filles, la découverte des beuveries et les amitiés inséparables.
Mais dans ces cas-là, tout cela n'est qu'une vague réunion de nostalgiques ? Seulement une version live ne peut être taxée de passéiste : sous la guitare de Billy, qui en fera une version toujours différente de celle sur CD, la chanson devient unique, éphémère. C'est la rencontre entre les attentes et l'objet qui produira cette incomparable sensation de satisfaction, mêlé à de l'excitation.
"Cherub Rock" terminera le concert : refrain repris en chœur, alors qu'on est à bout de souffle, guitares lourdes alors qu'on est fatigué mais qu'on saute encore, le plaisir dure jusqu'au bout : entendre ce son si magique, qui évoque tant et qui est joué, là, à l'instant, devant nous, se créant une seconde fois donc...
Excellent ! 18/20 | par Vic |
Setlist :
Porcelina Of The Vast Oceans
Behold ! The Night Mare
Bring The Light
Tonight, Tonight
Mayonaise
Try, Try, Try
Superchrist
(Come On) Let's Go!
Stellar
Perfect
Lily
The Rose March
Today
Tarantula
Stand Inside Your Love
Ava Adore
Drown
Bullet With Butterfly Wings
1979
That's The Way (My Love Is)
My Blue Heaven
The Everlasting Gaze
Cash Car Star > Easy Living (de Uriah Heep) > Foreplay (de Boston) > For What It's Worth (de Buffalo Springfield) > Wasted Years (de Iron Maiden)
Daydream
Wound
United States > Star Spangled Banner
>>>
I Don't Mind
Cherub Rock
Porcelina Of The Vast Oceans
Behold ! The Night Mare
Bring The Light
Tonight, Tonight
Mayonaise
Try, Try, Try
Superchrist
(Come On) Let's Go!
Stellar
Perfect
Lily
The Rose March
Today
Tarantula
Stand Inside Your Love
Ava Adore
Drown
Bullet With Butterfly Wings
1979
That's The Way (My Love Is)
My Blue Heaven
The Everlasting Gaze
Cash Car Star > Easy Living (de Uriah Heep) > Foreplay (de Boston) > For What It's Worth (de Buffalo Springfield) > Wasted Years (de Iron Maiden)
Daydream
Wound
United States > Star Spangled Banner
>>>
I Don't Mind
Cherub Rock
Posté le 07 février 2008 à 12 h 09 |
Huit ans, c'est le nombre d'années qui séparent le concert d'adieux des Pumpkins à Bercy et cette tournée de retrouvailles. Il y a huit ans, Corgan avait abandonné le navire et la machine Pumpkins après un concert fabuleux à l'issue duquel on a pu constater à quel point les fans Français adulaient le groupe, de manière presque viscérale et dévouée.
Le 6 février 2008, le jour des grandes retrouvailles à Bercy, Corgan et son public sont venus célébrer la grande messe, les jeunes demoiselles adolescentes qui autrefois abusaient du mascara et des mitaines en simili-cuir ont pris quelques rides et un peu de cul, les cheveux longs de leurs copains ont été castrés et pour certains même, une calvitie naissante trahit le passage de l'adolescence à l'age adulte. Oui, force et de constater que LE public des Smashing Pumpkins est au rendez-vous, (enfin presque, la salle étant loin d'être pleine), moyenne d'age entre 25 et 35 ans, pas trop d'ados si ce n'est quelques initiés ou curieux, et puis dans tout ça, moi, car c'est de mon point de vue dont il s'agit quand même !
Le concert du Grand Rex ayant fait illusion d'un retour fracassant et prometteur, Zeitgeist a pris le relais pour calmer les ardeurs et le fantasme de revoir les Smashing Pumpkins tels qu'on les avait laissés, à priori le nouveau Pumpkins se veut plus incisif, plus metal, plus psyché en laissant de côté toute cette atmosphère planante et rêveuse qui faisait des Pumpkins un groupe bien ancré dans son époque et surtout de sa décennie des 90's.
Ce constat, s'il est quelque part inquiétant et réjouissant à la fois, se répercute aussi sur scène avec les conséquences que je vais développer.
Ce soir, il y a une atmosphère bizarre, presque inquiétante, un peu plate, l'arrivée du groupe sur scène étant accueilli timidement, l'ouverture du concert avec "Porcelina Of The Vast Oceans" ne fait qu'accroître mon inquiétude, un son trop saturé et trop incisif contribue à délester le groupe de son supplément d'âme, les anciens titres seront pour la plupart joués sans poésie "Behold !The Nightmare" voire même massacrés littéralement pour certains " Everlasting Gaze", "Wound !".
Bien placé dans les gradins, en bon spectateur, j'observe l'attitude statique du public dans la fosse ajoute au malaise, où est passée cette alchimie, cet amour du groupe et cette effervescence incroyable qui a fait des concerts des Pumpkins des moments uniques et inoubliables ? J'ai peine à croire ce que je vois, un Corgan empêtré dans sa gloire passée et affublé de deux nouveaux musiciens aussi charismatiques que des feuilles d'épinards, même si la bassiste semble avoir un joli p'tit cul posé sur deux gambettes à talons, même si le gratteux à l'air sympa, on se met à regretter D'Arcy et même James Iha (ça y est je l'ai dit... P.J. to Reznor !), à noter tout de même la superbe paire de jambes de la claviériste aux sonorités Bontempi, excitante !
Fort heureusement pour les Smashing, ils disposent d'un répertoire sensationnel et c'est un "Tonight, Tonight" qui vient réveiller la foule, enfin, suivi de "Mayonnaise", ça y est , on retrouve un peu de magie même si le son reste toujours aussi rêche, fort heureusement , certains titres seront joués à l'acoustique par Corgan, accompagné par Chamberlain (toujours aussi monstrueux derrière les fûts), ce qui sauvera certainement "Perfect" et "1979" de la noyade pour au contraire en faire de grands moments de concert, ouf !!!
Si Bercy est une salle taillée pour les SP, leurs concerts sont taillés pour les nouveaux morceaux, "Tarantula" et "United states" sont de vraies tueries, c'est dans ces titres là que le nouveau style Pumpkins s'affirme et curieusement c'est aussi là que le public a pété les plombs en se mettant la fosse en ébullition, un pari pas gagné d'avance mais réussi et je considère ça comme un signe fort, le monstre n'est pas mort, vive le monstre.
Assister à un concert comme celui-ci soulève bien des questions, quelle est la véritable place des Smashing dans l'industrie musicale actuelle et dans notre esprit ? Est-ce que nous aimons encore ce groupe avec autant de passion qu'autrefois ou bien est-ce l'image que l'on se fait du groupe que nous idolâtrons ? Est ce que Corgan n'a-t-il pas réellement dit Adieu à ses fans et à son groupe il y a huit ans ? Ce concert est il si mauvais pour que des dixainies de spectateurs quittent la salle avant la fin, comme s'il s'agissait d'un match de foot et que la défaite de leur équipe favorite était déja acquise?
A toutes ses questions, je peux tenter d'y répondre, seulement une chose est certaine, j'ai vieilli, Corgan a vieilli, les années 90 sont désormais loin et portent avec elles la nostalgie d'un groupe énormissime et cultissime qui tient une place à part dans nos cœurs.
Alors aujourd'hui, après le grand Rex, après Bercy, un album et un E.P, je peux le penser, les Smashing Pumpkins ont changé d'époque, au lieu de ressortir une formule resucée, Corgan a mené son groupe autre part, vers plus de rage, vers une idée de la musique moins légère et plus agressive en sachant bien que jamais o grand jamais, les Smashing redeviendront ce qu'ils étaient, c'est le prix à payer, c'est le reflet de notre époque mais il faut bien s'y faire, la musique est devenue le produit d'une consommation gloutonne et les stars d'antan sont déja bien dépassées par les éclats de merdes et autres bouffonneries d'un Doherty, restera toujours l'aura... et ça, corgan, ils l'a !
Rock'n'roll ( pour la forme !)
PS : je tiens aussi à bafouiller un petit message d'encouragements à Puggy, groupe multi frontières francophone qui a ouvert pour les Smashing et qui a réussi à nous donner du plaisir avec une pop-folk énergique aux forts accents British (normal le chanteur vit à Londres semble t'il !!), les compositions du groupe et la voix du chanteur qui n'est pas sans rappeler celle du chanteur de Keane ou de Puressence ont bien emballé la salle et c'était pas gagné d'avance... bravo!!
PS 2: En écrivant, j'ai une petit pensée d'amitié pour Vic que je n'ai pas croisé hier et qui a certainement du passer une partie de la nuit à écrire sa chronique en bon besogneux qu'il est, d'où ma non surprise à venir de trouver cette date de concert déjà répertoriée... J'imagine par ailleurs ne pas avoir autant d'enthousiasme que lui sur ce concert (ceci est un clin d'oeil, il sera effacé après publication de ma chronique !!)... je suis un vieux con, pendez-moi!
Le 6 février 2008, le jour des grandes retrouvailles à Bercy, Corgan et son public sont venus célébrer la grande messe, les jeunes demoiselles adolescentes qui autrefois abusaient du mascara et des mitaines en simili-cuir ont pris quelques rides et un peu de cul, les cheveux longs de leurs copains ont été castrés et pour certains même, une calvitie naissante trahit le passage de l'adolescence à l'age adulte. Oui, force et de constater que LE public des Smashing Pumpkins est au rendez-vous, (enfin presque, la salle étant loin d'être pleine), moyenne d'age entre 25 et 35 ans, pas trop d'ados si ce n'est quelques initiés ou curieux, et puis dans tout ça, moi, car c'est de mon point de vue dont il s'agit quand même !
Le concert du Grand Rex ayant fait illusion d'un retour fracassant et prometteur, Zeitgeist a pris le relais pour calmer les ardeurs et le fantasme de revoir les Smashing Pumpkins tels qu'on les avait laissés, à priori le nouveau Pumpkins se veut plus incisif, plus metal, plus psyché en laissant de côté toute cette atmosphère planante et rêveuse qui faisait des Pumpkins un groupe bien ancré dans son époque et surtout de sa décennie des 90's.
Ce constat, s'il est quelque part inquiétant et réjouissant à la fois, se répercute aussi sur scène avec les conséquences que je vais développer.
Ce soir, il y a une atmosphère bizarre, presque inquiétante, un peu plate, l'arrivée du groupe sur scène étant accueilli timidement, l'ouverture du concert avec "Porcelina Of The Vast Oceans" ne fait qu'accroître mon inquiétude, un son trop saturé et trop incisif contribue à délester le groupe de son supplément d'âme, les anciens titres seront pour la plupart joués sans poésie "Behold !The Nightmare" voire même massacrés littéralement pour certains " Everlasting Gaze", "Wound !".
Bien placé dans les gradins, en bon spectateur, j'observe l'attitude statique du public dans la fosse ajoute au malaise, où est passée cette alchimie, cet amour du groupe et cette effervescence incroyable qui a fait des concerts des Pumpkins des moments uniques et inoubliables ? J'ai peine à croire ce que je vois, un Corgan empêtré dans sa gloire passée et affublé de deux nouveaux musiciens aussi charismatiques que des feuilles d'épinards, même si la bassiste semble avoir un joli p'tit cul posé sur deux gambettes à talons, même si le gratteux à l'air sympa, on se met à regretter D'Arcy et même James Iha (ça y est je l'ai dit... P.J. to Reznor !), à noter tout de même la superbe paire de jambes de la claviériste aux sonorités Bontempi, excitante !
Fort heureusement pour les Smashing, ils disposent d'un répertoire sensationnel et c'est un "Tonight, Tonight" qui vient réveiller la foule, enfin, suivi de "Mayonnaise", ça y est , on retrouve un peu de magie même si le son reste toujours aussi rêche, fort heureusement , certains titres seront joués à l'acoustique par Corgan, accompagné par Chamberlain (toujours aussi monstrueux derrière les fûts), ce qui sauvera certainement "Perfect" et "1979" de la noyade pour au contraire en faire de grands moments de concert, ouf !!!
Si Bercy est une salle taillée pour les SP, leurs concerts sont taillés pour les nouveaux morceaux, "Tarantula" et "United states" sont de vraies tueries, c'est dans ces titres là que le nouveau style Pumpkins s'affirme et curieusement c'est aussi là que le public a pété les plombs en se mettant la fosse en ébullition, un pari pas gagné d'avance mais réussi et je considère ça comme un signe fort, le monstre n'est pas mort, vive le monstre.
Assister à un concert comme celui-ci soulève bien des questions, quelle est la véritable place des Smashing dans l'industrie musicale actuelle et dans notre esprit ? Est-ce que nous aimons encore ce groupe avec autant de passion qu'autrefois ou bien est-ce l'image que l'on se fait du groupe que nous idolâtrons ? Est ce que Corgan n'a-t-il pas réellement dit Adieu à ses fans et à son groupe il y a huit ans ? Ce concert est il si mauvais pour que des dixainies de spectateurs quittent la salle avant la fin, comme s'il s'agissait d'un match de foot et que la défaite de leur équipe favorite était déja acquise?
A toutes ses questions, je peux tenter d'y répondre, seulement une chose est certaine, j'ai vieilli, Corgan a vieilli, les années 90 sont désormais loin et portent avec elles la nostalgie d'un groupe énormissime et cultissime qui tient une place à part dans nos cœurs.
Alors aujourd'hui, après le grand Rex, après Bercy, un album et un E.P, je peux le penser, les Smashing Pumpkins ont changé d'époque, au lieu de ressortir une formule resucée, Corgan a mené son groupe autre part, vers plus de rage, vers une idée de la musique moins légère et plus agressive en sachant bien que jamais o grand jamais, les Smashing redeviendront ce qu'ils étaient, c'est le prix à payer, c'est le reflet de notre époque mais il faut bien s'y faire, la musique est devenue le produit d'une consommation gloutonne et les stars d'antan sont déja bien dépassées par les éclats de merdes et autres bouffonneries d'un Doherty, restera toujours l'aura... et ça, corgan, ils l'a !
Rock'n'roll ( pour la forme !)
PS : je tiens aussi à bafouiller un petit message d'encouragements à Puggy, groupe multi frontières francophone qui a ouvert pour les Smashing et qui a réussi à nous donner du plaisir avec une pop-folk énergique aux forts accents British (normal le chanteur vit à Londres semble t'il !!), les compositions du groupe et la voix du chanteur qui n'est pas sans rappeler celle du chanteur de Keane ou de Puressence ont bien emballé la salle et c'était pas gagné d'avance... bravo!!
PS 2: En écrivant, j'ai une petit pensée d'amitié pour Vic que je n'ai pas croisé hier et qui a certainement du passer une partie de la nuit à écrire sa chronique en bon besogneux qu'il est, d'où ma non surprise à venir de trouver cette date de concert déjà répertoriée... J'imagine par ailleurs ne pas avoir autant d'enthousiasme que lui sur ce concert (ceci est un clin d'oeil, il sera effacé après publication de ma chronique !!)... je suis un vieux con, pendez-moi!
Sympa 14/20
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