John Zorn
Book Of Angels Volume 5 : Balan - The Cracow Klezmer Band Plays Masada Book Two |
Label :
Tzadik |
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Pour ce Balan, John Zorn fait appel au Cracow Klezmer Band, groupe de Jaroslaw Bester tout droit débarqué de Pologne. Véritable "band" phénomène virtuose pour les aficionados de musique klezmer, le groupe s'entoure, pour donner un véritable relief aux compositions de Zorn, d'un quatuor à cordes féminin pour le moins efficace. Contrairement aux autres albums du "Book of Angels", notons que Balan est enregistré à Cracovie et non pas à Brooklyn ou dans le N.J comme l'étaient les autres opus de cette collection. Enfin, il n'est ni arrangé ni conduit par le maître Zorn, tenant ici le rôle de simple "compositeur-producteur". Pour le moins surprenant.
Alors pour une fois, l'immersion dans le klezmer est totale. Ça sent la pologne profonde, la boisson à détruire un estomac d'un Irlandais belliqueux, l'univers fumeux des froides soirées d'hiver, autour d'un accordéon et d'un violon, tout le contraire d'un monde peint par Joann Sfar dans sa série "Klezmer" justement.
Ici, le titre de Balan n'est pas donné au hasard. Puissant duc des enfers chevauchant un immense ours, le disque, comme ce démon, anticipe les langages passés, présents et futurs, visite les cultures de toute l'Europe de l'est à la recherche de matières, pour se nourrir de mélodies et de lignes musicales que l'on croyait oubliées. Les ingrédients mythologiques et religieux nous donnent un disque incantatoire, sur le fil, explorant les limites sonores pour aboutir enfin aux gémissements et aux complaintes de Jorgos Skolias. Car il est bon de se plaindre dans le silence, où rares sont les moments laissés par la grande formation, proposant donc moments de répits ("Suria") comme déluges sonores avançant comme si la survie de la Pologne en dépendait ("Kadosh") ou encore expérimentations Zorniennes en tout genre. Skolias fait preuve sur ce disque d'un lyrisme exacerbé, porteur de mémoires ou de rages enfouies dans le sol d'un pays historiquement désincarné. De plus, n'oublions pas qu'il est allié à la grandiloquence et au talent d'un Jaroslaw Bester déchainé, explorant les thèmes proposés jusqu'à en tirer toute la substance mélodique et thématique pour aboutir à des véritables chefs d'œuvres d'arrangements, et je pèse mes mots, comme sur ce "Asbeel", sans doute une des plus belles compositions de John Zorn.
Bref, The Cracow Klezmer Band réussit la prouesse de nous proposer sans doute le meilleur disque de la série (pour l'instant) tout en s'affranchissant de l'influence d'un Zorn quelques fois encombrant.
Disque hommage et profondément humain que ce Balan.
Alors pour une fois, l'immersion dans le klezmer est totale. Ça sent la pologne profonde, la boisson à détruire un estomac d'un Irlandais belliqueux, l'univers fumeux des froides soirées d'hiver, autour d'un accordéon et d'un violon, tout le contraire d'un monde peint par Joann Sfar dans sa série "Klezmer" justement.
Ici, le titre de Balan n'est pas donné au hasard. Puissant duc des enfers chevauchant un immense ours, le disque, comme ce démon, anticipe les langages passés, présents et futurs, visite les cultures de toute l'Europe de l'est à la recherche de matières, pour se nourrir de mélodies et de lignes musicales que l'on croyait oubliées. Les ingrédients mythologiques et religieux nous donnent un disque incantatoire, sur le fil, explorant les limites sonores pour aboutir enfin aux gémissements et aux complaintes de Jorgos Skolias. Car il est bon de se plaindre dans le silence, où rares sont les moments laissés par la grande formation, proposant donc moments de répits ("Suria") comme déluges sonores avançant comme si la survie de la Pologne en dépendait ("Kadosh") ou encore expérimentations Zorniennes en tout genre. Skolias fait preuve sur ce disque d'un lyrisme exacerbé, porteur de mémoires ou de rages enfouies dans le sol d'un pays historiquement désincarné. De plus, n'oublions pas qu'il est allié à la grandiloquence et au talent d'un Jaroslaw Bester déchainé, explorant les thèmes proposés jusqu'à en tirer toute la substance mélodique et thématique pour aboutir à des véritables chefs d'œuvres d'arrangements, et je pèse mes mots, comme sur ce "Asbeel", sans doute une des plus belles compositions de John Zorn.
Bref, The Cracow Klezmer Band réussit la prouesse de nous proposer sans doute le meilleur disque de la série (pour l'instant) tout en s'affranchissant de l'influence d'un Zorn quelques fois encombrant.
Disque hommage et profondément humain que ce Balan.
Excellent ! 18/20 | par Reznor |
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