John Zorn
O'o |
Label :
Tzadik |
||||
Oh le con, il r'met ça. Oui, comme Anelka et Wiltord voici quelques années, John Zorn aime trop ça. Il trippe, il kiffe, non pas les danettes au chocolat mais les bars enfumés, là où l'on joue le jazz, le vrai, le vieux, le piano-bar destroy avec des drôles de gars accoudés au bar, attendant un whisky ou un gin. Après le rose bonbon The Gift et le faux Lexomil The Dreamers, il revient avec ce O'o, drôle de nom d'oiseau hawaïen maintenant disparu. Voici une série easy-listening qui se constitue sous nos yeux.
Il revient évidemment avec le même combo interprétatif, celui (en gros) de l'Electric Masada, dont Zorn ne peut se détacher. Il convoque régulièrement d'autres formations mais celle-là, il y revient toujours. C'est-à-dire que ses meilleurs compères sont là : Ribot, Dunn, Saft, Baron, Wollesen, Baptista, tranquilles, accoudés eux aussi, attendant l'improvisation, la partie suivante, là ils pourront être actifs et montrer le talent, la maîtrise.
La démonstration, c'est la piège à éviter. Zorn fait ça très bien en proposant des pistes que l'on ne peut s'imaginer exister avant d'avoir introduit la galette dans notre lecteur. Le thème, a priori simpliste et tournant en boucle de "Po'o'uli" est, par exemple, agrémenté de sifflements d'oiseaux lointains. Il nous ballade le bougre ; c'est qu'on se sent bien! C'est qu'on pourrait commander un jus de coco alors qu'on loose sur son bureau! Après des passages comme celui-ci, si Ribot se prend pour Jimi Hendrix sur "Little Bittern", la piste suivante, on ne peut que dire Amen. Force est de constater que le compositeur est toujours aussi doué pour susciter l'imagination de ses auditeurs. D'ailleurs, tout au long de ses longues années dans le monde de la musique, l'objectif de Zorn n'est-il pas toujours resté le même? Créer une musique aussi sensorielle pour l'auditeur qu'elle est physique pour le musicien. But, encore une fois, atteint haut la main.
Mais malheureusement, les effets de surprise ne marchent pas aussi bien que sur The Gift ou The Dreamers, où l'on pouvait être littéralement stupéfait par la capacité de John Zorn a diriger de telles individualités dans un calme et un groove digne des meilleurs passages de "La Croisière S'amuse" (un paradoxe donc).
Ici, le principal problème vient des ses compositions. En effet, celles-ci ne décollent jamais vraiment. Elles sont tellement propres, tranquilles, que les improvisations sont incapables de les tirer vers le haut. Peut-être est-ce aussi tout simplement que l'on est maintenant habitué à entendre Zorn faire de l'easy-listening? Quoi qu'il en soit, malgré les soins portés aux sons, aux ambiances, aux différentes parties composant O'o, on s'emmerde ferme (et tout cela peut même devenir énervant si l'on fait un peu attention à la place que prend Wollesen avec son vibraphone). Nos yeux s'ouvrent en grand dès l'on comprend qu'il arrive peut-être la même chose aux musiciens.
Attention, phrase de conclusion bizarre : Sur O'o, John Zorn manque de folie.
Il revient évidemment avec le même combo interprétatif, celui (en gros) de l'Electric Masada, dont Zorn ne peut se détacher. Il convoque régulièrement d'autres formations mais celle-là, il y revient toujours. C'est-à-dire que ses meilleurs compères sont là : Ribot, Dunn, Saft, Baron, Wollesen, Baptista, tranquilles, accoudés eux aussi, attendant l'improvisation, la partie suivante, là ils pourront être actifs et montrer le talent, la maîtrise.
La démonstration, c'est la piège à éviter. Zorn fait ça très bien en proposant des pistes que l'on ne peut s'imaginer exister avant d'avoir introduit la galette dans notre lecteur. Le thème, a priori simpliste et tournant en boucle de "Po'o'uli" est, par exemple, agrémenté de sifflements d'oiseaux lointains. Il nous ballade le bougre ; c'est qu'on se sent bien! C'est qu'on pourrait commander un jus de coco alors qu'on loose sur son bureau! Après des passages comme celui-ci, si Ribot se prend pour Jimi Hendrix sur "Little Bittern", la piste suivante, on ne peut que dire Amen. Force est de constater que le compositeur est toujours aussi doué pour susciter l'imagination de ses auditeurs. D'ailleurs, tout au long de ses longues années dans le monde de la musique, l'objectif de Zorn n'est-il pas toujours resté le même? Créer une musique aussi sensorielle pour l'auditeur qu'elle est physique pour le musicien. But, encore une fois, atteint haut la main.
Mais malheureusement, les effets de surprise ne marchent pas aussi bien que sur The Gift ou The Dreamers, où l'on pouvait être littéralement stupéfait par la capacité de John Zorn a diriger de telles individualités dans un calme et un groove digne des meilleurs passages de "La Croisière S'amuse" (un paradoxe donc).
Ici, le principal problème vient des ses compositions. En effet, celles-ci ne décollent jamais vraiment. Elles sont tellement propres, tranquilles, que les improvisations sont incapables de les tirer vers le haut. Peut-être est-ce aussi tout simplement que l'on est maintenant habitué à entendre Zorn faire de l'easy-listening? Quoi qu'il en soit, malgré les soins portés aux sons, aux ambiances, aux différentes parties composant O'o, on s'emmerde ferme (et tout cela peut même devenir énervant si l'on fait un peu attention à la place que prend Wollesen avec son vibraphone). Nos yeux s'ouvrent en grand dès l'on comprend qu'il arrive peut-être la même chose aux musiciens.
Attention, phrase de conclusion bizarre : Sur O'o, John Zorn manque de folie.
Correct 12/20 | par Reznor |
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