John Zorn
Masada, Vol. 6 : Vav |
Label :
DIW |
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La forteresse Masada est maintenant tombée depuis longtemps. Le quartet d'origine (sans doute le plus fabuleux groupe de jazz de ces 20 dernières années) s'éparpille dans différents projets tous aussi passionnants les uns que les autres.
Reste alors un témoignage énorme : dix albums, un disque d'inédits, quelques live époustouflants (Séville, Jérusalem, Taipei, Middelheim, ou encore au Tonic à New York...) et surtout des ré-interprétations extraordinaires de ce premier book Masada par des groupes et formations diverses comme l'Electric Masada ou le Masada String Trio. Les compositions de Zorn sont tellement riches et variées qu'elles seront utilisées jusqu'à ce que toute leur substance soit vidée.
Dix albums donc, dont les quatre premiers sont enregistrés dans la même journée au début 1994. John Zorn est alors un monstre de la composition et de la prouesse artistique, et nous fait comprendre également que juger le book Masada One album par album n'a finalement que peu d'intérêt. On est confronté ici à une œuvre immense et cohérente dans l'absolu, où chaque lettre de l'alphabet hébreux fait écho aussi bien à la précédente qu'à la suivante. Ce Vav ne déroge pas à la règle, mais le plaisir jubilatoire engendré à l'écoute de ces disques ne me permet pas de me taire.
Ecouter Masada, c'est tout d'abord être témoin d'une performance. Greg Cohen, Dave Douglas, Joey Baron et John Zorn étaient (et sont toujours) des hommes de scène, où les thèmes étaient retravaillés sans cesse, sans limite et sans règle. Masada développe ensuite une alchimie digne du mysticisme qui entourait Coltrane et Rashied Ali ; pas de regards, pas de pistes, juste de l'oreille et un feeling à faire trembler Keith Jarrett pour véritablement cristalliser deux mille ans de culture juive sur dix disques. Engagé et radical.
Vav se trouve être alors un de ces points culminants du jazz moderne, où les influences de John Coltrane et d'Ornette Coleman se télescopent avec la mélodie rock, classique et klezmer. L'objectif Zornien est justement de faire reculer le bruit tout en gardant l'énergie, la spontanéité, l'urgence, la revendication et en sauvegardant de manière minutieuse (presque précieuse), l'acoustique ; rien d'autre.
Comme le dit Interpolian sur la chronique d'Alef, premier volume de Masada, pas de pistes identifiables ici. C'est juste une des plus belles histoires du jazz à écouter sur disque.
Rien d'autre n'aura d'importance donc. Masada est le projet Mélodique de John Zorn. C'est tout et c'est déjà beaucoup. Profitez-en.
Reste alors un témoignage énorme : dix albums, un disque d'inédits, quelques live époustouflants (Séville, Jérusalem, Taipei, Middelheim, ou encore au Tonic à New York...) et surtout des ré-interprétations extraordinaires de ce premier book Masada par des groupes et formations diverses comme l'Electric Masada ou le Masada String Trio. Les compositions de Zorn sont tellement riches et variées qu'elles seront utilisées jusqu'à ce que toute leur substance soit vidée.
Dix albums donc, dont les quatre premiers sont enregistrés dans la même journée au début 1994. John Zorn est alors un monstre de la composition et de la prouesse artistique, et nous fait comprendre également que juger le book Masada One album par album n'a finalement que peu d'intérêt. On est confronté ici à une œuvre immense et cohérente dans l'absolu, où chaque lettre de l'alphabet hébreux fait écho aussi bien à la précédente qu'à la suivante. Ce Vav ne déroge pas à la règle, mais le plaisir jubilatoire engendré à l'écoute de ces disques ne me permet pas de me taire.
Ecouter Masada, c'est tout d'abord être témoin d'une performance. Greg Cohen, Dave Douglas, Joey Baron et John Zorn étaient (et sont toujours) des hommes de scène, où les thèmes étaient retravaillés sans cesse, sans limite et sans règle. Masada développe ensuite une alchimie digne du mysticisme qui entourait Coltrane et Rashied Ali ; pas de regards, pas de pistes, juste de l'oreille et un feeling à faire trembler Keith Jarrett pour véritablement cristalliser deux mille ans de culture juive sur dix disques. Engagé et radical.
Vav se trouve être alors un de ces points culminants du jazz moderne, où les influences de John Coltrane et d'Ornette Coleman se télescopent avec la mélodie rock, classique et klezmer. L'objectif Zornien est justement de faire reculer le bruit tout en gardant l'énergie, la spontanéité, l'urgence, la revendication et en sauvegardant de manière minutieuse (presque précieuse), l'acoustique ; rien d'autre.
Comme le dit Interpolian sur la chronique d'Alef, premier volume de Masada, pas de pistes identifiables ici. C'est juste une des plus belles histoires du jazz à écouter sur disque.
Rien d'autre n'aura d'importance donc. Masada est le projet Mélodique de John Zorn. C'est tout et c'est déjà beaucoup. Profitez-en.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Reznor |
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