Johnny Cash
Man In Black |
Label :
Columbia |
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Régulièrement, le fantôme de Johnny Cash me rend visite pour que l'on revisite ensemble son impressionnante discographie.
Dylanesque : Même si je ne manque pas de temps en ce moment, on ne s'attarde pas trop sur les deux bandes-originales publiées au début de la décennie. D'abord en 70 celle de Walk the Line, histoire d'un shérif vieillissant incarné par Gregory Peck. On peut y entendre la 1000ème version de votre plus grand succès, quelques instrumentaux plaisants et la jolie sucrerie "Cause I Love You". L'année suivante, on retrouve votre nom et celui de Carl Perkins au générique de Little Fauss & Big Halsy, comédie de motards avec Robert Redford, deux inédits dispensables à la clé. Voilà pour les complétistes, quelque chose à ajouter sur le sujet ?
Johnny Cash : Tu oublies que "Flesh & Blood", extrait du premier film, s'est placée numéro 1 dans les charts country. Histoire de confirmer ma domination dans le game.
Dylanesque : Et ce sera également le cas de l'album suivant, sobrement intitulé Man in Black (à ne pas confondre avec la franchise cinéma avec Will Smith). Ce qui nous amène à la question : pourquoi l'homme en noir ?
Johnny Cash : Parce que je m'aimais bien m'habiller en noir.
Dylanesque : C'est pas rapport à la noirceur de l'époque ? Habilement évoquée tout au long de cet album qui mélange country et gospel traditionnels à des préoccupations très contemporaines ?
Johnny Cash : Suffit d'écouter la chanson-titre, mon gars. Tout est expliqué. "J'porte du noir pour les souffreteux et les vieux solitaires / Pour les casse-cous à peine remis de leurs bad trips / J'porte du noir pour faire le deuil des vies sacrifiées / Les centaines de jeunes que l'on perd chaque semaine".
Dylanesque : Wow. Vous n'aviez pas encore chanté devant moi. C'est... Puissant. Solennel.
Johnny Cash : Fallait bien ça. À quoi ça sert d'être enfin devenu le roi de la country si tu sais pas comment raconter les histoires ? À quoi bon être autant écouté si on n'a pas quelque chose à dire ? Cet album, c'était de nouveau l'occasion pour moi de faire passer le message du Christ. Et aussi d'autres plus... Comment dire... Personnels.
Dylanesque : Et ça fonctionne. On sent l'urgence. La gravité de la situation. Dès la pochette qui a l'air de signifier : "bon les gars, arrêtons les conneries deux minutes, faut qu'on cause".
Johnny Cash : J'étais très fier que le grand révérend Billy Graham accepte d'enregistrer le monologue d'intro. Et d'avoir de nouveau June et Carl Perkins à mes côtés.
Dylanesque : Ouais alors désolé, Billy Graham, pas trop ma came. J'ai rien contre entendre des songwriters aussi talentueux que vous ou Dylan prêcher la bonne parole mais ça passe moins dans la bouche d'une figure religieuse comme lui. Je préfère vous entendre pratiquer la protest-song, comme à l'époque où vous défendiez les indiens ou les prolos. Cette fois, vous vous insurgez contre la guerre du Vietnam avec la pas très subtile mais efficace "Singin' in Vietnam Talkin' Blues".
Johnny Cash : On peut pas tous être aussi fin que Bobby mais dans la tradition d'un Pete Seeger ou d'un Woody Guthrie, je me débrouille pas mal. L'équivalent d'un coup de poing sur la table.
Dylanesque : Très plaisant aussi votre mini-bio de "Ned Kelly", nouvelle figure d'outlaw qui vous va bien. Et je résiste rarement à une belle balade en compagnie de June, comme sur "Look for Me". En résumé, on a un album très important dans votre mythologie mais dont le contenu est assez obscur, sans vouloir faire de jeux de mots. Le mélange protestataire/évangéliste est pas toujours facile à digérer (surtout quand c'est aussi lourdingue que "I Talk to Jesus Every Day") mais les fidèles sauront faire le tri et savourer votre voix et la guitare de Carl Perkins.
Johnny Cash : Et toi, c'est quoi ton surnom ?
Dylanesque : J'en ai pas encore. Au lycée, j'avais tout fait pour qu'on m'appelle "Le Mec Coolos" mais ça a jamais pris...
Johnny Cash : Qu'est ce que tu penses de "Trou du Cul" ?
Dylanesque : Même si je ne manque pas de temps en ce moment, on ne s'attarde pas trop sur les deux bandes-originales publiées au début de la décennie. D'abord en 70 celle de Walk the Line, histoire d'un shérif vieillissant incarné par Gregory Peck. On peut y entendre la 1000ème version de votre plus grand succès, quelques instrumentaux plaisants et la jolie sucrerie "Cause I Love You". L'année suivante, on retrouve votre nom et celui de Carl Perkins au générique de Little Fauss & Big Halsy, comédie de motards avec Robert Redford, deux inédits dispensables à la clé. Voilà pour les complétistes, quelque chose à ajouter sur le sujet ?
Johnny Cash : Tu oublies que "Flesh & Blood", extrait du premier film, s'est placée numéro 1 dans les charts country. Histoire de confirmer ma domination dans le game.
Dylanesque : Et ce sera également le cas de l'album suivant, sobrement intitulé Man in Black (à ne pas confondre avec la franchise cinéma avec Will Smith). Ce qui nous amène à la question : pourquoi l'homme en noir ?
Johnny Cash : Parce que je m'aimais bien m'habiller en noir.
Dylanesque : C'est pas rapport à la noirceur de l'époque ? Habilement évoquée tout au long de cet album qui mélange country et gospel traditionnels à des préoccupations très contemporaines ?
Johnny Cash : Suffit d'écouter la chanson-titre, mon gars. Tout est expliqué. "J'porte du noir pour les souffreteux et les vieux solitaires / Pour les casse-cous à peine remis de leurs bad trips / J'porte du noir pour faire le deuil des vies sacrifiées / Les centaines de jeunes que l'on perd chaque semaine".
Dylanesque : Wow. Vous n'aviez pas encore chanté devant moi. C'est... Puissant. Solennel.
Johnny Cash : Fallait bien ça. À quoi ça sert d'être enfin devenu le roi de la country si tu sais pas comment raconter les histoires ? À quoi bon être autant écouté si on n'a pas quelque chose à dire ? Cet album, c'était de nouveau l'occasion pour moi de faire passer le message du Christ. Et aussi d'autres plus... Comment dire... Personnels.
Dylanesque : Et ça fonctionne. On sent l'urgence. La gravité de la situation. Dès la pochette qui a l'air de signifier : "bon les gars, arrêtons les conneries deux minutes, faut qu'on cause".
Johnny Cash : J'étais très fier que le grand révérend Billy Graham accepte d'enregistrer le monologue d'intro. Et d'avoir de nouveau June et Carl Perkins à mes côtés.
Dylanesque : Ouais alors désolé, Billy Graham, pas trop ma came. J'ai rien contre entendre des songwriters aussi talentueux que vous ou Dylan prêcher la bonne parole mais ça passe moins dans la bouche d'une figure religieuse comme lui. Je préfère vous entendre pratiquer la protest-song, comme à l'époque où vous défendiez les indiens ou les prolos. Cette fois, vous vous insurgez contre la guerre du Vietnam avec la pas très subtile mais efficace "Singin' in Vietnam Talkin' Blues".
Johnny Cash : On peut pas tous être aussi fin que Bobby mais dans la tradition d'un Pete Seeger ou d'un Woody Guthrie, je me débrouille pas mal. L'équivalent d'un coup de poing sur la table.
Dylanesque : Très plaisant aussi votre mini-bio de "Ned Kelly", nouvelle figure d'outlaw qui vous va bien. Et je résiste rarement à une belle balade en compagnie de June, comme sur "Look for Me". En résumé, on a un album très important dans votre mythologie mais dont le contenu est assez obscur, sans vouloir faire de jeux de mots. Le mélange protestataire/évangéliste est pas toujours facile à digérer (surtout quand c'est aussi lourdingue que "I Talk to Jesus Every Day") mais les fidèles sauront faire le tri et savourer votre voix et la guitare de Carl Perkins.
Johnny Cash : Et toi, c'est quoi ton surnom ?
Dylanesque : J'en ai pas encore. Au lycée, j'avais tout fait pour qu'on m'appelle "Le Mec Coolos" mais ça a jamais pris...
Johnny Cash : Qu'est ce que tu penses de "Trou du Cul" ?
Sympa 14/20 | par Dylanesque |
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