Johnny Cash
Johnny Cash With His Hot And Blue Guitar |
Label :
Sun |
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Bon, la tentation est trop forte: chroniquer un disque du label qui a vu/fait naître le rock'n'roll, la maison Sun du légendaire Sam Phillips. Alors, en attendant qu'Elvis Presley ou Jerry Lee Lewis soit référencé sur XS aux côtés de Tool et Interpol (oh le grand écart !), on se rabattra par défaut et non par dépit sur Johnny Cash. Avis donc aux lecteurs de ma chronique sur la compilation Walking The Line : The Legendary Sun Recordings, je vais sans doute ici me répéter.
Un an avant de partir pour la Columbia, l'homme en noir sort son premier album, également premier album tout artistes confondus du mythique label de Memphis. Titre d'album qui témoigne d'un temps où on savait vendre ses artistes: Johnny Cash With His Hot And Blue Guitar... Un titre presque mensonger. Pas de 'hot' là-dedans. La sobriété étant maître mot ici. C'est que contrairement à tous ses petits camarades surexcités, Johnny Cash ne cherche pas à 'chanter comme un noir'. Non, R'n'B ou doo-wop, le chanteur de l'Arkansas n'en a cure. Hormis le gospel bien sûr (Sam Phillips lui refusera toujours d'enregistrer un album de gospel), sa source, son essence musicale est totalement country.
Sans aucun artifice bestial ou onomatopée criée, Johnny Cash reprend ici du Jerry Red ("If the Good Lord's Willing") et du Hank Williams ("(I Heard That) Lonesome Whistle"), imposant sa voix d'une austérité hallucinante en comparaison avec les canons rock'n'roll de l'époque. On pourrait presque parler de cold-wave du rockabilly tant la musique de Cash est âpre, froide et minimaliste. Un dépouillement total en grande partie due à la médiocrité technique de Cash lui-même et de ses musiciens (les Tennesse Two) notamment Luther Perkins, bien incapable de reproduire un solo de Scotty Moore ou Cliff Gallup.
Sur ce rock'n'roll rachitique à la colonne vertébrale country, Cash appose des textes qui là aussi n'ont pas grand chose à voir avec ses contemporains s'époumonant à propos de leur petite amie ou de leur nouvelle caisse. L'homme en noir préfère causer de paysans miteux ("Country Boy") ou de taulard cynique ("Folsom Prison Blues"). Marié et déjà père de deux marmots, Cash a sans doute un peu plus de maturité à revendre que les autres. Son fameux "I Walk The Line" a d'ailleurs été écrit à l'intention de sa femme.
Johnny Cash With His Hot And Blue Guitar n'a donc que peu à voir avec le tourbillon rock'n'roll qui agite l'Amérique des années 50. Pourtant, ce premier album est un témoignage essentiel de cette période fondatrice au même titre que le premier album d'Elvis. Les best-of ou anthologies ont certes amoindri l'intérêt de se procurer cet album mais les bonus tracks de la dernière réédition CD (2002) ajoutent un surplus bienvenu (les faces B "Get Rythm" et "Hey Porter" entre autres) pour quiconque désire plonger dans les débuts déjà grandioses de l'homme en noir. Surtout que les albums 50's aussi réussis, sans aucun déchet, ne sont pas légions.
Un an avant de partir pour la Columbia, l'homme en noir sort son premier album, également premier album tout artistes confondus du mythique label de Memphis. Titre d'album qui témoigne d'un temps où on savait vendre ses artistes: Johnny Cash With His Hot And Blue Guitar... Un titre presque mensonger. Pas de 'hot' là-dedans. La sobriété étant maître mot ici. C'est que contrairement à tous ses petits camarades surexcités, Johnny Cash ne cherche pas à 'chanter comme un noir'. Non, R'n'B ou doo-wop, le chanteur de l'Arkansas n'en a cure. Hormis le gospel bien sûr (Sam Phillips lui refusera toujours d'enregistrer un album de gospel), sa source, son essence musicale est totalement country.
Sans aucun artifice bestial ou onomatopée criée, Johnny Cash reprend ici du Jerry Red ("If the Good Lord's Willing") et du Hank Williams ("(I Heard That) Lonesome Whistle"), imposant sa voix d'une austérité hallucinante en comparaison avec les canons rock'n'roll de l'époque. On pourrait presque parler de cold-wave du rockabilly tant la musique de Cash est âpre, froide et minimaliste. Un dépouillement total en grande partie due à la médiocrité technique de Cash lui-même et de ses musiciens (les Tennesse Two) notamment Luther Perkins, bien incapable de reproduire un solo de Scotty Moore ou Cliff Gallup.
Sur ce rock'n'roll rachitique à la colonne vertébrale country, Cash appose des textes qui là aussi n'ont pas grand chose à voir avec ses contemporains s'époumonant à propos de leur petite amie ou de leur nouvelle caisse. L'homme en noir préfère causer de paysans miteux ("Country Boy") ou de taulard cynique ("Folsom Prison Blues"). Marié et déjà père de deux marmots, Cash a sans doute un peu plus de maturité à revendre que les autres. Son fameux "I Walk The Line" a d'ailleurs été écrit à l'intention de sa femme.
Johnny Cash With His Hot And Blue Guitar n'a donc que peu à voir avec le tourbillon rock'n'roll qui agite l'Amérique des années 50. Pourtant, ce premier album est un témoignage essentiel de cette période fondatrice au même titre que le premier album d'Elvis. Les best-of ou anthologies ont certes amoindri l'intérêt de se procurer cet album mais les bonus tracks de la dernière réédition CD (2002) ajoutent un surplus bienvenu (les faces B "Get Rythm" et "Hey Porter" entre autres) pour quiconque désire plonger dans les débuts déjà grandioses de l'homme en noir. Surtout que les albums 50's aussi réussis, sans aucun déchet, ne sont pas légions.
Parfait 17/20 | par Sirius |
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