Johnny Cash
The Gospel Road |
Label :
Columbia |
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Régulièrement, le fantôme de Johnny Cash me rend visite pour que l'on revisite ensemble son impressionnante discographie.
Dylanesque : J'ai repoussé jusqu'au bout l'inévitable mais nous y sommes, parlons donc du nanar évangéliste Gospel Road : A Story of Jesus et de sa bande-son.
Johnny Cash : Enfin !
Dylanesque : Ce n'est évidemment pas la première fois que la Bible vous inspire puisqu'on a déjà évoqué l'excellent Hymns by Johnny Cash (1959), le voyage en Terre Sainte documenté dans The Holy Land (1969) et les nombreuses perles gospels disséminées tout au long de votre discographie. Ce coup-ci, si j'ai bien compris, le projet est parti du prédicateur ultra-médiatique Billy Graham, votre ami de longue date.
Johnny Cash : Ami, mentor et confident. Si ma mère a allumé en moi le feu sacrée, si June a su l'entretenir tout au long de notre union, c'est Billy qui a su par endroits me remontrer le droit chemin, surtout après quelques excès à la fin des sixties et alors que j'étais beaucoup sur la route au début des seventies.
Dylanesque: Billy Graham, je me permets de le mentionner, c'est celui qui murmurait à l'oreille de Nixon que les juifs contrôlaient les médias, qui voyait le féminisme comme le mal incarné et la place de la femme à la cuisine et pour qui l'homosexualité était une forme de perversion absolue si bien que le Sida n'était qu'une punition méritée de la part de Dieu.
Johnny Cash : Ouais là-dessus, il était pire que Jerry Lee. Mais bon, j'étais pas parfait non plus. Soyons-clair, c'était pas l'aspect le plus réjouissant de l'évangélisme, cette chasse aux sorcières permanente, ce recours à la culpabilité constant... Mais que voulez-vous, c'était...
Dylanesque : Une autre époque ? C'est pas beaucoup mieux aujourd'hui.
Johnny Cash : Hier. Aujourd'hui. Tout ça m'importe peu. L'Histoire que je vous raconte à travers cet album ne peut subir le passage du temps.
Dylanesque: L'Histoire peut-être pas mais les chansons oui. Tout le projet a mal vieilli en fait. Un peu comme La Passion de Mel Gibson et Mel Gibson. D'ailleurs, j'en profite pour le mentionner car je vois pas quand j'en aurais à nouveau l'occasion : c'est pour la BO de son film We Were Soldiers que vous avez collaboré avec Dave Matthews un an avant votre mort.
Johnny Cash : J'avais totalement oublié. De toute façon, j'étais déjà ailleurs. Alors que pour The Gospel Road, j'étais à fond. Co-scénariste, producteur, responsable de la musique et devant la caméra pour jouer moi-même dans le rôle du narrateur.
Dylanesque : Oui, vos apparitions me font penser à celle du coq doublé par votre copain Roger Miller dans le Robin des Bois de Disney sorti la même année.
Johnny Cash : Quand à la réalisation et au rôle du Christ, j'ai confié ça à un tâcheron, également auteur d'un docu sur moi sorti en 69, d'un autre sur le son de Nashville et... et c'est tout. Mais si vous voulez des stars, faut écouter le disque : la Carter Family de ma tendre June (qui joue aussi le rôle de Marie Madeleine), les Statler Brothers (qui étaient mon backing-band dans le Johnny Cash Show) et les copains Rita Coolidge et Kris Kristofferson.
Dylanesque : Qui aurait été mieux casté en Jésus je trouve. Bon en tout cas, le résultat est un nanar dispo sur Youtube pour les curieux qui se regarde défoncé à la limite. La bande-son n'est pas beaucoup plus recommandable, elle se contente de suivre la vie de Jésus de son baptême à sa résurrection en passant par ses enseignements, sa crucifixion, bref, tous les épisodes connus. Un interminable cours de cathé qui vaut pour votre voix grave et faire la sieste. J'y sauverais quelques interludes comme la reprise de John Denver par June ou celles que Kris a composé pour vous. On citera aussi "Help Me", gospel signé Larry Gatlin qui sera ressuscitée elle aussi lors des American Recordings V.
Johnny Cash : Face à tant de cynisme, je ne peux que tourner l'autre joue. Mais faudra pas s'étonner d'où vous atterrissez le jour du Jugement dernier.
Dylanesque : Au même endroit que Billy Graham ?
Dylanesque : J'ai repoussé jusqu'au bout l'inévitable mais nous y sommes, parlons donc du nanar évangéliste Gospel Road : A Story of Jesus et de sa bande-son.
Johnny Cash : Enfin !
Dylanesque : Ce n'est évidemment pas la première fois que la Bible vous inspire puisqu'on a déjà évoqué l'excellent Hymns by Johnny Cash (1959), le voyage en Terre Sainte documenté dans The Holy Land (1969) et les nombreuses perles gospels disséminées tout au long de votre discographie. Ce coup-ci, si j'ai bien compris, le projet est parti du prédicateur ultra-médiatique Billy Graham, votre ami de longue date.
Johnny Cash : Ami, mentor et confident. Si ma mère a allumé en moi le feu sacrée, si June a su l'entretenir tout au long de notre union, c'est Billy qui a su par endroits me remontrer le droit chemin, surtout après quelques excès à la fin des sixties et alors que j'étais beaucoup sur la route au début des seventies.
Dylanesque: Billy Graham, je me permets de le mentionner, c'est celui qui murmurait à l'oreille de Nixon que les juifs contrôlaient les médias, qui voyait le féminisme comme le mal incarné et la place de la femme à la cuisine et pour qui l'homosexualité était une forme de perversion absolue si bien que le Sida n'était qu'une punition méritée de la part de Dieu.
Johnny Cash : Ouais là-dessus, il était pire que Jerry Lee. Mais bon, j'étais pas parfait non plus. Soyons-clair, c'était pas l'aspect le plus réjouissant de l'évangélisme, cette chasse aux sorcières permanente, ce recours à la culpabilité constant... Mais que voulez-vous, c'était...
Dylanesque : Une autre époque ? C'est pas beaucoup mieux aujourd'hui.
Johnny Cash : Hier. Aujourd'hui. Tout ça m'importe peu. L'Histoire que je vous raconte à travers cet album ne peut subir le passage du temps.
Dylanesque: L'Histoire peut-être pas mais les chansons oui. Tout le projet a mal vieilli en fait. Un peu comme La Passion de Mel Gibson et Mel Gibson. D'ailleurs, j'en profite pour le mentionner car je vois pas quand j'en aurais à nouveau l'occasion : c'est pour la BO de son film We Were Soldiers que vous avez collaboré avec Dave Matthews un an avant votre mort.
Johnny Cash : J'avais totalement oublié. De toute façon, j'étais déjà ailleurs. Alors que pour The Gospel Road, j'étais à fond. Co-scénariste, producteur, responsable de la musique et devant la caméra pour jouer moi-même dans le rôle du narrateur.
Dylanesque : Oui, vos apparitions me font penser à celle du coq doublé par votre copain Roger Miller dans le Robin des Bois de Disney sorti la même année.
Johnny Cash : Quand à la réalisation et au rôle du Christ, j'ai confié ça à un tâcheron, également auteur d'un docu sur moi sorti en 69, d'un autre sur le son de Nashville et... et c'est tout. Mais si vous voulez des stars, faut écouter le disque : la Carter Family de ma tendre June (qui joue aussi le rôle de Marie Madeleine), les Statler Brothers (qui étaient mon backing-band dans le Johnny Cash Show) et les copains Rita Coolidge et Kris Kristofferson.
Dylanesque : Qui aurait été mieux casté en Jésus je trouve. Bon en tout cas, le résultat est un nanar dispo sur Youtube pour les curieux qui se regarde défoncé à la limite. La bande-son n'est pas beaucoup plus recommandable, elle se contente de suivre la vie de Jésus de son baptême à sa résurrection en passant par ses enseignements, sa crucifixion, bref, tous les épisodes connus. Un interminable cours de cathé qui vaut pour votre voix grave et faire la sieste. J'y sauverais quelques interludes comme la reprise de John Denver par June ou celles que Kris a composé pour vous. On citera aussi "Help Me", gospel signé Larry Gatlin qui sera ressuscitée elle aussi lors des American Recordings V.
Johnny Cash : Face à tant de cynisme, je ne peux que tourner l'autre joue. Mais faudra pas s'étonner d'où vous atterrissez le jour du Jugement dernier.
Dylanesque : Au même endroit que Billy Graham ?
A éviter 6/20 | par Dylanesque |
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