Johnny Cash
Happiness Is You |
Label :
Columbia |
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Régulièrement, le fantôme de Johnny Cash me rend visite pour que l'on revisite ensemble son impressionnante discographie.
Dylanesque : J'ai lu récemment un formidable bouquin, "66 Année Révolutionnaire" de Steve Turner. À travers le parcours des Beatles, on y assiste à un véritable tournant dans l'industrie musicale, la pop culture et les expérimentations en tout genres. Votre nom n'y est jamais mentionné.
Johnny Clash : Je foutais quoi moi en 66 ?
Dylanesque : Bah c'est la question que je vous pose. Parce que Everybody Loves a Nut, c'était rigolo mais très dispensable. Et c'est pas Happiness Is You qui marquera les esprits.
Johnny Clash : Marquer les esprits, c'est bon pour les poètes à deux balles et les hippies. Depuis quand on attend autre chose de moi que de la country bien produite ?
Dylanesque : Depuis les formidables albums concepts du genre Ride This Train ou Bitter Tears. Et me la faîtes pas à l'envers Johnny, il y a une différence entre la country bien produite et la country paresseuse. La vérité, c'est qu'en 66, vous étiez en plein divorce et complètement torché...
Johnny Clash : J'avais légèrement perdu le contrôle, rien de bien grave. Juste de bonnes grosses cuites avec mon pote Waylon, quelques concerts annulés et quelques ennuis avec les flics. Pas de quoi signer la fin de ma carrière. Juste un léger passage à vide.
Dylanesque : Qui a forcé Columbia à fouiller dans de vieilles sessions allant de 62 à 65 et d'en sortir des reprises laissées dans les tiroirs. Bien sûr, rien n'est vraiment dégueu car qui peut résister à votre charmant duo avec June ou à votre plaisir sincère à chanter des classiques comme "Guess Things Happen That Way" ? Mais c'est clairement du pilotage automatique. Quand on voit ce que faisait Willie Nelson ou même Jerry Lee Lewis dans le même registre à la même période, on comprend pourquoi l'album s'est mal vendu et que votre réputation en a pris un sacré coup.
Johnny Clash : Encore une fois, vous avez des attentes démesurées. Et comment vous blâmer ? Les petits merdeux de Liverpool vous ont fait croire que chaque album doit avoir un début un milieu et une fin et doit révolutionner le game. Moi, je me foutais des albums. Je chantais des chansons. De belles chansons. "She Came From the Mountains" du génie incompris Peter LaFarge. "For Lovin' Me", la jolie ballade de Gordon Lightfoot. "Is This My Destiny" de ma future belle-sœur Helen Carter qui avait besoin de toucher quelques royalties. Moi je voulais pas changer le monde, j'étais juste un homme intègre, dédié à sa famille et sa patrie.
Dylanesque : Et complètement torché.
Johnny Clash : J'ai fait ma rédemption. Et si l'empreinte de mes faux pas s'est effacée, ma voix et mes chansons resteront. Pour toujours.
Dylanesque : Happiness Is You est à peine resté dans les charts et ne sera pas réédité avant 2012. Mais vous avez raison. Et c'est les chansons que je vais noter. Pas l'album. Pas le contexte. Pas vos égarements personnels.
Johnny Clash : Merci. Pour vous remercier, j'appelle le fantôme de Waylon et on s'en colle une !
Dylanesque : J'ai lu récemment un formidable bouquin, "66 Année Révolutionnaire" de Steve Turner. À travers le parcours des Beatles, on y assiste à un véritable tournant dans l'industrie musicale, la pop culture et les expérimentations en tout genres. Votre nom n'y est jamais mentionné.
Johnny Clash : Je foutais quoi moi en 66 ?
Dylanesque : Bah c'est la question que je vous pose. Parce que Everybody Loves a Nut, c'était rigolo mais très dispensable. Et c'est pas Happiness Is You qui marquera les esprits.
Johnny Clash : Marquer les esprits, c'est bon pour les poètes à deux balles et les hippies. Depuis quand on attend autre chose de moi que de la country bien produite ?
Dylanesque : Depuis les formidables albums concepts du genre Ride This Train ou Bitter Tears. Et me la faîtes pas à l'envers Johnny, il y a une différence entre la country bien produite et la country paresseuse. La vérité, c'est qu'en 66, vous étiez en plein divorce et complètement torché...
Johnny Clash : J'avais légèrement perdu le contrôle, rien de bien grave. Juste de bonnes grosses cuites avec mon pote Waylon, quelques concerts annulés et quelques ennuis avec les flics. Pas de quoi signer la fin de ma carrière. Juste un léger passage à vide.
Dylanesque : Qui a forcé Columbia à fouiller dans de vieilles sessions allant de 62 à 65 et d'en sortir des reprises laissées dans les tiroirs. Bien sûr, rien n'est vraiment dégueu car qui peut résister à votre charmant duo avec June ou à votre plaisir sincère à chanter des classiques comme "Guess Things Happen That Way" ? Mais c'est clairement du pilotage automatique. Quand on voit ce que faisait Willie Nelson ou même Jerry Lee Lewis dans le même registre à la même période, on comprend pourquoi l'album s'est mal vendu et que votre réputation en a pris un sacré coup.
Johnny Clash : Encore une fois, vous avez des attentes démesurées. Et comment vous blâmer ? Les petits merdeux de Liverpool vous ont fait croire que chaque album doit avoir un début un milieu et une fin et doit révolutionner le game. Moi, je me foutais des albums. Je chantais des chansons. De belles chansons. "She Came From the Mountains" du génie incompris Peter LaFarge. "For Lovin' Me", la jolie ballade de Gordon Lightfoot. "Is This My Destiny" de ma future belle-sœur Helen Carter qui avait besoin de toucher quelques royalties. Moi je voulais pas changer le monde, j'étais juste un homme intègre, dédié à sa famille et sa patrie.
Dylanesque : Et complètement torché.
Johnny Clash : J'ai fait ma rédemption. Et si l'empreinte de mes faux pas s'est effacée, ma voix et mes chansons resteront. Pour toujours.
Dylanesque : Happiness Is You est à peine resté dans les charts et ne sera pas réédité avant 2012. Mais vous avez raison. Et c'est les chansons que je vais noter. Pas l'album. Pas le contexte. Pas vos égarements personnels.
Johnny Clash : Merci. Pour vous remercier, j'appelle le fantôme de Waylon et on s'en colle une !
Sympa 14/20 | par Dylanesque |
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