Johnny Cash
Songs Of Our Soil |
Label :
Columbia |
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Chaque semaine, le fantôme de Johnny Cash me rend visite pour que l'on revisite ensemble son impressionnante discographie. Aujourd'hui, Songs Of Our Soil, sixième album plus sombre encore que les précédents.
Dylanesque : Les albums que vous aviez enregistrés pour Sun étaient des collections de singles et de reprises sautillantes. Une fois chez Columbia, vous avez commencé à enchaîner les beaux albums d'americana à thèmes : le gospel, les indiens, les trains, la politique. Ici, il faut tendre l'oreille pour bien saisir le concept, le motif récurrent. Et si je me trompe pas, il s'agit de la mort.
Johnny Cash : Chaque chanson parle de la mort car rien n'est immortel.
Dylanesque : Oui d'accord, m'enfin là c'est carrément le leitmotiv. Quand dès l'intro vous nous invitez à boire à votre santé, c'est presque déjà un chant d'adieu. Une lettre de suicide.
Johnny Cash : J'aime pas m'apitoyer sur mon sort mais, et c'est pas un secet, j'étais pas en grande forme à cette époque.
Dylanesque : Pourtant, tout marchait pour vous : le passage de Sun à Columbia vous a rapporté gros, vous étiez au coude à coude avec Elvis dans les charts !
Johnny Cash : Il n'y a pas que l'argent dans la vie, jeune idiot. J'étais obsédé par la mort. Faut dire que pour tenir le rythme imposé par le succès, je tournais aux amphétamines et il n'était pas rare que, lors de longues nuits d'ivresses, je m'entretienne en personne avec la Grande Faucheuse.
Dylanesque : Un peu comme moi avec vous ! Je sais pas ce qu'elle vous a raconté la Grande Faucheuse mais y a de quoi se pendre : les gamins qui deviennent orphelins dans "Don't Step on Mother's Roses", le type qui creuse les tombes dans "The Caretaker" et la quasi-autobiographique "The Man on the Hill" où vous racontez ce que c'est d'être un cul-terreux sans le sou qui crève la faim. Même vos histoires d'amour se terminent en tragédie, comme cette pauvre "Clementine" dont le fiancé ne se pointera jamais à l'église.
Johnny Cash : Heureusement, j'avais toujours la Bible comme livre de chevet et c'est le retour du Christ qui me donnait l'espoir. C'est sa résurrection et notre rédemption qu'évoque "The Great Speckled Bird", l'un des gospels dont je suis le plus fier.
Dylanesque : Vous pouvez oui. Par contre, c'était pas très honnête de votre part de vous approprier un vieux chant marin ("The John B. Sails", popularisé plus tard par le "Sloop John B." des Beach Boys) en le signant de votre plume. Vous avez juste renommé le morceau en "I Want to Go Home".
Johnny Cash : Ce qui ne m'a pas empêché de créditer Henry Clay Work quand je reprends "My Grandfather's Clock", vieux standard de 1876.
Dylanesque : Encore un hymne sur le temps qui passe et la mort qui se rapproche à chaque seconde. Heureusement, l'album ne dure que 25 minutes.
Johnny Cash : Et bien qu'il ne contienne aucun hit, il est peut-être mon travail le plus sous-estimé.
Dylanesque : Un vrai classique d'Americana doublé d'une sombre réflexion sur la mortalité.
Johnny Cash : C'est toi qui le dis.
Dylanesque : Il vous reste des amphétamines ?
Dylanesque : Les albums que vous aviez enregistrés pour Sun étaient des collections de singles et de reprises sautillantes. Une fois chez Columbia, vous avez commencé à enchaîner les beaux albums d'americana à thèmes : le gospel, les indiens, les trains, la politique. Ici, il faut tendre l'oreille pour bien saisir le concept, le motif récurrent. Et si je me trompe pas, il s'agit de la mort.
Johnny Cash : Chaque chanson parle de la mort car rien n'est immortel.
Dylanesque : Oui d'accord, m'enfin là c'est carrément le leitmotiv. Quand dès l'intro vous nous invitez à boire à votre santé, c'est presque déjà un chant d'adieu. Une lettre de suicide.
Johnny Cash : J'aime pas m'apitoyer sur mon sort mais, et c'est pas un secet, j'étais pas en grande forme à cette époque.
Dylanesque : Pourtant, tout marchait pour vous : le passage de Sun à Columbia vous a rapporté gros, vous étiez au coude à coude avec Elvis dans les charts !
Johnny Cash : Il n'y a pas que l'argent dans la vie, jeune idiot. J'étais obsédé par la mort. Faut dire que pour tenir le rythme imposé par le succès, je tournais aux amphétamines et il n'était pas rare que, lors de longues nuits d'ivresses, je m'entretienne en personne avec la Grande Faucheuse.
Dylanesque : Un peu comme moi avec vous ! Je sais pas ce qu'elle vous a raconté la Grande Faucheuse mais y a de quoi se pendre : les gamins qui deviennent orphelins dans "Don't Step on Mother's Roses", le type qui creuse les tombes dans "The Caretaker" et la quasi-autobiographique "The Man on the Hill" où vous racontez ce que c'est d'être un cul-terreux sans le sou qui crève la faim. Même vos histoires d'amour se terminent en tragédie, comme cette pauvre "Clementine" dont le fiancé ne se pointera jamais à l'église.
Johnny Cash : Heureusement, j'avais toujours la Bible comme livre de chevet et c'est le retour du Christ qui me donnait l'espoir. C'est sa résurrection et notre rédemption qu'évoque "The Great Speckled Bird", l'un des gospels dont je suis le plus fier.
Dylanesque : Vous pouvez oui. Par contre, c'était pas très honnête de votre part de vous approprier un vieux chant marin ("The John B. Sails", popularisé plus tard par le "Sloop John B." des Beach Boys) en le signant de votre plume. Vous avez juste renommé le morceau en "I Want to Go Home".
Johnny Cash : Ce qui ne m'a pas empêché de créditer Henry Clay Work quand je reprends "My Grandfather's Clock", vieux standard de 1876.
Dylanesque : Encore un hymne sur le temps qui passe et la mort qui se rapproche à chaque seconde. Heureusement, l'album ne dure que 25 minutes.
Johnny Cash : Et bien qu'il ne contienne aucun hit, il est peut-être mon travail le plus sous-estimé.
Dylanesque : Un vrai classique d'Americana doublé d'une sombre réflexion sur la mortalité.
Johnny Cash : C'est toi qui le dis.
Dylanesque : Il vous reste des amphétamines ?
Parfait 17/20 | par Dylanesque |
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