Noir Désir
Tostaky |
Label :
Barclay |
||||
C'est avec une certaine appréhension que je démarre cette chronique, car Tostaky représente beaucoup pour moi, et pour beaucoup de monde sûrement.
Je ne suis pas spécialement fan de rock français, mais Noir Désir est une exception. Mon histoire avec eux remonte à leurs tous débuts, lorsqu'un ami qui habitait Bordeaux me disait : "Ce sera le plus grand groupe de rock français" !
Cela m'avait intrigué. Bien des années plus tard, et après les avoir donc apprécié, je les suivais pas à pas jusqu'à l'avènement de cet album, qui représente un sommet de leur carrière musicale, démontrant à la face du pays que l'on pouvait concilier musique énergique, textes intelligents, poésie et revendications.
Le titre de l'album (et du morceau phare) est Tostaky, contraction de l'espagnol, "Todo esta aqui", "Tout est là". Comme si le groupe était pleinement conscient d'avoir accouché d'une œuvre majeure, reflétant bien ses aspirations et sa force. Dans le style noisy pour les morceaux rapides et violents et plus bluesy pour les ballades, les Noir Désir deviennent un rouleau compresseur et sans équivalence dans l'Hexagone (peut être les Thugs et encore).
L'enregistrement des morceaux est quasi live, d'ailleurs lors de la tournée qui s'en suivi, on ne notait pas trop de différences, avec une rythmique endiablée, des guitares sauvages et énervées, Bertrand repoussant les limites de sa voix (et qui le paiera par la suite). La pochette également annonce la couleur et le positionnement du groupe : noirceur, unicité et refus de la vision commerciale (les quatre membres de dos). Intégrité est le mot qui pourrait résumer les Noir Désir. Pour cet album, les influences du Gun Club sont lointaines et il faut rechercher du coté de Fugazi leur nouvelle influence bien digérée. On ne sort pas indemne ni passif de cet album, il convient juste de s'accrocher face à la déferlante. Je ne commenterai pas tous les morceaux présents, certains sont passés au stade d'hymnes. Les plus faibles ne le sont d'ailleurs que si peu. Le morceau phare, "Tostaky" restera gravé dans le marbre et fera encore longtemps suer lors des soirées branchées, avec ce son cisaillé de guitare, la voix au cordeau de Bertrand qui jette tout dans la bataille, comme un cri de douleur. "One Trip One Noise" sent le voyage tribal endiablé, "It Spurts" est violente et monolithique, "Ici Paris" nous prend les tripes avec ses montées d'adrénaline sous l'effets des guitares survitaminées. "Marlène" tranche avec son rythme calme, une ballade noire poétique... On remarque 3 titres consacrés à des femmes, avec par ailleurs "Alice" et "Lolita Nie En Bloc", cette dernière clôturant de manière logique cet album, oscillant entre ballade et éclairs noisy. Un ange passe ? Cet ange a du apprécier la valeur de cet album, cœur et sentiments mis à nus... Comme le nom du groupe rennais qui leur inspire "Johnny Colère".
Avec le recul, on s'aperçoit que le groupe va à l'essentiel, sans trop de fioritures, ni poésie déplacée ou lourdingue. On parlera certainement de plénitude dans le style. Pour moi, il reste un monument que j'ai plaisir à écouter pour me donner de la volonté, et ce depuis 1992... Culte ? Peut être.
Je ne suis pas spécialement fan de rock français, mais Noir Désir est une exception. Mon histoire avec eux remonte à leurs tous débuts, lorsqu'un ami qui habitait Bordeaux me disait : "Ce sera le plus grand groupe de rock français" !
Cela m'avait intrigué. Bien des années plus tard, et après les avoir donc apprécié, je les suivais pas à pas jusqu'à l'avènement de cet album, qui représente un sommet de leur carrière musicale, démontrant à la face du pays que l'on pouvait concilier musique énergique, textes intelligents, poésie et revendications.
Le titre de l'album (et du morceau phare) est Tostaky, contraction de l'espagnol, "Todo esta aqui", "Tout est là". Comme si le groupe était pleinement conscient d'avoir accouché d'une œuvre majeure, reflétant bien ses aspirations et sa force. Dans le style noisy pour les morceaux rapides et violents et plus bluesy pour les ballades, les Noir Désir deviennent un rouleau compresseur et sans équivalence dans l'Hexagone (peut être les Thugs et encore).
L'enregistrement des morceaux est quasi live, d'ailleurs lors de la tournée qui s'en suivi, on ne notait pas trop de différences, avec une rythmique endiablée, des guitares sauvages et énervées, Bertrand repoussant les limites de sa voix (et qui le paiera par la suite). La pochette également annonce la couleur et le positionnement du groupe : noirceur, unicité et refus de la vision commerciale (les quatre membres de dos). Intégrité est le mot qui pourrait résumer les Noir Désir. Pour cet album, les influences du Gun Club sont lointaines et il faut rechercher du coté de Fugazi leur nouvelle influence bien digérée. On ne sort pas indemne ni passif de cet album, il convient juste de s'accrocher face à la déferlante. Je ne commenterai pas tous les morceaux présents, certains sont passés au stade d'hymnes. Les plus faibles ne le sont d'ailleurs que si peu. Le morceau phare, "Tostaky" restera gravé dans le marbre et fera encore longtemps suer lors des soirées branchées, avec ce son cisaillé de guitare, la voix au cordeau de Bertrand qui jette tout dans la bataille, comme un cri de douleur. "One Trip One Noise" sent le voyage tribal endiablé, "It Spurts" est violente et monolithique, "Ici Paris" nous prend les tripes avec ses montées d'adrénaline sous l'effets des guitares survitaminées. "Marlène" tranche avec son rythme calme, une ballade noire poétique... On remarque 3 titres consacrés à des femmes, avec par ailleurs "Alice" et "Lolita Nie En Bloc", cette dernière clôturant de manière logique cet album, oscillant entre ballade et éclairs noisy. Un ange passe ? Cet ange a du apprécier la valeur de cet album, cœur et sentiments mis à nus... Comme le nom du groupe rennais qui leur inspire "Johnny Colère".
Avec le recul, on s'aperçoit que le groupe va à l'essentiel, sans trop de fioritures, ni poésie déplacée ou lourdingue. On parlera certainement de plénitude dans le style. Pour moi, il reste un monument que j'ai plaisir à écouter pour me donner de la volonté, et ce depuis 1992... Culte ? Peut être.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Foreth |
Posté le 04 mai 2010 à 06 h 04 |
Sorti esquinté d'une tournée qui s'étalait à la suite de Du Ciment Sous Les Plaines et qui se conjuguait à des fiestas tardives et de manque de sommeil, Noir Désir revient en fin d'année 1992 avec Tostaky, après une séparation temporaire mais nécessaire des membres. Le choix de Ted Niceley à la production n'a pas été anodin suite à la claque commune que les quatre se sont pris en ayant vu les américains de Fugazi en concert lors de la coupure et qui les ont, entre autres, remotivés.
Le bulldozer "Tostaky" qui donne le titre au troisième album, devient un nouvel hymne rassembleur succédant à ou cotoyant par-là "En Route Pour La Joie", selon les impressions que l'on se donne. Orageux, les autres titres le sont entre fausses accalmies ("Sober Song", "Lolita Nie En Bloc", "Oublié", "Marlène"...) et morceaux rentre dedans flirtant parfois un surrégime ("Here It Come Slowly", "Johnny Colère", "Alice"...). Escapade assurément orageuse également et dont on parle peu souvent, "7 Minutes", ouverte par la basse pointilleuse de Fred Vidalenc, résonne comme un champ de bataille survolé de tirs croisés de guitares gonflées à bloc, dans lequel il est plaisant de s'imaginer, pendant que Denis Barthe amène pulsations et mitrailles de ses peaux, un Serge Teyssot-Gay transi d'une folie furibarde autant que le compère chantant Bertrand Cantat, qui lui, n'aura pas encore ménagé sa voix par la suite.
Le bulldozer "Tostaky" qui donne le titre au troisième album, devient un nouvel hymne rassembleur succédant à ou cotoyant par-là "En Route Pour La Joie", selon les impressions que l'on se donne. Orageux, les autres titres le sont entre fausses accalmies ("Sober Song", "Lolita Nie En Bloc", "Oublié", "Marlène"...) et morceaux rentre dedans flirtant parfois un surrégime ("Here It Come Slowly", "Johnny Colère", "Alice"...). Escapade assurément orageuse également et dont on parle peu souvent, "7 Minutes", ouverte par la basse pointilleuse de Fred Vidalenc, résonne comme un champ de bataille survolé de tirs croisés de guitares gonflées à bloc, dans lequel il est plaisant de s'imaginer, pendant que Denis Barthe amène pulsations et mitrailles de ses peaux, un Serge Teyssot-Gay transi d'une folie furibarde autant que le compère chantant Bertrand Cantat, qui lui, n'aura pas encore ménagé sa voix par la suite.
Excellent ! 18/20
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