Johnny Cash
Now, There Was A Song! |
Label :
Columbia |
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Régulièrement, le fantôme de Johnny Cash me rend visite pour que l'on revisite ensemble son impressionnante discographie. Aujourd'hui, une lettre d'amour à la musique country sortie juste à temps pour Noël 1960.
Johnny Clash : Souvent, j'entends dire à quel point les Beatles étaient des stakhanovistes alors que franchement, deux albums et quelques singles chaque année, c'est du pipi de chat comparé à ce que je pouvais pondre à cette période.
Dylanesque : Oui sauf que, si on prend l'année 65 par exemple, les Beatles enchaînaient des chefs d'œuvre de pop. Dans votre cas (et celui d'Elvis), c'était plutôt la maison de disque qui exploitait au maximum les restes de vieilles sessions d'enregistrement. D'après les archives du studio Columbia à Nashville, cet album et le précédent furent enregistrés lors d'une semaine de février, alors que vous reveniez d'une longue tournée. Et on n'y trouve aucune composition.
Johnny Clash : Bah non idiot puisqu'il s'agissait de mettre en avant de superbes trésors country, parmi les plus beaux jamais écrits ! Comme le sublime "Seasons of My Heart" qui m'a permis d'être à la dixième place des charts country. Au début, les puristes du genre me prenaient de haut, me rangeaient dans la même catégorie que tous ces arrivistes rock'n'roll. C'était mon moyen de leur prouver que j'avais d'autres cordes à mon arc. Que je n'étais pas là que pour faire danser les filles. Ma voix savait aussi faire pleurer dans les chaumières.
Dylanesque : Votre voix, je la trouve dingue sur "I Feel Better All Over". Je l'ai passé l'autre soir lors d'un DJ set dans une boite de nuit rennaise et je peux vous dire que les filles ont dansé ! Bien plus que si j'avais choisi l'originale de Kenny Rogers.
Johnny Clash : La prochaine fois, passez leur ma version de "I Couldn't Keep From Crying".
Dylanesque : Pour le coup, je trouve l'originale de Marty Robbins plus percutante. Mais ne vous énervez pas. Après la légère déception de votre album de reprises d'Hank Williams, j'adore celui-ci. Non seulement le matériel est en effet sublime mais vous mettez beaucoup de coeur à l'ouvrage et avez une solide bande de zicos derrière.
Johnny Clash : La fine fleur de Nashville. Johnny Western à la guitare rythmique, l'ancien guitariste d'Hank Williams à la steel, Marshall Grant à la basse, Buddy Harman derrière les fûts et mon fidèle Luther Perkins qui mène le bal. Sans oublier le pianiste le plus talentueux de sa génération, le légendaire Floyd Cramer et son inimitable style d'ornement mélodique ! Dans le jargon, on appelle ça une appoggiature mais comme vous n'avez l'air de rien piger à la musique, je vais pas rentrer dans les détails.
Dylanesque : Peut-être que j'y comprend rien mais ça m'empêche pas d'être ému par votre "So Lonesome I Could Cry". Pourtant, j'en ai entendu des versions de ce classique d'Hank Williams. Et bien je dois dire que la votre figure dans mon top 5 personnel. Mention spéciale aussi au "Times Changes Everything" de Tommy Duncan (retrouvé mort quelques années plus tard dans une chambre d'hôtel californienne). Et, dîtes-moi, ce "Transfusion Blues", c'est "Cocaine Blues" en fait ?
Johnny Clash : Oui sauf que Columbia m'avait interdit d'utiliser le mot cocaïne alors je l'ai remplacé par "transfusion". Je me suis bien rattrapé à Folsom en 68 cela dit.
Dylanesque : Censure ou pas, la mission est réussie : on tient là une véritable boîte de pandore country qui permet de découvrir vos influences et des mecs aussi passionnants que Floyd Cramer, Ernest Tubb, Marty Robbins ou Melvin Endsley.
Johnny Clash : Surtout que maintenant, avec vos Wikipédia et vos Spotify, vous n'avez plus aucune excuse, amis curieux. Au boulot !
Dylanesque : Et profitez-en pour jeter une oreille aux B-Sides de la même période qui, elles, sont des compositions : "Second Honeymoon" et "Smiling Bill McCall", de délicieuses raretés.
Johnny Clash : Voyez que j'ai pas chômé !
Johnny Clash : Souvent, j'entends dire à quel point les Beatles étaient des stakhanovistes alors que franchement, deux albums et quelques singles chaque année, c'est du pipi de chat comparé à ce que je pouvais pondre à cette période.
Dylanesque : Oui sauf que, si on prend l'année 65 par exemple, les Beatles enchaînaient des chefs d'œuvre de pop. Dans votre cas (et celui d'Elvis), c'était plutôt la maison de disque qui exploitait au maximum les restes de vieilles sessions d'enregistrement. D'après les archives du studio Columbia à Nashville, cet album et le précédent furent enregistrés lors d'une semaine de février, alors que vous reveniez d'une longue tournée. Et on n'y trouve aucune composition.
Johnny Clash : Bah non idiot puisqu'il s'agissait de mettre en avant de superbes trésors country, parmi les plus beaux jamais écrits ! Comme le sublime "Seasons of My Heart" qui m'a permis d'être à la dixième place des charts country. Au début, les puristes du genre me prenaient de haut, me rangeaient dans la même catégorie que tous ces arrivistes rock'n'roll. C'était mon moyen de leur prouver que j'avais d'autres cordes à mon arc. Que je n'étais pas là que pour faire danser les filles. Ma voix savait aussi faire pleurer dans les chaumières.
Dylanesque : Votre voix, je la trouve dingue sur "I Feel Better All Over". Je l'ai passé l'autre soir lors d'un DJ set dans une boite de nuit rennaise et je peux vous dire que les filles ont dansé ! Bien plus que si j'avais choisi l'originale de Kenny Rogers.
Johnny Clash : La prochaine fois, passez leur ma version de "I Couldn't Keep From Crying".
Dylanesque : Pour le coup, je trouve l'originale de Marty Robbins plus percutante. Mais ne vous énervez pas. Après la légère déception de votre album de reprises d'Hank Williams, j'adore celui-ci. Non seulement le matériel est en effet sublime mais vous mettez beaucoup de coeur à l'ouvrage et avez une solide bande de zicos derrière.
Johnny Clash : La fine fleur de Nashville. Johnny Western à la guitare rythmique, l'ancien guitariste d'Hank Williams à la steel, Marshall Grant à la basse, Buddy Harman derrière les fûts et mon fidèle Luther Perkins qui mène le bal. Sans oublier le pianiste le plus talentueux de sa génération, le légendaire Floyd Cramer et son inimitable style d'ornement mélodique ! Dans le jargon, on appelle ça une appoggiature mais comme vous n'avez l'air de rien piger à la musique, je vais pas rentrer dans les détails.
Dylanesque : Peut-être que j'y comprend rien mais ça m'empêche pas d'être ému par votre "So Lonesome I Could Cry". Pourtant, j'en ai entendu des versions de ce classique d'Hank Williams. Et bien je dois dire que la votre figure dans mon top 5 personnel. Mention spéciale aussi au "Times Changes Everything" de Tommy Duncan (retrouvé mort quelques années plus tard dans une chambre d'hôtel californienne). Et, dîtes-moi, ce "Transfusion Blues", c'est "Cocaine Blues" en fait ?
Johnny Clash : Oui sauf que Columbia m'avait interdit d'utiliser le mot cocaïne alors je l'ai remplacé par "transfusion". Je me suis bien rattrapé à Folsom en 68 cela dit.
Dylanesque : Censure ou pas, la mission est réussie : on tient là une véritable boîte de pandore country qui permet de découvrir vos influences et des mecs aussi passionnants que Floyd Cramer, Ernest Tubb, Marty Robbins ou Melvin Endsley.
Johnny Clash : Surtout que maintenant, avec vos Wikipédia et vos Spotify, vous n'avez plus aucune excuse, amis curieux. Au boulot !
Dylanesque : Et profitez-en pour jeter une oreille aux B-Sides de la même période qui, elles, sont des compositions : "Second Honeymoon" et "Smiling Bill McCall", de délicieuses raretés.
Johnny Clash : Voyez que j'ai pas chômé !
Parfait 17/20 | par Dylanesque |
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