The Black Angels
Paris [La Maroquinerie] - vendredi 09 mai 2008 |
The Black Angels are descending to the City of Lights.
Après une session assez alléchante à l'émission l'Album De La Semaine, La Maroquinerie affiche un concert complet des Black Angels, venus promouvoir leur nouvel album Directions To See A Ghost, qui donnent ce soir leur première performance en tant que tête d'affiche à Paris. C'est la sixième fois que je vois ce groupe et leurs prestations précédentes m'ont conféré, entre autres, la sensation de vivre mes derniers instants, de mourir et de ressusciter en l'espace de quelques minutes.
Alors que les Mollys, jeune formation picarde, entament un set énergique qui manque néanmoins cruellement de caractère, je me retrouve backstage avec les anges noirs dans une ambiance digne de Almost Famous. Pendant que Kyle joue de la guitare, les autres plaisantent, je parcours rapidement la setlist et ai conscience de vivre un moment qui s'annonce exceptionnel.
Dans les minutes qui précèdent le concert, la tension monte et c'est un public gonflé à bloc et chaud comme la braise qui accueille le quintette d'Austin tandis que l'incontournable "Young Men Dead" en ouverture contribue à mettre d'autant plus le feu aux poudres.
En quelques arpèges, c'est une autre dimension qui s'ouvre à nous, un univers tourmenté et hypnotique où se côtoient puissance astrale et richesse introspective pour former ce son omnipotent à la fois classieux et animal.
Chaque titre est empreint d'une force extrême, tels les tribaux "Science Killer" et "Mission District", l'oppressant "Sniper At The Gates Of Heaven", l'éclatant "Black Grease" ou l'insolent "Better Off Alone". On est tantôt empoigné, transcendé, incendié et lapidé par les ondes ténébreuses des Black Angels et leurs guitares capiteuses, un état tellement frénétique qu'il en est presque irréel.
"Deer-Ree-Shee" fait basculer le set dans un aspect plus spectral, puis les grandioses "Manipulation" et "Never/Ever" viennent clore une première partie de concert impeccable. Il n'y a pas un seul temps mort et la tension est constamment palpable dans la salle.
Les Black Angels sont composés d'un chanteur barbu hautement charismatique doté d'une voix grave, tonitruante et ultra lascive, d'un guitariste fascinant à la classe intemporelle et d'une double section rythmique finement aiguisée. A noter, la batterie de Stephanie Bailey a changé, on n'y trouve plus Nico, l'icône fétiche attitrée du groupe.
Seul léger bémol, malgré une ambiance remarquable et un public conquis d'emblée, des gamins déchaînés s'amusent à pogoter comme des fous pendant quelques titres, je manque donc plusieurs fois de me retrouver à plat ventre sur scène, la tête sur un ampli... Il faudra qu'on m'explique le besoin de pogoter sur les Black Angels, phénomène irrépressible chez les ados parisiens ?
Le rappel est véhément et la version d' "Empire" qui en découle est magistrale. "You On The Run" déchire les entrailles, se révèlant encore meilleur qu'à l'accoutumée, puis Christian Bland interprète le très beau et onirique "The Return" lors d'un second rappel qui s'achèvera par une reprise survoltée de "I Wanna Be your Dog" par Nate Ryan.
Je viens à nouveau de périr et de ressusciter lors de cette performance souveraine, plus torride qu'une nuit d'été au Texas...
Black Angels in heaven, Black Angels in hell, be the death of me !
Après une session assez alléchante à l'émission l'Album De La Semaine, La Maroquinerie affiche un concert complet des Black Angels, venus promouvoir leur nouvel album Directions To See A Ghost, qui donnent ce soir leur première performance en tant que tête d'affiche à Paris. C'est la sixième fois que je vois ce groupe et leurs prestations précédentes m'ont conféré, entre autres, la sensation de vivre mes derniers instants, de mourir et de ressusciter en l'espace de quelques minutes.
Alors que les Mollys, jeune formation picarde, entament un set énergique qui manque néanmoins cruellement de caractère, je me retrouve backstage avec les anges noirs dans une ambiance digne de Almost Famous. Pendant que Kyle joue de la guitare, les autres plaisantent, je parcours rapidement la setlist et ai conscience de vivre un moment qui s'annonce exceptionnel.
Dans les minutes qui précèdent le concert, la tension monte et c'est un public gonflé à bloc et chaud comme la braise qui accueille le quintette d'Austin tandis que l'incontournable "Young Men Dead" en ouverture contribue à mettre d'autant plus le feu aux poudres.
En quelques arpèges, c'est une autre dimension qui s'ouvre à nous, un univers tourmenté et hypnotique où se côtoient puissance astrale et richesse introspective pour former ce son omnipotent à la fois classieux et animal.
Chaque titre est empreint d'une force extrême, tels les tribaux "Science Killer" et "Mission District", l'oppressant "Sniper At The Gates Of Heaven", l'éclatant "Black Grease" ou l'insolent "Better Off Alone". On est tantôt empoigné, transcendé, incendié et lapidé par les ondes ténébreuses des Black Angels et leurs guitares capiteuses, un état tellement frénétique qu'il en est presque irréel.
"Deer-Ree-Shee" fait basculer le set dans un aspect plus spectral, puis les grandioses "Manipulation" et "Never/Ever" viennent clore une première partie de concert impeccable. Il n'y a pas un seul temps mort et la tension est constamment palpable dans la salle.
Les Black Angels sont composés d'un chanteur barbu hautement charismatique doté d'une voix grave, tonitruante et ultra lascive, d'un guitariste fascinant à la classe intemporelle et d'une double section rythmique finement aiguisée. A noter, la batterie de Stephanie Bailey a changé, on n'y trouve plus Nico, l'icône fétiche attitrée du groupe.
Seul léger bémol, malgré une ambiance remarquable et un public conquis d'emblée, des gamins déchaînés s'amusent à pogoter comme des fous pendant quelques titres, je manque donc plusieurs fois de me retrouver à plat ventre sur scène, la tête sur un ampli... Il faudra qu'on m'explique le besoin de pogoter sur les Black Angels, phénomène irrépressible chez les ados parisiens ?
Le rappel est véhément et la version d' "Empire" qui en découle est magistrale. "You On The Run" déchire les entrailles, se révèlant encore meilleur qu'à l'accoutumée, puis Christian Bland interprète le très beau et onirique "The Return" lors d'un second rappel qui s'achèvera par une reprise survoltée de "I Wanna Be your Dog" par Nate Ryan.
Je viens à nouveau de périr et de ressusciter lors de cette performance souveraine, plus torride qu'une nuit d'été au Texas...
Black Angels in heaven, Black Angels in hell, be the death of me !
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Lady Godiva |
Posté le 08 juin 2008 à 16 h 06 |
Place offerte, situation géographique idéale (à deux pas de chez moi !), et bonne compagnie assurée une fois sur place : le destin n'y sera pas allé de main morte pour me faire comprendre que cette soirée du 9 Mai 2008 devra inéluctablement se faire en compagnie d'anges noirs.
En une brève présentation des lieux, la couleur est déjà bien annoncée. La salle allouée semble simplement parfaite pour ce genre d'exhibition : sombre, terriblement bien foutue, et bien intimiste.
C'est donc après une première partie estimable orchestrée par un petit groupe de jeunes Picards que nos héros texans débarquent timidement sur les planches de la Maroquinerie. Pas de mise en scène fantaisiste ou pompeuse, les musiciens se contentent en tout premier lieu d'arranger la scène avec leurs propres mains, devant nos yeux frétillants. L'atmosphère s'électrise, la salle prend une toute nouvelle dimension, et la moindre petite oscillation sonore provoque l'engouement et l'euphorie générale. "Young Men Dead" ouvre brusquement le bal, les nappes brutales de guitares viennent assommer un public désormais pétrifié par la puissance d'un son live qui a vraisemblablement peu à envier aux versions albums. Soucieux de communiquer leurs messages de désespoir avec crédulité, la démonstration scénique se fait avec une contenue impressionnante et émouvante. "We've got the same message" me communiquera habilement Christian Bland cette soirée là, visiblement fier de remettre au goût du jour un discours pourtant bien éternel, alors que je m'interrogeais quant à la présence d'un badge du groupe Love accroché à sa veste en jean. Mais visiblement, la sobriété et la profondeur du message ne semble pas avoir atteint tout le monde ce soir là. Une bande d'irréductibles ados boutonneux ayant visiblement confondu la salle de spectacle avec la garderie locale se sera livrée à cœur joie à quelques secousses ("pogos", dans leur langue), dans la plus grande insouciance du contenu des textes de "Black Grease" entre autres. C'est d'un goût...
Reste que cet incident mineur, bien que peu flatteur pour le public français, n'aura pu déprécier le coté grandiose et épique de la prestation des Black Angels. Un cadre rêvé, bercé par un groupe en phase de devenir un très grand précurseur du genre: c'est ce que j'appelle être au bon moment au bon endroit.
En une brève présentation des lieux, la couleur est déjà bien annoncée. La salle allouée semble simplement parfaite pour ce genre d'exhibition : sombre, terriblement bien foutue, et bien intimiste.
C'est donc après une première partie estimable orchestrée par un petit groupe de jeunes Picards que nos héros texans débarquent timidement sur les planches de la Maroquinerie. Pas de mise en scène fantaisiste ou pompeuse, les musiciens se contentent en tout premier lieu d'arranger la scène avec leurs propres mains, devant nos yeux frétillants. L'atmosphère s'électrise, la salle prend une toute nouvelle dimension, et la moindre petite oscillation sonore provoque l'engouement et l'euphorie générale. "Young Men Dead" ouvre brusquement le bal, les nappes brutales de guitares viennent assommer un public désormais pétrifié par la puissance d'un son live qui a vraisemblablement peu à envier aux versions albums. Soucieux de communiquer leurs messages de désespoir avec crédulité, la démonstration scénique se fait avec une contenue impressionnante et émouvante. "We've got the same message" me communiquera habilement Christian Bland cette soirée là, visiblement fier de remettre au goût du jour un discours pourtant bien éternel, alors que je m'interrogeais quant à la présence d'un badge du groupe Love accroché à sa veste en jean. Mais visiblement, la sobriété et la profondeur du message ne semble pas avoir atteint tout le monde ce soir là. Une bande d'irréductibles ados boutonneux ayant visiblement confondu la salle de spectacle avec la garderie locale se sera livrée à cœur joie à quelques secousses ("pogos", dans leur langue), dans la plus grande insouciance du contenu des textes de "Black Grease" entre autres. C'est d'un goût...
Reste que cet incident mineur, bien que peu flatteur pour le public français, n'aura pu déprécier le coté grandiose et épique de la prestation des Black Angels. Un cadre rêvé, bercé par un groupe en phase de devenir un très grand précurseur du genre: c'est ce que j'appelle être au bon moment au bon endroit.
Excellent ! 18/20
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