Bob Dylan
Another Side Of Bob Dylan |
Label :
Columbia |
||||
Le titre annonce la couleur de l'album. Cet album nous fait partager " un autre aspect de Bob Dylan ". Cet album est enregistré en une nuit aux studios Columbia avec le producteur Tom Wilson et a fait beaucoup parler de lui. Les puristes ont largement critiqué ce " nouveau Dylan " alors que Zimmerman trouve un nouveau public plus jeune qui se reconnaît dans ces chansons.
Le nouveau Dylan écrit une musique essentiellement pour lui-même ou son entourage et rejette son image de porte parole de toute une génération. Zimmerman semble las de cette étiquette de porte parole qui lui colle à la peau depuis The Freewheelin' Bob Dylan. Il l'explique dans une interview au New Yorker: " Il n'y a pas de chansons à message dans ce disque, je ne veux plus écrire de chansons pour le peuple. Je veux retrouver la spontanéité, écrire comme on marche ou comme on parle sans y penser ". En tout cas cette mutation semble lui réussir car l'album est un véritable succès.
En résulte un album beaucoup plus personnel que les précédents avec aucune chanson engagée. Il justifie ce choix dans la chanson " My Back Pages " ou il chante ce célèbre refrain: " J'étais tellement vieux en ce temps-là, je suis plus jeune que ça maintenant ". Seule la célèbre chanson " It Ain't Me, Babe " est vu par certains comme une chanson contre la guerre alors qu'une rumeur veut que cette chanson soit écrite pour Joan Baez.
Les chansons sont majoritairement des chansons d'amour dont le point d'orgue reste " Chimes Of Freedom " pleine de métaphores et de douleur comme Bob Dylan sait si bien les composer. Mais ce qui est novateur est aussi la chanson absurde que Dylan compose pour la première fois dans cet album avec la chanson " I Shall Be Free N°10 " ce moquant de lui même et des gens le considérant comme une icône.
Finalement un album qui laisse entrevoir les prochaines mutations de Dylan vers un son plus rock car cet album inaugure la rupture avec son image de porte parole.
Le nouveau Dylan écrit une musique essentiellement pour lui-même ou son entourage et rejette son image de porte parole de toute une génération. Zimmerman semble las de cette étiquette de porte parole qui lui colle à la peau depuis The Freewheelin' Bob Dylan. Il l'explique dans une interview au New Yorker: " Il n'y a pas de chansons à message dans ce disque, je ne veux plus écrire de chansons pour le peuple. Je veux retrouver la spontanéité, écrire comme on marche ou comme on parle sans y penser ". En tout cas cette mutation semble lui réussir car l'album est un véritable succès.
En résulte un album beaucoup plus personnel que les précédents avec aucune chanson engagée. Il justifie ce choix dans la chanson " My Back Pages " ou il chante ce célèbre refrain: " J'étais tellement vieux en ce temps-là, je suis plus jeune que ça maintenant ". Seule la célèbre chanson " It Ain't Me, Babe " est vu par certains comme une chanson contre la guerre alors qu'une rumeur veut que cette chanson soit écrite pour Joan Baez.
Les chansons sont majoritairement des chansons d'amour dont le point d'orgue reste " Chimes Of Freedom " pleine de métaphores et de douleur comme Bob Dylan sait si bien les composer. Mais ce qui est novateur est aussi la chanson absurde que Dylan compose pour la première fois dans cet album avec la chanson " I Shall Be Free N°10 " ce moquant de lui même et des gens le considérant comme une icône.
Finalement un album qui laisse entrevoir les prochaines mutations de Dylan vers un son plus rock car cet album inaugure la rupture avec son image de porte parole.
Excellent ! 18/20 | par Tomtom |
Posté le 12 juin 2010 à 20 h 22 |
On a tendance à l'oublier parce qu'il est coincé entre deux albums encore plus mythiques, mais Another Side Of Bob Dylan, c'est un petit chef-d'oeuvre dans son genre. Moi-même, je l'ai pas mal négligé. Au début, je le trouvais trop bavard et comme je l'avais acheté dans une période un peu sombre, certaines chansons, trop longues, me filaient encore plus l'envie de déprimer. Pourtant, avec du recul, et des écoutes répétés récemment, je me suis replongé avec délice dans un album beaucoup plus lumineux et attachant que je croyais. C'est ça avec Dylan, il nous surprendra toujours, et il faut savoir persévérer.
Ca commence avec une franche rigolade, une farce où Dylan se marre comme un gamin qui cracherait pas sur la marijuana. "All I Really Want to Do Ouuuuuuuuuuuuuu". J'adore ces "Ouuuuuuuuuuuuu". C'est rare de voir Dylan faire de con, et de l'entendre surtout. Après le sérieux des temps qui changent, c'est une bouffée d'air frais. Certains ont pas trop aimé ce revirement vers une poésie plus personnelle, plus libre, qui se prend plus autant au sérieux (même si le gamin du Minessota, on sait jamais vraiment quand il est sincère ou pas). Le blues décontracté de "Black Crow" par exemple, ou bien le récit désopilant de "Motorpsycho Nitemare", ça n'a pas la carrure de ses plus belles protest-song ou de ses ballades les plus émouvantes, mais ce sont des morceaux qui lui permettent d'explorer de nouveaux registres. De se libérer de ses chaînes.
"Chimes of Freedom", une protest-song qui emmerde les protest-songs. On peut l'interprêter comme on veut, comme un chant de liberté, comme une ballade déchirante, comme un moyen de dire "là voilà votre chanson d'une génération, je peux faire ce dont j'ai envie maintenant ?". Il en reste un titre qui me touche à chaque fois, surtout quand le gamin gueule le refrain, il le fera en concert souvent.
On l'avait vu avec The Freewheelin, Dylan est doué pour émouvoir. C'est jamais une émotion pure et dure, c'est souvent à prendre sous plein d'angles différents, c'est parfois un exercice de style plus qu'une simple chanson d'amour ou de rupture. Mais moi c'est ce que je préfère, le Dylan romantique, bien plus que le protest-singer. C'est pour ça que j'aime beaucoup plus cet album que son prédécesseur, puissant mais plus froid. Ici, Dylan semble se mettre à nu, et touche la corde sensible. On y trouve "It Ain't Me Babe", un classique immédiat, "Spanish Harlem Accident", une ritournelle chaleureuse, "To Ramona" et puis aussi "Ballad in Plain B". Qui sont parmis ses plus beaux morceaux, beaux dans le sens émouvant.
C'est pas pour autant que la malice a disparu, elle est plus présente que jamais, suffit d'écouter "I Don't Believe You" ou "I Shall Be Free N°10" pour s'en convaincre. Celui là je l'adore, parce qu'on a vraiment un gamin génial qui se fout de notre gueule, s'amuse avec les mots, et se montre sous un visage bien plus sincère que celui qu'il arborait sur la pochette de Times They Are A-Changin. Celui de l'opportuniste plein de charme, chaplinesque, roublard et plein d'esprit. C'est un poéte, et il le sait, il espère juste qu'il va pas tout gâcher.
Je termine avec "My Back Pages", où la poésie n'est plus juste un exercice de style, mais le meilleur moyen pour se lamenter, et rendre compte de ses émotions les plus authentiques. C'est ça cet album injustement sous-estimé, trop souvent mis de côté, que j'ai eu le plaisir de revisiter, c'est un gamin avec un destin qui le dépasse, avec la gloire qui l'attend, qui décide de n'en faire qu'à sa tête et de jouer avec les mots, avec les émotions. C'est un gamin inspiré comme tant d'autres par Rimbaud, envouté par le surréalisme, et qui assume ce qu'il est, un poète, un vrai. Pas besoin de jouer les défendeurs de grandes causes pour ça, il suffit de regarder en soi, autour de soi, et de laisser son esprit vagabonder.
Ca commence avec une franche rigolade, une farce où Dylan se marre comme un gamin qui cracherait pas sur la marijuana. "All I Really Want to Do Ouuuuuuuuuuuuuu". J'adore ces "Ouuuuuuuuuuuuu". C'est rare de voir Dylan faire de con, et de l'entendre surtout. Après le sérieux des temps qui changent, c'est une bouffée d'air frais. Certains ont pas trop aimé ce revirement vers une poésie plus personnelle, plus libre, qui se prend plus autant au sérieux (même si le gamin du Minessota, on sait jamais vraiment quand il est sincère ou pas). Le blues décontracté de "Black Crow" par exemple, ou bien le récit désopilant de "Motorpsycho Nitemare", ça n'a pas la carrure de ses plus belles protest-song ou de ses ballades les plus émouvantes, mais ce sont des morceaux qui lui permettent d'explorer de nouveaux registres. De se libérer de ses chaînes.
"Chimes of Freedom", une protest-song qui emmerde les protest-songs. On peut l'interprêter comme on veut, comme un chant de liberté, comme une ballade déchirante, comme un moyen de dire "là voilà votre chanson d'une génération, je peux faire ce dont j'ai envie maintenant ?". Il en reste un titre qui me touche à chaque fois, surtout quand le gamin gueule le refrain, il le fera en concert souvent.
On l'avait vu avec The Freewheelin, Dylan est doué pour émouvoir. C'est jamais une émotion pure et dure, c'est souvent à prendre sous plein d'angles différents, c'est parfois un exercice de style plus qu'une simple chanson d'amour ou de rupture. Mais moi c'est ce que je préfère, le Dylan romantique, bien plus que le protest-singer. C'est pour ça que j'aime beaucoup plus cet album que son prédécesseur, puissant mais plus froid. Ici, Dylan semble se mettre à nu, et touche la corde sensible. On y trouve "It Ain't Me Babe", un classique immédiat, "Spanish Harlem Accident", une ritournelle chaleureuse, "To Ramona" et puis aussi "Ballad in Plain B". Qui sont parmis ses plus beaux morceaux, beaux dans le sens émouvant.
C'est pas pour autant que la malice a disparu, elle est plus présente que jamais, suffit d'écouter "I Don't Believe You" ou "I Shall Be Free N°10" pour s'en convaincre. Celui là je l'adore, parce qu'on a vraiment un gamin génial qui se fout de notre gueule, s'amuse avec les mots, et se montre sous un visage bien plus sincère que celui qu'il arborait sur la pochette de Times They Are A-Changin. Celui de l'opportuniste plein de charme, chaplinesque, roublard et plein d'esprit. C'est un poéte, et il le sait, il espère juste qu'il va pas tout gâcher.
Je termine avec "My Back Pages", où la poésie n'est plus juste un exercice de style, mais le meilleur moyen pour se lamenter, et rendre compte de ses émotions les plus authentiques. C'est ça cet album injustement sous-estimé, trop souvent mis de côté, que j'ai eu le plaisir de revisiter, c'est un gamin avec un destin qui le dépasse, avec la gloire qui l'attend, qui décide de n'en faire qu'à sa tête et de jouer avec les mots, avec les émotions. C'est un gamin inspiré comme tant d'autres par Rimbaud, envouté par le surréalisme, et qui assume ce qu'il est, un poète, un vrai. Pas besoin de jouer les défendeurs de grandes causes pour ça, il suffit de regarder en soi, autour de soi, et de laisser son esprit vagabonder.
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