Bob Dylan
Self Portrait |
Label :
Columbia |
||||
" C'est quoi cette merde? ". C'est avec cette phrase que commence la chronique de Self Portrait du magazine Rolling Stones. Autant dire tout de suite que cet album met en évidence un Zim au plus bas de son génie. L'album sort un an après son apparition au festival de l'ïle de Wight ou sa prestation fut plus que critiquée.
Que se passe-t-il dans la tête du génie Zim? Une rumeur court sur sa santé mentale. Mais non Bob Dylan semble faire tout pour dérouter son public sans doute (c'est pas la première et dernière fois). En tout cas son autoportrait est bien pâle. Dylan change tout dans cet album. D'abord la voix qui devient celle d'un crooner à l'image des titres " Blue Moon " et " Take A Message To Mary ". Dylan va même commencer avec un morceau où il ne chante pas, laissant le soin à des choristes féminins. Mais le massacre intervient réellement avec le choix des instruments. En utilisant des cuivres sur " Wigwam " ou encore un piano sur " Woowie Boogie ", Dylan devient carrément mauvais. Même la pochette est immonde comme si Dylan ne savait lus qui il était.
Alors il ne faut pas tout dramatiser évidemment, quelques titres sortent du lot comme " Day Of 49'' " qui est plus folk mais Dylan garde sa voix de crooner. Le tout dure 74 minutes et ce sont 74 minutes perdues à jamais dans une vie donc un conseil: ne pas l'écouter.
Finalement un album complètement raté. Et le problème c'est qu'il inaugure cinq années de disette discographique chez Zim. Est-ce pour dérouter son public et casser avec son image d'idole ou Dylan aurait-il perdu son inspiration? Le mythe reste entier.
Que se passe-t-il dans la tête du génie Zim? Une rumeur court sur sa santé mentale. Mais non Bob Dylan semble faire tout pour dérouter son public sans doute (c'est pas la première et dernière fois). En tout cas son autoportrait est bien pâle. Dylan change tout dans cet album. D'abord la voix qui devient celle d'un crooner à l'image des titres " Blue Moon " et " Take A Message To Mary ". Dylan va même commencer avec un morceau où il ne chante pas, laissant le soin à des choristes féminins. Mais le massacre intervient réellement avec le choix des instruments. En utilisant des cuivres sur " Wigwam " ou encore un piano sur " Woowie Boogie ", Dylan devient carrément mauvais. Même la pochette est immonde comme si Dylan ne savait lus qui il était.
Alors il ne faut pas tout dramatiser évidemment, quelques titres sortent du lot comme " Day Of 49'' " qui est plus folk mais Dylan garde sa voix de crooner. Le tout dure 74 minutes et ce sont 74 minutes perdues à jamais dans une vie donc un conseil: ne pas l'écouter.
Finalement un album complètement raté. Et le problème c'est qu'il inaugure cinq années de disette discographique chez Zim. Est-ce pour dérouter son public et casser avec son image d'idole ou Dylan aurait-il perdu son inspiration? Le mythe reste entier.
Mauvais 5/20 | par Tomtom |
Posté le 24 janvier 2010 à 18 h 27 |
Il y a trois manières, à mon sens, d'envisager Selfportrait, l'un des albums les plus décriés du Zim, publié en 1970 :
1) S'exclamer qu'il s'agit d'une sombre merde, à la manière de Greil Marcus, le trouver aussi ignoble et idiot que sa pochette, le jeter aux ordures sans même l'avoir réécouté.
2) Avoir un peu plus de recul et se dire que oui, c'est pas terrible, mais que Dylan l'a fait exprès, qu'il a compilé ces chutes de studio pour dérouter une fois de plus son public et s'affirmer comme un artiste qui s'interdit de donner à ses fans ce qu'ils attendent.
3) Aimer ce disque pour ce qu'il est : une adorable collection de vignettes country, inoffensifs et agréables, à déguster au premier ou au second degré selon l'humeur. Moins bon que Nashville Skyline, meilleur que Dylan. Moi c'est comme ça que je conçois Selfportrait. Et c'est pour ça que je me sens un peu obligé de le réhabiliter.
Oui, la pochette est moche. Dylan n'a jamais été doué pour la peinture, on le sait. Cependant, elle illustre bien ce que je pense de l'album : déroutant au premier abord, mais touchant de simplicité et vraiment attachant à la longue. Alors il faut aimer la voix country de Bobby. Il faut savoir apprécier la variété et les chœurs guimauve qui enrobent ces compositions réalisés à la va-vite, ses reprises chevrotantes, ses morceaux live bâclés. Moi je trouve beaucoup de charme à ce double album qu'il faut savoir déguster à petites doses, au bon moment. Un froid après-midi d'hiver. Une paisible soirée d'été à la campagne. En regardant la pluie tomber.
"All The Tired Horses" et ses deux lignes répétées à l'infini par deux choristes en roue libre et de petits arrangements charmants comme tout, c'est rentrer à la maison, se vider l'esprit et se lancer dans une heure de décontraction en compagnie de l'ami Bobby. Pas de classiques, pas de bons mots, pas de révolution, rien que du mielleux, pas toujours très bien produites, pas toujours très bien chantés. Parfois, c'est même tellement faux que c'en est rigolo. Et moi je les adore tout ces défauts, c'est une autre facette de Dylan qui me séduit beaucoup. Faut voir sa gueule dans le livret, en train de se promener dans les champs, de nourrir les poules. Il a l'air heureux, il a pas envie de s'emmerder à nous pondre un énième chef d'œuvre. Qu'on lui foute la paix, la magie reviendra. Pour l'instant, savourons une petite pause sans prétention, délicieusement foutraque. Calculée peut-être, mais ça on s'en fout.
Une joyeuse bande accompagne le Zim dans son long égarement, du Band au fidèle producteur Bob Johnston, et on le laisse faire et tout va pour le mieux. Moi j'adore ce "Early Morning Rain" emprunté à Gordon Lightfoot, avec son harmonica champêtre, ses paroles un peu couillonnes et sa douce mélodie. "Days Of 49" est peut-être le morceau le plus réussi de l'album et la reprise de "Blue Moon" est du miel pour les oreilles. On retrouve aussi "Like A Rolling Stone" et "She Belongs to Me" dans leurs versions live à l'île de Wight, des versions assez risibles mais qu'on ne peut s'empêcher de siffloter gaiement. "Take A Message To Mary" aurait très bien pu figurer sur Nashville Skyline, tout comme la rengaine "Alberta" qu'on retrouve au début et à la fin. Et puis j'aimerais dire un mot sur "Wigman", chanson la plus méprisée de Dylan, peut-être même pas une chanson. Bah non, c'est juste un type qui fredonne bêtement, sur un air de guitare chevrotant. Pourtant je l'adore cet air stupide, et je le sifflote moi aussi, comme un gamin. Ouais, Dylan régresse, s'amuse, prend du bon temps et bien qu'il se foute un peu de notre gueule, il le fait pas méchamment.
Alors savourons cet album, aimons le pour ce qu'il est, et très vite il deviendra un bon compagnon. Loin d'être une merde, c'est tout simplement un petit disque de country adorable, qui souffre surtout de débarquer après une décennie de chef d'œuvres, et qui forcément déçoit, rebute même. Avec le recul, il faut savoir relativiser, ne pas crier à l'arnaque, ne pas se poser trop de questions. Si l'on aime le genre, si l'on supporte la voix, on aimera Selfportrait, et le vilain petit canard deviendra incroyablement attachant.
1) S'exclamer qu'il s'agit d'une sombre merde, à la manière de Greil Marcus, le trouver aussi ignoble et idiot que sa pochette, le jeter aux ordures sans même l'avoir réécouté.
2) Avoir un peu plus de recul et se dire que oui, c'est pas terrible, mais que Dylan l'a fait exprès, qu'il a compilé ces chutes de studio pour dérouter une fois de plus son public et s'affirmer comme un artiste qui s'interdit de donner à ses fans ce qu'ils attendent.
3) Aimer ce disque pour ce qu'il est : une adorable collection de vignettes country, inoffensifs et agréables, à déguster au premier ou au second degré selon l'humeur. Moins bon que Nashville Skyline, meilleur que Dylan. Moi c'est comme ça que je conçois Selfportrait. Et c'est pour ça que je me sens un peu obligé de le réhabiliter.
Oui, la pochette est moche. Dylan n'a jamais été doué pour la peinture, on le sait. Cependant, elle illustre bien ce que je pense de l'album : déroutant au premier abord, mais touchant de simplicité et vraiment attachant à la longue. Alors il faut aimer la voix country de Bobby. Il faut savoir apprécier la variété et les chœurs guimauve qui enrobent ces compositions réalisés à la va-vite, ses reprises chevrotantes, ses morceaux live bâclés. Moi je trouve beaucoup de charme à ce double album qu'il faut savoir déguster à petites doses, au bon moment. Un froid après-midi d'hiver. Une paisible soirée d'été à la campagne. En regardant la pluie tomber.
"All The Tired Horses" et ses deux lignes répétées à l'infini par deux choristes en roue libre et de petits arrangements charmants comme tout, c'est rentrer à la maison, se vider l'esprit et se lancer dans une heure de décontraction en compagnie de l'ami Bobby. Pas de classiques, pas de bons mots, pas de révolution, rien que du mielleux, pas toujours très bien produites, pas toujours très bien chantés. Parfois, c'est même tellement faux que c'en est rigolo. Et moi je les adore tout ces défauts, c'est une autre facette de Dylan qui me séduit beaucoup. Faut voir sa gueule dans le livret, en train de se promener dans les champs, de nourrir les poules. Il a l'air heureux, il a pas envie de s'emmerder à nous pondre un énième chef d'œuvre. Qu'on lui foute la paix, la magie reviendra. Pour l'instant, savourons une petite pause sans prétention, délicieusement foutraque. Calculée peut-être, mais ça on s'en fout.
Une joyeuse bande accompagne le Zim dans son long égarement, du Band au fidèle producteur Bob Johnston, et on le laisse faire et tout va pour le mieux. Moi j'adore ce "Early Morning Rain" emprunté à Gordon Lightfoot, avec son harmonica champêtre, ses paroles un peu couillonnes et sa douce mélodie. "Days Of 49" est peut-être le morceau le plus réussi de l'album et la reprise de "Blue Moon" est du miel pour les oreilles. On retrouve aussi "Like A Rolling Stone" et "She Belongs to Me" dans leurs versions live à l'île de Wight, des versions assez risibles mais qu'on ne peut s'empêcher de siffloter gaiement. "Take A Message To Mary" aurait très bien pu figurer sur Nashville Skyline, tout comme la rengaine "Alberta" qu'on retrouve au début et à la fin. Et puis j'aimerais dire un mot sur "Wigman", chanson la plus méprisée de Dylan, peut-être même pas une chanson. Bah non, c'est juste un type qui fredonne bêtement, sur un air de guitare chevrotant. Pourtant je l'adore cet air stupide, et je le sifflote moi aussi, comme un gamin. Ouais, Dylan régresse, s'amuse, prend du bon temps et bien qu'il se foute un peu de notre gueule, il le fait pas méchamment.
Alors savourons cet album, aimons le pour ce qu'il est, et très vite il deviendra un bon compagnon. Loin d'être une merde, c'est tout simplement un petit disque de country adorable, qui souffre surtout de débarquer après une décennie de chef d'œuvres, et qui forcément déçoit, rebute même. Avec le recul, il faut savoir relativiser, ne pas crier à l'arnaque, ne pas se poser trop de questions. Si l'on aime le genre, si l'on supporte la voix, on aimera Selfportrait, et le vilain petit canard deviendra incroyablement attachant.
Sympa 14/20
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