Bob Dylan
Paris [Bercy] - lundi 17 octobre 2011 |
N'ayant, de toute ma vie, jamais écouté en entier un seul album de Dylan, c'est donc avec des oreilles parfaitement vierges et une absence totale d'a priori que je m'installai dans les gradins de Bercy pour assister à ce qui était peut-être une de mes dernières chances de voir la légende sur (et non pas entre) des planches. Bercy est plein comme un œuf et le public hétéroclite. Nous croisons du hippie sur le retour, des jeunes néo babas cool, du papi en costume et quelques célébrités décrépites du genre Louis Bertignac qui, je cite, est là incognito (oui, nous lui avons parlé et oui il refuse de faire des photos).
Étrangement, j'étais peut-être davantage curieux de découvrir Marc Knopfler que Bob, étant plutôt amateur de Dire Straits dans ma prime jeunesse et reconnaissant à Marc un très bon doigté et un jeu de guitare assez unique, ou tout du moins aisément reconnaissable. Hélas, si les deux premiers morceaux "What It Is" et "Cleaning My Gun" laissent augurer un set plutôt agréable et vivant, la suite du spectacle sombrera bien vite dans l'ennui le plus total, les compositions de Knopfler s'avérant froides et robotiques (dans le sens où l'on a l'impression qu'il pourrait les jouer cent fois de suite sans qu'elles ne changent d'un iota), voire totalement horripilantes lorsqu'il se lance dans des ballades irlandaises mâtinées de rock country. Là, en toute honnêteté, les frontières de ma tolérance étaient dépassées depuis longtemps et c'est avec plaisir que j'ai accueilli la dernière chanson "So Far Away", la seule du répertoire de Dire Straits et malheureusement pour moi une de celles que je n'aime absolument pas, espérant secrètement à la place "Brothers In Arms".
Vingt minutes d'entracte, c'est le temps qu'il nous sera nécessaire pour traîner du côté du merchandising (les t-shirts sont assez moches mais remportent un vif succès) et commenter la sale habitude des Parisiens de se pointer en retard dans les concerts et de faire chier le monde parce qu'ils ne trouvent pas leur place dans le noir. Bref, il est temps de retrouver Dylan.
Déjà, nous avons de la chance, il joue face à nous. Pas de pot pour ceux qui se trouvent de l'autre côté de Bercy, ils ne verront du chanteur que son dos, ça doit être frustrant, d'autant qu'il semble particulièrement en forme ce soir-là, dansant et gigotant tout au long des quatorze titres qu'il interprétera ce soir-là. Personnellement, je suis surpris par la pêche des chansons et j'adore sa voix rauque et monocorde, qui a certes l'inconvénient de rendre nombre de mélodies méconnaissables mais qui confère à chaque titre une espèce d'atmosphère lugubre et envoûtante. Bien sûr, une salle de la dimension de Bercy manque un peu d'intimité pour un show réduit à l'essentiel, c'est-à-dire la musique, mais le son est de qualité et la fosse n'est pas restée bien longtemps assise. Tant pis pour les vieillards du premier rang, ils sont condamnés à se lever ou à ne rien voir de la soirée !
Discret et ne communiquant que peu avec le public, Dylan conserve son énergie pour exécuter au mieux quelques-uns de ses tubes (mention spéciale aux excellents "Desolation Row", "All Along The Watchtower" et bien sûr "Like A Rolling Stone") et, pour ma part, j'ai vraiment adoré tout ce que j'ai entendu. Cet avis n'était apparemment pas partagé par tous mais honnêtement, entendre des gamins de 20 ans se plaindre après le concert qu'ils se sont fait voler leur argent, qu'il n'a presque joué aucun succès, etc. me fait bien marrer. Encore des types qui ont dû se palucher sur des best of et qui s'imaginent qu'un artiste est un juke-box : des abrutis qui ont quand même sans doute acheté le t-shirt de la tournée pour pouvoir prouver qu'ils y étaient...
Moi, je suis juste content d'avoir vu une des dernières légendes du rock en activité, heureux d'avoir justement pu découvrir un répertoire qui sortait des sentiers battus et ne confirme absolument pas toutes les critiques que j'avais pu entendre sur un concert de Dylan (musiciens qui s'emmerdent, absence de voix, fausseté des accords, manque de rythme).
Étrangement, j'étais peut-être davantage curieux de découvrir Marc Knopfler que Bob, étant plutôt amateur de Dire Straits dans ma prime jeunesse et reconnaissant à Marc un très bon doigté et un jeu de guitare assez unique, ou tout du moins aisément reconnaissable. Hélas, si les deux premiers morceaux "What It Is" et "Cleaning My Gun" laissent augurer un set plutôt agréable et vivant, la suite du spectacle sombrera bien vite dans l'ennui le plus total, les compositions de Knopfler s'avérant froides et robotiques (dans le sens où l'on a l'impression qu'il pourrait les jouer cent fois de suite sans qu'elles ne changent d'un iota), voire totalement horripilantes lorsqu'il se lance dans des ballades irlandaises mâtinées de rock country. Là, en toute honnêteté, les frontières de ma tolérance étaient dépassées depuis longtemps et c'est avec plaisir que j'ai accueilli la dernière chanson "So Far Away", la seule du répertoire de Dire Straits et malheureusement pour moi une de celles que je n'aime absolument pas, espérant secrètement à la place "Brothers In Arms".
Vingt minutes d'entracte, c'est le temps qu'il nous sera nécessaire pour traîner du côté du merchandising (les t-shirts sont assez moches mais remportent un vif succès) et commenter la sale habitude des Parisiens de se pointer en retard dans les concerts et de faire chier le monde parce qu'ils ne trouvent pas leur place dans le noir. Bref, il est temps de retrouver Dylan.
Déjà, nous avons de la chance, il joue face à nous. Pas de pot pour ceux qui se trouvent de l'autre côté de Bercy, ils ne verront du chanteur que son dos, ça doit être frustrant, d'autant qu'il semble particulièrement en forme ce soir-là, dansant et gigotant tout au long des quatorze titres qu'il interprétera ce soir-là. Personnellement, je suis surpris par la pêche des chansons et j'adore sa voix rauque et monocorde, qui a certes l'inconvénient de rendre nombre de mélodies méconnaissables mais qui confère à chaque titre une espèce d'atmosphère lugubre et envoûtante. Bien sûr, une salle de la dimension de Bercy manque un peu d'intimité pour un show réduit à l'essentiel, c'est-à-dire la musique, mais le son est de qualité et la fosse n'est pas restée bien longtemps assise. Tant pis pour les vieillards du premier rang, ils sont condamnés à se lever ou à ne rien voir de la soirée !
Discret et ne communiquant que peu avec le public, Dylan conserve son énergie pour exécuter au mieux quelques-uns de ses tubes (mention spéciale aux excellents "Desolation Row", "All Along The Watchtower" et bien sûr "Like A Rolling Stone") et, pour ma part, j'ai vraiment adoré tout ce que j'ai entendu. Cet avis n'était apparemment pas partagé par tous mais honnêtement, entendre des gamins de 20 ans se plaindre après le concert qu'ils se sont fait voler leur argent, qu'il n'a presque joué aucun succès, etc. me fait bien marrer. Encore des types qui ont dû se palucher sur des best of et qui s'imaginent qu'un artiste est un juke-box : des abrutis qui ont quand même sans doute acheté le t-shirt de la tournée pour pouvoir prouver qu'ils y étaient...
Moi, je suis juste content d'avoir vu une des dernières légendes du rock en activité, heureux d'avoir justement pu découvrir un répertoire qui sortait des sentiers battus et ne confirme absolument pas toutes les critiques que j'avais pu entendre sur un concert de Dylan (musiciens qui s'emmerdent, absence de voix, fausseté des accords, manque de rythme).
Bon 15/20 | par Arno Vice |
Setlist :
Leopard-Skin Pill-Box Hat
It's All Over Now, Baby Blue
Things Have Changed
Tangled Up In Blue
Honest With Me
Spirit On The Water
Summer Days
Desolation Row
Highway 61 Revisited
Blind Willie McTell
Thunder On The Mountain
Ballad Of A Thin Man
All Along The Watchtower
Like A Rolling Stone
Leopard-Skin Pill-Box Hat
It's All Over Now, Baby Blue
Things Have Changed
Tangled Up In Blue
Honest With Me
Spirit On The Water
Summer Days
Desolation Row
Highway 61 Revisited
Blind Willie McTell
Thunder On The Mountain
Ballad Of A Thin Man
All Along The Watchtower
Like A Rolling Stone
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