Sonic Youth
Murray Street |
Label :
Geffen |
||||
Deux ans après le très tendu NYC, Ghosts And Flowers, Sonic Youth revient en quintet pour un album qui risque de décevoir certains fans lors des premières écoutes. Le groupe semble avoir délégué la recherche expérimentale à d'autres, et préfère se concentrer sur des morceaux d'apparences moins recherchées.
Le disque s'ouvre sur une sublime chanson pop-rock, "The Empty Page", rarement entendue chez Sonic Youth. Le deuxième titre est tout aussi calme et lorgne du côté de Neil Young. Puis "Rain On Tin" est un quasi instrumental rappelant la période A Thousand Leaves. Murray Street, deuxième volet de sa trilogie New-Yorkaise, fait d'ailleurs penser dans son ensemble à une version plus spontanée de A Thousand Leaves, jouée tout en retenue. Le groupe continue dans la chanson pop-rock sur "Karen Revisited", magnifiquement chantée par Lee Ranaldo ; une cassure a alors lieu dans le disque, qui va montrer Sonic Youth prendre des risques à nouveau. Le morceau de Ranaldo se finit en longue plage expérimentale et ouvre la voie aux trois derniers titres. "Radical Adults Lick Godhead Style" est un titre vicieux où des saxos free viennent se greffer sur un morceau très rock. "Plastic Sun" voit enfin l'arrivée de Kim Gordon au chant pour un titre court et rageur rappelant feu Free Kitten. Pour clôturer cet album sage mais intelligent, Sonic Youth sort le grand jeu avec le passionnant "Sympathy For The Strawberry". Kim Gordon vient poser un chant émouvant sur un canevas de recherche sonore, riche et subtil, où apparaissent notamment des sons de claviers inédits chez le groupe. Le morceau finit par monter mais évite habilement l'explosion attendue.
Murray Street finit par convaincre et Sonic Youth emporte les suffrages une fois de plus.
Le disque s'ouvre sur une sublime chanson pop-rock, "The Empty Page", rarement entendue chez Sonic Youth. Le deuxième titre est tout aussi calme et lorgne du côté de Neil Young. Puis "Rain On Tin" est un quasi instrumental rappelant la période A Thousand Leaves. Murray Street, deuxième volet de sa trilogie New-Yorkaise, fait d'ailleurs penser dans son ensemble à une version plus spontanée de A Thousand Leaves, jouée tout en retenue. Le groupe continue dans la chanson pop-rock sur "Karen Revisited", magnifiquement chantée par Lee Ranaldo ; une cassure a alors lieu dans le disque, qui va montrer Sonic Youth prendre des risques à nouveau. Le morceau de Ranaldo se finit en longue plage expérimentale et ouvre la voie aux trois derniers titres. "Radical Adults Lick Godhead Style" est un titre vicieux où des saxos free viennent se greffer sur un morceau très rock. "Plastic Sun" voit enfin l'arrivée de Kim Gordon au chant pour un titre court et rageur rappelant feu Free Kitten. Pour clôturer cet album sage mais intelligent, Sonic Youth sort le grand jeu avec le passionnant "Sympathy For The Strawberry". Kim Gordon vient poser un chant émouvant sur un canevas de recherche sonore, riche et subtil, où apparaissent notamment des sons de claviers inédits chez le groupe. Le morceau finit par monter mais évite habilement l'explosion attendue.
Murray Street finit par convaincre et Sonic Youth emporte les suffrages une fois de plus.
Très bon 16/20 | par X_Elmo |
Posté le 22 janvier 2004 à 01 h 49 |
Un album assez soporiphique... Ne plaira pas aux fans et encore moins aux non initiés aux SY.
Meme si la folie youth se retrouve (notamment dans la durée de chaque chanson, et leur nombre: 7 super longues) moi je préfère aller écouter mon p'tit "dirty".
Meme si la folie youth se retrouve (notamment dans la durée de chaque chanson, et leur nombre: 7 super longues) moi je préfère aller écouter mon p'tit "dirty".
Passable 11/20
Posté le 11 mars 2004 à 18 h 29 |
Sûrement pas le plus énergique des albums de Sonic Youth, mais est-ce vraiment ce qu'on en attend ?
On retrouve des titres particulièrement bien chantés, un son d'une qualité supérieure à l'habitude, et surtout des chansons qui prennent leur temps. La batterie est jouissive, et les élans instrumentaux vont bon train, avec une éfficacité particulièrement redoutable. Pour les non initiés, peut etre l'album le plus abordable (auditivement) de S.Y..
Pour les fans, une tuerie hyper efficace, qui nous rapelle que S.Y. nous surprend encore, tant mieux !
L'essence de leur musique transpire sur l'album: sonorités faussement déstructurées, mélodies "noisy", chant troublant, musique envoûtante...
L'un des meilleurs albums du groupe, assurément...
On retrouve des titres particulièrement bien chantés, un son d'une qualité supérieure à l'habitude, et surtout des chansons qui prennent leur temps. La batterie est jouissive, et les élans instrumentaux vont bon train, avec une éfficacité particulièrement redoutable. Pour les non initiés, peut etre l'album le plus abordable (auditivement) de S.Y..
Pour les fans, une tuerie hyper efficace, qui nous rapelle que S.Y. nous surprend encore, tant mieux !
L'essence de leur musique transpire sur l'album: sonorités faussement déstructurées, mélodies "noisy", chant troublant, musique envoûtante...
L'un des meilleurs albums du groupe, assurément...
Excellent ! 18/20
Posté le 08 décembre 2005 à 21 h 24 |
Pour résumer, on pourrait dire à l'écoute de Murray Street que Sonic Youth a fait une croix sur NYC Ghosts & Flowers et est revenu sur A Thousand Leaves. Le groupe livre en effet à nouveau des morceaux laissant une bonne place aux instruments... Si les expérimentations sont bien moins présentes que sur A Thousand Leaves, en revanche le groupe reprend ici les tempos la plupart du temps plus lents que d'habitude. Les compositions du groupe sont ici dans une grande partie très longues ; il n'y a en fait que "Plastic Sun" qui ait une durée 'conventionnelle' - on reparlera ensuite de "Plastic Sun" -. Une preuve ? L'album ne possède que sept pistes mais dure 45 minutes... Chronologiquement, cet album est assez important pour Sonic Youth, puisque c'est en fait le premier où Jim O'Rourke est officiellement dans le groupe... Sept morceaux, donc, c'est assez court pour un album, mais c'est comme ça. Le son, l'ambiance, le style général de l'album, bref, se compose souvent de parties où la voix est mise en avant, avec un thème musical en arrière, bien sûr, alternant avec des parties instrumentales, où le groupe répète le thème du morceau de nombreuses fois en y ajoutant des modifications, mais aussi de changements de thèmes et autres montées en puissance, comme par exemple dans "Rain On Tin"... "Rain On Tin" est un bon exemple de cette alternance, et si l'on écoute les dix premières secondes du morceau, où Thurston Moore chante déjà, et la partie 5:00-5:15, complètement instrumentale, et où les larsens reprennent le dessus, à la manière de A Thousand Leaves, encore... Progressivement, d'autres structures, instrumentales ou non, apparaissent dans les morceaux. Niveau chant, l'album est surtout composé de morceaux chantés par Thurston Moore ("The Empty Page", "Disconnection Notice", "Rain On Tin", "Radical Adults Lick Godhead Style") ou Kim Gordon ("Radical Adults Lick Godhead Style", "Plastic Sun", "Sympathy for the Strawberry"), mais Lee Ranaldo chante une fois de plus le meilleur morceau de l'album : "Karen Revisited", qui commence dans un morceau classique (classique, pour Sonic Youth, il ne faut pas l'oublier...) et se termine dans une atmosphère assez étrange qui peut rappeler le morceau "Cloud Nine", sur l'album Clouds de Lee Ranaldo... On remarque que les chants de Thurston Moore et Lee Ranaldo sont un peu différents des autres albums... Revenons à la musique. Si dans son ensemble l'album respecte les quelques lignes définies plus haut, il y a un morceau où l'on se dit : 'Hein ? Mais ça n'a aucun rapport !' ; il s'agit de "Plastic Sun". On le repère tout d'abord grâce à sa durée, 2 minutes et des poussières, mais aussi par son style car il ne comporte en fait aucune partie instrumentale, juste un thème martelé durant toute la durée par Kim Gordon, et où, mis à part la batterie, on entend très peu les autres instruments... Le tempo est de même un petit peu plus rapide que sur le reste de l'album... Ce morceau est surprenant, dans le contexte de l'album, sans aucun doute... Malgré sa qualité, le disque pourrait lasser certaines oreilles, à cause peut-être de sa trop grande cohérence, et de la (trop ?) longue progression des morceaux... En effet, ce qui pouvait en gêner certains sur A Thousand Leaves apparaît ici encore plus fortement : un tempo assez lent, de grandes parties de progression, souvent répétitives (rythme répété en changeant la note au fur et à mesure de l'avancée...) ; notamment sur "Sympathy For The Strawberry" qui met quelques minutes à mettre en place le thème principal du morceau et la partie chant... La plupart des morceaux commencent ainsi sur des structures assez classiques, assez pop, et se terminent dans un déluge sonique et bruitiste impressionnant... On aurait pour peu l'impression d'écouter un disque d'enregistrements de répétitions du groupe, à la manière des SYR, notamment du second et plus particulièrement du morceau "Slaapkamers Met Slagroom"... Pour ma part je trouve malgré tout cet album très réussi, même si, je dois le dire, je le place dans les moins bons du groupe... Il n'en reste pas moins un très bon disque, mais peut être à déconseiller aux néophytes du groupe...
Parfait 17/20
Posté le 04 juillet 2007 à 18 h 19 |
En réécoutant cet album de Sonic Youth avec un recul de quelques années, on se rend compte qu'il n'a pas perdu son atmosphère si particulière. Taxé de facilité et d'excès de mélodie (peut-être dû au fait de passer après la perle barrée NYC, Ghosts & Flowers), Murray Street se révèle en fait très chargé en sensations diverses et beaucoup plus complexe et dense qu'une écoute rapide ne peut le présager.
Derrière cette apparente facilité, due aux mélodies très simples et facilement assimilables, se cachent en fait des ambiances variées et puissantes. La durée des morceaux joue beaucoup dans la mise en place des ces différentes atmosphères. Le groupe avait plus ou moins adopté un format standard pour ses morceaux depuis Goo ; ils pulvérisent ici leurs limites et proposent des titres beaucoup plus longs. Chaque morceau se voit donc composé de multiples plans s'enchaînant afin de bâtir des constructions à tiroirs. Même si les mélodies peuvent sembler pop par leur simplicité, c'est grâce à ces structures alambiquées que Sonic Youth pose ses ambiances. Les enchaînements d'un plan à l'autre produisent des climax, des montées, des chutes, des précipitations...
On navigue, au cours de Murray Street, dans des océans colorés ou sombres au gré des vagues que le groupe nous envoie. Les peintures les plus complexes sont élaborées au cours de "Disconnection Notice" et "Karen Revisited". Le premier, sur un rythme lancinant, enchaîne des mélodies urbaines et désabusée pour, au final, se révéler très étouffant. Le second, après une première partie typique du morceau 'à la Ranaldo' complètement hypnotisante, voit le groupe renouer avec l'abstraction et le larsen. Enorme orage sonore avant une accalmie apaisante et reposante pour finir dans des limbes éthérés. "Radical Adults Lick Godhead Style" se place également dans les meilleures plages de l'album par une fin chaotique, magique et totalement envoûtante.
Finalement, seul "Plastic Sun" détone et casse un peu l'ambiance du disque. Trop rapide, trop dissonant, trop agressif. Il aurait eut sa place sur un ancien album du groupe mais fait ici assez tâche. Il empêche de garder jusqu'à la fin les sensations d'évasion, de tension ou de flottement présentes sur tous les autres morceaux.
En bref, un album qui montre sa vraie face après une implication complète. C'est souvent le cas avec Sonic Youth. On peut difficilement assimiler un de leurs albums complètement de façon rapide. Il faut savoir s'y replonger même si la première impression n'a pas été satisfaisante. Une musique exigeante demande des auditeurs attentifs et patients...
Derrière cette apparente facilité, due aux mélodies très simples et facilement assimilables, se cachent en fait des ambiances variées et puissantes. La durée des morceaux joue beaucoup dans la mise en place des ces différentes atmosphères. Le groupe avait plus ou moins adopté un format standard pour ses morceaux depuis Goo ; ils pulvérisent ici leurs limites et proposent des titres beaucoup plus longs. Chaque morceau se voit donc composé de multiples plans s'enchaînant afin de bâtir des constructions à tiroirs. Même si les mélodies peuvent sembler pop par leur simplicité, c'est grâce à ces structures alambiquées que Sonic Youth pose ses ambiances. Les enchaînements d'un plan à l'autre produisent des climax, des montées, des chutes, des précipitations...
On navigue, au cours de Murray Street, dans des océans colorés ou sombres au gré des vagues que le groupe nous envoie. Les peintures les plus complexes sont élaborées au cours de "Disconnection Notice" et "Karen Revisited". Le premier, sur un rythme lancinant, enchaîne des mélodies urbaines et désabusée pour, au final, se révéler très étouffant. Le second, après une première partie typique du morceau 'à la Ranaldo' complètement hypnotisante, voit le groupe renouer avec l'abstraction et le larsen. Enorme orage sonore avant une accalmie apaisante et reposante pour finir dans des limbes éthérés. "Radical Adults Lick Godhead Style" se place également dans les meilleures plages de l'album par une fin chaotique, magique et totalement envoûtante.
Finalement, seul "Plastic Sun" détone et casse un peu l'ambiance du disque. Trop rapide, trop dissonant, trop agressif. Il aurait eut sa place sur un ancien album du groupe mais fait ici assez tâche. Il empêche de garder jusqu'à la fin les sensations d'évasion, de tension ou de flottement présentes sur tous les autres morceaux.
En bref, un album qui montre sa vraie face après une implication complète. C'est souvent le cas avec Sonic Youth. On peut difficilement assimiler un de leurs albums complètement de façon rapide. Il faut savoir s'y replonger même si la première impression n'a pas été satisfaisante. Une musique exigeante demande des auditeurs attentifs et patients...
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