Sonic Youth
Paris [Le Nouveau Casino] - jeudi 20 avril 2006 |
Venus rôder en grande exclusivité les titres de leur futur nouvel et vingtième album Rather Ripped, les Sonic Youth avaient d'abord commencé leur échauffement par un concert en direct à la radio qui a-l'esprit-rock (enfin il paraît), dans la prestigieuse salle de Radio France.
Ce soir, c'est une toute autre ambiance et une toute autre histoire. Rendez-vous dans un Nouveau Casino archi-complet depuis des semaines, plein comme un oeuf (mais pas trop non plus), où se sont réunis les fans, les vrais, ceux qui attendent d'en découdre pour la énième fois avec les routards du bruit.
Sonic Youth va la jouer tranquille, ambiance comme à la maison, avec un énorme plaisir à être là et à voir autant de gens venus JUSTE pour eux (à la différence de toutes leurs dernières dates françaises depuis quatre ans, entre festivals et concerts à La Cité de la Musique dans le cadre d'une expo). Encore un peu fébriles sur les nouvelles compos, ils ouvrent par "Incinerate" qui a (déjà) acquis ses galons de morceau fait pour la scène, le démesurément trop grand Thurston Moore impose d'entrée son chant reconnaissable entre mille. "Sleepin' Around" et "Do You Believe In Rapture?", une compo étonnante dans sa progression lente et tendue, poursuivent la découverte des titres de Rather Ripped. Avec un son aux petits oignons, on apprécie alors grandement le "Rats" de Lee Ranaldo et son chant impeccable, avant que Kim ne prenne le relai sur le fulgurant "Pacific Coast Highway", puis le sensible "Turquoise Boy". Le temps de se délecter du superbe "Sunday" issu de A Thousand Leaves (et très peu joué en concert jusque lors), les vieux briscards nous balancent en pleine poire l'ahurissant "Brother James" dans une version dantesque, où Kim déchaînée soulève définitivement l'auditoire !
Deux rappels concluent la soirée, qui s'achève sur une très réussie version de "Mote" et un final bruitiste et noise comme le veut la tradition sonicyouthesque, où Thurston et Lee nous auront à peu près tout fait !
Fidèles à eux-mêmes et à leur réputation, les Sonic Youth n'auront pas déçu, ni ne nous auront surpris ce soir là. En avant-goût de leur tout nouvel album à venir en juin 2006, ils se seront fait plaisir (et nous avec !) à retrouver la scène un peu avant l'heure, et cette escapade parisienne n'en demeure pas moins ultra plaisante et appréciable.
On dira ce qu'on voudra, mais même lorsque Sonic Youth n'est pas transcendant, ils restent cependant toujours largement au-dessus du lot, haut la main !
Ce soir, c'est une toute autre ambiance et une toute autre histoire. Rendez-vous dans un Nouveau Casino archi-complet depuis des semaines, plein comme un oeuf (mais pas trop non plus), où se sont réunis les fans, les vrais, ceux qui attendent d'en découdre pour la énième fois avec les routards du bruit.
Sonic Youth va la jouer tranquille, ambiance comme à la maison, avec un énorme plaisir à être là et à voir autant de gens venus JUSTE pour eux (à la différence de toutes leurs dernières dates françaises depuis quatre ans, entre festivals et concerts à La Cité de la Musique dans le cadre d'une expo). Encore un peu fébriles sur les nouvelles compos, ils ouvrent par "Incinerate" qui a (déjà) acquis ses galons de morceau fait pour la scène, le démesurément trop grand Thurston Moore impose d'entrée son chant reconnaissable entre mille. "Sleepin' Around" et "Do You Believe In Rapture?", une compo étonnante dans sa progression lente et tendue, poursuivent la découverte des titres de Rather Ripped. Avec un son aux petits oignons, on apprécie alors grandement le "Rats" de Lee Ranaldo et son chant impeccable, avant que Kim ne prenne le relai sur le fulgurant "Pacific Coast Highway", puis le sensible "Turquoise Boy". Le temps de se délecter du superbe "Sunday" issu de A Thousand Leaves (et très peu joué en concert jusque lors), les vieux briscards nous balancent en pleine poire l'ahurissant "Brother James" dans une version dantesque, où Kim déchaînée soulève définitivement l'auditoire !
Deux rappels concluent la soirée, qui s'achève sur une très réussie version de "Mote" et un final bruitiste et noise comme le veut la tradition sonicyouthesque, où Thurston et Lee nous auront à peu près tout fait !
Fidèles à eux-mêmes et à leur réputation, les Sonic Youth n'auront pas déçu, ni ne nous auront surpris ce soir là. En avant-goût de leur tout nouvel album à venir en juin 2006, ils se seront fait plaisir (et nous avec !) à retrouver la scène un peu avant l'heure, et cette escapade parisienne n'en demeure pas moins ultra plaisante et appréciable.
On dira ce qu'on voudra, mais même lorsque Sonic Youth n'est pas transcendant, ils restent cependant toujours largement au-dessus du lot, haut la main !
Très bon 16/20 | par GirlfromMars |
Photos par moi-même.
Setlist :
Incinerate
Sleepin' Around
Do You Believe In Rapture?
Pink Steam
Shaking Hell
Rats
Pacific Coast Highway
Stones
Turquoise Boy
Lights Out
Sunday
Brother James
---------------------------
Nature Scene
Or
---------------------------
Mote
Setlist :
Incinerate
Sleepin' Around
Do You Believe In Rapture?
Pink Steam
Shaking Hell
Rats
Pacific Coast Highway
Stones
Turquoise Boy
Lights Out
Sunday
Brother James
---------------------------
Nature Scene
Or
---------------------------
Mote
Posté le 21 avril 2006 à 00 h 56 |
Vu mon pseudo, il fallait bien que je m'y colle un jour... Pseudo quelque peu usurpé, comme une personne me l'avait gentiment fait remarquer l'année dernière en apprenant que je n'avais même pas pensé une seconde aller les voir à Rock en Seine ou à la Cité de la musique. Sonic Youth, pour moi, c'est de l'histoire ancienne, même si c'est grâce à eux que j'ai atterri sur XSilence. Pour preuve, je ne connaissais aucun de leurs albums postérieurs à Washing Machine (c'est un peu réparé depuis peu: j'ai découvert Murray Street il y a trois semaines, et j'ai effleuré Experimental Jet Set aujourd'hui même grâce à la médiathèque de mon quartier); circonstance aggravante, je ne les ai pas vus sur scène depuis ce mythique concert de 1995 à l'Elysée Montmartre !
Pourtant, quand j'ai appris qu'ils passaient à côté de chez moi, dans la salle minuscule ou j'avais vu l'un des derniers concerts de Chokebore, je me suis précipité pour acheter ma place. Un vieux réflexe. Qu'est-ce que j'attendais de ce concert ? Je ne sais pas vraiment. Les revoir, entendre ces vieux morceaux que j'aime tant encore aujourd'hui (je suis en train de me réécouter Dirty, et Goo, et Sister, et Daydream Nation, dont j'ai été frustré ce soir...); éventuellement être surpris par les nouveaux, comme je l'avais été par "Diamond Sea" il y a 11 ans.
Quand j'ai débarqué au Nouveau Casino, je m'attendais à une émeute, des fans prêts à vous assassiner pour avoir une place, l'organisation qui fait poireauter 300 personnes sur le trottoir pendant 20 minutes, comme à la Cigale ou à la Boule Noire. Rien de tout ça. Je me retrouve en un clin d'œil dans une salle blindée mais paisible, comme si c'était un simple concert de routine (les 35 euros mis à part). Tout semble avoir été fait pour le démistifier, ce concert: pas de première partie, le groupe débarque sur scène tranquillos, hésite un peu avant de démarrer. Le public n'est pas hystérique, simplement attentif et prêt à se laisser porter par cette musique de transe. Ca ne pogotera que sur les fameux (et trop rares) vieux morceaux. Quant à moi, je ressasse mes vieux souvenirs, j'essaie désespérément de me raccrocher à des sonorités familières, et faute d'en trouver, j'analyse froidement ce qui fait l'originalité de cette musique, dont l'essence m'échappe encore: cette capacité à casser les codes musicaux, à trouver des sonorités originales, à maîtriser des larsens d'origine diverse (j'avais déjà vu les sticks de batterie contre les cordes de la guitare, je ne me souvenais pas du massacre de l'archet de violon) ? Non, ce qui est extraordinaire et qui les différencie des autres bruitistes, c'est leur capacité à faire tout ça sans perdre le fil du morceau, d'en tirer des montées et des riffs, d'embarquer l'auditeur dans leur trip pour peu qu'il ait l'oreille un minimum habituée.
En résumé, j'ai passé une bonne soirée, j'ai vu un excellent groupe, détendu, bien qu'encore en rodage sur les nouveaux morceaux (ils ont promis de repasser bientôt à Paris, leur "favourite place in the world", à les entendre); Kim a même interrompu un morceau en engueulant ses camarades de jeu qui, soit disant, n'étaient pas dedans. Elle-même n'a pas été d'une précision impeccable. L'alchimie fonctionne tout de même, car ils sont loin au dessus du commun des (rockers) mortels; mais moi, perché au balcon du Nouveau Casino, derrière la console, avec Thurston caché par cet immonde lustre (qui semble n'exister que pour atténuer le côté "Alien: le huitième passager" de la déco du Nouveau Casino), j'avais l'impression de contempler les années écoulées sans oser m'y replonger.
Pourtant, quand j'ai appris qu'ils passaient à côté de chez moi, dans la salle minuscule ou j'avais vu l'un des derniers concerts de Chokebore, je me suis précipité pour acheter ma place. Un vieux réflexe. Qu'est-ce que j'attendais de ce concert ? Je ne sais pas vraiment. Les revoir, entendre ces vieux morceaux que j'aime tant encore aujourd'hui (je suis en train de me réécouter Dirty, et Goo, et Sister, et Daydream Nation, dont j'ai été frustré ce soir...); éventuellement être surpris par les nouveaux, comme je l'avais été par "Diamond Sea" il y a 11 ans.
Quand j'ai débarqué au Nouveau Casino, je m'attendais à une émeute, des fans prêts à vous assassiner pour avoir une place, l'organisation qui fait poireauter 300 personnes sur le trottoir pendant 20 minutes, comme à la Cigale ou à la Boule Noire. Rien de tout ça. Je me retrouve en un clin d'œil dans une salle blindée mais paisible, comme si c'était un simple concert de routine (les 35 euros mis à part). Tout semble avoir été fait pour le démistifier, ce concert: pas de première partie, le groupe débarque sur scène tranquillos, hésite un peu avant de démarrer. Le public n'est pas hystérique, simplement attentif et prêt à se laisser porter par cette musique de transe. Ca ne pogotera que sur les fameux (et trop rares) vieux morceaux. Quant à moi, je ressasse mes vieux souvenirs, j'essaie désespérément de me raccrocher à des sonorités familières, et faute d'en trouver, j'analyse froidement ce qui fait l'originalité de cette musique, dont l'essence m'échappe encore: cette capacité à casser les codes musicaux, à trouver des sonorités originales, à maîtriser des larsens d'origine diverse (j'avais déjà vu les sticks de batterie contre les cordes de la guitare, je ne me souvenais pas du massacre de l'archet de violon) ? Non, ce qui est extraordinaire et qui les différencie des autres bruitistes, c'est leur capacité à faire tout ça sans perdre le fil du morceau, d'en tirer des montées et des riffs, d'embarquer l'auditeur dans leur trip pour peu qu'il ait l'oreille un minimum habituée.
En résumé, j'ai passé une bonne soirée, j'ai vu un excellent groupe, détendu, bien qu'encore en rodage sur les nouveaux morceaux (ils ont promis de repasser bientôt à Paris, leur "favourite place in the world", à les entendre); Kim a même interrompu un morceau en engueulant ses camarades de jeu qui, soit disant, n'étaient pas dedans. Elle-même n'a pas été d'une précision impeccable. L'alchimie fonctionne tout de même, car ils sont loin au dessus du commun des (rockers) mortels; mais moi, perché au balcon du Nouveau Casino, derrière la console, avec Thurston caché par cet immonde lustre (qui semble n'exister que pour atténuer le côté "Alien: le huitième passager" de la déco du Nouveau Casino), j'avais l'impression de contempler les années écoulées sans oser m'y replonger.
Bon 15/20
Posté le 26 avril 2006 à 18 h 37 |
Que dire de son concert ? Dur, dur... Comment être à la fois heureux de voir ce groupe dans une petite salle, d'aussi près, sans les habituelles barrieres de sécu, et desesperé par le niveau très faible du concert. Sonic Youth est là pour présenter un album qui s'annonce assez moyen (sorte de Murray Street sans idée), donc on n'attend pas grand chose des nouveaux titres (dont 2 ou 3 sont finalement excellents: "Incinerate" et "Pink Steam" en tête), qui ne seront finalement pas les pires moments de ce concert de rôdage (le mot est faible). Si on excepte une prestation cahotique pour un show radio la vieille, cela faisait six ans que le groupe n'a pas joué à quatre, et cela s'entend... A l'exception des titres extraits de Confusion Is Sex (dont une merveilleuse version de "Shaking Hell"), les titres communs à la periode O'Rourke sont carrément nuls !! "PCH" est massacré, je ne parle pas d'une version nullissime de "Stones": on a l'impression que le groupe n'arrive plus à jouer ensemble, et surtout n'a pas repeté, Kim Gordon est notamment inexistante à la basse. Le massacre continue avec une version pas top de "Sunday" (quand on repense au titre sur la tournée de A Thousand Leaves, on a presque envie de pleurer) et un "Brother James" mollasson. Les rappels relèveront le niveau, mais on est bien dégoûté d'avoir payer 35 euros pour voir un groupe mythique joué aussi mal (et avoir le même set que celui joué pour Le Mouv'), surtout si on repense aux concerts incroyables de la Cité de la Musique. Mais que s'est-il passé entre-temps ?... Ah oui Jim O'Rourke est parti. L'explication est toute trouvée au bout de quelques titres, et on se consolera de voir de très près Lee et Thurston faire 10 minutes de bruits à la fin de " Mote" (maigre consolation...).
Pas terrible 9/20
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