Sonic Youth
SYR 4 : Goodbye 20th Century |
Label :
SYR |
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Il faut vraiment s'appeller Sonic Youth pour oser sortir un album comme celui-là. Quels génies ces types. Il faut le faire pour sortir un album comme celui-là, même si je me répète. Sortir un album de reprises de musiques classique contemporaine, en 1999, quand on s'appelle Sonic Youth, relève de l'exploit. On pourrait aussi craindre que le tout soit totalement raté. Non, en plus, les Sonic Youth, qui ont invité pour l'occasion tout un tas de gens, dont la fille de Kim Gordon et Thurston Moore, Coco Hayley Gordon Moore, se payent le luxe de réussir leur album et à faire... du Sonic Youth malgré tout. Et pourtant, prenez un anonyme dans la rue, et faites lui écouter des extraits de Confusion Is Sex, Washing Machine, SYR 4 et Sonic Nurse et demandez lui si elle pense au même groupe, et vous aurez très certainement une réponse négative. Et pour cause, tant ses albums sont différents : malgré tout Sonic Youth a une cohérence impressionnante dans sa discographie. Cet album ne déroge pas à la règle, malgré le fait que les morceaux ne soient pas composés par Sonic Youth. On a l'impression que les Sonic Youth se sont donnés à fond dans ce projet, avec passion, pour rendre un hommage à ce style de musique (et au vingtième siècle au passage, comme l'annonce le titre). Ils peuvent être rassurés, car l'hommage est réussi. On est tout de suite déstabilisés (mais c'est le cas sur tout les SYR) par ce design étrange, cette pochette psychédélique, et cette phrase au dos du disque : 'Everything comes to an end... even the twentieth century'. Ouvrez le disque et placez le disque A sur votre platine. Vous êtes tout de suite immergés dans l'atmosphère troublante du disque qui vous poursuivra pendant plus de 100 minutes au total... Mais ne vous attendez pas pour autant à avoir l'écoute facile : ici on ne sait jamais ce qui va se passer la seconde d'après, quel instrument, quelle percussion, quel son pourrait surgir de derrière un mur. Le disque prend aussi un malin plaisir à vous surprendre par un changement radical, comme à la fin de "+-", lorsque vous tombez sur cette pièce de Yoko Ono qui dure 12 secondes, hurlée par le fille de Kim Gordon et Thurston Moore. Le disque A se termine sur le magnifique "Pendulum Music". Le disque B s'avère encore plus déstructuré, plus chaotique que le A. La perle de l'album se trouve sur ce disque, il s'agit du "Four6" de John Cage. Le chaos tout simplement, votre seul guide dans cette exploration musicale de 30 minutes sera la voix de Kim Gordon résonnant par endroit par des phrases simples : 'Let's go let's go let's go ...' ou 'Lalalalala ...' Inquiétant et magique. Juste après vient certainement le morceau le plus étrange du disque : "Piano Piece #13", dont vous avez d'ailleurs une vidéo sur le disque A. Le groupe s'y applique tout simplement ... à détruire un piano, touche par touche, avec des marteaux et des clous. Après cette pièce, comble de l'audace, Lee Ranaldo et William Winant jouent une comptine pour enfants sur un xylophone... Vous savez maintenant à quoi vous attendre avec ce disque. Sur la pochette se trouve en haut à droite un texte qui résume très bien : "Musical Perspectives". Sur Amazon, un utilisateur a placé ce disque en tête d'une liste nommée 'Le meilleur de l'inaudible'. Ce terme est à la fois correct tant le disque diffère des productions plus 'classiques' et en même temps très réducteur car le disque vaut bien plus de se réserver à un seul mot. Une question subsiste après l'écoute du disque : pourquoi plus de SYR 4, plus de Hidros 3 ne sortent-ils pas ? La réponse est surement que ces disques ne sont pas assez vendeurs... malheureusement. Tant pis, allez, on relance le disque A.
Excellent ! 18/20 | par Fox McCloud |
Posté le 06 mai 2006 à 14 h 10 |
Il y a beaucoup à dire sur ce disque. On peut parler des invités : Jim O'Rourke, Coco Hayley (plus connu pour être la fille de Thurston Moore et de Kim Gordon). On peut parler de la durée du cd : plus de 100 minutes. Mais quand on évoque le fond c'est plus vite fait, pas grand-chose. Il y a des morceaux qu'il paraît qu'on doit aimer car çà été écrit ou composé par Yoko Ono ou John Cage (la belle affaire) ou simplement parce que c'est joué par Sonic Youth.
Sur ce coup là on peut dire qu'ils se foutent bien de la gueule du monde. Des titres où il ne se passe rien exception faite d'un grand boum au milieu ou d'un cri de Coco Hayley. Un bruit de piano mal accordé rythmé par une mécanique d'horloge, pas grand-chose, rien, un solo de xylophone, un gars qui prend un marteau et qui tape sur des clous, des musiques qui seraient déjà chiantes 10 secondes qui tournent en boucle pendant 10 minutes. S'essayer à l'expérimentation c'est bien, superposer des bruits sans aucune logique c'est nul. N'en déplaise à certains il ne suffit pas d' être un bon groupe pour faire un bon disque.
Non sérieusement c'est une blague ? A part pour un joli boîtier, c'est complètement inutile.
Sur ce coup là on peut dire qu'ils se foutent bien de la gueule du monde. Des titres où il ne se passe rien exception faite d'un grand boum au milieu ou d'un cri de Coco Hayley. Un bruit de piano mal accordé rythmé par une mécanique d'horloge, pas grand-chose, rien, un solo de xylophone, un gars qui prend un marteau et qui tape sur des clous, des musiques qui seraient déjà chiantes 10 secondes qui tournent en boucle pendant 10 minutes. S'essayer à l'expérimentation c'est bien, superposer des bruits sans aucune logique c'est nul. N'en déplaise à certains il ne suffit pas d' être un bon groupe pour faire un bon disque.
Non sérieusement c'est une blague ? A part pour un joli boîtier, c'est complètement inutile.
Insipide 7/20
Posté le 01 novembre 2007 à 17 h 49 |
Connaissez-vous la masturbation ? Attention je ne parle pas du shred multi tentaculaires genre rencontre du troisième type entre Joe Satriani et Steve Vaï, ouh là non! Je parle de masturbation intellectuelle voyez-vous. Cet album c'est 100% ça. Pas de musique, du bruit, de loooooongs 'morceaux' faits avec je ne sais trop quoi, ici on entend probablement un bruit de chaise, là une sorte de cri, ou encore des semblants d'instruments classiques. Certes très bien tout ça mais le problème est le suivant il n'y a aucune COMPOSITION, aucune structure, c'est bien gentil de vouloir faire de l'expérimental, de l'avant garde, mais faut s'en donner les moyens construisant ses morceaux, en les affinant, en faisant de vrais morceaux. Mais après tout n'est pas Zappa qui veut ! 100 minutes d'improvisation ennuyeuses à mourir (d'autant plus que dans chaque morceau on peut noter des pauses allant de 10 secondes à 1 minutes, histoire qu'on puisse s'endormir encore mieux) voilà ce que propose Sonic Youth avec cet album. Dommage qu'un groupe qui a sorti des chef-d'œuvres comme Daydream Nation ou Dirty gâche son talent dans de telles nullités. A moins de cultiver l'élitisme musical ou d'aimer la masturbation intellectuelle je ne vois vraiment pas ce qu'on peut trouver d'intéressant à cet album. Tout simplement nul.
Nul 3/20
Posté le 22 mai 2008 à 17 h 34 |
Tout simplement le meilleur album de Sonic Youth.
Là où le mélange entre la pop et l'expérimental s'affirme totalement !
Bien sûr il s'agit d'un album difficile pour les personnes qui n'ont pas l'habitude d'aborder ce genre de pièces qui peuvent paraître ennuyeuses, incompréhensibles, voire prétentieuses. C'est pour ça que je vais tenter d'expliquer en quoi consiste ces morceaux afin qu'une écoute "consciente" puisse avoir lieu car ce travail de Sonic Youth est ici vraiment excellent (et explique une grande part de leurs travaux plus pop étant donné qu'il s'agit ici de leurs principales influences).
Les pièces ré-interprétées appartiennent toutes au mouvement artistique des années 60/70 "Fluxus" qui remit en question les fondements de l'art comme Dada au début du siècle. "Fluxus" pour le flux de la vie qui est d'une richesses incostmmensurable comparée aux objets inertes que l'art (et le marché de l'art) instaurent. Le meilleur exemple pour aborder l'art (et la musique) selon Fluxus sont les "events" inventés par Georges Brecht.
Ces "events" consistent à promulguer une action. Je donnerai comme exemple "Instruction" qui consiste à allumer la radio puis à l'éteindre dès le premier son. Au premier abord cela peut paraître stupide et inutile mais je vais tenter d'analyser ce geste...
La radio est un flux d'informations sonores qu'on nous soumet. Nous n'avons pas le choix sur les programmes si ce n'est le choix de la station. L'auditeur n'est actif que lorsqu'il allume puis éteint le poste. A ce moment il a déterminé un flux sonore puisqu'il en a coupé un extrait. Cette détermination est une composition en soi. (Rappelons nous que cet "event" préfigure la pratique de l'échantillonnage et du mix qui consiste à prendre un instant musical afin de se l'approprier). Georges Brecht propose à l'auditeur d'effectuer une coupure dans le flux. Seul un son, ou un très court instant musical sera déterminé. L'auditeur aura composé dans le sens où il aura pu décontextualiser un moment de la musique, il l'aura extirpé du discours propre au morceau en cours, à son statut de "chorus", de "refrain" ou de "solo"...
Selon Brecht, comme Cage, tout le monde peut être musicien. Il s'agit avant toute chose de briser l'élitisme propre au milieu classique et artistique. "Ce qui me dérange dans les sons c'est la musique" disait John Cage. L'histoire de la musique a privilégié des sons, les a harmonisé afin d'en faire un langage. Pour Cage, à cause de ces valeurs harmoniques, nous passons à côtés de tous les autres sons qui sont eux mêmes de la musique, si ce n'est mieux que la musique proprement dite. Une goutte d'eau, un train, 100 ampoules qui se brisent simultanément sont des pièces de musique.
Ce qui est très étrange aujourd'hui c'est qu'on considère ces actions comme étant élitistes alors que leur principale intention était de ne plus l'être! Plus besoin de savoir jouer du violon : comme Nam June Paik briser l'instrument est également de la musique.
Pour en revenir au disque de Sonic Youth, la musique est difficile à écouter dans le sens où elle contredit nos habitudes. Les structures des pièces sont floues, elles semblent même inexistantes... Or il en est tout autrement. En effet, les pièces ne sont plus des partitions de musique mais des instructions précises comme "jouer toutes les 10 secondes en vous concentrant sur ce que votre partenaire de gauche joue" etc... Ainsi les pièces ne sont écrites et ne doivent plus être respectées comme une symphonie de Beethoven, mais elle peuvent être réinterprétées et donc renouvelées sans cesse. Ce qui est important est ce qui se joue maintenant dans le flux de la vie. Voir jouer ces pièces se retrouvent être (j'imagine) bien plus compréhensible, et plus ludique. Plus tendue aussi. La musique propose maintenant des expériences.
Le disque de Sonic Youth n'a pas pour vocation à être écouté d'une traite. Pour ceux et celles qui l'ont acheté et ce sont retrouvé déçus, voire même en colère, je vous conseille de vous concentrer sur une pièce, de l'écouter attentivement en tentant de vous libérer de tous les automatismes d'auditeurs que le formatage stylistiques amènent forcément (je parle en connaissance de cause bien évidemment). Je peux vous assurer que cette musique peut beaucoup apporter, car, lorsque vous sortirez de chez-vous, la voiture qui démarre, le chien qui aboie, la pluie, le vent, et un aéroplane tout là-haut vous paraîtront comme un gigantesque orchestre qui produit une pièce, là, sous vos yeux, et surtout sous vos oreilles ! Il suffit de les pencher.
Là où le mélange entre la pop et l'expérimental s'affirme totalement !
Bien sûr il s'agit d'un album difficile pour les personnes qui n'ont pas l'habitude d'aborder ce genre de pièces qui peuvent paraître ennuyeuses, incompréhensibles, voire prétentieuses. C'est pour ça que je vais tenter d'expliquer en quoi consiste ces morceaux afin qu'une écoute "consciente" puisse avoir lieu car ce travail de Sonic Youth est ici vraiment excellent (et explique une grande part de leurs travaux plus pop étant donné qu'il s'agit ici de leurs principales influences).
Les pièces ré-interprétées appartiennent toutes au mouvement artistique des années 60/70 "Fluxus" qui remit en question les fondements de l'art comme Dada au début du siècle. "Fluxus" pour le flux de la vie qui est d'une richesses incostmmensurable comparée aux objets inertes que l'art (et le marché de l'art) instaurent. Le meilleur exemple pour aborder l'art (et la musique) selon Fluxus sont les "events" inventés par Georges Brecht.
Ces "events" consistent à promulguer une action. Je donnerai comme exemple "Instruction" qui consiste à allumer la radio puis à l'éteindre dès le premier son. Au premier abord cela peut paraître stupide et inutile mais je vais tenter d'analyser ce geste...
La radio est un flux d'informations sonores qu'on nous soumet. Nous n'avons pas le choix sur les programmes si ce n'est le choix de la station. L'auditeur n'est actif que lorsqu'il allume puis éteint le poste. A ce moment il a déterminé un flux sonore puisqu'il en a coupé un extrait. Cette détermination est une composition en soi. (Rappelons nous que cet "event" préfigure la pratique de l'échantillonnage et du mix qui consiste à prendre un instant musical afin de se l'approprier). Georges Brecht propose à l'auditeur d'effectuer une coupure dans le flux. Seul un son, ou un très court instant musical sera déterminé. L'auditeur aura composé dans le sens où il aura pu décontextualiser un moment de la musique, il l'aura extirpé du discours propre au morceau en cours, à son statut de "chorus", de "refrain" ou de "solo"...
Selon Brecht, comme Cage, tout le monde peut être musicien. Il s'agit avant toute chose de briser l'élitisme propre au milieu classique et artistique. "Ce qui me dérange dans les sons c'est la musique" disait John Cage. L'histoire de la musique a privilégié des sons, les a harmonisé afin d'en faire un langage. Pour Cage, à cause de ces valeurs harmoniques, nous passons à côtés de tous les autres sons qui sont eux mêmes de la musique, si ce n'est mieux que la musique proprement dite. Une goutte d'eau, un train, 100 ampoules qui se brisent simultanément sont des pièces de musique.
Ce qui est très étrange aujourd'hui c'est qu'on considère ces actions comme étant élitistes alors que leur principale intention était de ne plus l'être! Plus besoin de savoir jouer du violon : comme Nam June Paik briser l'instrument est également de la musique.
Pour en revenir au disque de Sonic Youth, la musique est difficile à écouter dans le sens où elle contredit nos habitudes. Les structures des pièces sont floues, elles semblent même inexistantes... Or il en est tout autrement. En effet, les pièces ne sont plus des partitions de musique mais des instructions précises comme "jouer toutes les 10 secondes en vous concentrant sur ce que votre partenaire de gauche joue" etc... Ainsi les pièces ne sont écrites et ne doivent plus être respectées comme une symphonie de Beethoven, mais elle peuvent être réinterprétées et donc renouvelées sans cesse. Ce qui est important est ce qui se joue maintenant dans le flux de la vie. Voir jouer ces pièces se retrouvent être (j'imagine) bien plus compréhensible, et plus ludique. Plus tendue aussi. La musique propose maintenant des expériences.
Le disque de Sonic Youth n'a pas pour vocation à être écouté d'une traite. Pour ceux et celles qui l'ont acheté et ce sont retrouvé déçus, voire même en colère, je vous conseille de vous concentrer sur une pièce, de l'écouter attentivement en tentant de vous libérer de tous les automatismes d'auditeurs que le formatage stylistiques amènent forcément (je parle en connaissance de cause bien évidemment). Je peux vous assurer que cette musique peut beaucoup apporter, car, lorsque vous sortirez de chez-vous, la voiture qui démarre, le chien qui aboie, la pluie, le vent, et un aéroplane tout là-haut vous paraîtront comme un gigantesque orchestre qui produit une pièce, là, sous vos yeux, et surtout sous vos oreilles ! Il suffit de les pencher.
Exceptionnel ! ! 19/20
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