Vu le niveau assez faible de cette Route du Rock 2005 (si l'on excepte les magnifiques concerts de !!! et Animal Collective), ce concert de Sonic Youth était un peu attendu comme le sauveur du week end, après les désastres Yo La Tengo ou The Cure.

Pour être totalement honnête, le groupe va offrir une bonne prestation, mais pas vraiment à la hauteur des autres concerts vus sur la tournée Sonic Nurse (notamment Evreux, Saint-Brieuc ou même Rock en Seine 2004)...
Le concert démarre toujours par les même titres de Sonic Nurse, et ce soir le groupe joue, certes très bien, mais un peu à vide, sans réelle motivation (lassitude ??). Seul Thurston Moore fait son possible pour tirer le groupe vers le haut, et devient du coup un peu caricatural. Même le magnifique "Pattern Recognition" ne décolle pas vraiment ce soir. Heureusement pour eux, Sonic Youth est un excellent groupe de scène, et certains titres sont d'une telle force que l'on en oublie le manque de réel investissement de O' Rourke, Shelley ou Ranaldo. En effet, le quintet magique (un peu moins ce soir) va asséner coup sur coup une interprétation bouleversante de "Schizophrenia" et un ravageur "Brother James" !
Sonic Youth fait ce soir dans la contradiction, car après avoir interprété magnifiquement deux classiques, ils vont en massacrer un autre : le sublime "Mote" est tronqué de son intro, de son outro, et ne ressemble à pas grand chose (une fois de plus, seul Thurston Moore semble jouer correctement le titre). C'est peut être idiot de leur en vouloir pour ça, mais on est un peu fâchés qu'ils aient tué ce titre !!
"New Hampshire" a du mal à décoller avant sa partie finale, et finalement le groupe va clôturer sur une énorme version craneuse et sexy de "Kool Thing", où tout le monde semble enfin dans le concert.
On est un peu frustré de ce concert en dents de scie, prestation en demie teinte marquée par des passages sublimes. Surtout que le groupe revient pour une version poussive et molle de "Teenage Riot", finissant dans 10 minutes de larsen peu inspirées, assez loin par exemple du final noise atmosphérique enchanteur d'un "Expressway To Your Skull".